Islande

Je réponds à son sourire.

— Malheureusement, je crois que je vais briser son cœur parce que je suis vraiment trop amoureux de son grand frère pour imaginer épouser quelqu’un d’autre que lui.

Je roule sur lui et je blottis mon visage dans son cou.

— Tu veux m'épouser ?

— Bah ouais, plus tard. Tu veux pas m’épouser ?

— À la condition que tu lui offres une danse à notre mariage.

C'est une évidence pour moi que c'est avec lui que je veux faire le reste de ma vie, car c'est avec lui qu'elle a démarré.

Je grimace sans le masquer.

— Pfff mais tu sais que je dis oui à tout ce que tu veux, c’est injuste.

Je souris dans son cou.

— Ne rale pas, normalement mon rôle de grand frère, c'est de casser la figure au garçon qui brisera le coeur de ma petite soeur. Tu me compliques la tâche.

— Je lui briserais pas le cœur parce qu’elle trouvera quelqu’un de super chouette le temps venu. Et comme ça, tu peux me garder pour toi et ne pas abîmer mon visage.

Je dis en riant.

Je souris en embrassant son cou.

— Tu es bien trop beau pour que je t'abime. Repose toi maintenant mon coeur.

Je souris et je ferme les yeux. Mais je suis incapable de m’endormir. Je ne suis pas assez fatigué et je pense à un milliard de choses. J’essaie de me souvenir de si j’ai bien pris mes fiches, où est-ce que je les ai rangées. Est-ce que j’avais appelé mon frère avant de partir ? Oui. Mais j’ai oublié d’appeler ma sœur. Il faut que j’envoie un message pour dire que tout va bien. Est-ce qu’on a pensé à prendre le guide ? Putain j’ai oublié de changer la monnaie. Je suis sûr que je n’ai pas pris les bonnes fiches. J’ai oublié d’envoyer ma lettre pour mon internat.

Je ne sais pas combien de temps ça dure mais au bout d’un moment, je pète tellement un cable que je me relève doucement. Austin s’est endormi alors je le laisse se reposer pendant que je vais chercher dans mon sac mes fiches avant de me mettre au bureau pour réviser un peu.

Je m'endors sans même le réaliser. Quand je me réveille, il n'est plus allongé au près de moi, je regarde ma montre, j'ai dormi une heure. Il s'est installé au bureau et il révise. Je ne peux pas m'empêcher de sourire un peu, je savais qu'il aurait du mal à décrocher, mais je ne m'inquiète pas car je sais que ce soir il tombera de fatigue. Je le regarde étudier un petit moment. Il est beau quand il est concentré. Puis je finis par me lever pour le rejoindre.

— Tu as besoin d'aide dans tes fiches ? Tu veux que je te fasses réciter ?

Je suis tellement concentré que je sursaute presque lorsque je l’entends bouger.

— Oh non, non ! Ça ira. Je fais une pause. Merci ! T’as bien dormi, mon cœur ?

J'enroule mes bras autour de lui et j'embrasse sa nuque en hochant la tête.

— La nuit va bientôt tomber, je me disais qu'on pourrait aller manger en ville ?

— C’est une super idée.

Je range tout rapidement et je me lève pour lui faire un calin.

— On s’habille chaudement parce que là, c’est le pole nord.

Je dis en riant.

J'embrasse ses lèvres et on s'habille le plus chaudement qu'on peut. Malgré tous nos vêtements, dès qu'on sort on est saisi par le froid. Son nez devient rouge, et je ne peux pas m'empêcher de rigoler en l'embrassant pendant qu'on attend le taxi.

— Je crois qu'on va être obligé de beaucoup se blottir l'un contre l'autre pour pouvoir se réchauffer. On aura pas le choix.

— Oh mince.... moi qui voulais respirer un peu....

Je dis en riant avant de l’attirer contre moi pour lui faire un câlin. On a loué une voiture mais la flemme nous a carrément assiégé tous les deux alors ce soir, c’est taxi.

— On va dans un truc local ou on est sauvage et on tape un mcdo rapide ?

— D'après notre budget, on a le droit à un vrai restaurant.

Je dis avec un petit sourire. On ne fera pas de folies tous les soirs, mais on vient d'arriver et j'ai envie qu'il passe une bonne soirée.

— Génial. J’ai hâte de découvrir ça !

Quand le taxi arrive, on monte dedans et je me blottis contre luu alors qu’il demande au chauffeur de nous conduire dans un bon restaurant.

— Heureusement que tu gères nos finances. J’en serai incapable.

Je souris alors qu'il se blotti contre moi. L'argent a toujours été une obsession pour moi, et il le sait et je crois que ça nous rend service maintenant qu'on a notre propre appartement. Le chauffeur nous dépose devant un restaurant, on était trop fatigué pour conduire dans un endroit totalement étranger, je n'ai pas voulu prendre de risque, surtout la nuit. On rentre vite se mettre au chaud. C'est un petit restaurant mais qui a l'air vraiment agréable et sympa. Je crois que j'ai un peu de mal à réaliser que je suis ici avec lui alors qu'il y a peu encore, j'étais terrifié à l'idée que notre couple se termine. Un serveur nous installe à une table, près d'une cheminée.

— Je crois qu'il a deviné qu'on n'était pas d'ici.

Je souris. La cheminée, ça me va. C’est très rustique, en plus.

— Tant mieux. On va perdre nos doigts, à la fin.

Je le regarde. Je sais qu'on vient seulement d'arriver, mais je sais qu'être ici va nous faire du bien.

— Un médecin sans doigts je ne suis pas certain que ça fonctionne. D'ailleurs...

Je sais qu'on en a pas reparlé depuis mais j'avais besoin de réfléchir.

— Si ça te convient, je pense accepté la bourse pour la faculté de Londres.

Je ne veux pas m'éloigner de Darcy, et lui est dans une des meilleures université et je ne veux pas lui enlever ça.

— Vraiment ? Bien sûr que ça me convient ! Pourquoi est-ce que ça ne me conviendrait pas ? Qu’est-ce que tu vas étudier alors ?

Je dis avec excitation.

Même si je m'y attendais, sa réaction me soulage.

— Je crois que j'aimerais beaucoup travailler dans le social, surtout avec les enfants.

Je souris.

— C’est bien, à nous deux, on va faire une super équipe ! Tu seras quand même obligé de bosser avec la bourse ?

J'ai longtemps réfléchi et si je n'arrive pas à vivre de la natation, je veux travailler auprès des enfants maltraités. Je crois que c'est un besoin que j'ai, j'étais trop jeune pour protéger Darcy de ma mère. Je lui fais un petit sourire gêné.

- Non, mais je ne suis sûre d'arriver à arrêter de travailler.

— Ah.. d’accord.

Je lui souris. On se verra encore moins qu’à présent, alors. Maos je ne dis rien parce que c’est important pour lui, je crois.

— Bah en tout cas, je suis content que t’acceptes et que tu te lances. Tu mérites tout ça. C’est hyper cool de se former à un métier qu’on aime.