Curiosités - Adam & Logan

La vie reprends son cours et par la même occasion, la mienne trouve celui qu'elle a toujours souhaité emprunter. Vivre avec Logan, c'est une bouffé de bonheur et d'oxygène de chaque instant. C'est trouver sa place dans le noir, c'est laisser le vent emporter vos problèmes, c'est permettre au soleil d'illuminer tout ce qui est autour de vous.

Parfois je fais le bilan de ma courte vie et je prends encore plus conscience que j'ai une chance infinie de l'avoir retrouvé. Il est l'amour de ma vie et le Seigneur nous a imposé des épreuves pour qu'on ne puisse pas en douter.

Depuis quelques temps, Logan a repris la boxe et je vois à quel point ça lui fait du bien. Physiquement, il est peut-être même en meilleure condition qu'avant son accident. Ce soir, comme je rentre un peu plus tôt de cours, je me suis dit que je pouvais aller le chercher là-bas plutôt qu'il rentre à pied ou en bus. Et puis, ça va me permettre d'assouvir ma curiosité et de voir au delà de ce que je vois dans les films ou de ce que j'entends dans sa bouche. J'y connais rien de rien, aux sports de combats, alors c'est le moment de m'en faire une idée réelle.

@Logan Wheeler

Depuis que j’ai repris la boxe, je me sens mieux. Je crois que c’est clairement ce qui manquait à ma vie. Au début, les entraînements m’étaient particulièrement adaptés et, maintenant, je reprends un rythme de compétition. Une formation pour devenir prof commence d’ici un mois, et je compte bien m’y incrire.

Je sais qu’Adam aura un excellent salaire et je crois que ça ne me gêne pas de me reposer sur lui. On se complète et si ça nous permet de faire chacun ce qu’on aime, alors j’irais chercher les enfants à l’école avant qu’il ne rentre.

Aujourd’hui, l’entrainement est particulièrement intensif et je n’ai pas de répit. Mais lorsqu’on s’arrête et que Carter relâche enfin le sac et me tape dans la main.

— J’crois que y a quelqu’un pour toi ?

Je fronce les sourcils avant de suivre son regard et quand je vois Adam, debout dans un coin de la salle, je lui souris.

— À demain !

Je dis avant de ramasser mes affaires pour rejoindre mon amoureux, avec un large sourire.

— Qu’est-ce que tu fais là ? Il est tôt ! Ça va ?

Je lui fais un rapide baiser du bout des lèvres.

— Désolé j’suis dégoulinant.

Pendant quelques minutes je regarde Logan frapper dans le sac et ca me fascine. Moi je fais ça, je me pète le poignet. Lorsqu'il descends en récupérant ses affaires et qu'il dépose ses lèvres sur les miennes, je souris.

— Un de mes formateurs a eu un imprévu personnel et ne pouvait pas assurer mon dernier cours de la journée. Alors je me suis dit que je pouvais venir te chercher.

Il est dégoulinant de sueur et ca me fait rire. Il est vraiment passé à un autre stade d'entraînement que lors de ses premières séances.

— Mais tu peux continuer mon cœur ! Je venais aussi voir un peu comment ça se passait, t'es pas obligé de te presser parce que je suis là !

Je souris.

— Si, si, je vais me presser parce que t’es là. On va profiter du beau temps pour aller se balader tous les deux, non ? Moi je viens tous les jours ici et ça fait déjà une heure que je suis là.

Même si mon corps ne fatigue pas tant que ça, je sens que mon esprit est moins concentré qu’au début. Savoir qu’il est làne m’aidera pas à poursuivre plus longtemps.

— Tu me laisses aller prendre une douche rapide ?

— Va pour la ballade !

Je lui sourit, ravi par avance de pouvoir aller profiter du soleil qui brille encore à cette époque. J'effleure tout juste ses lèvres et recule pour le laisser filer à la douche.

— Je vais t'attendre dehors sur ce ! Je suis garé juste devant, tu pourras pas me rater.

Je ne me suis jamais douché aussi vite. J’ai passé une excellente journée et elle ne pouvait pas se terminer autrement. Depuis qu’on vit tous les deux, je réalise que c’était ce à quoi j’avais aspiré toute ma vie, sans pour autant en être conscient.

La garde partagée a été officiellement prononcée la semaine dernière par le juge des affaires familiales et avec la valeur de notre maison, sachant que je ne travaille pas, c’est elle qui paie tous les billets d’avion. Je sais qu’elle veut contester mais avec mon accident et ce qu’elle a fait pendant mon coma, les gens sont rarement de son côté.

Quand je rejoins Adam, il est dehors et je balance mon sac à l’arrière de la voiture.

— On va chercher Poisson ?

C'est nouveau pour lui comme pour moi d'avoir un chien à sortir avec nous, mais je crois qu'on aime ça autant tous les deux. Logan ne prendrait pas la peine d'y penser si ce n'était pas le cas.

— Un jour j'aurais assez d'endurance pour l'emmener courrir sur au moins cinq cent mètres.

Je rigole, parce que le jour où j'arriverais à courrir plus d'une rue sans m'essoufler, Poisson n'aura même plus besoin de nous.

Sans lui demander son avis, je viens me blottir contre Logan un instant. Après cette longue journée, j'avais bien besoin d'un baiser.

— Allez hop. Ton carrosse et ton chauffeur t'attendent !

— Tu sais... je crois qu’on devrait investir dans des vélos. Ça pourrait être sympa pour lui !

Je réponds à son baiser en m’éternisant un peu.

— Tu crois que je peux essayer d’être ton chauffeur pour une fois ?

— Oh c'est génial ! J'avais jamais pensé à ça ! Il serait trop heureux ! Même moi, parfois je pourrais essayer de t'accompagner faire un peu de sport. Bon moi ce sera surtout pour m'aérer, mais voilà. J'adore l'idée !

Je souris comme un fou face à sa proposition et seule la poursuite de notre baiser me canalise. Alors quand je l'entends me proposer d'être mon chauffeur, je suis de nouveau tout ouïe. Il a déjà essayé de reprendre le volant, mais c'est quelque chose sur lequel il est resté assez muet. Mais je suppose que s'il se sent capable de conduire alors que je suis dans la voiture, c'est que les derniers essais ont été bons ?

— Je crois bien que j'en serais honoré.

Je réponds tendrement.

— Ok, alors on va regarder si on trouve quelques occasions, qu'on puisse faire des balades avant que l'automne et l'hiver ne se pointe.

Je ne sais pas si mon idée de conduire est bonne, mais c'était spontané alors je suppose que c'est le moment. Lui, il reste muet quelques secondes avant de m'encourager. Je me sens con, un peu. J'ai déjà conduit seul, une fois. J'ai fait le tour du pâté de maison en m'arrêtant un quart d'heure pour prétendre que j'avais roulé plus longtemps. Une autre fois, je suis allé lui mettre de l'essence. Je ne crois pas avoir peur. Enfin, j'ai certainement peur, mais je conduis. Je sais le faire et je ne suis pas en train de retenir mon souffle à chaque intersection. Mais je n'aime plus du tout conduire.

— Ne me parle pas quand on est à l'intérieur, s'il te plaît.

Je dépose un baiser sur son front avant de récupérer les clés. Non seulement je n'ai pas envie d'être distrait, mais en plus je n'ai pas envie qu'il me dise à quoi faire attention et qu'on se dispute.

— Motus et bouche cousue.

Je me contente de déposer un dernier bisou sur sa joue, alors que je pars du côté passager. Depuis combien de temps je ne suis pas monté en voiture de ce côté ? Une éternité. Même avec Max c'était le plus souvent moi qui conduisait, qu'il ai finit par acheter sa grosse voiture ou pas.

Mais aujourd'hui c'est un tantinet différent. J'ai totalement confiance en Logan, je ne panique pas le moins du monde qu'il puisse nous foutre dans le décor ou je ne sais quelle connerie. Comme il me l'avait si gentiment fait remarquer, j'étais encore en maternelle quand il passait son permis, alors bon. Je me contente d'ouvrir les fenêtres, de passer mon bras dehors et de sourire à mon amoureux avant de detourner la tête pour le laisser seul avec lui-même. C'est un pas énorme et rien que pour ça, je suis fier de lui.

Le trajet se déroule dans le plus grand des silences. Je suis vigilant, crispé et lorsque je me gare, je tire le frein à fond.

— Alors on va se dire qu’en cas de problème, je peux conduire, mais que le reste du temps, ce sera toi. D’ailleurs, on sera encore mieux à vélo.

Ça m’inquiète quand il est en voiture.

L'angoisse est palpable dans tout le véhicule, mais je n'en veux pas le moins du monde à Logan. Lorsqu'on arrive à la maison et qu'il tire brutalement le frein à main, je l'écoute attentivement avant d'ouvrir la portière pour sortir de là. Rapidement je fais le tour de la voiture et je lie ma main à la sienne.

— Les commerces sont proches. La gare pas si loin que ça non plus. Pour le moment on n'a aucune nécessité d'accéder aux écoles. Et si tu as besoin de quoique ce soit quand je suis en cours, on vit dans une ville assez grande pour pouvoir se débrouiller en bus.

Je souris.

— Même mes parents vivent assez près pour qu'on y aille sans la voiture ! Fais de moi un sportif digne de ce nom et je te suivrais en vélo là où tu voudras. Promis !

Si ça le rassure qu'on utilise plus souvent un vélo, je le suis sans aucun problème. C'est aussi ça être en couple : savoir reconnaître les besoins de son partenaire et tenter de rendre ça le plus simple possible.

Il est de mon côté et crois que ça me rassure. J’embrasse longuement ses lèvres.

— J’aime pas que tu prennes la voiture. Y a des fous partout. On va se mettre au vélo, ça nous fera du bien. Et on pourrait trouver quelque chose pour Olivia aussi. Pas nécéssairement un vélo, mais un genre de cariole. Ça pourrait être sympa ? Poisson pourrait être avec elle.

Je le laisse fermer la voiture.

— Je t’attends là ?

Mon rapport à la voiture n'est plus du tout le même que le sien et même en essayant, je ne peux pas comprendre. Bien sûr que j'imagine, et que je compatie, mais je n'étais pas dans cette voiture alors je ne peux pas avoir une idée réelle de tout ça. Sauf que l'entendre m'avouer ainsi qu'il a peur que je prenne la voiture, ça me fait mal au ventre pour lui.

— On trouvera forcément. Il existe des sortes de petite cariole avec une tonnelle ! Ça devrait leur plaire en plus ! Tant que tu n'attends pas de moi que je les tracte dans une montée !

Je l'embrasse à nouveau, conscient qu'on franchie une nouvelle étape ensemble.

— Tu sais quoi ? Je vais faire mon petit brin de potager prochainement ! Entre ça et le fait qu'on n'utilise la voiture qu'au besoin, on va pouvoir se faire passer pour des écolos ! Ça peut toujours servir !

Je rigole comme un con, ne sachant pas où j'ai encore été chercher ça, puis je me detache de Logan pour filer récupérer Poisson.

— Je vais le prendre ! Mais crois pas que je vais oublier que tu viens de dire que me mettre au vélo me fera du bien. T'as intérêt de trouver le moyen de te faire pardonner !

Je ris moi aussi.

— Pourquoi se faire « passer pour » quand on peut véritablement l'être ? Le potager, c’est une bonne idée.

Il disparaît vite et quand il revient avec Poisson, tout foufou d’être dehors, je m’approche pour l’embrasser.

— C’est bon pour l’esprit de faire du vélo. Toi, t’es très bien comme ça.

Je souris contre ses lèvres.

— C'est ca, rattrapes toi va.

Poisson tire sur sa laisse et j'ai tout juste le temps de crocher mon bras en dessous de celui de Logan que nous sommes déjà en train de partir.

— À propos d'écolo, je pensais à ça pendant que je cherchais Poisson qui s'était encore caché dans le bureau... Je vais essayer de faire plus attention à ce que je dépense. C'est pas vraiment de l'écologie, mais c'est dans leur conviction de recycler, réutiliser et tout ça. J'ai pris certaines mauvaises habitudes avec Max et je me suis rendu compte y'a pas si longtemps que j'étais excessif parfois. Ça nous mets pas dans la merde, mais économiser sur certaines choses nous permettrait de mettre de côté pour plus tard. Je ne vais peut-être pas trouver un job qui paye si bien dès le début de ma carrière, alors rien n'est à exclure.

J’acquiesce sans mal parce que cette manière qu’il a de ne pas réfléchir avant de dépenser m’agace - encore plus maintenant que je sais qu’elle vient de son ex. Il n’y a qu’à voir avec Poisson.

— Je crois que c’est une bonne idée. Moi j’ai hâte de retrouver un salaire pour réouvrir un compte pour Livie et lui mettre de l’argent de côté.

Même quand je gagnais bien ma vie, j’étais loin d’être un flambeur.

Je trouve ça beau et touchant, que la première chose à laquelle il pense quand il parle de salaire soit de pouvoir en faire bénéficier sa fille. Parfois, je crois que je suis un tantinet jaloux de cette relation qu'ils ont.

— Tu as eu des nouvelles concernant la formation pour devenir prof ? Tu vas te lancer alors ?!

Je demande, plein d'intérêt. Ca lui ferait du bien à tous les niveaux.

— Ouais, je pense m’inscrire. J’ai eu la confirmation que ça commençait le mois prochain aujourd’hui, j’allais t’en parler.

Parce que je veux être sûr que ça lui convient aussi.

— Le mois prochain ? Mais c'est génial ! Ça dure longtemps ? Tu peux te lancer tout de suite après ? T'as déjà vu avec les gars de la salle s'ils ont besoins de monde où connaissent des gens ?

Je le bombarde de questions et quand je m'en rends compte, je calme un peu mes ardeurs en riant.

— Pour l’instant, je vais déjà faire la formation... je sais qu’ils me trouveraient une place ici, sans problème. Surtout avec des plus jeunes, ça permettrait d’ouvrir plus de cours en semaine. Comme je suis kiné, spécialiste du sport, je pense qu’il y a moyen de faire quelque chose.

Je dis en souriant.

— Je ne vais fermer aucune porte et voir ce qu’on me propose. Je ne veux simplement plus être dans un cabinet à la con avec monsieur connard qui vient là simplement parce qu’il s’est inventé un problème de dos pour ne plus bosser.

Je rigole face au genre de personne qu'il a dû avoir face à lui plus d'une fois. Ça doit être frustrant, de faire un boulot pour soigner et de voir que beaucoup de patient n'en ont même pas besoin.

— C'est une bonne chose de penser comme ça mon cœur. Si ça peut te permettre de faire quelque chose qui te plaît, laisse les choses venir à toi.

Ça me fait penser à Austin qui devait venir le voir. J'en ai pas reparlé avec Gabriel ou lui, faudrait que je vois ça, au cas où. Si ça peut apaiser Austin, ce serait top.

— Tant que tu ne t'enfermes pas dans quelque chose qui ne te convient pas, je te soutiens.

Je souris, en faisant référence à ce cabinet dont justement il ne veux plus.

J'acquiesce. De toute façon, je n'ai plus du tout l'intention de mener une vie dont je ne veux plus. Je suis bien trop heureux en ce moment pour que j'essaie d'y changer quelque chose.

— Pour l'instant, on peut se permettre de vivre comme ça. On est tranquille avec l'argent de l'assurance. Alors on ne va pas se poser cent cinquante questions sur le pourquoi du comment, ce serait inutile.

Je passe un bras autour de ses épaules alors que Poisson s'arrête à l'orée de la forêt pour faire pipi ou creuser un trou. Peut-être même les deux. Il est tellement foufou qu'il court partout et fait pipi en même temps.

— Il est pas bien ce chien...

Je dis en riant.

— Et sinon, t'as passé une bonne journée ? Je t'ai même pas demandé.

— Il vit avec nous. Ça doit laisser certaines séquelles.

Me yeux se portent sur lui et en effet, ce chien est incompréhensible. Mais il semble être heureux comme jamais, alor ça me réjouit bien plus qu'autre chose.

Je souris lorsqu'il me demande comment a été ma journée. Emporté dans ce qu'on faisait, je n'ai même pas trouvé le temps de lui apprendre la nouvelle.

— Plutôt très bien ! J'ai eu un appel de la maison d'édition chez qui j'étais en stage l'année dernière en sortant de cours. C'était le directeur en personne. Tu te souviens du bouquin qui est sorti y'a quelques semaines ? Celui que j'ai lu, adoré et que le directeur a finis par signer dans sa maison suite à ça ?

Je dois encore avoir des étoiles dans les yeux en en reparlant.