Édouard & les Wheeler/Saint-Clair

C'est pire de l'entendre répondre ça que s'il ne disait rien. Il ne le pense pas le moins du monde et c'est sa façon à lui de clore la conversation.

— Très bien. On n'a qu'à en rester là. Ça va tout arranger de cette manière.

Je réponds, sans laisser entendre un brin de sarcasme dans ma voix. Si je commence à m'énerver ou à mal parler, ce sera encore pire. Et je ne veux pas infliger ça aux enfants.

— Qu’est-ce que tu veux que je dise d’autre ?

Je réponds simplement.

— J'en sais rien. Mais on pourrait peut-être agir de nouveau comme un couple, non ? S'épauler, se soutenir, se battre...

Je ne reproche même pas, je pose une réelle question, parce que j'ai l'impression qu'on a oublié comment faire.

— Tout était tellement simple quand on s'est rencontré, malgré la situation des plus compliquées. Pourquoi maintenant on n'arrive plus à agir comme ça ? On s'aime pas moins qu'avant, pas vrai ?

— Je ne t’aime pas moins qu’avant. Ça n’a rien à voir avec ça. Désolé si tu ne te sens pas épaulé mais je fais de mon mieux.

J’avais l’impression que tout allait mieux mais il faut croire que, d’après lui, ce n’est pas le cas.

— J’ai simplement pensé à ma sœur. À Gabriel qui agissait comme un gamin à ignorer les excuses d’Edouard. Au fait que son annulation au Noël de ma sœur entraînera l’annulation de tes parents qui le feront chez eux. Marie annulera aussi et nous...

Je soupire.

— T’as jamais fait Noël sans tes parents et je sais que j’aurais suivi sans réfléchir pour toi, les enfants.

Ça me serre la gorge. Romie est sans cesse abandonnée. Y a qu’Edouard qui se démène pour elle.

— Fin bref, on sait comment ça va se passer alors inutile de s’épuiser en explication et en dispute.

Gabriel a toujours le dernier mot.

— C'est pas que je me sens pas épaulé Logan. C'est qu'on a enfin fait un pas en avant et qu'avec ce qu'il se passe, j'ai l'impression qu'on est déjà en train de reculer.

Je vois bien que tout ça c'est uniquement de la faute d'Édouard et Gabriel. Et que tout le monde paie pour eux.

— C'est pas plus la faute de Gabriel que celle d'Édouard. Je connais mon frère et il a du bien le pourrir aussi. Mais le Édouard que j'ai côtoyé longtemps est loin de celui que toi, tu fréquentes et je n'ai aucun mal à imaginer à quel point ils ont dû y aller fort tous les deux. C'est pas a Romie de payer, mais c'est pas à nous non plus. Lui il est tranquille avec ta sœur, les doigts de pieds en éventail, pendant que mon frère est chez lui avec son mec, tout tranquille.


Je soupire rien que d'y penser.

— Pourquoi tu m'en as pas tout simplement parlé avant de t'en prendre à Gabriel, de Noël ?

Je demande, en me faisant tout un tas de réflexion.

— Non, j'ai jamais passé Noël loin de mes proches. Parce qu'en plus c'est sacrée dans ma famille. Mais maintenant j'ai la mienne, de famille, et on est deux. Et la seule chose dont je suis certain, c'est que j'ai envie de passer cette fête avec mon mari et mes enfants. Si on peut être tous ensemble, tant mieux. Mais si personne n'arrive à s'entendre, on peut aussi aller chez Romie. Pas pour son mec, mais pour elle. Alors ouais, entouré de tous les Weaver je me sentirais certainement moins à ma place que parmi les Saint-Clair, mais maintenant je porte ton nom et il n'y a plus seulement Adam. Il en existe des tas des familles qui font Noël en deux temps. On peut aller chez ta sœur le 24 et chez ma famille le 25. Ou chez elle cette année, et chez mes parents l'an prochain.

J'ai attrapé Blanche et je le berce contre moi, ca m'apaise.

— La seule façon de rendre heureux tout le monde, c'est ta sœur qui l'avait trouvé. Mais ce n'est ni toi, ni moi, le fautif si malheureusement ça ne se fait pas.

Je ne comprends pas son délire de pas en arrière. On n’est pas moins proche l’un de l’autre. Pas parce qu’on s’est disputés en tout cas. Enfin à mes yeux. Je suis perdu et je déteste lorsqu’on ne se comprend pas.

— Y a que Gabriel qui a les pieds en éventail chez lui.

Même si j’entends sa description d’Edouard, je n’arrive pas à comprendre comment il pouvait faire semblant à ce point. J’ai détesté Edouard moi aussi. Mais forcé de constater qu’il a véritablement changé.

— Je sais pas pourquoi j’en n’ai pas parlé avant. Certainement parce que ton frère m’a provoqué et qu’il a insulté Edouard devant les enfants jusqu’à ce qu’ils répètent.

Je soupire. Comme si j’étais capable de lui imposer un tel malaise le soir de Noël.

— Je n’ai jamais prétendu qu’on était fautif de quoi que ce soit. Ou que ça allait moins bien entre nous. Tu mélanges tout.

Il n'a aucune impartialité et il continu de faire passer Gabriel pour celui qui s'arrange de la situation.

— Mais c'est quoi le truc avec Édouard ? C'est devenu ton meilleur pote ? T'es en train de tomber amoureux de lui ?

Je demande non sans masquer ma surprise.

— Je te parle de ce que leur dispute à eux à entraîné pour nous et pour ta soeur, mais t'es encore en train de prendre sa défense alors qu'il n'en a même pas besoin. Et ne parlons pas de Noël. Je ne sais pas lequel de nous deux mélange tout là.

J'arrive pas à comprendre la fixette qu'il fait sur Édouard. On a comprit qu'il l'aimait bien, on a comprit qu'il avait changé, mais ça n'empêche qu'il peut toujours être un con s'il en a envie. Et ça a été le cas avec mon frère, ce qui a causé tout ceci. Je ne vois pas où l'accepter est si compliqué.

— Parce que tu trouves que c'est normal que je t'ai viré de la maison et que tu sois passé d'en colère contre Gabriel à finir par me dire que je t'avais volé à ta femme ?

La différence entre Edouard et son frère, c’est qu’Edouard s’est excusé alors que Gabriel est venu ici foutre de l’huile sur le feu en se disant qu’Adam serait forcément de son côté et que si ça pouvait vraiment gâcher le Noël d’Edouard, ce serait parfait. C’est ce que j’ai l’intention de répondre mais il me fait complètement péter un câble.

— Je tombe amoureux de lui ? C’est ce que tu me sors là ? Tu te fous de ma gueule ?

Je me lève vivement en abandonnant le puzzle.

— Allez, c’est bon. On se comprendra pas et ça me casse les couilles. J’ai même pas envie de me justifier. J’ai dit ça pour illustrer que tout le monde fait des erreurs et que c’est facile à pardonner quand on en a envie. C’était pas une attaque personnelle mais t’es jamais foutu de prendre du recul. Dès qu’on parle de Moïra tu te plies en quatre comme une victime, comme si elle t’avait traumatisé et ça me fatigue.

Je comprends maintenant que c’est parce que j’ai osé choisir cet exemple qu’il m’a jeté dehors. Parfait.

— Là c’est bon, ça me pète les couilles. J’vais aller chercher Livie et puis je sais pas encore si on dort là parce que voir sur ton visage tous les reproches que tu me fais, j’en peux plus.

Ce n’est même pas und dispute à propos d’Edouard et Gabriel. C’est encore une dispute à propos de Moïra. Là, je sature.

— Mais t'es complètement con ! T'en as pas marre ? Ça fait vingt minutes que je suis là, vingt minutes que je te dis que j'ai plus envie qu'on s'embrouille pour rien, que je te dis que je veux qu'on retrouve cette complicité et que je te suivrais chez ta sœur pour Noël parce qu'elle y a droit plus que n'importe qui. Où tu vois des reproches dans ce que je dis ? Ou tu vois ''mon visage qui te fait plein de reproches'' alors que tu m'a pas regardé une seule fois dans les yeux depuis que je suis arrivé ?

Je demande, alors qu'il est déjà prêt à quitter la pièce.

— Putain mais c'est qui le gamin aujourd'hui ? Celui qui essaie de parler calmement ou celui qui devient insultant juste parce que je parle de son ex ? A un moment faut peut-être aussi que tu te poses des questions. Tu m'envoie chier quand je parle d'Édouard, tu m'envoie chier quand je parle de Moïra, tu m'envoie chier quand je défends mon petit frère. Par contre, quand je parle sérieusement, y'a personne pour répondre à ce que je dis !

Je soupire, parce qu'après Édouard, c'est Moïra. Je sature, je crois. On se croirait au lycée. Et encore.

— Ouais ton ex femme elle m'a traumatisé. Et alors ? Ça t'empêche de vivre ? Non ! C'est moi qui la croise sans cesse depuis qu'elle est revenue vivre ici. Et pourtant il me semble que je t'en parle pas et que je m'en accommode. Je fais tout pour que ça influe pas sur notre vie, je prends sur moi chaque fois qu'elle vient ici ou que tu vas là-bas. Mais à un moment donné, y'a des jours ou je vais mal aussi et ou certains mots blessent. Pardon.

Je réponds sèchement.

— Va dormir avec Livie ailleurs si tu veux, je vais pas t'en empêcher parce qu'avec ce que j'ai fais hier, je serai mal placé. Mais t'as aucune raison de le faire, si ce n'est que t'acceptes pas qu'on ne soit pas d'accord. Comme si c'était la première fois !

— T’es vraiment pas chié, tu sais. T’arrête pas de me piquer et de me prendre pour un con et quand j’en ai marre, tu me traites de gamin ? Va bien te faire foutre.

Je réponds simplement.

— Traumatisé par Moïra. Mais laisse-moi rire. Elle t’a fait quoi ? Mis la honte à la fac ? C’est ça ? Putain mais j’arrive pas à comprendre en quoi t’es traumatisé alors explique toi parce que j’arrive pas à comprendre ! Saint Adam, tu prends sur toi, mais seulement devant moi alors parce que crois pas que Livie ne me raconte pas ce que tu dis de sa mère quand t’es dans ta famille et qu’elle est aussi présente !

Je lache dans un soupir.

— Et bien sûr que je t’envoie chier quand tu défends Gabriel parce que tu veux pas reconnaître qu’il est allé trop loin et tout seul ! J’en ai rien à foutre de sa querelle de gosse avec Edouard. C’est entre eux, Edouard s’est excusé et c’est terminé ! C’est ce qu’il est venu faire ici qui me casse les couilles ! Il est venu te mettre dans sa poche et insulter notre famille sous nos yeux, sous ceux des enfants jusqu’à leur faire répeter des insultes et toi, t’es là à rien dire et à m’humilier en me foutant à la porte alors que ça le fait sourire ? A aucun moment t’as dit qu’on allait allez chez ma sœur ! T’as juste suggéré que ça pourrait éventuellement être une solution ! J’ai pas envie que tu sois privé de tes parents juste à cause d’un caprice de Gabriel ! Putain mais moi aussi j’en ai marre qu’on s’embrouille mais y a jamais personne qui lui dit rien à celui-là, c’est insupportable ! Quand moi j’ose lui dire quelque chose, ça devient une affaire d’état !

— Et quoi ? T'as jamais dit de personne que c'était des cons ? Excuse-moi mais c'est pas toi qui a été prit pour un con pendant des mois et qui s'est fait humilier à sa remise de diplôme ! C'est pas toi qui était enfermé dans un placard quand t'as appris que celui dont t'étais amoureux allait avoir un enfant avec sa femme ! C'était pas toi non plus qui attendait comme un con d'avoir des nouvelles, mais qui n'en avait jamais parce que t'avais trop peur que ta femme te surprenne ! Merde ! Ouais je la déteste ! Et alors ? Et peut-être que traumatisé c'est un grand mot. Mais mets toi deux minutes à la place de celui qui a été l'ombre de Moïra et qui aujourd'hui encore, doit sourire quand elle vient sous peine de passer pour celui qui a douze ans. Et non en fait, le fait même pas. Laisse moi juste ne pas l'aimer sans m'emmerder, ok ?

Ça m'agace de répéter en boucle les mêmes choses, comme si on n'avait que ça à foutre.

— Et t'es culotté de dire ça ! C'est pas la première fois que tu remets Gabriel à sa place et je t'en ai jamais fait un drame, au contraire ! Le drame là, c'est que c'est moi qui ai fini par tour porter sur mes épaules alors que devant toi, je venais de dire à mon frère que j'étais de ton côté ! C'est pas humiliant ça tu crois ? La façon dont tu m'as parlé devant lui c'était pâquerettes et bisounours ? Je sais que mon frère à des torts aussi, mais on va passer toute notre vie à en parler ?

Je soupire en me prenant le visage entre les mains.

— Je te dis que je veux pas passer Noël sans toi et les enfants, que c'est ça le plus important. Alors je trouve des solutions, pour que je sois avec vous et que tu sois avec Romie, je te dis mot pour mot qu'on peut faire le 24 chez elle et le 25 chez mes parents, mais c'est pas assez concret pour toi ? Faut que je l'écrive en lettre de feu dans le ciel ? Merde, mais pourquoi t'entends quand je suis en colère, alors que t'es pas capable de saisir ce genre de choses qui est tout aussi importante ? Voire plus !

— Et c’est toi qui t’es fait prendre fille et maison pendant que t’étais dans le coma ? Putain mais tu crois que je l’apprécie ? Tu crois que j’ai encore de l’affection pour elle après ce qu’elle m’a fait ? Bah non, aucune. J’ai juste de la haine pour elle sauf que c’est la mère de ma fille et qu’elle est bien trop petite pour supporter d’être tiraillée dans tous les sens. Tu trouves ça normal qu’elle sache que vous ne vous aimiez pas ? Mais tu crois que ton comportement est pas en train de la traumatiser ? Elle a déjà sa mère qui bave sur nous et maintenant toi aussi, elle sait tout ce que tu penses de sa mère. Et après, même si tu la détester, tu vas la déposer chez elle. Mais tu crois que ça lui fait quoi ? Elle se sent pas protégée. Pas aimer de la même manière que les jumeaux. Et elle nous met dans le même sac. Elle comprend pas qu’on m’oblige à aller chez une personne qu’on déteste autant ! Putain mais ça me fatigue de répéter les mêmes choses ! Nos embrouilles tournent toujours autour de Moïra mais elle ne va pas quitter nos vies alors si t’es pas capable de gérer ça, je ne sais plus quoi dire et je ne sais même pas ce que je dois faire. J’ai envie de pouvoir tout te dire, comme avant, mais t’écoute plus ! T’as un besoin constant d’être en position de victime et tu fais passer ça pour de la jalousie mais ça n’a aucun sens.

J’en ai tellement assez que j’en ai des vertiges. Je suis fatigué et toute cette histoire me pompe mon énergie.

— On s’entend pas. On s’écoute pas. Je suis désolé si je t’ai blessé, je cherchais simplement à souligner l’égoïsme de Gabriel et le mal qu’il allait causer à ma sœur en la privant de Madeleine. Parce qu’il ne s’agit pas que de moi ou de nous. Alors t’as raison. On ne va pas en parler éternellement, c’est inutile. Mes mots étaient mal choisis. Mais là j’en ai assez de passer pour un con.

Je quitte la pièce et au moment où je passe la porte, je me rappelle une fois encore que je ne peux pas me retrouver seul avec Livie.

— Ah mais putain ! Ça aussi ça me pète les couilles d’être un infirme de merde !

Je lâche pour moi-même avant de descendre les escaliers simplement pour aller prendre l’air dans le jardin.

— Mais alors pourquoi tu fais tout ça si tu la détestes ? Et vas y une bise par là, et vas y on rigole par ci. Oh et Mo, comment ça va ? Je comprends que tu veuilles bien faire pour Livie, et je suis désolée de tout ce que tu me dis, parce que c'est pas comme ça que je voudrais qu'elle voit la vie à son âge. Mais en parler avec toi, je peux plus le faire. Je peux même plus te dire que quand j'arrive chez Moïra, elle me fait bien comprendre que je suis rien du tout pour Olivia, parce que tu prends ça pour des gamineries. J'aime Livie de tout mon cœur, mais quand c'est pas ton ex femme, c'est mon frère qui me fait comprendre que c'est pas ma fille et que j'ai pas à agir comme si c'était le cas.

Je m'arrête là, parce que je sens que ça me touche beaucoup trop. Et de toute façon, il ne cherche pas à rester et il quitte la pièce. Avant je lui aurait couru après. Maintenant j'ai des enfants en bas âge avec moi et je ne peux pas les laisser seul.

SMS d'Adam à Logan.
Je n'attends que ça, que tu me dises tout à nouveau comme avant. D'être celui à qui tu te confie et à qui tu n'as pas peur de parler franchement. C'est beaucoup trop précieux.

J’entends mon portable biper et quand je lis son message, j’en ai la boule au ventre. Mais je ne sais pas quoi répondre parce qu’il est le seul à qui je parle le plus. Il y a Charlie, c’est vrai. Edouard. Mais c’est toujours différent parce qu’ils ne sont pas Adam.

SMS de Logan à Adam
Je t’aime. Je t’aime tellement que j’en ai des frayeurs parce que j’ai peur qu’un jour ce ne soit plus suffisant pour que tu sois heureux.

SMS d'Adam à Logan.
Que ton amour ne soit plus suffisant ? Mon cœur... Même après un mariage, une maison et des enfants, le simple fait de me réveiller dans le même lit que toi le matin, ça me rends heureux. Comment je pourrais vouloir autre chose ?

SMS d'Adam à Logan.
Ça me fait peur à moi aussi... Parfois, je me dis que tu préférais peut-être quand on ne se voyait que de temps en temps et que la passion était à son maximum. Et ça me fait d'autant plus peur depuis que je t'ai délaissé comme un abruti.

SMS de Logan à Adam
C’est passé. Arrête de remettre ça sur le tapis chaque fois parce que t’es un bon mari. T’étais dépassé par les événements et j’ai laissé faire. On s’est retrouvés. C’est fini. On avance, même si on se dispute encore.

SMS de Logan à Adam
J’aimerais beaucoup qu’on passe Noël chez ma sœur. Avec tes parents, ta sœur. Je sais que tu n’apprécies pas Edouard et je suis désolé qui fasse partie de notre famille, maintenant. Si les choses pouvaient être autrement, je m’arrangerai pour qu’elle le soit. J’ai conscience que tu étais de mon côté et je t’en remercie.

SMS d'Adam à Logan.
J'ai envie d'avancer encore. Que tu vois que je serai là pour toi quoiqu'il arrive et que tu te rappelle que rien, ne me fera jamais partir. J'aimerais que tu n'ai plus peur, parce qu'il n'y a que quand je suis avec toi que je me sens entier.

SMS d'Adam à Logan.
Je fais vraiment des efforts tu sais. Quand il vient à la maison et que je souris, c'est pas un sourire de façade. Quand ils nous ont proposés pour Noël, je n'ai pas uniquement dit oui pour Romie et toi, mais parce que la chose me paraissait vraiment agréable. Je ne le déteste plus comme avant, j'arrive même à l'apprécier parfois, mais je suis peut-être un peu trop protecteur avec Gabriel et j'ai vraiment pas apprécié qu'il se permette de lui dire ce genre de choses. Mon frère à assez de démons comme ça pour qu'il vienne en rajouter...

SMS d'Adam à Logan.
Je vais voir ce que je peux faire pour Noël. Avec Gabriel, avec Marie, avec ma mère. J'arrive pas à l'imaginer tout seul pour Noël, même pour Austin et Darcy ce serait tellement triste, mais je vais faire de mon mieux. Je te le promets.

SMS de Logan à Adam
Il est toujours le bienvenu là-bas. Il le sait. Romie est son amie. Edouard aussi fait des efforts et je sais qu’il t’apprécie et qu’il aime passer du temps en famille.

SMS de Logan à Adam
Rien ne me fera partir non plus. Je t’aime trop pour imaginer la vie sans toi.

SMS d'Adam à Logan.
Il le sait, mais tu le connais, il est a peine rancunier et borné. Édouard m'apprécie ? Si j'avais cru ça un jour.

SMS d'Adam à Logan.
Quand il fera trop froid dehors, je voudrais bien un câlin... Nos enfants d'amour font toujours des puzzles pendant que tu me manques. Même si je sais que j'ai toute notre vie pour profiter de toi !

SMS Logan à Adam
Pourquoi tu ne leur mettrais pas leur manteau pour qu’ils courent un peu dans le jardin avant qu’ils aillent se doucher ? Comme ça, tu pourras avoir un câlin. Ça fait un moment qu’ils n’ont pas joué dans le jardin.

Ni une ni deux, les enfants adorent l'idée. Et moi aussi. Je mets bien cinq minutes à enfiler chaussures, bonnets et manteaux à chacun d'eux et finalement, j'ai à peine ouvert la porte fenêtre qu'ils se ruent dehors, Poisson sur leurs talons. Il est aussi fou qu'eux, si ce n'est plus.

— Tiens, j'ai vu ton manteau à côté du mien, je me suis dit que t'aurais sûrement froid !

Je souris à Logan en déposant son manteau sur ses épaules. Puis sans perdre une seconde, je viens entourer sa taille de mes bras et cacher ma tête dans son cou.

— Je t'aime...

Je passe les manches rapidement avant de l’enfermer dans mon manteau pour lui faire le câlin qu’il voulait.

— Moi aussi. J’aime notre famille. Tout. Je suis heureux avec toi.

Je me blotti encore plus contre lui quand il referme son manteau sur nous deux. C'est l'avantage d'être une brindille.

— Tant mieux, parce que t'es à moi. Et que je compte être là toute ta vie.

— Alors parfait.

Je réponds en déposant un baiser sur son front.

— PAPAAA !!!

Je lève les yeux vers Blanche qui veut clairement que je l’installe sur la balançoire.

— Ah, désolé mais le devoir m’appelle !

Je dis en riant avant de me détacher d’Adam, non sans lui voler un véritable baiser. Un jour, faudrait qu’on essaie de se comprendre. On se ferait moins mal.