Ill make this feel like home. - Adam & Gabou & Logan

— Bien sur que c'est aujourd'hui l'important. Surtout quand on a enfin trouvé sa personne.

Je souris en repensant à tout ce qu'on a traversé Logan et moi pour en arriver à ce jour précis.

— J'ai beaucoup souffert quand Logan est parti et que j'ai passé un temps fou à me dire qu'il s'était moqué de moi. C'était encore plus dur de me relever de cette rupture en étant convaincu que j'avais été qu'un pion alors que je l'aimais comme un dingue. J'ai pas envie que Max croit qu'il a été un pion lui aussi, il ne mérite pas ça. C'est tout.

— Oui. Mais Max c’est plus tes affaires alors inutile de t’é soucier comme ça.

J'acquiesce, parce que je sais qu'il a raison. Il y a de grandes chances pour que je ne recroise jamais plus Maximilien, alors je n'ai pas à m'en faire de la façon dont il a interprété tout ça. C'était ainsi que la vie devait aller, voilà.

— Bref ! Ça va ton mec au fait ? Les vacances se passent bien ? La prochaine fois ce serait top que vous puissiez être là tous les deux vous aussi. Même Darcy, ça fait longtemps que je l'ai pas vu ma choupette du coup !

— Il m’a pas encore jeté alors je suppose que ça va.

Je dis en riant.

— Bah on passera pour un goûter ou j’sais pas. Ils vont être content. Darcy demande souvent après toi, en plus.

— Il doit sacrément t'aimer parce que t'es d'un chiant à vivre. Y'a que l'amour qui permets de supporter ça !

Je souris comme un con, mais mon regard laisse entendre tout ce que j'en pense. Je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de les avoir tous les deux avec moi depuis qu'ils sont ensemble, mais Austin est encore plus attaché à Gabriel qu'avant, il n'y a pas de doute là dessus.

— Je vais demander à Logan si je peux donner son numéro à Austin et s'ils arrivent à s'entendre sur un créneau pour qu'il s'occupe de lui, vous n'aurez qu'à venir aussi. On restera tous les trois avec Darcy pendant ce temps là ! De toute façon, ce sera forcément ici, il n'a plus son bureau alors.

Je soupire en songeant à tout ce que Logan a perdu en étant dans le coma. Cette maison tombé à point nommé pour qu'il se rende compte que tout peut être rattrapé.

J’acquiesce.

— Super idée. J’espère convaincre Austin que c’est pas de la charité et tout ça parce que sinon, il viendra pas.  Mais merci en tout cas, il en a besoin.

Je jette un œil à ma montre et je termine mon verre d’une traite.

— Bon, si je veux faire une cabane dans ma chambre pour les filles faut que j’y aille. Ce soir on va matter Raiponce comme des oufs.

Je dis en riant.

— Je vais même aller chercher McDo, tient. Ça va être cool. Mais bon, le temps passe vite. Désolé de pas avoir été là, la prochaine fois je serais là.

— Il n'en pouvait plus de son kiné miraculeux, il va quand même pas refuser une telle chose. Je compte sur toi pour le convaincre que c'est pas de la charité. C'est pas vraiment le genre de Logan.

Je rigole, alors que Gabriel se hâte de finir son verre en quatrième vitesse.

— Tellement hâte de les appeler demain et de savoir si elles ont mis leur misère à tonton Gabou.

J'imagine d'ici leur soirée et je sens que ça va être grandiose. Elles ne voudront plus repartir de la maison demain, comme chaque fois.

— J'espère bien ! Là j'ai accepté parce que c'était ta pote de Colombie, mais la prochaine fois c'est hors de question que tu sois pas là ! Sinon j'te boude comme quand j'avais dix ans.

— C’était un loupé d’exception. La prochaine fois, je serais là.

C’est une promesse, je suis quand même triste d’avoir manqué ça cet après-midi.

— Tu diras au revoir à ton mec, ok ?

— Je lui dirais.

Je raccompagne Gabou jusqu'à la porte et quand je vois qu'il est venu en velo, je souris. En même temps... Comment autrement ? Et puis, c'est pas comme si j'étais loin.

— Prends soin de toi sur la route Trésor. En trois cent mètres il peut s'en passer des choses !

Cette fois, je rigole carrément et je m'attends presque à voir son doigt se lever.

— Je t'appelle ce week-end si jamais je suis dans le désarroi avec Olivia !

Je lui fais un coucou de la main et je vois à son visage qu'il se fout de ma gueule. Et comme l'aurait fait ma mère, j'attends qu'il dépasse le bout de la rue pour rentrer chez moi.

J'entends encore Logan discuter en bruit de fond et j'en conclus qu'il est toujours au téléphone avec Olivia, alors j'en profite pour finir de ranger la maison.

Quand je raccroche – parce que Moïra râle et que c'est l'heure du bain – je suis un homme comblé. J'ai passé une excellente journée avec ma belle famille, Adam, j'ai eu ma fille au téléphone et nous avons discuté au moins trois quart d'heure.

Je quitte la chambre et je rejoins Adam dans la cuisine.

— Ton frère est parti ?

Je demande, même si je me doute que c'est le cas. Je l'aide à terminer de ranger le lave-vaisselle.

Je souris à Logan lorsque je l'entends revenir.

— Oui ! Marie lui dépose les jumelles ce soir, alors il est parti tout mettre en place. Il m'a dit de te dire aurevoir ! Et il m'a aussi promis d'être là, la prochaine fois.

Je poursuis tandis que Logan m'aide à terminer.

— Et toi alors ? Olivia était contente de pouvoir te parler ?

J'acquiesce avec un large sourire.

— Oui, assez je crois. Moi en tout cas, j'étais content. Elle a hâte de venir à la maison, de voir son lit. Je lui ai parlé des jumelles et je crois qu'elle s'en souvient. Moïra était derrière à la corriger sans cesse, mais bon, quand elle sera ici, elle n'aura aucun contrôle sur rien. Moi aussi, j'ai hâte, je m'en rends compte.

— Tu t'en rends compte seulement maintenant ?

Je demande avec un sourire taquin.

— J'ai vraiment hâte que vous puissiez vous retrouver, ça va vous faire tellement de bien. Vous avez réussi à trouver le moyen de vous arranger avec Moïra, c'est bon ? Tu vas directement chercher Olivia là bas ?

Je secoue la tête.

— Non, non, je vais la chercher à l'aéroport. Elle la met dans l'avion avec une hôtesse et je la récupère de l'autre côté. C'est sa mère qui a proposé l'idée car elle ne voulait pas venir et je ne peux pas me payer le luxe de faire l'aller-retour en avion. Elle a tout juste l'âge qu'il faut pour le programme des aéroport donc ça tombait assez bien.

J'acquiesce, une part de moi soulagée. C'est pas que je n'ai pas envie qu'il revoir Moïra, mais peut-être un peu. Autant parce que je la déteste, que parce qu'elle lui a fait suffisamment de mal comme ça.

— C'est pas trop long comme vol ? Je me rends pas compte.

Et en même temps, ils ont dû vérifier bien assez de fois que ça puisse être aussi la meilleure solution pour Olivia.

— T'attends qu'elle soit là pour monter son lit avec elle où on gère tout avant son arrivée ?

Je secoue la tête.

— À peine une heure. Une heure de stress pour moi, mais pas pour elle. Donc ça ira. C'est la meilleure solution. Elle décolle vendredi soir. Comme elle arrive tard, je ne sais pas si je prends un hôtel à Londres ou si on rentre tout de suite... ? Qu'est-ce que t'en penses ?

Je lui souris.

— On va tout monter tous les deux ? Qu'elle sache qu'elle est vraiment la bienvenue et qu'elle a sa place.

— Suffisamment tard pour qu'elle s'endorme en chemin ? Si oui, c'est peut-être pas la peine de vous précipiter, qu'elle soit pas complétement perdue en arrivant ici. C'est une nouvelle maison, avec son papa qu'elle a pas vu depuis longtemps et un inconnu... Au réveil ça sera peut-être risqué, non ?

Je hausse les épaules, parce qu'en réalité, je ne suis pas vraiment un expert en la matière.

— On va faire ça ensemble alors. Qu'elle se sente chez elle !

— T'as raison, oui. Je vais prendre un hôtel. Y aura plus de train pour rentrer le samedi matin, en plus. On pourra se retrouver tous les deux un petit peu, avant de te rejoindre.

Je lui souris.

— On pourra lui acheter un petit doudou ou quelque chose... qu'elle pourrait garder et qui lui rappellerait ici quand elle est chez sa mère ?

— En plus ! Au besoin je pourrais venir vous chercher à la gare samedi matin, sauf s'il fait beau et que vous préférez venir à pieds jusqu'ici.

Je n'arrive pas encore entièrement à réaliser qu'une petite fille sera ici dans quelques jours. Ça va chambouler bien des choses, mais en positif je crois. Ça fait chaud au cœur, malgré le stress.

— Oh oui j'adore l'idée !!! Quelque chose d'original, qui peut avoir un petit rapport trop chou avec ici ! T'es un papa génial, y'a pas de doutes !

Je souris doucement en venant embrasser ses lèvres.

Quand il me dit ça, je percute.

— On n’a pas de siège auto !

Je réponds à son baiser, tout sourire.

— Bon, et toi ? Ça va ton frère ? Vous avez pu parler un peu ?

— Alors on note ça en haut de la liste des choses impérative à acheter ! Sauf si ma mère en a encore à la maison. Peut-être qu'elle a gardé celui qu'elle utilisait pour Darcy, plus jeune !

Il faut donc que je pense à lui demander, au cas où.

— On a parlé de pas mal de choses, oui. Ça fait du bien.

Gabriel est toujours aussi vital pour moi. Sans lui, je sais que je coulerais parfois. C'est le seul avec qui je n'ai pas peur de parler de tout, y compris des choses dont je ne peux pas parler avec Logan.

— Il t'aime bien dans le fond, tu sais. Il fait le mec, mais il m'a quand même avoué qu'il était content que j'ai pris la décision de revenir vers toi. On est heureux et ça se voit à priori, alors forcément ça rassure un peu tout le monde je crois.

— On a encore une petite semaine pour que tout soit prêt. Ça va le faire.

Je dis en souriant. Je suis vraiment heureux de la tournure qu’a pris ma vie.

— Il a l’air un peu paumé, mais c’est un petit gars sympa. J’aime bien le charier. Je ne prends pas mal du tout ce qu’il me dit, je sais que c’est de la taquinerie. Mais bon, j’ai cru comprendre qu’il avait très peu de limites.

— Il n'en a pas... La seule qui ose l'engueuler c'est ma mère, mais comme il voit ça comme un défi, ça lui passe au dessus. Et moi, je le recadre quand il va vraiment trop loin, mais mon autorité naturelle fait que ça donne pas des choses exceptionnelles. Il est pas méchant, vraiment. Il n'a juste pas trouvé la personne qui saura le faire taire.

Je hausse les épaules, parce que Logan ne le connaissait pas avant. Avant c'était une terreur, maintenant c'est quelqu'un de bien, qui avance et se rends compte des erreurs qu'il a pu faire.

— Je suis flippé à l'idée qu'il puisse s'engager dans l'armée. Je le soutiendrais si c'est ce qu'il veux, mais l'armée putain...

Je couine en traînant des pieds pour aller m'echouer sur le canapé.

Je le suis pour aller m’installer à côté de lui.

— Il fait ça pour vous impressionner, non ? Il change tout le temps d’objectif, on dirait une surenchère.

— Je sais pas si c'est plus pour qu'on soit fier ou parce que lui veux se prouver qu'il en est capable. Quoiqu'il en soit, il a débarqué un jour en disant qu'il voulait faire de l'humanitaire et un mois plus tard il partait en Colombie. Alors c'est quelque chose qu'il pourrait mettre en pratique, y'a pas de doute là dessus...

Je rigole pour me détendre un peu.

— Au moins là bas, il aurait des limites.