Way down we go - Adam & Logan.

Je n’arrive même plus à réfléchir tant la nouvelle est un choc. Je passe une main sur mon visage pour tenter d’y voir clair mais ça n’a pas de sens. Je devrais être heureux parce que je vais être papa mais je n’y arrive pas. Moïra est une putain de prison. C’est insupportable.

— Elle a attendu. Elle ne peut plus avorter.

— Arrête bordel ! Arrête de faire comme si tout était de ma faute, putain ! J’en savais rien ! C’est pas ce que je voulais !

— Mais j'en ai rien à foutre que ce soit pas ce que tu voulais !

La colère arrive et comme avec Gabriel la dernière fois, je sens que je suis incapable de la contrôler.

— Tu vas la quitter quand même et on va vivre heureux hein ? C'est ça l'idée ?

Il s’énerve comme jamais je ne l’avais vu avant et je crois que cette colère ne me plaît pas du tout.

— Je ne sais pas ce que je dois faire. Tu peux le comprendre ça ? J’étais... putain, mais ça me tombe dessus ! Il faut que je lui parle.

— Non je peux pas le comprendre ! Je peux pas, parce que y'a toujours quelque chose Logan ! Si t'as pas su porter tes couilles en plusieurs mois de vide dans votre couple, on sait tous les deux ce que va donner le fait qu'elle soit enceinte ! Le simple fait que tu ''saches pas quoi faire'' le prouve !

Je crie, finalement sans doute aussi fort qu'eux tout à l'heure, peut-être même plus. Mais mon cœur n'a jamais autant eu mal.

— Tu m'avais promis que tu m'abandonnerais pas toi non plus ! Putain !

Dans un geste incontrôlé, j'attrape la première chose qui me passe sous la main et lui jette dessus. Comme si je voulais lui faire autant mal qu'il m'en fait.

Il hurle tellement fort que tout l'immeuble doit l'entendre. Je m'apprête à me défendre, à lui dire que je vais parler avec elle pour lui expliquer que j'ai quelqu'un. J'ai envie qu'il comprenne que c'est un choc, ce genre de nouvelle, mais qu'est-ce qu'il en sait, lui ? Qu'est-ce qu'il peut bien savoir ce que ça fait que d'entendre qu'on va de nouveau être père, lui ? Adam ponctue sa dernière phrase en me jetant un pot à crayons au visage ; je ne m'écarte même pas et, si la montée de colère que j'ai m'effraie, je n'arrive pas à la laisser s'exprimer tant la déception que je ressens est forte. Finalement, peut-être qu'on ne se comprendra jamais et je geste qu'il vient d'avoir me le prouve.

— Dégage.

— Je vais dégager ouais. C'est moins dégradant que de se retrouver enfermé dans un placard !

Je ne prends même pas le temps d'enfiler ma veste. Je me contente de me diriger vers la porte, mes sanglots toujours aussi présents, tout en ayant l'impression que le monde vient de s'écrouler autour de moi.

— Tout le bonheur du monde à ta nouvelle famille.

J'attends qu'il sorte pour pouvoir claquer la porte dans son dos. En partant, il emmène un bout de moi avec lui, un bout que je ne reverrais certainement jamais. C'est tellement douloureux que, moi aussi, j'ai envie de tout balancer. Je vide mon bureau de la bouffe qu'il a ramenée dans geste plein de rage et tout vole à travers la pièce. Je n'arrive pas à croire que tout fout le camp comme ça. Alors, quand ma secrétaire m'appelle pour me dire que mon premier patient est déjà là, je lui annonce que j'ai appris une mauvaise nouvelle et que je ne serais pas là jusqu'à la fin de la journée. De toute façon, je ne peux recevoir personne dans ce foutoir.