N'oublions jamais d'être des enfants. – Adam & Gabi

Gabriel et Austin partent au sous sol, non sans nous féliciter une dernière fois, et je les remercie d'un sourire. Moi, je me blotti contre les bras de mon amoureux.

— Au fait, tu sais à qui tu vas demander d'être ton témoin ?

On en a déjà un peu parlé, mais il n'était pas sûr.

Je passe mes bras autour des épaules d’Adam et je dépose un baiser sur son front.

— Ouais, j’pense proposer à Charlie. Faut qu’on les invite à manger d’ailleurs.

Même si avec leurs emplois du temps de ministres c’est pas toujours simple.

Je fonds en entendant qu'il veux demander à Charlie. C'est quand même dingue, qu'un de mes plus vieux amis se soit trouvé être un de ses très bon pote à lui.

— Il serait trop fier ! Il va fanfaronner partout tel le bouffon qu'il est !

Je rigole, imaginant la scène d'ici. On ne va pas être nombreux, mais ça s'annonce plein d'amour et de joie.

— On pourrait les inviter en semaine ! Ce sera sûrement moins compliqué pour eux.

Avec Logan, je n'ai pas peur de sortir de mon confort et de ma routine. Ça me fait un bien fou et je crois que lui aussi, il aime pouvoir partager ça avec la personne qui partage sa vie.

— Bah ouais, excellente idée. On commandera une pizza.

Ou plusieurs. J’embrasse ses lèvres alors que Poisson nous court dans les jambes. Il saute à moitié sur Adam alors je le laisse intervenir pour lui expliquer qu’il ne soit pas sauter comme ça sur les gens. Nous on s’en fiche, mais Olivia – ou les jumelles – ne font pas notre taille.

— On va pas tarder ? J’crois qu’il a envie de sortir.

Je dis en me détachant d’Adam pour aider Madeleine et Marie à débarasser.

J'essaie d'être autoritaire avec notre chien, alors que Logan aide maman et Marie. Chris se fout de ma gueule et comme ma mère n'est pas dans la pièce, j'en profite pour lui faire un doigt.

— Ton frère déteint sur toi !
— Mon frère et ma sœur ! Viens pas me faire croire qu'elle est devenue douce et charmante juste parce qu'elle vit avec toi !

Il rigole, me laissant entendre que je dis vrai.

La table est rapidement débarrassé et j'aide encore ma mère à ranger quelques trucs, avant qu'on se décide Logan et moi.

— Bon, nous on file avant que Poisson pisse partout !

On dit au revoir à tout le monde et la poignée de main de Paul est bien plus ferme que d’habitude.

— Je prends soin de lui, c’est promis.

Je dis avant qu’on quitte la maison. Poisson court comme un fou sur le trottoir pour faire pipi.

— Je crois que ta famille a peur que l’histoire se répète. Et toi...?

— Je crois que j'aurais peur aussi, à leur place. Je n'ose pas imaginer mon enfant, mon bébé, m'annoncer pour la seconde fois en un an qu'il va se marier, alors que la première fois je n'avais pas vu qu'il le faisait pour se guérir d'un amour impossible en pensant que c'était la chose à faire.

Je souris timidement, alors qu'on marche de nouveau à côté de nos vélos. Je suppose que maintenant, je peux lui avouer.

— Tu sais... Me marier, ça a toujours été un rêve de gosse. Depuis que je suis en âge de le comprendre, j'attends de rencontrer le prince charmant et de me marier avec lui. C'est ainsi et Max le savait, bien évidemment. Alors après trois ans d'absence, il lui a suffit d'à peine un mois de relation pour me demander en mariage. Ce n'était pas malintentionnel, il voulait me faire plaisir, mais peut-être qu'une part de lui se disait qu'en réalisant mon rêve, il me gardait auprès de lui pour toujours. J'étais heureux, je ne vais pas mentir là dessus, mais j'y ai pensé dernièrement et... Je crois que c'était la perspective de me marier qui me rendait dingue. J'ai pas partagé l'instant avec lui, mais je suis aussitôt venu hurler à Marie et Gabriel que j'étais fiancé. Il n'y avait pas de Nous, pas d'unité. Juste moi, qui allait me marier, avec lui. Je voulais continuer de m'appeler Saint-Clair, pour te dire...

Je soupire, me trouvant horrible d'avoir agi ainsi sans même en avoir conscience. Je lui demande du regard de me laisser terminer avant de parler, sinon j'en serai incapable.

— Aujourd'hui c'est pas tant l'idée du mariage qui me fait chavirer, c'est le fait que je vais devenir ton mari, à toi. Et je sais que je ne fais pas d'erreurs, parce que lorsque je pense à Max, c'est quand je compare mon bonheur actuel et ma vie d'avant en me rendant compte que j'avais tort sur toute la ligne. Alors qu'il y a un an, chaque fois que je pensais à toi, je me demandais ce que tu m'aurais dit, avec qui tu étais, comment aurait été notre vie si tu m'avais choisi plutôt que Moïra... Je parlais d'amour et je ne voyais que ton visage, même malgré la haine que je ressentais pour toi.

Les larmes me montent aux yeux, à cause de l'émotion. Ça ravive beaucoup de souvenirs douloureux et ça me semble presque irréel de raconter tout ça à Logan.

— Je suis tombé sous ton charme dès le premier regard. Je me suis accroché à toi malgré ta femme, malgré ton enfant, malgré le fait que je ne te voyais en secret qu'une nuit par semaine, malgré le fait que j'avais l'impression que c'est moi que tu trompais chaque fois que tu rentrais chez toi... J'avais un million de raisons de partir, mais je ne l'ai jamais fais parce que j'en étais incapable. T'étais mon unique raison de rester et ça me suffisait amplement. Alors maintenant que j'ai tout pour moi, maintenant que notre histoire est réelle, qu'il n'y a plus de secrets, plus de non dits et que j'ai envie de me marier non pas pour l'acte, mais pour t'appartenir encore un peu plus, pourquoi j'aurais peur ?

Plusieurs fois j’ai envie de l’interrompre, mais je me retiens pour le laisser terminer. C’est seulement à la fin de son monologue que je laisse tomber mon vélo pour l’attirer contre moi et lui faire un énorme câlin.

J’ai beaucoup de mal à réaliser ce qu’il a pu ressentir pendant qu’il était avec Maximilien parce que... ce sont des mois qui n’ont pas existé pour moi. Mais je comprends à quel point il a pu être blessé de part son statut d’amant et ça me fait vraiment mal de me dire que rien ne pourra jamais effacé ça. Mais est-ce qu’on en serait là aujourd’hui si jamais on avait fait les choses autrement ? Je ne crois pas.

— Je t’aime, Adam. Et t’as raison de ne pas avoir peur parce que je ne laisserai personne d’autre penser qu’ils ont une chance avec toi. On va se marier et ce n’est ni pour te faire plaisir ni pour le geste de le faire. C’est parce qu’on forme une famille et que ça a du sens pour nous, Olivia et notre futur petite fille.

Je dépose un baiser sur mon front.

— Je suis vraiment heureux de t’avoir rencontré et de la tournure que prend ma vie. C’est la première fois que j’ai conscience de ne pas faire fausse route.

Lorsqu'il parle de notre famille et de notre future petit bouchon, je me blotti encore plus contre lui. Les rêves ne sont pas toujours là où on le croit. Et si j'ai pu penser que me marier suffirait, c'etait tout l'inverse. Je rêvais d'un amour puissant et qui me transporterait là où aucun homme n'a pu aller : Logan le fait à merveille.

— Je vais tout faire pour te prouver qu'etre marié n'est pas similaire à ce que tu as déjà connu et pour te montrer que nous, on sera heureux toute notre vie parce qu'on fait ça pour nous, pas parce que c'est mieux de le faire.

Je dépose mes lèvres sur les siennes, tendrement.

— T'as réussi à me faire monter sur un vélo, tu ne peux qu'être l'homme de ma vie.

Je rajoute avec un sourire en coin.

Je souris sincèrement.

— Tu n’as pas besoin de me prouver quoi que ce soit... je n’aurais pas changé d’avis sur le mariage si jamais j’avais pensé que ce serait la même chose. J’espère qu’un jour tu arrêteras de te comparer à Moïra parce que tu es loin d’être elle et je t’assure que c’est une bonne chose.

Je lui vole un baiser avant de ramasser mon vélo. Poisson s’est couché par terre, il est complètement KO.

— Je le prends dans mon panier, on va rentrer à vélo, je crois qu’il a trop fait le foufou là.

Je souris tendrement en hochant la tête. Si parfois j'ai du mal à comprendre qu'un homme tel que lui puisse être avec moi, j'arrive à avoir conscience que Moïra et moi ne sommes pas la même personne et qu'un de nous deux apporte bien plus que bien à Logan que l'autre ne l'a fait.

— Ah d'accord. Il suffit de se coucher sur la route pour qu'on n'ai plus à marcher. Je note pour la prochaine fois !

Je rigole en enfourchant mon vélo et je pars devant en attendant que Logan mette Poisson dans le panier. Et j'ai eu raison, parce qu'en à peine dix seconde, je ne suis déjà plus seul.

Je rattrape rapidement Adam avant de rouler à son allure. J’aime vraiment ce quartier car il est encore plus tranquille que le reste de la ville.

— La difference entre lui et toi, c’est que c’est encore un bébé. Il n’a même pas six mois, le pauvre.

Je lève les yeux au ciel pour toute réponse et je poursuis ma route.

On habite vraiment proche de chez mes parents et on est vite de retour chez nous, dans notre maison, avec notre petit confort. Je n'ai jamais été aussi heureux et aujourd'hui, tout est décuplé.

— Mon bébé Pandore on est rentré !

Je m'en veux toujours de sortir avec Poisson et de la laisser ici, alors que je sais pertinemment qu'elle s'en fout royalement.

Quand on rentre, Pandore relève à peine la tête avant de se rendormir tout en haut de son arbre à chat. Ça n’empêche pas Adam d’aller la caresser un peu pendant que je remets de l’eau dans la fontaine que se partagent nos animaux.

— J’sais pas toi mais j’suis KO.

Je dis avant d’aller me laisser tomber dans le canapé.

Je ne tarde pas pour aller le rejoindre.

— Pareil ! J'ai envie de ne rien faire et de regarder la fin de journée passer en étant allonger comme une merde dans le canapé.

Je rigole, alors que Poisson vient nous faire des câlins.

— Ça te va ça comme programme ? Rester dans ce canapé à ne rien faire ?

Je passe un bras autour de ses épaules pour l’attirer contre moi.

— Ça me va très bien.

J’attrape la télécommande pour allumer la télé.

— Alors, t’es rassuré que ton frère ne boude plus ?

Je demande avec un sourire taquin. Je sais que le moindre saut d’humeur de Gabriel le contrarie fortement.

—C'est plus fort que moi, je ne supporte pas quand il fait la gueule. Et je sais que la plupart du temps c'est juste une façon d'attirer l'attention, mais tant pis.

Je rigole face à son sourire en coin. Gabriel a une emprise sur moi dont il n'a même pas entièrement conscience.

— Je l'ai laissé un peu de côté quand j'étais avec Max, pas volontairement, mais c'était nul de ma part et je ne veux pas qu'il croit que ça va recommencer parce qu'on va fonder une famille toi et moi. Alors lui annoncer notre mariage s'il avait fait la gueule, ça aurait très mal commencé ! Tu crois pas ?

Je ris doucement.

— J’espère que nos enfants ne seront pas pourris gâtés comme ça. Pour tes parents ça a dû être l’Enfer. Et je dis nos enfants parce que j’inclus Olivia, ok ?

Je dis avant qu’il ne s’emballe inutilement.

— Ce sera pas pareil qu’avec Max. J’ai pas l’intention de te couper de ta famille, au contraire. Ça me fait plaisir de refaire les vélos avec lui, c’est pas juste pour toi que je le fais.

— S'il n'avait été que pourri gâté ça aurait été, c'est tout le reste qui a été un enfer.

Je lève les yeux au ciel doublement, pour Gabriel, et ''nos'' enfants. Même si ça me touche beaucoup qu'il parle d'Olivia et moi en ces termes.

— Si ça se trouve, c'est toi qui me supplira d'avoir un autre enfant avec moi !

Je dis ça en riant, parce que ça passe doucement. On va avoir notre premier enfant, ça va être un pas énorme et pour l'instant, je ne m'en fais plus quant à la suite. On aura d'autres enfants si on le doit, mais rien n'est encore écrit.

— Je sais mon cœur et ça n'en rends ton geste que plus appréciable. Je ne sais pas si Gabriel se rends compte que tu fais ça de bon cœur, parce que sinon tu ne t'emmerderais même pas avec ça, en fait ! Mais j'ai vu tout à l'heure à quel point l'idée lui plaisait.

Je rigole quand il me dit que c’est moi qui le supplirai d’avoir d’autres enfants. J’ai l’impression que ce n’est plus un sujet de discorde er si on peu en rire, alors on finira par s’entendre. Soit parce qu’il n’en voudra plus d’autre, soit parce que j’en voudrai un deuxième.

— Ouais puis en plus on parlera de toi, des idées qu’il t’a donné pour me séduire, tout ça...

Je rougis instantanément.

— Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Il pourrait te donner trop de détails que moi même je t'ai jamais raconté ...

Je souris et je l’embrasse tendrement.

— Ne t’inquiète pas... je ne lui poserai pas de question de ce genre. C’est ton jardin secret. C’est simplement pour te taquiner.

Même si je suis possessif et jaloux, je n’ai pas envie qu’il pense que je suis intrusif. Ce ne serait pas sain.

— Merci.

Je réponds en riant.

— Autant y'a des trucs dont je pourrais te parler sans problème, même si j'en ai honte, autant certaines choses...

Je réentends Gabriel me donner les clés pour séduire Logan et devenir plus qu'un plan cul. Et si c'était bien moi, avec lui, je n'ai pas envie qu'il pense que tout ce que j'étais venait de mon petit frère. Oh dégueu.

— Elles sont mieux entre lui et moi !

— Il faut savoir garder une part de mystère.

Je dis en riant.

— On va à la piscine avec Olivia la semaine prochaine ? Avant qu’il commence à faire froid. Ça pourrait être sympa.

— C'est clair. Après tu croiras que tu connais tout de moi et tu vas te lasser.

Je rigole, en venant m'étaler contre lui.

— Bonne idée ! Et on pourrait prendre de quoi faire un petit goûter dans le parc avant de rentrer à la maison s'il fait vraiment bon !