Who let the dogs out - Adam & Gabou

— Alors essaie au moins une fois par jour de te dire qu'on est tous fiers de toi, pour qui tu es, et pas juste parce que tu es de notre famille.

Je caresse Balti, qui dort comme une masse.

— Encore plus maintenant que tu es papa !

Je lève les yeux au ciel.

— Ne force pas trop, tu vas finir par m’effrayer. J’en veux pas des enfants. Genre.. Balti c’est le maaaaaximum.

— Et bah justement ! Comme c'est le maximum, tu vas le gâter de fou ! Et tu vas lui donner tellement d'amour qu'il t'aimeras comme un petit foufou !

Je souris avec un air attendri tout en câlinant mon chien. Je n’arrive pas à croire qu’il va rester avec moi. Puis il est tellement beau, en plus.

— Vous allez bientôt avoir un enfant avec Max ?

Il est tellement sur un nuage en ce moment que je me dis qu’il n’y a pas que l’église et le mariage.

Je rougis comme un con, parce que je ne suis pas censé parler de ca, et qu'en même temps, j'ai zéro envie de mentir à mon frère.

— On a déjà discuté de ça, oui... Mais c'est pas prévu pour tout de suite. Pas vraiment.

Je me mords les lèvres, parce que j'ai hâte que l'église soit terminée et qu'on construise notre vie de famille.

— La vache, mais vous êtes dingues !

Je dis en riant. Je connais mon frère par cœur et lui et Marie sont les mêmes. Avec leurs étoiles dans ils parlent de vie de famille. C’est juste dingue, en fait.

— Genre c’est pas tout de suite dans 10 ans ou pas pour tout de suite t’attends d’avoir une maison sans travaux ? Max il est d’accord ? Vous allez adopter ? Faire quoi ?

Il rigole, mais au fond, c'est exactement pour ça que je ne voulais pas qu'on en parle, Max et moi. Je sais que tout le monde va trouver ça trop rapide, ou qu'on est trop jeunes, ou que je suis encore étudiant, et j'ai pas envie d'entendre ça et de me mettre à le penser aussi.

Mais Gabriel m'interroge, tombe en plein dans le mille et je rougis encore plus. Et merde. Il saura forcément me comprendre, lui, non ?

— On voulait pas en parler, donc ce que tu entends là ne doit pas sortir de ta bouche, ok ? Même pas à Austin, parce qu'il pourrait en parler sans faire attention !

En réalité, j'ai surtout peur que Max m'en veuille de l'avoir dit alors que c'est moi qui ne voulait pas le faire, à la base.

— C'est Max qui m'en a parlé en premier, je souris finalement. On se sent prêt, et je sais que c'est fou, mais je nous y vois tellement. On se disait qu'entamer les procédures quand l'église sera prête serait une bonne idée. Le temps que tout se mette en place, tu vois, et qu'on trouve quelqu'un aussi je suppose. Je sais pas trop comment ça marche dans le détail, mais on voudrait tous les deux passer par la GPA.

Et je déballe tout, sûrement parce qu'en fait je crevais d'envie d'en parler quand même à mon frère.

Je l’écoute parler et à le voir aussi heureux, ça me retourne un peu. Au fond, qu'est-ce qui retient les gens de faire des enfants trop tôt ? C’est certainement l’argent qui amène le confort et la stabilité, mais eux ils ont déjà tout ça.

— Mais genre.. zéro pression quoi. Tu me parles d’avoir un gosse comme d’avoir un chien et t’as même pas peur ? Franchement mais je vous admire. Et genre la mère porteuse ce sera aussi elle qui donnera ses ovules ou pas ?

Je rigole comme un débile.

— Mais quand Marie va apprendre ça, elle va carrément péter un plomb. Genre tata Marie là. Elle va pleurer trop fort.

Je dis en riant. Ma mère, j’imagine même pas.

— Mais du coup, tu vas pas pouvoir le baptiser là... il va naître hors mariage ?? Ça va être qui son parrain ? Moi ou Édouard ??

— Mais genre t'es pas déjà en train de peter un plomb toi, là ? Fais pas comme si tout le monde allait vriller sauf toi !

Je rigole, parce que finalement ça passe comme une lettre à la poste !

— Je suppose que ce sera ses ovules, oui. Ceux de qui d'autres, de toutes façons ? Marie ? Comme ça on utilise les spermatozoïdes de Max, les ovules de Marie et le bébé à du Weaver et du Saint-Clair ? Hyper chelou !

Je me choque moi même à employer ce terme et je ne suis pas le seul. On part en fou rire avec Gabriel.

— Oh doux Jésus ! Je l'avais oublié lui ! Hors de question qu'Edouard soit le parrain de mon enfant ! Je me battrais pour toi, je donnerais mon sang s'il le faut !

— Nan mais y a genre des banques d’ovule nan ? Comme le sperme. Imagine la fille c’est ses sourcils ovules et elle dit « ahah j’le garde en fait » ? T’es taré. Faut qu’elle soit juste LE VENTRE. Enfin, l’utérus ou j’sais pas où ça pousse.

Quand il me parle d’Édouard, je rigole.

— Bah.. pas cool pour Max. C’est déjà sûr que tu cases ta sœur car il en a pas donc...

— Ok, ça je n'y avais pas pensé ! Je suppose que Max l'avait déjà fait, mais dans le doute je vais lui en parler ! On sait jamais si... Merde, il saura forcément que j'en ai parlé à quelqu'un si je lui dis ça.

Je réfléchis un instant.

— Oh et merde, je vais pas lui mentir de toute façon. Evidemment que j'allais t'en parler si tu me lançais sur le sujet, il devait bien s'en douter.

Par contre, pour le coup d'Edouard, je suis grandement embêté. Ca non plus, je n'y avais pas pensé, et ça m'angoisse beaucoup plus. J'aime Marie très fort, de tout mon coeur, de toute mon âme, mais de prendre conscience qu'elle pourrait être la marraine de mon enfant, alors que Gabriel ne serait pas dans l'équation, ça me tord le ventre. J'ai conscience que Max n'a qu'Edouard, et que logiquement et sentimentalement, c'est lui qui devrait avoir cette place, mais je n'arrive pas à envisager les choses ainsi.

— Tu viens de me briser, tu le sais ça ? Je vais me vomir dessus alors que pour l'instant on est juste au stade de la discussion, je finis quand même par sourire.

Je lui souris sincèrement.

— T’en auras pas qu’un seul, de gosse. Je vais survivre alors ne te mets pas une pression inutile. Mais soit juste dans tes choix. De ce qu’on m’andit, un couple, c’est deux...

Je souris comme je peux, parce que je sais qu'il a raison et que ce serait injuste pour Max et surtout méchant de ma part de forcer la main sur un tel sujet.

— Tu m'en voudrais pas, vraiment ... ?

Je demande comme si en fait, c'était ça le plus important. Et peut-être que c'est un peu le cas.

— Si au moins Edouard n'était pas un abruti qui a couché avec toi et qui se fout de ma gueule en permanence, ce serait plus facile pfff.

Je pouffe de rire.

— T’es encore là-dessus ? Franchement, c’était y a longtemps. Ça voulait rien dire du tout alors c’est pas grave. Et non, je t’en voudrai pas. T’y peux rien, c’est comme ça.

Je réponds pour le rassurer. Quoi qu’il arrive, je reste son oncle...

— On n'aura jamais le même discours à ce sujet. Jamais je pourrais en rire, parce que c'était nul pour toi, pour moi et même pour son frère.

Je suis rassuré quand il fini par dire qu'il ne m'en voudras pas.

— Je veux plusieurs enfants de toute façon, y'en aura un de ceux là qui aura de la chance ! Le premier... Bah le pauvre, il aura un parrain qui lui fera croire qu'il est son père et il le rendra aussi bête que lui.

J'en rigole, pour essayer de faire passer la pilule.

— Comme s’il était le seul fautif... il n’a pas couché avec moi pendant que je dormais, hein.

J’éclate de rire.

— Arrête de faire cette tête. Si ça se trouve, il va être un tonton génial et tu seras content.

— C'est pas toi qui a été le chercher et qui était censé être le plus mature de vous deux !

Je lève les yeux au ciel quand il me parle d'Edouard super tonton. Je sais qu'il n'est pas méchant et encore moins quelqu'un de mauvais, il est juste profondément insupportable et ça m'agace.

— Il a intérêt d'assurer. Sinon je lui coupe les couilles et on les bouffe à un Noel, je grogne.

Je souris parce que je le trouve dur. Max ne m’en veut pas autant, enfin peut-être que si, d’ailleurs, je n’en sais rien. Mais Adam a la rancune tenace pour un truc passé et sans conséquenses sur le présent.

— C’est rien, puis tu connais les mecs, ils balancent des trucs en riant et pour peu que ça fonctionne alors ils sont gagnants. Fin j’sais pas, certainement qu’il s’en est voulu que ce soit moi, le frère d’Adam Saint-Clair, mais quand j’ai eu sa bite dans ma bouche il s’est dit au Diable le bon sens. Fin... les hormones, ça se maîtrise pas, quand t’as envie de baiser et que tu trouves quelqu’un qui est d’accord, tu t’en fous de qui c’est, non ?

Sur le coup, je reste de marbre. Je me dis qu'il n'a pas entièrement tort, parce que moi je me suis bien retrouvé à m'embarquer dans une relation avec un mec marié et à la base, y'avait rien d'autre que du cul. C'est bien les hormones qui ont jouées à un moment, certes.

Mais les secondes passent, je me rends compte de ce qu'il vient vraiment de dire et je crie en le poussant de son lit.

— Mais dis pas ça, espèce de malade ! Tu fais ce que tu veux de te bouche, mais tu me racontes pas ça ! Pas avec Edouard ! J'ai la scène sous les yeux et... MES YEUX ME BRÛLENT ! PUTAIN ET JE VOIS MON MEC EN PLUS ET JE RAAAH !

J’éclate de rire parce qu’il est dans le drame et que c’est drôle. Mais au fond, je pensais que je pouvais lui parler à lui sans complexe. Mais en fait, apparemment c’est pas normal et du coup, j’ai honte. Encore. J’ai honte parce que j’ai fait n’importe quoi et que mon retour au lycée m’inquiète grandement.

— Désolé.

Je dis en grimaçant.

— Je te raconterai plus ça, pardon.

Je reporte mon attention sur Balthazar. Je crois bien que je n’ai plus trop envie de parler.

Tout de suite je vois qu'il ne rigole plus et je me calme instantanément lorsqu'il s'excuse en se repliant sur lui même.

— Hey ! Gabou regarde moi s'il te plaît...

Il ne le fait pas et je me comprends rapidement qu'il a honte de quelque chose.

— C'est pas la première fois qu'on parle de cul toi et moi, je suis beaucoup plus prude que toi, c'est pas une nouveauté. Et j'en rigole toujours. Mais là... Tu parles de ta bouche autour de la bite d'un homme qui, Seigneur priez pour moi, doit avoir pour ainsi dire la même que l'homme auquel je suis fiancé. Est ce que tu vois un peu l'envie de nausée ?

Je rigole doucement.

J’acquiesce en silence. Dis comme ça, c’est encore pire. Pour moi c’était pas grave, mais en fait si. Et je suis tout aussi fautif qu’Édouard.

— J’aurais dû dire non, pardon.

Moi, j’ai pas trop envie de rire.

— Tu restes encore longtemps ?

Je lui demande.

J'ai envie de chialer quand je comprends que c'est sa façon à lui de me dire qu'il préfère que je parte. Finalement, je venais lui rendre le sourire avec un chien et je le rends encore plus mal que lorsque je suis arrivé.

— J'avais tout mon temps, mais je suppose que c'est mieux si je pars.

Je secoue la tête.

— C’est juste que j’ai vraiment honte là, alors j’ai du mal à continuer de parler et de te regarder dans les yeux. Donc euh.. j’ai oas envie que tu partes, mais tu vois, c’est dur là. Et je veux pas de câlins ou de mots réconfortants s’il te plaît.

Pas quand je me dégoute comme ça.

Il me connait si bien qu'il sait que j'allais le prendre dans mes bras. Je ne supporte pas qu'il soit comme ça et c'est encore plus dur quand je suis l'investigateur de tout ceci.

— Alors je reste. Je reste et je te parle de Moon, faut absolument que je te l'amène ! Qu'elle soit copine avec Balti, quand même.