On my own — Edouard & Romie

— Pas mal d'aspects, autant communautaires que personnels.

J'avoue non sans mal.

— J'ai envie de pouvoir aider les gens, mais je suis pas fais pour être médecin ou infirmier. Ça m'intéresse pas. Je veux pouvoir le faire en étant sur le terrain, en ayant parfois besoin d'user de persuasion ou même de force. C'est l'image du pompier aussi, sans mentir. Ça impose, ça à une prestance et j'ai l'impression qu'en étant pompier, je serai invincible.

Il ne cite pas le feu et je crois que ça me rassure un peu. Au moins, ce n’est pas pour l’adrénaline et ça me soulage vraiment de l’entendre.

— Je suis vraiment fier de toi, mon amour. T’auras intérêt de faire attention à toi, d’accord ?

Je souris sincèrement, en me retournant pour quémander un bisou.

— Je ferais de mon mieux, je te le promets. Je penserai à toi et au fait que sans moi, ta vie serait un océan de noirceur.

Je la taquine.

— Tu rigoles mais tu sais que c’est vrai. Je suis amoureuse de toi pour de vrai. J’imagine pas être sans toi alors... t’as intérêt à faire attention.

J’embrasse ses lèvres avant de descendre de son dos quand on arrive chez mon frère. On rentre directement en toquant un peu parce que c’est l’heure de la sieste. Pas que pour les enfants apparemment car Logan et Adam somnolent dans le canapé.

— Eh coucou !

Mon frère se redresse d’un coup, il a une petite mine.

— Eh bah... t’as pssé une mauvaise nuit ?
— T’as pas idée.
— Oh.. on va pas rester longtemps alors.
— Non, non, ne t’inquiète pas. C’est juste que le traitement est assez fort et cette nuit c’était trop dosé. J’ai passé mon temps à vomir.

Je vais lui faire un énorme câlin.

Romie sert fort Logan dans ses bras et même moi, quand ils se lâchent, je lui fais une brève accolade.

— Et c'est sûr que la dose que tu as là, c'est la bonne ?

Je lui demande, alors qu'Adam vient me serrer la main une fois que Romie et lui se sont dit bonjour. Il n'a pas du dormir beaucoup plus que Logan, vu sa gueule.

— Vous voulez boire un truc ?

Il nous demande en regardant nos fringues. Ça doit se voir aussi qu'on est mort.

— N'importe quoi de frais et de sucré !

— Vous êtes allés courir ?
— Yes ! C’était dur mais bon... on est passés par là parce qu’Edouard a une bonne nouvelle à vous annoncer ! Et moi aussi, je veux comme lui à boire. Merci Adam !

Je dis en me tournant vers Edouard avec un large sourire.

Adam baragouine un truc dans la cuisine, je suppose qu'il était déjà parti sur ça. On traine trop ici et même si Adam n'est pas toujours là, ils nous ont tous les deux bien cernés.

— J'ai rendez-vous la semaine prochaine.

Logan me dévisage et j'attrape le verre qu'Adam le temps avec plaisir. Mon autre bras accroche Romie par la taille.

— A la caserne ! Pour passer des tests ! Ça y est !

Je souris comme un con, presque ému d'en informer Logan en premier. Lui qui a tant fait pour moi.

Le regard de mon frère s’allume et il se lève pour lui faire une accolade.

— Mais c’est génial ! Félicitations ! Je peux venir assister à ça ?

Il demande immédiatement. Ça me touche que mon frère soit aussi investi et proche de lui.

Ça me touche que ça vienne de lui, sans que je n'ai même à l'évoquer.

— Évidemment ! Romie vient aussi, on passe te prendre et on file. J'aurais bien besoin de vous deux pour le calmer une fois là-bas. Je vais être comme un gamin.

Je réponds a l'accolade de Logan avant de m'assoeir dans le canapé face à Adam et lui, comme si j'étais chez moi.

— J'ai hâte d'y être !

— Moi aussi. Qu’on fête ton entrée à la caserne ! Hey au fait, on fait Noël à l’église cette année.
— Hein ?

Logan me jette un regard confus mais je sais que c’est pas lui que je dois convaincre.

— Edouard et moi, on aimerait bien faire un premier Noël fantastique pour notre premier Noël en tant que mari et femme. Enfin c’est surtout moi et il dit oui parce qu’il me dit jamais non.

Je dis en riant.

— Enfin, il est quand même content. Mais on invite tout le monde, c’est promis. Madeleine et Paul, ton frère et ta soeur. Aussi Lexie et Charlie et la grand-mère de Charlie et aussi la famille d’Edouard. Tu veux bien ?? Enfin vous pouvez en parler entre vous avant mais il faut me le dire...

Je vois bien que Logan est confus, et qu'Adam l'est encore plus. Il est sceptique, je dirais même. Et si son sourire était clairement sincère quand il m'a félicité pour les pompiers, je ne suis pas certain que celui que je vois là le soir tout autant.

— Ça fait beaucoup de monde Romie, tu sais. Rien que ma famille ont est... Au moins une quinzaine avec tous les gosses. Puis y'a le copain de Gabriel et sa sœur aussi, ils ont toujours fait Noël avec nous. C'est comme notre famille.

Il grimace et quand je vois le regard qu'il lance à Logan, je crois comprendre que c'est pas l'envie qui lui manque, plutôt la timidité qui s'impose.

— On a déjà compté tout le monde, vraiment. Et ça ne nous dérange pas, sinon on ne vous proposerait pas. Max sera là aussi, avec son mec, et sûrement les parents de son mec. On a vraiment déjà pensé à tout. Et toi même tu le sais, y'a suffisamment de place dans l'église pour accueillir tout le monde.

Je lui souris sincèrement et je crois bien que c'est la première fois que c'est le cas en parlant de l'église.

— C'est vrai que ça pourrait être sympa. T'en dit quoi, toi ?

Il demande à Logan. S'il dit non maintenant, Adam n'essaierait même pas de le convaincre, comme s'il avait parole d'évangile. C'est à ça qu'on ressemble Romie et moi ? Quand même pas putain .

Adam n’a pas l’air très emballé et ça m’inquiète un peu parce que je sais que même si Logan prendra la décision, ce sera toujours en fonction d’Adam.

— On va en parler et on te dit ça ce soir. Sans faute, d’accord ?

Je hoche la tête. Vu son sourire, je sais que c’est oui. Mais je ne m’emballe pas tant que ce n’est pas officiel. Je finis mon verre d’une traite.

— Bon bah... on va pas traîner nous. Parce qu’on est à pied !

Rien que d’y penser j’ai envie de râler.

— Déjà ?
— Tu piques du nez, Logan...

On repart sans réponse, mais je suppose que si Logan ne réponds pas directement à Adam, mais juste à Romie, c'est qu'il a lui aussi des points à aborder avec son mari.

— On se rappelle pour mon test, ok ! Faut pas que tu rates ça !

On trainasse encore quelques instants et finalement, on sort pas beaucoup plus requinqué.

— Tu remontes sur mon dos ?

Je demande à Romie avant de l'entendre râler. Son visage parle pour elle.

Je n’hésite pas une seconde. Je remonte directement sur son dos et en une dizaine de minutes, on se retrouve chez nous, histoire de se détendre avant de ne rien faire et dormir jusqu’à demain.