On my own — Edouard & Romie

— Pour tout le temps.

Je souris, même si elle ne le voit pas.

— Enfin, faudra bien que je sorte de la maison de temps en temps, mais tu vois ce que je veux dire.

Je la serre contre moi, alors qu'elle s'excuse. J'ai pas envie de la conforter en lui disant que c'est pas grave, parce que ça l'était, mais là voir dans cet état là, ça apaise toute ma colère.

— Je vais rester mon chat. J'ai pas de raison de repartir. J'étais en colère, maintenant ça va, alors on va juste passer la journée à se faire des câlins et à boire du chocolat chaud.

— D’accord..

Je chuchote en essayant de ne pas pleurer. Je le serre fort contre moi et quand je ferme les yeux juste quelques secondes pour les reposer, je m’endors sans m’en rendre compte.

Elle s'endort comme une souche et je n'ai aucun mal à comprendre qu'elle n'a pas du dormir de la nuit. Je m'en veux quand même de l'avoir laissé dans cet état là, j'aime pas qu'elle soit triste... Mais je suppose qu'au moins, c'est la première et la dernière fois que ce genre de scène arrive.

Je file ranger un peu la maison et prendre une douche, avant de me lancer dans un peu de bouffe. La connaissant elle n'a pas du manger non plus, alors maintenant que la trêve est sonnée, je vais reprendre soin de ma princesse. Je lui prépare son repas préféré.

Quand j’ouvre les yeux, Edouard n’est plus là alors je me lève vite et je descends en courant. Il est dans la cuisine alors j’arrête de courir. Ça sent trop bon.

— Coucou mon amour ! Aww tu fais des pâtes carbonara !

Je me glisse dans ses bras pour lui faire un bisou.

— Tu veux que je mette la table ? Ça va ? Tu m’as trop manqué.

— Non t'embêtes pas ! On se fait un plateau télé, ça te dit ?

Je réponds en l'attrapant par la taille pour la porter. Comme un automatisme, elle enroule ses jambes autour de ma taille.

— Tu m'as manqué aussi tu sais...

J'avoue en l'embrassant.

Je lui fais un câlin et je le couvre de baiser.

— Un plateau télé, c’est parfait ! T’es génial !

— Je sais, oui.

Je réponds en l'embrassant.

— Tu veux un œuf dans tes pâtes ? Ou la crème ça suffit ?

Je lui demande en la reposant au sol.

— Oh un œuf !!

Je me détache de lui pour préparer le plateau repas avant de revenir lui faire des câlins.

— Tu voudras un massage après manger ? Quelque chose ? N’importe quoi !

— Un massage ce serait génial !

Je réponds avec un grand sourire. Si on me laisse choisir n'importe quoi, autant en profiter.

— On pourrait aussi prendre un bain en amoureux. Et faire l'amour dans le bain ?

Je souris contre ses lèvres.

— Excellent choix.

Je réponds avec un large sourire.

— Je te ferais quand même un massage avant !

— Tant que j'en ai un, tu le fais quand tu veux !

Je l'embrasse encore une fois, avant de prendre avec moi tout ce qui ne rentre pas dans le plateau. Une fois installés tous les deux, je la prends contre moi et je nous allonge sous le plaid un Instant.

— Je serai revenu Chaton tu sais, même dans trois jours. Je voulais que tu le saches.

Je me blottis bien contre lui.

— C’est vrai ? J’ai cru que t’étais trop déçu de moi et que tu réalisais que tes parents avaient raison et que tu m’aimais moins, du coup. Tu m’aimes moins ? T’es déçu ?

— Mais où tu vas chercher tout ça ?

Je demande en l'embrassant tendrement.

— Je suis fou amoureux de toi Romie, ça va pas changer parce que t'as foutu un coup de tête a une inconnue et que tu m'as hurlé dessus parce que je tentais d'arranger les choses.

Je souris en levant les yeux au ciel.

— Il m'en faudrait bien plus pour moins t'aimer.

— Mais on s’est jamais disputés comme ça avant... Moi j’ai eu peur.

Malgré moi, ma gorge se serre.

— Je suis désolée de m’être énervée alors que tu m’aidais. Mais je suis trop fière d’être ta femme alors ça m’a rendu triste d’être uniquement ta sœur. Même pour m’aider. Mais je m’énerverai plus comme ça, c’est promis.

— Ça arrive, ça ne veux pas pour autant dire qu'on va se séparer.

Je la serre contre moi en entendant sa voix se briser légèrement.

— J'aurais pas du dire ça, Adam m'a permis de m'en rendre compte. Mais il me l'a dit calmement et j'ai beaucoup mieux compris. Je suis fier d'être ton mari Romie, mais si je peux t'eviter par n'importe quel moyen d'éviter de retourner en prison, je le ferais. C'est tout.

Je hausse les épaules.

— Mais je pouvais pas savoir. T’es mon premier amoureux de toute ma vie. Si ma mère elle se disputait avec quelqu’un, ça finissait pour toujours dans les cris et dans les larmes et ils récupéraient les affaires pendant qu’elle les suppliait en pleurant.

En négociant un peu de temps avec moi pour les faire rester. Mais je ne le dis pas à Edouard car je sais la peine que ça lui cause.

— Je vais mieux me tenir et aussi je ne vais plus m’énerver contre toi comme ça. Je suis désolée.

C’est bizarre mais j’ai l’impression que j’ai cassé la fusion entre nous à cause de cette coupure et il est toujours énervé contre moi quand il en parle. C’est de ma faute, il le répète et il dit jamais que c’est pas grave maintenant. Parce que c’est grave et qu’il ne va jamais me pardonner. Il est toujours froid, comme avec ses employés, et ça me donne envie de pleurer mais je me retiens. Je pensais qu’avec lui je pouvais être moi-même jusqu’au bout mais ça ne lui plaît pas que je dise tout ce que je pense. Alors je garderai des choses pour moi. Heureusement qu’Adam a été plus intelligent que moi.

J’attrape mon assiette en silence mais j’ai même pas trop faim. Je mange quand même pour ne pas le décevoir encore. J’imaginais pas que ce serait si difficile d’être mariée et que je serais aussi nulle.

Je souris en caressant ses cheveux. C'est dur d'entendre et de se souvenir que tout ça, c'est la première fois qu'elle le vit parce que sa mère lui a ruiné toute son enfance et son adolescence.

— T'as le droit de t'énerver contre moi Romie. Là, c'est juste qu'on s'est énervé en même temps et qu'on s'est pas compris.

Elle ne réponds pas. Alors quand en plus, elle s'enferme dans son silence en mangeant à peine, c'est encore pire.

— Qu'est-ce qu'il y a mon Bébé ?

Je demande en reposant mon assiette sur la table et en faisant de même avec la sienne, pour pouvoir me tourner face à elle dans le canapé.

Je hausse les épaules et la moue qui se forme sur mon visage est incontrôlable. J’essaie vraiment de ne pas pleurer mais ça me tord le ventre.

— T’es toujours en colère pour ça et ça me rend malheureuse que tu me pardonnes pas. Et j’ai peur que tu partes encore. Je voulais qu’on reste inséparable.

Quand une larme coule, je l’essuie très vite.

A l'instant même ou je la vois essuyer une larme, plus rien d'autre ne compte que la faire aller bien de nouveau. Je me décalle pour passer les deux jambes autour d'elle et je l'attire contre moi.

— On est inséparable mon Bébé. On sera toujours inséparable ! Pourquoi tu crois que je suis rentré dès ce midi ? J'en pouvais déjà plus d'être loin de toi...

Je la berce contre moi, en espérant évacuer sa peine.

— Je t'en veux plus mon chat, c'est passé. D'accord ? On est mariés, t'es la femme de ma vie, alors on oublie tout cette histoire. Tu crois que tu peux tout oublier et faire comme si c'était jamais arrivé ?

Je lui demande en embrassant son cou.

— Moi je ne me souviens déjà plus de rien, ça y est !

Je me blottis contre lui autant que je peux, ça me soulage vraiment d’entendre ça. J’acquiesce doucement en le serrant dans mes bras.

— Je vais essayer. C’est promis.

Je lui fais un énorme câlin.

— Ça va déjà mieux, mon amour. Ça me soulage que tu ne sois plus fâché !

— Tant mieux. J'aime pas que tu ne vas pas bien mon Chat...

J'attrape son menton pour embrasser ses lèvres.

— Je t'aime Romie ! Le reste c'est tellement moins important.

— Je t’aime aussi, mon amour. Je suis trop heureuse d’être ta femme.

Je dis avec un sourire sincère. J’embrasse ses lèvres une dernière fois avant de reprendre son assiette pour lui donner.

— Tiens. Mange, mon amour. T’as besoin de force.

Je récupère mon assiette pour manger aussi.

— Besoin de force ? Pourquoi, tu comptes m'utiliser comme moyen de locomotion toute la journée ?

Je demande en riant, même si j'attrape mon assiette avec plaisir. Je crève la dalle, ça c'est certain.

— Ce soir je m'occupe de toi, toute la soirée.

Je me rends compte que sa nuit a du être encore pire que je ne le croise alors elle mérite bien un peu de répits.

— T'as envie de quelque chose en particulier ?

— Je veux juste être avec toi.

Je réponds avec un grand sourire.

— Et si t’as besoin de prendre des forces c’est parce que t’as reçu une lettre de la caserne et j’avoue je l’ai ouverte parce que je l’aurais caché si c’était une mauvaise nouvelle alors....

Je relève aussitôt mon regard vers elle, plus du tout intéressé par la bouffe. C'est donc pas une mauvaise nouvelle...

— Qu'est-ce qu'ils disent ?