I Need Your Time - Adam & Max.

— Les trucs inutiles ?

Je rigole jaune en entendant ça.

— Putain mais tu peux pas faire ça ! Tu peux pas considérer que je reçois des trucs inutiles sans m'en parler ! Si y'a mon prénom dessus, c'est pas pour les chiens.

Je retorque.

— Il avait besoin de moi ! Il avait besoin de moi et j'ai rien pu faire !

— Je doute que t’aies besoin de conserver des pubs pour le supermarché ou la pizzeria du coin alors...

Je soupire.

— Mais d’accord, je te mettrais ça de côté aussi.

Je ne comprends pas ce qu’il est en train de me dire et c’est assez agaçant.

— De quoi est-ce que tu parles ?

— Il a perdu sa fille ! Son frère a fait des pieds et des mains pour me déposer un faire-part, parce qu'il savait que Max aurait eu besoin de m'y voir. Juste ça.

Je revois son visage et c'est dur...

— J'ai eu l'air de quoi moi ? A arriver avec mon projet de maison pour mon mari et nos trois gamins, alors que lui a dû voir son bébé mort-né, lui donner un prénom et l'enterrer dans la foulée ? J'ai le prix du plus gros connard de tous les temps !

Je soupire.

— Tu me gongles à parler par énigme là, je ne sais même pas ce que t’es en train de raconter, de qui tu parles.

Je perds patience. Je déteste qu’il fasse ça, comme si j’étais dans sa tête. Alors j’essaie de remettre en ordre tout ce qu’il dit depuis le début et je percute avec son courrier à la con.

— Une fois, j’ai jeté un faire-part. Je pensais que c’était pour son mariage alors j’ai pas voulu que t’aies de peine. Comment je pouvais me douter qu’il avait perdu sa fille ?

Rien que d’y penser, j’en ai des sureurs froides ; je n’imagine pas perdre ma fille. Je sais que je n’y survivrais pas.

— Tu pouvais pas savoir, Adam. C’est de ma faute, t’y pouvais rien. Et puis de toute façon, je suppose que t’as pas parlé des plans alors c’est rien... je suis désolé. Comment ils vont ?

— J'en ai parlé...

Je soupire en me rendant compte que même mon mari me trouve horrible de l'avoir fait.

— Édouard lui a dit que j'étais venu pour parler architecture, j'ai pas su quoi faire. Il m'a demandé ce que je voulais, et je lui ai dit. Et j'ai même parlé des jumeaux. Comme le plus grand connard du monde.

J'ai envie d'aller me jeter sous un train et de ne pas en ressortir. Je fais du mal a tout le monde et ça devient inssuportable... Même à Logan, qui pense que j'aurais de la peine si mon ex se mariait. Je suis quel genre de mari pour qu'il puisse songer à une chose pareille ?

— Pourquoi tu penses que ça m'aurait fait de la peine ?

Et je sais qu'il sait de quoi je parle.

— T’as manqué de tact, mon bébé. C’est tout. Ça arrive. Vous ne vous fréquentez plus et tu ne lui dois rien du tout... t’y peux rien, d’accord ? T’en savais rien. T’es pas un connard, ce n’est pas de ta faute si tu continues de vivre, tu ne peux pas t’en vouloir pour ça.

Je m’approche pour lui faire un câlin.

— J’en sais rien, parce que t’aimes pas cette fille et que t´as eu l’impression qu’il t’avait trahi en se mettant avec elle. Pas que tu m’aimes pas ou... j’en sais rien, j’ai voulu te protéger et c’était idiot.

— J'aurais pas du le laisser tomber comme ça. Je sais pas... J'aurais pu continuer d'être là, au moins un peu. J'étais son meilleur ami et je l'ai laissé tout seul...

Je m'en veux tellement et en même temps, je repense aux mots de Max. J'ai pas lutté une seule seconde pour le garder dans ma vie.

Quand Logan s'approche de moi, je m'accroche à lui comme s'il était ma bouée de sauvetage. J'ai besoin de lui dans chaque instant de ma vie et je réalise une fois encore que le perdre de nouveau serait la pire chose qui puisse m'arriver.

— Vraiment ?

Je demande la gorge nouée.

— Je veux pas que tu doutes que t'es l'homme de ma vie, ou que je t'aime pas suffisamment, ou que tu crois je ressens encore quelque chose pour lui. Je veux pas te rendre malheureux...

— Je suis pas malheureux, vraiment pas. Alors ne t’inquiète pas de ça. Arrête juste de penser que tu devais quelque chose à Maximilien parce que c’est pas le cas. Ton meilleur pote de primaire, peut-être qu’il est crevé dans un caniveau et t’en sais rien parce que c’est le principe même d’évoluer dans des directions différentes. Tu étais son meilleur ami et tu ne l’es plus. Ce qu’il vit c’est dur, mais t’avais pas à être en première ligne à l’enterrement pour le soutenir comme si vous étiez mariés. C’est fini. C’est ton ex et c’est tout. Si tu ressens plus rien pour lui alors c’est normal que t’agisses pas comme un petit ami, tu comprends ? Si t’allais le voir tous les jours pour le soutenir et l’aider à remonter comme tu l’as fait avec moi après mon accident alors là, oui, je me poserais des questions.

— T'es con...

Dans mon malheur, je ne peux pas m'empêcher de sourire quand il évoque mon meilleur pote de primaire au fond d'un caniveau. Vu ainsi.

— J'ai dis à Max que s'il voulait parler, je serai là. Je sais que t'aimes pas l'idée, je sais qu'il est un ex, mais je le déteste pas et ça m'a fait beaucoup de peine de le voir dans cet état là. Alors il le fera peut-être jamais, mais si un jour il en a besoin, je lui répondrais. Je veux pas que tu sois en colère mon Cœur, s'il te plait... C'est pas du tout comme pour toi, et je sais que tu le sais au fond de toi.

— Bah si, ça me fera chier et je te le dirais, c’est tout. T’es habitué parce que c’est pas un truc que je contrôle. Mais si tu penses à ce moment-là que tu fais le bon choix, fais-le. T’es pas en prison. J’ai conscience que je suis possessif, mais je ne vais ni te frapper ni te quitter alors...

— Moi j'aime beaucoup que tu sois possessif. T'es absolument adorable et moi je me sens tout heureux. Et ça me permets de te jurer que j'aime que toi.

Je me serre contre lui, comme un enfant, mais je m'en fous.

— J'aime juste pas quand ça finit en dispute. Je déteste toujours autant les disputes. Aujourd'hui y'en a eu trop.

Je soupire.

— Je voudrais vider mon esprit et ne plus penser a rien.

— Vraiment ? C’est ce que tu veux ? Parce que j’ai une super méthode pour se vider l’esprit.

— Vraiment ? C’est ce que tu veux ? Parce que j’ai une super méthode pour se vider l’esprit.

Je lève les yeux vers lui, intrigué, avant de comprendre là où il veux en venir. Je souris tendrement à son encontre.

— Je suis ton obligé.

C'est une des choses que j'aime le plus chez Logan. Sa façon de me comprendre et de savoir là où il peut aller, ou non. On en a connu des jours où ça allait mal, où on ne voulait plus penser à rien, et ces jours ci on n'a pas toujours envisager de se vider l'esprit de cette façon là. Mais aujourd'hui il sait qu'il le peut se le permettre et il le fait.

— Je t'aime tellement mon Cœur.

J'ajoute en embrassant ses lèvres. C'est la chose dont je suis le plus sûr au monde.

— Je t’aime aussi.

Je réponds avec tendresse à son baiser et je le garde contre moi encore quelques instants avant de me détacher de lui.

— Tu vas enfiler un jogging et des baskets ? Je vais t’apprendre les rudiments de la boxe.

Mon visage perds tout sourire. C'est pas que j'ai pas envie pour la boxe, depuis le temps que je demande, mais je m'attendais pas du tout à ça. C'est la douche froide.

— Laisse tomber. En fait, je te déteste.

Je réponds en marmonnant en allant vers la chambre pour enfiler ce qu'il faut. Et finalement je reviens vite en courant, pour embrasser ses lèvres. C'est pas le jour pour qu'il pense que c'est vrai.

— Non, ok, je te déteste pas, mais après la boxe, c'est moi qui choisi comment on se détends !

Il perd complètement son sourire et j’en conclus que ça ne lui plaît pas. Même s’il revient pour m’embrasser, je crois que je suis aussi déçu que lui.

— Je pensais que ça te ferait plaisir, si t’as pas envie, on oublie, c’est rien. Faut pas te forcer sinon tu vas détester.

Je caresse son visage avec tendresse, alors que mes joues virent au cramoisi.

— J'ai cru qu'on allait faire l'amour Logan...

Je suis obligé de rire de moi-même.

— Alors forcément, quand t'as parlé de boxe, on était plus dans le même genre de choses pour se vider l'esprit. Mais depuis le temps que je te bassine avec la boxe, je t'assure que j'en ai très envie. Je file enfiler un jogging !

Je poursuis en retournant dans la chambre.

— Et je t'interdis de te foutre de ma gueule, ok ?

— Si t’as assez d’énergie après, on fera l’amour.

Je dis avec un sourire.

— T’es beau quand tu rougis.

Je lui vole un baiser.

— Allez vas-y ! Je t’attends, mon bébé. Je ne vais pas me moquer, juste rire un peu de ma crevette.

Quand je reviens, jogging enfilé et baskets aux pieds, je me rends compte que je ne sais même pas où on va faire ça ? Ici ? Où on va dans sa salle ? Je le suis, quoiqu'il en soit.

— Je suis prêt !!!

Pendant qu’il se changeait, je suis allé récuperer mon sac de sport et j’ai également enfilé mes baskets.

— On va dans le jardin ? Je vais te prêter mes gants et si tu aimes et que tu veux en faire de temps en temps alors on ira t’en acheter. Tiens, je t’aide à les enfiler.

Je me sens comme un gamin quand il m'aide à enfiler ses gants.

— Attends, mais c'est lourd !

La surprise est réelle et je suis encore plus fasciné de ce qu'il arrive à faire avec ce poids au bout des mains.

Je souris et je viens déposer un baiser sur son front.

— Tu vas t’y faire. Bon alors, c’est pas difficile pour le moment. Tu te places comme moi. Voilà, cette main protège ton visage, toujours, toujours et celle-ci reste là. Il y a trois coup de poing... un direct, tout droit... comme ça.

J’attends qu’il m’imite et le voir aussi sérieux et concentré me rend vraiment fier.

— Le crochet, sur le côté... voilà. Et l’uppercut, en dessous. Super.

Je souris.

— Pour l’instant, on va faire que des directs. Main gauche 1, main droite 2. Ok ? Quand je dis 1, tu fais un direct sur ma main ici et 2, sur cette main. Si j’avance, tu recules, si je recule, tu avances. Ça va ? T’es prêt ?

Je me mets en condition et dès l'instant où Logan énonce les consignes, je sais que je suis concentré. Il n'y a plus que ce qui me dit qui compte et j'essaie d'intégrer chacune des choses qu'il me dit. Je ne me sens même pas ridicule.

— Ok, je suis prêt !

J'affirme d'un mouvement de tête, mon regard fixé sur la main que je vais devoir bouger.

Au début, j’y vais doucement, puis de plus en plus vite, on bouge beaucoup. Je suis presque surpris par son endurance, mais je vois qu’il fatigue et qu’il est complètement essoufflé alors on fait une pause.

— Ça va ? Tu veux boire un peu ?

Je propose en lui tendant ma bouteille.