Far Away - Romie & Édouard

— Ne me tente pas trop.

Je réponds, tout aussi souriant qu'elle. Je ne sais pas ce qu'il va réellement en être sexuellement parlant, mais si on n'a pas à attendre trois mois à nouveau, ça va être le feu.

— C'est parti.

Je lève les yeux au ciel et dès qu'on sort de sa chambre, je peux entendre que tout le monde semble être au salon. Je reconnais aisément Adam et Logan, quant aux enfants, ça parle pour plus qu'un. Finalement, une fois qu'on arrive en bas, tous les regards se tournent vers nous et je peux voir sur le visage d'Adam qu'il ne s'attendait sûrement pas à me voir comme ça. D'ailleurs il se tourne vers Logan et lui chuchote un truc avant de reporter son attention sur Romie et moi.

— Si moi je t'avais raté, c'est pas le cas de tout le monde à l'évidence. Vous voulez de la glace ?

Il demande, même si je vois que ça lui arrache la bouche et qu'il n'est pas entièrement mécontent que Logan ai pris sa revanche sur la fois où il a cru me gifler, sans succès.

— Merci, mais on va aller à l'hôpital, un taxi nous attends.
— A l'hôpital ? Pourquoi ça ?

Il demande, paniqué. Il croit quoi ? Que je vais crever ?

— Parce que ça fait longtemps que j'ai pas été dire bonjour !

Je réponds sarcastiquement, avant de me reprendre en serrant la main de Romie dans la mienne. Je vais pas dire pardon à Adam, mais j'espère qu'elle comprends que je m'excuse pour elle.

— J'ai mal.

Je dis simplement, sans oser poser mon regard sur Logan, qui doit vouloir m'en remettre un.

— Pourquoi t'es maquillé comme un monstre de l'halloween ?

Demande finalement le plus âgé des gamins.

— Parce qu’il s’entraine pour avoir le meilleur costume.
— Est-ce que c’est ton amoureux ?
— Oui, mon petit cœur. Et là, je me rends chez lui.
— Tu dors là-bas ?!
— Je pense oui.

Je dis en jetant un œil à Logan. Je crois qu’il me fait vraiment la gueule.

— Tu sais, parfois, on s’entend pas bien avec les gens et tes parents s’entendent pas très bien avec mon amoureux. Alors je ne vais pas souvent être ici.
— Mais tu vas plus pleurer ?

Je hausse les épaules. Pas à cause d’Edouard en tout cas.

— On en parlera plu tard. Ils doivent partir.

Logan coupe court à la conversation et ça m’agace. J’ai tellement envie de dire à Olivia que c’est son père qui a frappé Edouard que je pense qu’il peut le lire dans mes yeux. Il se radoucit.

— Si vous voulez rentrer ici après, vous pouvez.

Ça lui arrache la bouche, mais à priori, tout le monde veut bien faire des efforts. Alors moi aussi. Je vais lui faire un câlin et il me serre tellement fort contre lui que je sais qu’il jette un regard assassin à Edouard.

— Fais la encore pleurer et je te brise la mâchoire.

Il lui chuchote quand même.

— Allez, ça va. Merci Logan. Je te tiens au courant si on revient ou pas.
— Tu vis encore ici.
— Je sais. Mais comme tu la drôlement bien déguisé pour Halloween, je crois qu’on est d’accord pour dire qu’il mérite que je m’occupe de lui.

Il lève les yeux au ciel.

— T’es le bienvenu seulement parce qu’il y a Romie.
— Il le sait, ça va. C’est écrit sur son visage. Allez, on y va.

Je fais un bisou aux enfants, un câlin à Adam, j’enfile mon sac à dos et je reprends mon rôle de petite amie dévouée en aidant Edouard à sortir puis à s’installer dans le taxi. Du coup, je suis vraiment contente là. Enfin pas qu’Edouard souffre, mais que Logan ne sache pas vraiment me faire la tête.

— Tu crois que ça lui fait bizarre à Adam ?

Je rigole quand Logan ravale clairement sa fierté et puis quand il me menace, je me rends compte qu'il ne fait rien de tel. Enfin si, mais c'est pour sa sœur qu'il le fait. Il est capable de baisser les poings pour les gens qu'il aime. Peut-être qu'il ne tape vraiment pas Adam, en fin de compte.

On monte rapidement dans le taxi, sans que je ne sache si je reviendrais ici ce soir ou pas. Tant que j'ai pas à bouffer avec eux dès maintenant, je m'en fous. Là où va Romie, je vais.

— De quoi ?

Je demande alors que je peux voir dans son regard qu'elle est heureuse. Ça me réchauffe le cœur.

— Parce que bien sincèrement, je vois plein de choses qui pourraient lui sembler bizarre.

Je rigole en la serrant contre moi.

— Bah... de me voir avec toi. T’es la copie conforme de son ex. Ça doit être trop bizarre ! Enfin j’trouve que ça se voit la différence entre vous, enfin pas physiquement mais.. bref.

Je souris et je lui fais plein de bisous.

— Ça va ? Je vais te faire à manger ce soir. Tu sais ce qu’on va faire ? Allumer un feu dans le poêle et regarder un bon film devant un plateau repas. Préparé par moi-même. On va regarder un film de filles. Comme ça t’en auras marre et tu vas détourner mon attention en me faisant l’amour. Sauf si ton frère regarde le film avec nous.

Je dis en riant.

— Là... faudra être plus créatif.

— Ah ça ! Je sais pas, je m'en fous je t'avoue. A l'évidence son ex il l'aime plus depuis longtemps, même quand il lui a offert une maison, alors bon. Je suppose que non.

Je rigole. Bien sincèrement si ça devait le faire chier, bah tant mieux.

— T'es en train de me mettre au défi là ?

Je demande en l'embrassant.

— Non parce que manger, ok. Regarder des films de merde, pourquoi pas. Mais trouver une façon d'être créatif pour te faire l'amour, je signe direct. Tu sais pas de quoi je suis capable !

— Bah signe, alors. Tu dois te faire pardonner, de toute façon.

Je dis en riant avant d’être plus sérieuse quelques secondes.

— T’es pardonné, en vrai. Je vais pas te le sortir à toutes les sauces pour te faire culpabiliser. Je veux te le dire quand même parce que c’est important.

— Merci.

Je réponds, très sincère.

— Je sais que j'ai fais une connerie enorme et je pense que moi, tout seul, je me le rappelerais longtemps. Mais savoir que toi tu me le répétera pas sans cesse, à la moindre occasion, ça m'aidera à passer dessus moi aussi.

Je serre fort sa main dans la mienne, même si j'ai envie de la sentir bien plus proche de moi. J'ai hâte qu'on soit chez moi, tous les deux, tranquillement.

— Mais je saurais quand même me faire pardonner, promis.

Je caresse tendrement son visage.

— J’ai hâte qu’on rentre. Je vois sur ton visage que t’es pas bien quand même.

Parce qu’on rigole, mais ce soir il va surtout se reposer avec plein de câlins. Il a les traits complètement tirés.

— T’es pas bien. Je le vois.

Ça me soulage qu’on arrive enfin à l’hôpital. Et par chance, y a pas grand monde. Je gère tout ce que je peux pour qu’il reste assis.

Je ne réponds pas, pour ne pas l'inquiéter, mais c'est vrai que je ne suis pas au top de ma forme. Je la laisse tout prendre en charge à l'hôpital, jusqu'à ce que ce soit enfin à mon tour de passer, une petite demie heure plus tard.

— Mademoiselle, vous pouvez attendre ici. Nous n'en avons pas pour longtemps.
— Non, elle vient avec moi.
— C'est pas recommandé.
— Ça veux dire que c'est pas interdit, alors elle vient.

Je réponds sans hésiter en attrapant la main de Romie. Hors de question qu'elle reste ici toute seule.

Je suis soulagée qu’il insiste pour que je l’accompagne parce que je vois bien que plus ça va, plus il a du mal. Il devrait être allongé à ne rien faire et là il est sollicité sans cesse. J’ai hâte qu’on rentre. Tellement que je presse tout le monde et jouer la carte Alexis était ma meilleure idée. On a des médicaments sans avoir à passer à la pharmacie, un nouveau rdv de contrôle dans trois jours et beaucoup de repos de recommandé. Donc... un arrêt de travail. Je suis bien contente car même s’il tient à travailler quand même, ce sera de l’église et j’ai vraiment pas envie de le lâcher. Ce qui est dingue c’est que si Logan ne l’avait pas frapper, peut-être que je ne l’aurais pas écouter. Et maintenant qu’on peut rentrer, je presse aussi le taxi.

J'ai l'impression que le trajet dure une éternité. Si j'avais mal, c'est encore pire maintenant qu'ils ont touché à mon visage et qu'ils ont appuyé partout. Quand le taxi nous dépose devant l'église, je prends à peine le temps de le remercier que je sors déjà de la voiture. Je crois que je ne vais pas quitter la maison avant que mon arrêt ne prenne fin.

— Tu veux bien rentrer devant ? Juste qu'on sache si Max est là ou pas... Il va faire une syncope s'il me voit comme ça.

Je grimace et désormais, même ça ça fait mal. J'ai hâte que les antidouleurs fassent effet.

— Ok. Assieds-toi là, je vais le prévenir.

Je fais vraiment vite alors Max a à peine le temps d'être content de me voir. Il ne fait aucune réflexion au sujet de mon frère, parce qu’il n’est pas comme Edouard, mais je vois à quel point il est en colère et aussi très déçu.

Quand je vais chercher Edouard, on ne passe pas par la case salon et au début je voulais lui laisser un moment avec son frère mais il refuse de lâcher ma main alors c’est moi qui le déshabille, le couche, le borde, lui fais une montagne de bisous et de caresse. Je vois bien qu’il en rajoute légèrement mais c’est pas grave, je préfère ça plutôt qu’il cache qu’il a mal.

— Merci de lui laisser une seconde chance.

Le sérieux de Max me conforte dans l’idée que j’ai fait le bon choix parce qu’Edouard n’a pas menti. Il regrette vraiment ce qu’il a fait et je n’en doute pas une seconde.

— Je vous laisse vous reposer.
— Je te tiens au courant pour le dîner ! De toute façon, je reste ici cette nuit.
— Ok, merci de veiller sur lui.
— Normal. Et d’ailleurs j’ai un mec pour toi. Je voulais t’envoyer un message mais comme Eddie est revenu.
— Comment ça ?
— Bah... j’ai rencontré un mec. T’sais le mariage que je préparais ? J’étais tout le temps avec le témoin mais tellement sympa le gars j’étais sous le charme !

Édouard me met une tape dans le dos et ça me fait rire.

— Oui, même qu’Édouard m’a déjà fait quelques petites réflexions assez énervées du genre qu’est-ce qu’il fout à te coller tout le temps c’est même pas le marié ?!

Max pouffe de rire.

— Bref, ce mec est genre... j’en sais rien, il dégage un truc, c’est juste dingue. Et comme il est gay, je me suis dit qu’il fallait que je te le présente. C’est un flic haut placé dans la PJ dans l’unité des mineurs. Il gère tout le comté. C’est fou, non ?

Bon du coup, j’suis pas concon, je sais bien que, mon dossier, il l’a eu entre les mains et ça leur fait toujours le même effet aux flics : ils ont beaucoup de peine et de compassion. Mais il m’a traité comme quelqu’un de normal et il n’a jamais fait de réflexion.

— Le plus important c’est qu’il est franchement canon. Bon comme ton frère tire sur ma manche parce que mon attention n’est plus sur lui, on en parlera demain, mais vraiment... je suis sûre qu’il va te plaire. C’est exactement la personne dont t’as besoin.
— Et il s’appelle comment ?
— Tu le lui demandera toi-même.

Je dis avant qu’il ne sorte avec un sourire sur les lèvres.

— T’es vraiment impatient, toi. Nan mais !

Je râle quand la porte est refermée. Moi aussi, je me déshabille et je me couche contre lui. Un lit deux place c’est quand même mieux.

— Voilà, monsieur râleur.

— Mais je suis malade ! T'es obligée de t'occuper de moi plus que des autres ! Même quand je suis pas malade d'ailleurs.

J'ai fais la moue tout en la serrant contre moi. Le lit est plus grand que le sien, mais on est tout autant collé l'un à l'autre.

— Et c'est quoi cette histoire de témoin ? Tu savais déjà qu'il était gay quand je m'excitais sur lui ?

Je demande en grimaçant. Si c'est ça, elle m'a eu jusqu'à l'os.

— Il serait vraiment bien pour Max ? Enfin je veux dire, c'est pas un mec chelou ou marié ou qui vient de se faire plaquer et qui veux juste de consoler avec un autre ?

Je demande finalement, sur la réserve. Et soudain, je comprends encore mieux le geste et la crainte de Logan.

— Mais je m’occupe de toi.

Je râle, juste pour la forme. Parce que j’adore m’occuper de lui et avoir toute mon attention sur lui et il le sait. Alors il en profite. Mais je crois aussi que c’est la première fois que ce n’est pas Max en premier et ça compte pour lui.

— Oui, je le savais déjà mais t’étais trop mignon alors... bon. J’ai rien dit. J’étais pas sûre qu’il était célibataire. Mais l’alcool délie les langues alors on a beaucoup parler pendant la soirée et... non c’est pas un mec avec un passif amoureux compliqué. Au contraire. Il a eu quelques histoires qui se sont terminées assez vite. Son travail lui prend du temps, je pense que c’est ça... mais comme Max aussi ? Enfin je sais pas, ils vont bien s’entendre. Puis il est beau. Il a l’air attentionné, doux. Bienveillant. C’est un mec pour Max, j’en suis sûre.

Je grimace quand elle confirme qu'elle savait, puis j'embrasse ses lèvres avec tendresse.

— Tu lui as parlé de Max ? Ou t'as juste pris son numéro pour lui donner ? C'est un handicapé des relations amoureuses, le seul vrai mec qu'il a eu, c'est Adam. Mais on en a un peu parlé, quand il m'a aidé à propos de mes sentiments pour toi, et je crois qu'il a envie de vivre ça de nouveau. Quelqu'un qui l'aime. S'il est flic il doit avoir les épaules solides, c'est ça qu'il faut à Max. Quelqu'un qui l'aide à aller de l'avant.

Je soupire, puis je la blottis contre moi.

— Je serai content pour lui si ça pouvait mener quelque part. Et je note avec une certaine joie qu'il n'a pas dit non à ton idée. C'est bon signe !

Je rigole doucement.

Je souris de toutes mes dents.

— Je lui ai parlé de Max, il m’a dit « oh tu sais, je cherche pas quelque chose de sérieux » blah blah et j’ai montré une photo de lui et son discours a un peu changé. Il m’a posé pas mal de questions mais j’ai pas tout dit. Je crois vraiment qu’ils pourraient se plaire. De toutd façon, faut qu’il arrête d’attendre après Adam. Ils sont pas fait pour être ensemble.

— Bah attends, c'est un beau gosse mon frère.

Je souris exagérément en relevant les sourcils.

— Ça va ? Tu vis bien d'avoir branché un gay sur la copie conforme de ton mec ? Fais attention à lui, je dis ça, je dis rien.

Je rigole comme un con avant de l'embrasser.

— Au delà de pas être fait pour être ensemble, Adam reviendra plus. Ça m'arrache la gueule, mais je vois bien que sa vie elle est construite et qu'il est heureux. Et ça m'arrache encore plus la gueule, mais la façon dont il regarde Logan, c'est pas celle dont il regardait mon frère. Faut plus que Max attende rien de lui. Et si ce mec peut lui plaire et l'aider à passer à autre chose, je veux bien aller lui courir après jusqu'au bout du pays !

— En fait... j’avais pas de photo de Max. Donc techniquement, je l’ai branché avec toi...

Je réponds en pouffant de rire.

— C’est bien ce que je dis, Adam n’est pas fait pour lui. Sinon... c’est impossible de se séparer. Enfin, tu vois ? Il pensait qu’Adam était l’homme de sa vie mais c’est pas le cas parce que quand y a une étincelle, ça part et ça s’éteint plus jamais.

Comme mon frère et Adam.

— Mais il n’est pas aussi loin que ça, juste à Londres. Je dois lui livrer quelque chose, je lui demanderai s’il peut passer un de ces quatre. On verra bien ?

Je demande avec le sourire.

J'eclate de rire. Je suis fou d'elle, y'a pas à chier.

— T'es géniale ! Trop hâte de voir si lui aussi je peux le gruger sans qu'il se rende compte que je ne suis pas Max.

Je ris comme un con, encore. J'espère qu'ils vont s'apprécier, pour que je puisse en profiter un peu moi aussi, pas seulement pour Max.

— Vois avec Max, mais ça pourrait oui. Ça me rendrait heureux pour lui, même si ça va pas très loin. Mais un rendez-vous ce serait un premier pas !

— Attends, attends... t’as dit quoi là ? Le gruger sans que Max s’en rende compte ? Tu peux développer.. ?

— Non j'ai pas dit ça ! Enfin si, un peu. Merde !

Je soupire, avant de rire de mes conneries.

— Disons que quant on était ado, plusieurs fois je me suis fait passer pour Max auprès d'Adam. Pas longtemps hein ! Juste j'ouvrais la porte à sa place, je parlais comme lui, puis j'embrassais Adam vite fait. Quand il s'en rendait compte, il savait plus où se mettre. J'en pouvais plus ! Puis bon.

Je lève les yeux au ciel.

— Un jour Max est tombé sur la scène, il a cru je sais pas quoi et Adam ne voulait plus remettre les pieds à la maison à cause de moi. C'était drôle pourtant ! Puis j'ai essayé aussi avec son mec à Paris là, mais Max faisait en sorte que je le vois presque jamais. Il est chiant.

Je grogne dans ma barbe.

— Toi au moins, tu nous distingues !

— Nan mais t’es malade ou quoi ? Et genre tu l’aimes pas, Adam ? Mais t’as voulu l’embrasser plusieurs fois ? En plus j’te signale que c’est une agression sexuelle ça. T’as pas le droit d’embrasser les gens sans leur consentement ou en abusant de leur confiance.

Les délits sexuels, je les connais bien.

— T’as plus intérêt à faire ça. J’le saurais si t’embrasses mon beau-frère ! Mais t’es bi-sexuel ? Genre... ? Ou t’étais juste méchant et t’aimais bien voir les autres souffrir ? Est-ce que t’étais un bourreau dans ton école ? Ou alors c’est un moyen de te mesurer à ton frère parce que t’es jaloux et tu veux ses copains ? Tu voulais les entendre dire que c’était le meilleur baiser de leur vie, c’est ça ? Pourquoi tu faisais ça ? Tu trouvais vraiment ça drôle ? Car c’est méchant. Pour ton frère et ses exs. Et ça fait de toi quelqu’un de pervers, un peu. Tu pourrais le refaire aujourd’hui ? T’embrasse autre chose qu’une partie de mon corps, j’te quitte. J’te préviens. Zombie compte pas.

— Quoi ? Mais non, non ! J'aime pas Adam et j'ai pas envie de l'embrasser ! Puis alors là, c'est pas la mâchoire qu'il me démonte ton frère. Il me laisse pour mort dans un fossé !

J'essaie de plaisanter, mais en vérité, je suis sur le cul. Je me prends une claque quand elle parle d'agression sexuelle, parce que j'ai jamais vu les choses comme ça. Et c'était pas le cas d'Adam non plus. Enfin je crois. Putain. Ca pourrait expliquer nos relations compliquées ?

— Je voulais pas être méchant. Enfin pas vraiment. C'était surtout pour faire chier Adam, encore plus que mon frère. Il était là, tout coincé, je trouvais ça drôle. C'est le seul avec qui je l'ai fais réellement. C'est pas si horrible que ca, si ?

Je demande, l'air con.

— Je me rends compte que c'est immature. Aujourd'hui je ferais plus ça ! De me faire passer pour Max si, mais pas pour embrasser son mec, j'ai passé l'âge. Puis je veux pas embrasser une autre ou un autre que toi ! Et je suis même pas bi. J'ai essayé les mecs et c'est vraiment pas mon truc ! Pas du tout !

— T’as essayé ? C’est un truc de gay refoulé ça. Tu me fais pas le coup du en fait j’aime les hommes parce que je m’en remets pas.

Je dis en riant.

— Je sais pas... si, en fait, c’est horrible parce que si quelqu’un est coincé, t’es qui pour décider qu’il doit plus l'être ? Peut-être qu’il a vécu des choses difficiles. Peut-être qu’il a pas envie d’être autrement et on doit pas changer pour les autres. T’aimerais qu’on fasse ça à ton frère, toi ? Je crois pas. Puis tu sais ce que c’est que le respect puisque tu as attendu plus d’un mois pour coucher avec moi sans faire le forceur. T’étais juste un con. Mais ça se soigne, ça. T’es tellement un amour maintenant. Et tu vas devenir pompier, en plus.

— Mais arrête toi ! T'as essayé avec des filles ?

Je demande, piqué à vif. Je suis pas gay, et si je l'étais je m'en cacherais sûrement pas. Sauf devant mon père, peut-être. Mais c'est un autre débat.

— Écoute je sais pas quoi te dire. Je me rendais pas compte que ça pouvait être négatif, c'était juste un jeu pour moi. Ça a pas du aider à ce qu'on s'entende bien lui et moi du coup, c'est sûr. Mais je recommencerais pas, c'est sur. Je suis plus qu'un demi con. A l'évidence j'en ai encore un peu quand même.

Je grimace en déposant un baiser sur sa joue.

— Comment tu voudrais que je devienne pompier ? J'ai tout plaqué y'a plusieurs années. J'ai même plus le temps de faire du sport. Je suis sûr que je suis essoufflé dès le premier kilomètre de jogging. Un vrai minable.