It's gonna be fine. — Adam & Gabi

Je ne sais pas comment j'arrive à retenir mes larmes. Je ne sais pas non plus si je suis triste, ou si je suis content pour Gabriel. Ce qu'il vient de se passer sous mes yeux est aussi ahurissant que choquant, mais si ça peut lui permettre de partir plus serein, c'est une chance pour laquelle je ne manquerai pas de remercier Austin, peu importe les horreurs qu'il a pu dire. Même devant sa propre petite sœur...

— Écris moi quand tu arrives ok ? Juste... Que je sache que le vol est terminé et que t'as de nouveau les pieds sur terre.

Je serre fort Gabriel dans mes bras et je fais encore un bisou sur sa joue. Je m'en fous qu'il râle, surtout maintenant que je fais ça devant le mec qui vient de l'embrasser.

— Je t'aime Gabou.

Je lève les yeux au ciel en ronchonnant.

— Ouais, ouais. Moi aussi, j't'aime. J'te tiens au courant quand j'atterri.

Je lui fais un dernier câlin avant de faire un bisou à Darcy et d'embrasser les lèvres d'Austin une dernière fois.

— Je te tiendrais au courant, toi aussi. Promis.

Cette fois-ci, j'y vais vraiment. Et je ne me retourne pas parce que ce serait trop difficile de partir après.

Même si Darcy ne comprend pas tout, elle est intelligente pour son âge, et la tristesse de ce qu'il se passe déteint sur elle et ses yeux se mettent à briller. Alors je lui murmure des choses réconfortantes à l'oreille. Gabriel embrasse sa joue et il me promet de me tenir au courant, avant de passer les portiques.

— On lui fait coucou ?

Elle agite rapidement sa main et moi ça me serre le ventre de le regarder partir, sans pouvoir le retenir.

Les larmes aux yeux, je regarde Gabriel partir. Je crois que je voudrais que Logan soit là, pour ne pas vivre ça tout seul. C'est tellement douloureux. Et on ne peut pas dire qu'Austin me serve vraiment de compagnie.

Je suis en colère contre lui, ça ne fait aucun doute, même si je sais aussi qu'il aurait pu ne pas venir. Je lui suis reconnaissant de ça, sincèrement. Comme quoi on peut dire des choses méchantes et se raviser après... Je sais que les mots que j'ai dis n'étaient pas gentils non plus, mais je me suis senti tellement mal pour mon petit frère que je ne pouvais pas me taire. Je me suis attaqué et j'ai mordu pour me défendre.

Je tourne la tête pour les regarder Darcy et lui, et elle, vient me faire un câlin quand elle voit que moi aussi je pleure.

— Merci d'être venu, merci pour lui, je dis à l'attention d'Austin.

Darcy agite un peu ses pieds alors je la dépose par terre. Elle va faire un câlin à Adam parce qu'il pleure. Je sais que c'est dur pour lui, vraiment dur. Mais je repense aux mots qu'il m'a dit et ça me refroidit. Je hoche seulement la tête et je laisse Darcy lui faire un câlin. Puis je reprends sa main.

— Allez, on y va.
— On va ailleurs ?

Elle demande en rapport à ce que je lui ai dit dans la voiture. Je hoche la tête.

Je le vois attraper la main de Darcy et à peine me jeter un regard. Je lève les yeux au ciel.

— Quand t'auras mis ta fierté de côté, tu pourras t'excuser à l'occasion. Oh et dire merci aussi, parce que c'est pas grace à moi que tu es là après tout.

Je lâche un souffle ironique.

— M'excuser ?

Avant de m'accroupir pour fermer correctement le manteau de Darcy.

— Oui, t'excuser. T'as pas l'air de te rendre compte, mais t'as quand même été dire à Gabriel que t'allais préparer son cercueil alors que lui, il vient de partir donner de son temps gratuitement pour aider des gamins dans le besoin. T'es pas un saint Austin, contrairement à ce que j'ai toujours cru. C'était méchant et si moi je suis capable de savoir que je l'ai été avec toi, t'es incapable de te remettre en question. C'est triste pour un mec de ton âge.

Voilà qu'en plus, je suis déçu de lui. Ça fait beaucoup dans une même journée.

Je me redresse en prenant Darcy dans mes bras. Elle commence à fatiguer, il est tard pour elle et tout ça c'est beaucoup d'émotion.

- J'ai jamais prétendu être un Saint, et des excuses ce n'est clairement pas à toi que j'en dois.

Ça dernière phrase me fait rire jaune.

- Tu veux savoir ce qui est triste ? C'est que moi je t'ai toujours considiré comme un frère, mais ne t'inquiète pas pour ça, tu as très bien remises les choses à leur place ce soir.

— Oh allez, arrête de faire ta victime deux minutes.

Je sais que j'ai dépassé les bornes de la décence et qu'a sa place, j'aurais pas aimé entendre ça. Mais putain, il agit comme s'il était la seule victime de l'histoire en oubliant que c'est sa seule faute si on en est arrivé là.

— Tu sais pertinemment que je t'ai toujours considéré comme mon frangin. Tu sais pertinemment qu'à un moment de nos vies, j'ai été encore plus proche de toi que de Gabou. Alors ouais j'ai peut être pas été sympa, mais tu sais aussi que la colère y est pour beaucoup et que je ne pensais pas ce que j'ai dis. Je dis pas que tu dois faire comme si ça c'était pas passé, t'as le droit d'avoir été blessé. Mais je pense que tu dois comprendre que j'ai été aussi vif parce que je l'ai été moi aussi. C'est justement à cause de notre lien à tous que je me suis senti attaqué moi aussi quand t'as dis ça à Gabriel. Clairement, je suis désolé de t'avoir blessé, je suis désolé aussi que tu ai pris mes mots pour acquis parce que tu sais très bien que tu comptes pour moi, pour nous tous. Maintenant, je vais pas m'excuser d'avoir voulu défendre mon frère. Médite là dessus.

Je m'étonne d'avoir dit tout ça en étant aussi posé et calme. Mais la vérité, c'est que je n'ai pas la force de me battre à l'heure actuelle. Si Austin veux croire que je pensais ce que j'ai dis, soit. Ce soir, je suis trop peiné du départ de Gabriel pour donner ma vie là dedans.

Je secoue la tête face à ses mots.

- Tu les pensais. Je comprends que tu aies voulu défendre Gabriel, tu aurais pû m'insulter, même me frapper même, mais ce sont ces mots-là qui sont sortis. On dit souvent des choses qu'on ne pense pas sous la colère, mais ce que tu as dit n'est pas sorti de nul part. Tu n'aurais jamais dit à Gabriel que tu ne veux plus de lui sous votre toit, parce qu'il est ton frère. Je ne doute pas que tu m'aies considéré comme ça aussi, mais on n'a jamais fait réellement partie de la famille, sinon tu n'aurais jamais pensé à dire quelque chose comme ça. Ça ne te serait même pas venu à l'esprit.

Je soupire parce que je ne suis même pas en colère, juste blessé. Et à chaque fois qu'il ouvre la bouche c'est pour me blesser encore plus.

- Ce soir tu m'as rappelé que j'étais seulement une pièce rapportée qui était tolérée sous ce toit. Et quelque part, je crois que je devrais t'en remercier. Maintenant on va y aller, il est tard et Darcy a besoin de dormir. Merci de m'avoir prévenu pour Gabriel.

Je remonte d'un main la capuche de Darcy sur sa tête, et je commence à partir. Je dois trouver un motel.

— Je devrais peut être aller dire à ma mère que le jour où elle a demander à Gabriel de faire ses valises sous la colère, c'est parce qu'elle le considère pas comme son enfant.

Je m'éloigne, parce que j'ai pas besoin de son immaturité dans ma vie. Je vais plutôt aller attendre que l'avion de Gabriel décolle, on sait jamais.

Je me retiens de lui rappeler qu'après les mots de sa mère, Gabriel s'est enfuit à Londres. Je pars avec Darcy.