This is where used to be my happy place.

— Merci mon amour. Parce que c’est dur de ne pas m’occuper d’eux ou jouer avec eux quand ils sont là et qu’ils le demandent.

— Je sais, oui.

Je crois bien que c'est une partie de la spirale qui m'a habité depuis un an et qui m'a fait le laisser de côté, alors je comprends ce qu'il veux dire.

— Ce sera moins compliqué ce soir, ils seront crevés. Et puis je pourrais gérer le bain et le repas pendant que Livie joue avec toi. Même assise à regarder La Petite Sirène elle trouverait ça génial !

Je rigole en songeant à la soirée qui nous attends. J'ai déjà gérer les trois enfants seul plus d'une fois, je pourrais me débrouiller pour qu'il n'ai pas à se lever, mais qu'il puisse en profiter quand même.

— Même Romie, elle pourra toujours rester avec vous, que tu n'ai pas a te lever même si un des jumeaux se jette par terre !

Je souris parce que je sais que ma sœur est malgré tout très présente pour nous aider.

— On pourrait commander une pizza pour les grands ? Les jumeaux mangeront exceptionnellement les plats tout prêt qu’on garde en secours ? Non ?

— C'est une bonne idée ! La brasserie italienne livre maintenant, j'ai vu ça y'a pas longtemps. Leurs pizzas sont tops, ça fera plaisir à tout le monde !

Je souris en nous imaginant tous camper sur notre lit.

— Puis si on mange des pizzas, je peux tout à fait nourrir les petits en même temps que nous. Comme ça on dine tous en famille quand même !

Ça lui fera plaisir de voir les enfants un maximum, même sans devoir quitter le lit.

J’affiche un sourire serein. Il n’imagine pas le bien que ça me fait. C’est une soirée classique mais j’ai la sensation que ça n’était pas arrivé depuis une éternité parce que lorsque je rentrais de l’hôpital, il ne fallait pas me déranger alors je restais tout seul. À des moments où j’avais besoin d’eux.

— Merci. Ça va être super. On va mettre la petite sirène. Je crois que Romie ne l’a jamais vu.

— Mais non ? Pas possible ! On va lui refaire son éducation Disney à cette enfant ! Olivia connaît tous les nouveaux et moi tous les vieux, on saura s'y prendre.

Je rigole en me rendant compte que je prends ça comme une mission personnelle, alors que y'a rien de fou. Un debilos.

Je me gare rapidement devant la maison quand on y arrive enfin.

— Je vais chercher ton fauteuil, tu n'essaie pas de te lever. Je rigolais pas quand je parlais de t'assomer !

Je souris en embrassant ses lèvres.

— Elle va être contente.

Je crois qu’elle n’a même jamais vu aucun disney alors il aura de quoi faire.

— Je ne bouge pas, je l’ai promis. Je t’attends.

Je reviens vite avec le fauteuil et finalement, en seulement une petite dizaine de minutes, Logan est installé dans notre lit.

— T'avais faim il paraît ?

Je demande en souriant, en me rappelant qu'il n'avait pas mangé non plus hier soir. Il doit être au bout du rouleau.

— Tu veux quoi pour ce midi ? Sachant qu'on mange de la pizza ce soir, du coup, et que je compte pas me lancer dans un plat de trois heures. Je préfère en profiter pour siester moi aussi, ça fait trop longtemps que c'est pas arrivé !

— Un sandwich, mon bébé. Ce sera très bien. Jambon, fromage et beurre.

C'est rapide, ça me va. Je lui en fait, je me fais la même chose mais avec du poulet, et je jette le tout dans un plateau avec des chips, des gâteaux qui sont censés être pour Livie et une bouteille d'eau.

— Bon appétit mon cœur.

Je viens m'allonger à ses côtés et je soupire de bien-être de me mettre sous la couette.

Je mange assez vite parce que je me sens épuisé et que j’ai vraiment envie de me blottir contre lui et ne plus rien faire. J’ai l’impression de le retrouver et si ça ne doit durer qu’aujourd’hui alors je veux en profiter au maximum.

— On met un téléfilm ?

Je dois resté bien sur le dos alors je le laisse se blottir contre moi confortablement.

— Mets ce que tu veux mon Cœur.

Je me penche vite fait sur ma table de chevet, pour en sortir un livre que j'espère lire depuis des mois.

— Je vais lire un peu moi, ça aussi je l'ai laissé de côté trop longtemps.

Je me blotti de nouveau contre lui, avant de tilter que ça non plus, on le fait plus.

— Sauf si ça t'intéresse de m'écouter te raconter l'histoire d'un type, qui va sur la trace de ses parents biologiques dans l'Irlande profonde, au lendemain de la guerre.

— Oh que oui !

Je dis avec un large sourire.

— Ça semble bien plus intéressant. Ne le prends pas mal si je m’endors. Je suis complètement KO.

Puis les antidouleurs me cassent complètement.

— Bien franchement, je ne vais peut-être pas dépasser le second chapitre non plus.

Je rigole, en ouvrant le bouquin et en commençant ma lecture. On suit attentivement au début, puis Logan me quitte, et sans que je le sente venir, je ne comprends plus rien. Je m'echoue.

On est tirés du sommeil par la sonnerie du téléphone. Je me sens complètement engourdi. Adam dort encore contre moi.

— Adam ? Hey, mon bébé. Ton portable... mon ange...?

Je caresse son visage pour le réveiller. Je ne sais pas combien de temps on a dormi, mais certainement un moment.

Je me réveille en sursaut en entendant Logan m'appeler et en sentant sa main sur ma joue.

— Hein ? Quoi ?

C'est le flou total, mais j'arrive à comprendre ce qu'il veux en captant la sonnerie de mon portable. Le temps que je me retrouve, je me demande comment je peux réussir à décrocher sans que ça ai coupé.

— Allô ?
— Adam ? C'est maman ! Il commence à se faire tard, et c'est pas grave, les enfants sont adorables, mais je m'inquiète. Ça va Logan ? C'est si grave que ça ?

En tournant la tête vers le réveil et voyant qu'on a dormi plus de deux heures, je me rends aussi compte qu'il fait presque nuit dehors. Je me décalé légèrement en sentant Logan bouger sous mon poids.

— Ne t'en fais pas maman, il va bien. Il a du faire des infiltrations, il ne doit pas bouger jusque demain, mais ça va aller.
— Merci Seigneur, j'ai eu peur.
— J'arrive chercher les petits, tu peux commencer à les préparer.
— C'est pas pressé mon cœur, tant que vous allez bien.
— T'en as déjà fait beaucoup maman, et tu les as de nouveau demain toute la journée, on ne va pas abuser. Je fais vite. A tout de suite.

Je raccroche en soupirant, mais sans bouger pour autant.

— On est des parents crevés et indignes.

Je rigole en tournant la tête vers Logan.

Je grimace un peu avant de rire doucement.

— T’y crois toi ? Faire garder nos gosses pour faire la sieste ? On est vraiment tombés bas sur l’échelle de la fatigue.

J’ai mal au ventre tellement je rigole.

Je le suis dans son rire, je crois que c'est la fatigue qui nous joue encore des tours. Mais ça fait du bien.

— Tant qu'on ne fait pas cela toutes les semaines, ça va encore.

Je me relève en soufflant, avant d'embrasser ses lèvres.

— Je vais aller les chercher, histoire qu'ils soient un peu chez nous avant de les redéposer à ma mère demain matin.

— Ça me va, oui.

Je le retiens pour l’embrasser encore.

— Laisse-moi le téléphone, que je commande les pizzas !

— Je t'aime. Plus qu'hier et moins que demain.

Je rigole en lui lançant son portable et en partant rapidement chercher toute la tribu. Une fois chez ma mère, je lui assure encore dix fois que son gendre va bien et je m'arrange avec elle. Je lui déposerais les enfants en voiture avant d'aller travailler, que Logan puisse encore se reposer un peu demain matin.

Finalement, une demie heure plus tard, tout le monde rentre dans la maison et si Olivia court dans la chambre de son père, suivi de Blanche qui fait ce qu'elle peut, Arthur est encore en train de chouiner dans mes bras parce qu'il est fatigué.

— Tu vas faire un bisou à papa mon trésor ? Il est comme toi, il a besoin d'un gros dodo !

Je rigole en entrant dans la chambre avec le dernier de nos enfants.

— Romie n'est pas encore rentrée ?

J’ai commandé les pizzas, Romie est rentrée à l’heure et j’ai somnolé avant de voir Olivia débouler dans la chambre. Elle a escaladé le lit et maintenant elle caresse mes cheveux alors que Blanche pleure à mes pieds parce qu’elle n’arrive pas à monter.

— Elle est là, elle prend sa douche. Tu me files Blanche avant qu’elle se jette au sol ?

Je demande en riant un peu. J’ai promis de ne pas bouger.

— C'est moi qui vais jeter tout le monde sur le sol si ça continue.

Je pose à peine Arthur par terre pour donner Blanche à son père qu'il commence à pleurer.

— Si tu veux aussi le troisième, je pense qu'il va s'endormir contre toi très rapidement, peut-être même avant de manger.

Je rigole.

— Je sens que notre nuit va nous faire du bien aussi !

— Allez, donne ! Tétine pour tout le monde et on se calme. La pizza ne va pas tarder.

Et comme si on m’entendait, ça sonne.

— Ah voilà !

Je récupère Arthur et je le cale contre moi.

— Si t'as un souci, crie.

Je précise, histoire qu'il se souvienne bien qu'il n'a pas le droit de bouger.

— Je leur fais chauffer à manger au passage et j'appelle Romie pour qu'elle nous rejoigne.

Je paie les pizzas, je dépose le tout sur la table de la cuisine et je fais au mieux pour tout préparer pour tout le monde.

— Romie ? On mange dans notre chambre devant la télé ! Tu nous rejoins ?

Je demande au passage en amenant nos repas dans la chambre. Ils sont beaux, tous les quatres dans le lit. Et ils sont ma famille, eux tous, je l'ai bien compris maintenant.

En moins de dix minutes, notre chambre se transforme en salon et tout le monde s’organise pour s’entasser autour de moi sans me faire bouger. Je suis tellement heureux - et fatigué - que je pourrais chialer. Mais je ne le fais pas, évidemment.

Arthur n’a même pas pu attendre de dîner, il s’est endormi contre moi alors on a pris la décision de ne pas le réveiller.

— Livie, juste une part alors ne.. hey, tu ne prends pas des bouts sur celle de Romie ! On t’a ramené des tomates cerises si tu veux.
— Mais j’en veux pas des ces tomates là !
— Alors crois pas que parce que je ne peux pas me lever, je ne peux pas me fâcher et te punir ! Nan mais tu ne vas pas me répondre, non plus !
— Pardon papa.
— J’espère bien, oui. Et pardon papou et tout le monde aussi.
— Pardon papou et Romie et Blanche et Arthur qui dort. On peut quand même mettre la petite sirène...?

Je hausse les épaules en échangeant un regard avec Adam. Dès qu’elle peut déborder du cadre, elle n’hésite pas. C’est dingue.