Because it's you - Romie & Edouard

Je secoue la tête.

— J’ai mal partout comme des courbatures. Mais je voudrais bien un câlin tout à l’heure.. j’ai pas très bien dormi.

— Je te ferais à manger. Et un thé bien chaud. Et on se mettra sous la couette et on n'en sortira pas jusqu'à ce que tu sois entièrement reposée.

Je caresse ses cheveux tendrement, les yeux encore humides.

— Tu devrais mettre de la glace... Sur ta joue. Ou au moins de la pommade, pour que ça te donne pas trop froid.

Je fronce les sourcils en touchant ma joue.

— Pourquoi ?

En appuyant un peu, je plisse les yeux. Ouch. Je dois avoir un léger bleu.

— Je sais pas ce qu’il faut mettre comme pommade.

J’y connais rien. Quand je me faisais mal, plus jeune, on me mettait rien dessus. J’avais mal et puis c’est tout. Ma mère elle avait pas de pansement, de crème ou de médicaments classiques.

— Moi je sais, je vais te chercher ça. Je reprends ton verre ?

Je demande en tendant déjà le bras. Je m'en veux terriblement et j'ai envie de lui montrer que je suis toujours moi, et qu'elle est quand même en sûreté à mes côtés.

— Celle là va permettre de calmer l'inflammation. Tu veux que je te l'a mette ? Ou tu te débrouilles ?

Il reprend mon verre et va fouiller dans nos tiroirs. Je savais même pas qu’on avait tout ça.

— Je veux bien que tu la mettes.

J’ai pas peur de lui, je veux qu’il le sache. Hier il était hors de lui et il m’a fait peur. Mais là, c’est toujours mon mari et je vois à quel point il s’en veut.

Ça m'effraie autant que ça me rassure qu'elle me laisse faire.

— Si ça fait trop mal, tu me le dis.

Je réchauffe la pommade entre mes doigts avant de l'appliquer sur sa joue. Ça me ramene à ma honte et je crois que je vais en cauchemarder des jours, voire des semaines. Je crois aussi que je ne suis pas prêt de reboire de l'alcool.

— Je suis pas digne d'être un pompier. On est censé aider les gens, pas faire du mal à ceux qu'on aime...

— Edouard... c’est une erreur, mon amour. Ça arrive. Mais tu t’en rends compte et tu t’excuses et tu prends soin de moi.

Ça me fait mal qu’il pense ça.

— Tout le monde fait des erreurs et tu vas être un excellent pompier. Je le sais. Te décourage pas, je crois en toi.

Je me remets à grelotter.

— Je veux sortir.. tu crois que j’ai de la fièvre ?

Je souris pour toute réponse, je n'en suis pas aussi sûre qu'elle.

— Vu comme tu as froid, il y a de fortes chances. L'eau refroidit déjà, sors de là.

Je vais chercher la grande serviette que j'avais déposé sur le radiateur pour qu'elle chauffe un peu, et je viens tout au pied de la baignoire, pour que Romie n'ai pas le temps de sentir le froid sur elle.

Je sors et il m’enroule directement dans la serviette. Je grelotte encore plus qu’avant, j’ai mal dans tout le corps. Je me sèche vite et j’ai vraiment mal dans tous le corps.

— J’ai envie de me coucher. Oh mais faut sortir Loki. Il a dormi avec moi... il a besoin d’aller dehors un peu.

Je claque des dents c’est insupportable.

Je l'attrape dans mes bras pour qu'elle n'ai à bouger que le moins possible et je la dépose sur le lit. Quand j'enlève la serviette, j'enroule tout de suite la couette autour d'elle.

— Je te ramène des fringues et j'irais le sortir, t'en fais pas pour lui.

Je souris pour essayer de l'apaiser un peu. Je vais rapidement lui chercher une culotte, avec un jogging et un grand t shirt pour qu'elle soit à l'aise. C'est un enfer pour les mettre, parce que je vois bien qu'elle à mal partout

— Tu veux que je sèche tes cheveux ? Ou je fais juste une tresse pour pas qu'ils te gêne mon Chat ?

Je demande une fois qu'elle est habillée et blottie de nouveau sous la couette.

— Les deux.

Je demande en me cachant bien sous la couette.

— Tu peux me donner ton gilet ? Le gros que t’as eu à Noël ?

Tout en allant chercher le sèche cheveux, je lui ramène mon gros gilet et je lui ai à peine donné qu'elle se blottie dedans. Ma Romie, c'est un ange. Et la marque sur sa joue va me rappeler pendant des heures à quel point je ne suis pas digne d'elle.

— J'irais te préparer une soupe après, tu voudras autre chose ? Tu as faim ?

Je m'installe derrière elle pour sécher ses cheveux et en peu de temps, elle est toute sèche avec une tresse pour que ça ne la dérange pas. J'en ai profité pour lui passer un peu le crâne, histoire qu'elle puisse se détendre un peu.

— Je t'aime Romie, tu sais...

— Un soupe chinoise...?

J’ai pas vraiment envie d’autre chose, je reconnais. Il me sèche vite les cheveux et il me fait une grosse tresse lâche et masse mon crâne. Je me sens bien mieux maintenant qu’il est là et qu’il n’est plus fâché. Tout roule.

Je me réinstalle bien et je lui souris quand il me dit qu’il m’aime.

— Je sais. Et moi aussi, je t’aime, mon amour. T’as vraiment pas idée à quel point.

Suffisamment pour être encore là malgré mon geste. Je crois que je saisis mieux que jamais à quel point elle peut m'aimer.

— Je vais te chercher une soupe. Je profite que tout chauffe pour sortir Loki dans le jardin. Si tu sens que tu t'endors, laisse toi aller, c'est pas grave. D'accord ma princesse ?

Je souris en embrassant son front et en me relevant du lit.

Je hoche la tête et pourtant...

— Je vous attends.

J’ai pas envie d’être toute seule pour dormir et heureusement que Loki était là cette nuit, le lit m’a semblé moins vide. J’en m’enfonce bien sous les couvertures pour être au chaud. J’ai toujours froid mais je grelotte moins.

Je mets moins de quinze minutes à tout faire. Loki quemande après moi dans le jardin, mais pour une fois que je n'ai pas le temps, je suppose qu'il ne m'en voudra pas.

Je prépare une soupe chinoise à Romie, alors que je me contente de me faire un café bien fort. Je prends aussi un paquet de gâteaux avec moi, au cas où, et une bouteille d'eau.

Quand je remonte là-haut, Romie est au bout du rouleau et ça me comprime le ventre. Si ce n'est pas moi qui l'ai rendu malade, c'est quand même ma faute si elle l'est.

— Tiens mon amour, ça va te réchauffer.

Je souris en déposant le bol à côté d'elle sur la table de chevet. Je vais fermer les rideaux pour qu'elle soit plus à l'aise et une fois que Loki est rentré à son tour dans la pièce, je referme la porte.

— Je viens prêt de toi, ça va te réchauffer un peu.

Je le laisse s’installer et je mange ce que je peux. Une bonne moitié. Puis je me couche contre lui et je fais signe à Loki de venir à son tour sur le lit ; il se blottit contre moi et là je suis bien.

— Tu pensais les choses que t’as dites hier soir ?

Mon ventre se crispe quand elle parle d'hier soir. Il fallait bien que ça arrive...

— Lesquelles... ? J'ai dis vraiment beaucoup de choses. Même si oui, la plupart c'était des conneries.

— Bah... je sais pas... que je draguais ton collègue ou... que j’étais conne ? Enfin des trucs comme ça.

J’ose à peine le regarder, j’ai pas envie qu’il s’énerver encore avec ce foutu collègues.

— Je savais pertinemment que non, tu le draguais pas. Mais ça a été plus fort que moi, j'ai pété un plomb quand tu m'as ignoré.

Je soupire, me rappelant exactement de la façon dont ça s'est passé.

— Et je sais aussi que c'était pas une façon de m'ignorer. J'avais un peu bu, ils étaient tous là à te regarder comme des requins depuis le début de la soirée et il a suffit de ça pour que je parte en couilles.

Et c'est peu dire.

Je lève les yeux vers lui pour embrasser ses lèvres.

— Je sais que t’aimes pas que je t’ignore... j’aurais dû m’y prendre autrement, mon amour. T’es le centre de mon univers. C’est vrai.

Je me blottis dans ses bras pour avoir un énorme câlin.

— Je t’aime tellement. Tellement, tellement. T’as pas idée. Et même si un jour y avait ton sosi qui me draguais je le trouverais moche. J’aime que toi. Mon mari.

Je blotti sa tête contre mon cou et je la serre contre moi aussi fort que je le peux, sans pouvoir autant lui faire mal.

— C'est pas toi qui aurait dû t'y prendre autrement. C'est moi qui suis beaucoup trop excessif. Déjà avec Gabriel... Je t'aime tellement, je veux pas que d'autres gens te tournent autour et j'en deviens un vrai con.

J'embrasse sa joue tendrement.

— C'est vrai ça ? Tu sais que j'ai un jumeau pour prouver ce que tu dis.

Je rigole doucement, en l'embrassant encore.

— Bah je m’en fiche qu’ils me tournent autour. À force de tourner, ils vont être fatigués.

Je dis en souriant. Je suis bien contre lui. Y a rien de mieux que se réconcilier et le retrouver comme ça.

— Je sais. Mais y a que toi qui compte.

Je ferme les yeux.

— J’aime bien Loki mais je préfère quand t’es là aussi.

Sur le coup, je ne comprends pas de quoi elle veux parler. Puis je saisi qu'elle évoque sans doute cette nuit, qu'elle a dû être seule avec Loki en ayant peur et c'est d'autant plus effrayant.

— Je ne vais pas partir mon Chat, je reste là avec toi jusqu'à ce que tu ailles mieux. Peu importe le temps que ça prendra.

Et ce n'est même pas une plaisanterie.

— Je suis ton esclave, je ferais tout ce que tu veux.

— Je veux juste que tu restes avec moi.

Je murmure. Le médicament fait enfin effet car j’ai moins mal à la tête. Je commence à m’endormir.

— Si tu veux descendre regarder la télé, tu m’emmenes, d’accord ?