This is where used to be my happy place.

Plus la liste de rallonge, plus je dois perdre de mes couleurs. Je me rends compte que même des choses sous mon nez, je ne les voyais pas. En effet ça fait une éternité que je ne l'ai pas vu courir, mais ça ne me tracassait pas. En effet, j'entendais plus parler de combat, mais j'étais sûrement trop occupé pour me dire que ça pouvait être important.

— T'aurais pu vivre tout seul pendant tout ce temps, ça aurait été pareil.

Le dire a haute voix me brise le cœur. Et je n'ose pas imaginer le sien. A sa place, j'aurais fini en dépression à ne plus manger ni aller bosser. Lui il a continué de vivre sans moi parce qu'il n'avait pas le choix.

Je me blottis contre lui encore plus, j'embrasse sa joue sans cesse, comme pour m'assurer qu'il est bien là. C'est encore pire qu'un abandon, ce que j'ai fais.

— Si ça s'aggrave, la prothèse pourrait vraiment t'aider ? Tu pourrais courir et combattre de nouveau ?

— J’ai pas envie d’en entendre parler pour l’instant.

Je réponds simplement.

— Tout le monde me dit que ce serait bien mais c’est une grosse opération et j’ai pas envie. Si je tombe encore dans le coma, je fais quoi ? Et ma mémoire ?

— T'es toujours ressorti du coma mon Cœur. Le premier a été long, mais c'était à cause du choc. Ton opération c'était simplement pour te reposer et ça a fonctionné exactement comme les médecins le voulaient.

Je réponds franchement. S'il ne veux pas en entendre parler, j'entends et accepte pour le moment. Tant que les les injections fonctionnent.

— Ta mémoire c'est un autre problème. Même eux sont incapables d'en dire plus, je sais pas quoi te dire... Ca me fait peur aussi, bien sincèrement.

— Ouais mais si je vais un arrêt cardiaque pendant l’opération ? Si jamais je suis mal oxygéné encore une fois et que ça aggrave mon problème de mémoire. Comment je fais ?

Je demande malgré tout. Ça m’inquiète en permanence et je réalise qu’il n’en sait rien.

Je peux sentir sa crainte et le mouvement de ma main contre lui se fait plus ferme encore. C'est à moi

— Une telle erreur ils l'a font une fois, pas deux. Toi comme moi on leur rappelera suffisamment de fois, il n'y a pas à douter de ça.

Je pose ma tête dans son cou.

— Ton cœur va à merveille Logan et tu es un grand sportif. Tes risques sont pas nuls, mais ils sont amoindris.

Je soupire doucement.

— Faut songer aussi aux avantages que ça apporterait. Je suppose que ça voudrait dire plus de douleurs chroniques, plus de crampes qui te descendent jusque dans le pied, plus de béquilles ou de fauteuil roulant, reprise du sport de haut niveau, entre autre. Je te forcerais pas à faire ce dont t'as pas envie mon cœur, je t'ai toujours promis d'être là quoiqu'il puisse arriver, et j'ai jamais dis ça en l'air. Si ça peut te rassurer de l'entendre de nouveau.

— J’ai pas envie de mourir en te laissant avec trois enfants en bas âge. Donc je suppose que, pour le moment, cette conversation est close.

Je dis simplement.

— Pour l’instant, on va continuer comme ça.

Je viens caresser sa joue avec tendresse. On se retrouver à peine et j'ai déjà peur de le reperdre. Je le sais depuis que je suis revenu qu'un jour quelque chose pourrait arriver, mais je me battrais à ses côtés jusqu'au bout.

— On voit déjà ce que donneront les injections d'aujourd'hui, d'accord ?

Parce que quoique je dise, je n'ai pas non plus envie de le voir souffrir le martyr jusqu'à la fin de ses jours. Ce ne serait pas une vie pour lui.

— Je t'aime tellement...

Je murmure contre ses lèvres.

— Moi aussi, je t’aime. À la folie. Plus qu’hier et moins que demain.

Je réponds avec un large sourire.

— Et si je te demande maintenant d’aller choper une infirmière pour voir ce qu’il en est.. est-ce que tu vas penser que je te soudoie ??

Je le regarde en grimaçant, pas certain que ce soit le genre de déclaration qui me plaise. Et quand je l'entends me demander pour l'infirmière, tout devient limpide.

— Alors c'est ça !

Je réponds en éclatant de rire.

— Tu te sers de mes faiblesses pour obtenir ce que tu désires ! C'est petit ! Et mesquin !

Je poursuis en me levant pour aller les chercher, ses infos.

— Non, mais je t’aime. Mais je commence à avoir mal à nouveau alors...

Je souris.

— Ça marche pourtant, avec les enfants, cette petite phrase trop mignonne.

— Oh mais ta phrase mignonne fonctionne mon cœur ! C'est juste à toi de voir si tu veux que pendant les quinze prochaines années je te borde tous les soirs et te fasse un bisou sur le front ou si autre chose peut t'intéresser davantage.

Je souris, taquin. J'ai conscience qu'actuellement c'est compliqué, mais dans notre intimité aussi je compte bien lui montrer que le Adam qu'il a connu il y a quelques années est toujours quelque part.

— Médite.

Je rigole en m'éclipsant, pour revenir une petite dizaine de minutes plus tard et m'assoir à ses côtés.

— Ton médecin terminé sa consultation et passe juste après, il s'était arrangé pour que tu n'attendes pas trop longtemps.

— Ok. Alors promets-lui que je ne bougerai pas et que tu veilleras vraiment à ça quand il me dira que je vais certainement passer la nuit ici. Et je ne bougerai pas, c’est promis. Je resterai allongé mais si c’est moi qui lui dis, il ne va pas me croire.

Je lui souris en acquiesçant, je comprends qu'il n'ai pas envie de passer la nuit ici.

— On va tout faire pour que tu puisses rentrer à la maison ce soir ! Même promettre à un médecin que je peux être infirmier. Il sait que je l'ai déjà fait, ça peut faire pencher la balance.

On va y croire.

— Mais ta promesse a intérêt à être tenue. Si tu rentres avec moi, c'est hors de question que tu te lèves !

— Je devrais simplement rester allongé toute la nuit pour que ça fonctionne. Ne pas porter les enfants et tout ça. Enfin.. tu sais.

— Je sais. Mais je sais aussi que t'es une foutue tête de mule. Alors c'est allongé, de notre retour à demain matin ! Sinon je ne promets rien au médecin.

Je souris, mais pour l'avoir auprès de moi cette nuit, je serai prêt à payer.

— Exceptionnellement, on pourrait venir manger dans la chambre avec Livie, que tu ne manges pas tout seul. Non ?

— Tout ce que tu veux tant que je rentre. Mais oui, un plateau repas avec vous deux, ça me tente bien.

Je me penche pour l'embrasser tendrement et c'est à ce moment que son médecin rentre dans la chambre. Même lui semble surpris de me voir, mais ma main ne lâche pas celle de Logan. Sauf quand il l'emmène passer quelques examens et qu'il me demande de rester ici.

— Je peux pas venir avec vous ? Je resterais à l'écart, comme avant, y'a pas de soucis. Enfin, si tu veux bien toi aussi !

Je demande à Logan, conscient que c'est avant tout à lui de prendre la décision et non à moi.

J’acquiesce avec un sourire. J’aimerais lui prendre la main pour montrer mon besoin de sa présence auprès de moi, mais en béquille c’est compliqué.

— D’accord, oui. Alors en route.

Les examens sont assez long et, comme je le savais, j’ai besoin d’injections. Je déteste ça parce que c’est douloureux, mais je sais que j’irais mieux après. Alors je ne me plains pas.

La présence d’Adam dans la pièce compte beaucoup pour moi et j’ai l’impression d’avoir moins mal aujourd’hui. Adam se charge des papiers, de tout. Comme avant. Ça aussi, c’est un soulagement.

— On vous amène un fauteuil et vous êtes libre !
— Tant mieux parce que je meurs de faim.

Je dis en riant. Et épuisé, aussi.

— Libres de rentrer chez nous ?

Je demande sur la réserve. Est-ce que ça va vraiment être aussi facile que ça ? Est-ce que notre discussion avec le médecin tout à l'heure à vraiment porté ces fruits ? Seigneur, faite que oui. Pour le bien de Logan, et le mien.

— Le médecin a donné son accord. Mais il ne faut absolument pas bouger ! Pas se lever ! Pas aller chercher un verre d'eau ! Pas même aller aux toilettes tout seul ! On s'est tous bien compris ?
— Bien sûr ! Il n'aura pas besoin, ni le droit. Je l'assome s'il essaie de se lever, je le jure.

Je réponds sérieusement, avant de sourire à l'attention de Logan.

Le pire, c’est que je sais qu’il le fera vraiment. Alors je ris, mais pas trop.

— Je ne me lèverai pas. Adam va prendre soin de moi. Il sera très certainement accompagné par notre grande.

— C'est sûr ! Elle jouera l'infirmière pendant que je m'occuperais des jumeaux, elle va adorer.

Je rigole en l'imaginant tout faire pour Logan, de lui faire des câlins guérisseurs à lui apporter des verres d'eau en continu. Ma famille est géniale.

— On attends le fauteuil et après je l'encadre comme s'il était à l'armée ! Y'a pas de craintes à avoir avec nous.

Très rapidement on nous apporte un fauteuil et on reprends les bon gestes rapidement Logan et moi, une fois de plus. Je le fais patienter en voitur quelques instants pour aller redonner le fauteuil à l'accueil et une fois que tout est réglé, je cours le rejoindre. Mes lèvres trouvent les siennes aussi dès que je suis assis.

— J'avais vraiment besoin de t'avoir près de moi, surtout cette nuit. Je suis soulagé que tu rentres à la maison !

— Moi aussi, je suis soulagé de rentrer. J’avais pas du tout envie de dormir à l’hôpital. Pas après que j’ai l’impression de t’avoir retrouvé.

Puis j’aime être là pour le coucher des enfants.

— Je serai quand même là demain, et les autres jours. Rassures toi.

Je souris, sans en dire plus. Il m'a demandé de ne rien promettre pour le moment.

— Tu veux que je te dépose à la maison avant d'aller récupérer les enfants ? Qu'on ai le temps de t'installer tranquillement. Ou on passe les chercher rapidement tous les deux ?

La meilleure idée serait que je puisse m'occuper de lui d'abord, mais je comprendrais qu'il veuille venir les récupérer avec moi.

— Je préfère aller m’allonger au plus vite. Et peut-être faire un somme avant que tu ailles les chercher ? Enfin, sauf si tu veux aller les chercher tout de suite.

Je sais que plus ils seront là tôt, plus j’aurais du mal à rester couché.

— Aller se poser un peu, c'est une bonne idée.

J'acquiesce en prenant la route de la maison.

— Je vais laisser ma mère aller chercher Livie a l'école, faire goûter tout ce petit monde et j'irais les récupérer après. Ça nous laisse encore deux grosses heures devant nous comme ça !