Paris, we love you — Edouard & Romie

— Moi aussi je préfère me voir comme ça. Alors ne sois pas désolée d'être la personne qui me permets de voir ce que je veux vraiment faire de ma vie.

Je souris en embrassant sa joue.

— S'ils reviennent on verra comment ils le font. S'ils ne le font pas, je suppose que ça voudra dire qu'ils sont vraiment bien pires que je ne le crois actuellement. Tant que Max me tourne pas le dos à cause d'eux, je m'en fous. Qu'ils me laissent juste mon frère.

Je souris pour détendre l'atmosphère.

— Et tant que je t'ai toi. Mais ça, c'est dans la poche. Bientôt tu porteras mon nom et tu seras enchaînée à moi !

— Trop cool. J’ai hâte !

Je dis avec un sourire malicieux.

— Mais pour ça on doit faire les invitations alors j’y vais !

Je l’embrasse amoureusement avant de me lever et d’aller récuperer le sac qui contient matériel et photos pour rejoindre Chantal. Quand j’arrive elle me prépare un thé avant de venir s’asseoir avec moi pour m’aider. Je ne sais pas combien de temps on y passe mais on parle beaucoup et c’est vraiment chouette. Mais à moment donné, je cherche Edouard du regard parce qu’il me manque. Il n’est pas loin mais j’ai juste à lui sourire au loin pour qu’il comprenne que la distance entre nous ça fait un peu trop. Je ne l’ai même pas vu arriver dans le salon tellement j’étais concentrée.

Romie part comme un petit faon et au bout de dix minutes, je descends à mon tour. Mon grand-père est dans le petit salon, alors je le rejoins, comme avant. Sauf que je me contente du fauteuil face à lui, plus de ses genoux.

— Ça va mon grand ?
— Papa et maman m'en veulent beaucoup, Max vient de me dire qu'ils ne voulaient plus me voir.
— Ta mère aussi ?
— Hum.

Il ne réponds pas, mais il n'en pense pas moins. Je peux le voir à sa façon de lever les yeux au ciel. Finalement il se lève et vient se rassoir à côté de moi en me tendant une boîte.

— Ta grand-mère et moi on a cru comprendre que Romie n'avait pas de bague de fiançailles.
— Non. J'aurais voulu lui offrir une bague de la famille, mais comme les parents l'ont donné en pâture à Marie-Charlotte ! Je refuse de lui donner celle là. Puis l'autre taré la porte encore !
— Celle là est mieux, crois-moi.

Il sourit en ouvrant la boîte. La bague est magnifique, taillée à vif, coloré, tout comme Romie.

— Elle est magnifique papi.
—Elle peut. Elle a été la bague de fiançailles d'une grande dame, un jour.

Quand il me raconte l'histoire du bijou, j'ai envie de me mettre à pleurer d'émotions. Et j'ai envie de courir voir Romie et lui offrir cette merveille. Ce que je fais, après avoir remercié mille fois mon grand père et l'avoir serré fort contre moi. Mes grands-parents sont les meilleures du monde.

— Vous en êtes où ?

Je demande aux filles en m'approchant d'elles en souriant. Romie me manquait d'autant plus maintenant que j'ai cette merveille dans ma poche.

— Bah tu vois, on a vraiment bien avancé parce qu’on doit simplement tout mettre dans les enveloppes et noter les noms dessus.

Je dis avec un large sourire. J’attends qu’il soit assez pour embrasser ses lèvres.

— Tiens regarde. On a fini l’invitation et on rajoute la photo.

Je réponds à son baiser en souriant, tout en sachant que je n'ai qu'une seule envie c'est qu'elles finissent tout ça. Si je pouvais, peut-être même que j'enverrai tout par terre, pour la plaquer contre cette table et lui faire l'amour comme jamais. En attendant le meilleur. J'ai bien vu la peine que ça lui faisait ce matin, l'idée non seulement de ne pas être ma première fiancée, mais surtout celle de pouvoir avoir la même bague que Marie-Charlotte. Là, elle va forcément adorer.

— Moi je serai toi j'irais vite, j'ai un cadeau pour toi.

Ma grand-mère lève le regard vers moi et elle comprends tout de suite que j'ai parlé avec Papi, vu son sourire.

— Tu veux qu'on fasse une petite pause Romie ? Mettre le tout dans les enveloppes c'est pas ce qui nous prendra le plus de temps. Je vais aller prendre un petit thé. Vous en voulez ?
— Je veux bien un earl Grey, s'il te plaît.

Je lui souris, ravi qu'elle impose cette pause juste pour moi.

— Un cadeau ?? Quel cadeau ?

Il n’y a que cinq enveloppes alors je finis voilà.

— Il ne reste plus que les noms à noter. Je veux bien un thé au fruits rouges. Merci. C’est quoi le cadeau ???

Ma grand mère s'éclipse alors que Romie sautille déjà partout. Et je me retrouve avec un genou par terre, comme le vieil aristo romantique que je suis peut-être un peu dans le fond. Elle a raison, je suis pire qu'elle sur certains points.

— On n'a pas trop fait ça dans les règles de l'art, alors je rattrape un peu ça.

Je souris en attrapant sa main, puis je sors la bague que m'a donné mon grand-père.

— Je connais déjà ta réponse, mais est-ce que tu veux bien être à moi pour toute ta vie Romie Wheeler ?

Je le regarde se mettre à genoux et je pouffe de rire. Il est trop beau, j’hésite à me mettre à genoux moi aussi parce que je ne comprends pas ce qu’il fait avant qu’il sorte une bague. Mon cœur loupe un battement.

— Tu l’as achetée quand ? Mais oui ! Oui, je vais être à toi pour toute la vie.

Je tends ma main et la bague s’enfile parfaitement. Il a dû l’acheter avec Max, en même temps que les alliances. Elle est tellement belle que j’en ai les larmes aux yeux.

Une fois la bague à son doigt, je me relève pour l'embrasser avec tellement de tendresse que ça en est abusé.

— Je ne l'ai pas acheté, mais elle est riche d'une histoire beaucoup plus forte que ça.

Je souris, avant de poursuivre.

— Jamais je t'aurais donné la bague que porte Marie-Charlotte. Elle sort des coffres de la famille et on ne sait même pas ce que c'est. Mais celle là mon cœur, ce n'est pas n'importe quel bijou, il était conservé précieusement ici et il est à la hauteur de tout l'amour que je te porte, et de la personne sublime que tu es. C'était la bague que Napoléon avait offert à Joséphine pour leurs fiançailles. Et même si on sait qu'ils ont divorcé, on s'en fout, nous on va rompre le mauvais sort.

Quand il m’explique la provenance de la bague, d’un coup, elle devient plus lourde, plus précieuse. Tellement précieuse. J’en ai mal au ventre de joie et de bonheur.

— Mais... c’est tellement précieux. C’est la chose la plus précieuse que j’ai jamais eu. Pas précieuse d’argent parce que j’imagine que c’est inestimable mais précieuse dans l’histoire.

Quand je tends ma main pour la regarder, je tremble de partout.

— C’est à moi ?

Je demande timidement. Quand il hoche la tête, je me mets à pleurer tellement je suis émue. Je vais me blottir dans ses bras pour lui faire un câlin.

Je la serre fort contre moi, ému de la voir aussi... Émue.

— Je ne savais même pas que cette bague était encore dans notre famille. C'est ma grand-mère qui nous en fait cadeau, parce que je crois que tu lui as beaucoup tapé dans l'oeil. Elle et mon grand-père voulaient participer à tout ça à leur façon.

Et ça aussi, ça me touche beaucoup. Parce que je ne suis pas le seul petit fils qu'ils ont, mais c'est à nous qu'il l'ont donné.

— Je t'aime Romie. Elle te va à ravir et tu la mérite plus que n'importe qui.

J'attrape son menton pour l'embrasser sans attendre.

Je réponds à son baiser avant de lui faire un énorme câlin.

— Moi aussi, je t’aime. Je suis vraiment très fière.

Je lui fais un autre bisou avant de me détacher de lui pour découvrir que Chantal et Richard sont présents, tout aussi émus. Alors je vais également leur faire un énorme câlin, je m’en fous si on fait pas ça dans l’aristocratie.

— Merci pour tout. Je vais faire honneur à cet héritage. Je suis vraiment, vraiment fière d’avoir l’honneur de la porter. Merci.

— Il n'y a pas de quoi ma chérie, rends-le heureux et tu feras honneur à ce bijou plus qu'autrement.

Ma grand-mère est presque en train de pleurer et ça me touche tellement de vivre ça avec eux, avec une partie de ma famille. Celle qui accepte la femme que j'aime et que j'ai choisi.

— Arrêtez, on va tous finir par pleurer là !

Je finis par dire en récupérant Romie en enserrant sa taille.

— Gardez ça pour la cérémonie !

Je souris de toutes mes dents. Je sais que c’est lui qui va pleurer le jour de la cérémonie.

— Merci de l’accueil, en tout cas. Désolée si c’est rapide et un peu imprévu. L’important c’est que vous soyez là pour Edouard. C’est très gentil.

— C'est normal ! C'est mieux que vous puissiez être ici et à l'aise, plutôt qu'à l'hôtel, ou pire.

Mon grand-père en a gros contre ma mère et je crois qu'il ne va pas se priver de remonter les bretelles de sa fille dès qu'il l'a verra.

— Tu te sens prête à visiter un peu Paris ? T'es requinquée ?

Je demande finalement à Romie en voyant que la journée continue de tourner, elle.

— Je suis prête, oui ! Mais je vais simplement mettre des baskets, si tu veux bien parce qu’on va marcher !

Je dis. Mais je ne me change pas parce que c’est pas tous les jours que je suis dans sa famille alors je tiens à leur faire honneur. En plus il a choisi des robes confortables malgré tout, parce qu’il me connaît. Je lui fais un bisou avant d’aller abandonner mes bottines dans la chambre et d’enfiler mes baskets. Quand je reviens, Edouard m’attend avec mon manteau et m’aide à l’enfiler.

— Ça va être trop chouette !!

Je lui passe son manteau et annonce à mes grands-parents qu'on file et que je les préviens quand on pense rentrer. Comme a des enfants, ils nous demande de nous couvrir et de bien faire attention. Ils sont géniaux !

— Y'a quelque chose que tu veux faire en premier mon chat ? Ou je te fais la surprise au fur et à mesure ?

Je souris de toutes mes dents.

— Je te laisse me faire la surprise.

Je suis greffée à son bras. Je ne pensais pas que je pouvais tomber encore plus amoureuse de lui, mais si, tous les jours c’est encore plus qu’avant.

— Je t’aime trop, heureusement qu’on peut pas en mourir parce que je serais morte.

Je dis en souriant.

— T’as vu ma bague ? Tu l’avais pas bien vu tout à l’heure ?

Je dis en montrant ma bague encore. J’arrive pas à y croire.

— Ta grand-mère est tellement gentille. Je me suis sentie à l’aise chez eux.

— C'était certain que tu allais l'aimer. Elle est tellement gentille. Ma mère aussi je me rappelle d'elle comme ça quand on était gamins, c'est mon père qui la rends complètement stoïque et incapable de prendre une décision par elle-même je crois.

Je hausse les épaules, passons à autre chose.

— Montre la moi encore ta bague.

Je demande en attrapant sa main en riant, avant de joindre nos doigts.

— Attends au moins d'avoir visité Paris pour mourir d'amour pour moi !

Je la taquine avant de me faire un rapide plan en tête du chemin qu'on pourrait faire pour voir plein de choses.

— On va commencer par le plus symbolique ! Mais sois forte, on va flanner dans Paris une grosse demi-heure avant d'y arriver !

— J’ai hâte. J’aime bien marcher, de toute façon.

Je suis de très loin le genre de personne qui ferait tout en taxi juste parce que son fiancé a les moyens.

— Hey mais moi aussi je veux faire ce bus là ! Regarde ! Ça a l’air trop bien, c’est comme à Londres ! Mais y a pas de toit.

Je rigole quand elle s'émerveille devant le bus touristique. J'ai jamais pris un bordel comme ça moi, que ce soit ici ou à Londres.

— Tu veux qu'on trouve une station ? Je crois que c'est deux heures le tour, on à le temps avant qu'il fasse nuit si tu veux !

Je demande, mais je connais déjà la réponse.

— Et puis ce sera une première pour moi aussi, j'avoue tout !

— C’est vrai ? T’as jamais fait ça ? On y va mon amour ! Je suis trop contente de faire des nouvelles choses avec toi !

— Jamais ! J'avais toujours un chauffeur ou un taxi, alors j'y ai jamais songé. Et tu te doutes que ce sont pas les sorties du dimanche qu'on faisait quand on était gosses !

Heureusement qu'il y a un arrêt pour monter à quelques rues d'ici, on y est en seulement quelques minutes et Romie est toute heureuse.

— Tu me fous complètement hors de ma zone de confort.

Je souris en l'embrassant alors qu'on regarde comment s'y prendre.

— Et j'adore ça !

Je finis alors qu'un bus s'arrête devant nous, un sourire aux lèvres.

— Moi aussi, j’adore ça. Te voir comme ça, épanoui. T’es encore plus beau que d’habitude.

Je dis avec un large sourire. Quand on monte dans le bus, Edouard s’occupe de régler et puis on va se trouver une place à l’étage. Il fait un peu froid alors je me blottis contre lui et c’est parfait.

— Quand je t’ai rencontré, je me suis dit que tu ne ferais jamais mieux que la sortie au château. Je me suis vraiment trompée. T’es la meilleure chose qui me soit arrivée. Et on va se marier après-demain. Tu vas t’évanouir quand tu vas voir ma robe.

— Jamais mieux que la sortie au château ? Si tu savais ce qui t'attends.

Je rigole en lui tirant la langue.

— Elle est comment ? Je pourrais te l'arracher ou je dois en prendre soin ? Histoire que tu la gardes pour si on une fille un jour, ou je sais pas quelle tradition il peut exister !