Please, don’t leave me alone — Austin

Je hoche la tête.

— On va économiser et cet été on partira tous les trois quelque part. Je sais que mes parents vont l’emmener en vacances mais j’ai envie qu’on le fasse nous aussi.

— Elle a toujours rêvé d'aller à Disney Land à Paris.

Mon coeur se serre un peu.

— Il y a deux ans une de ses copines de classe y a été, et Darcy n'arrêtait pas de nous en parler, jusqu'au soir où maman s'est énervée et elle lui a dit que tous les personnages n'existaient pas, que c'était des costumes.

Me souvenir de ça me met en colère.

— Ok alors on économise pour Disneyland et on emmerde ta mère.

J’embrasse ses lèvres.

— Elle va adorer.

Je réalise qu'il y a tellement de choses dont je ne lui ai jamais parlé et que je ne lui ai jamais dîtes. Des choses que j'ai mises dans un coin de ma tête mais que je n'oublierai jamais.

On reste tout l'après midi sous la couette, à se faire des câlins, je m'endors même par moment, ce n'est pas profond, mais reposant. Même en fin de journée je ressens toujours un peu de fatigue. Il est 18h que je me réveille encore une fois dans ses bras.

— Hey...

Le retrouver comme ça m’a fait beaucoup de bien. Peut-être même que j’ai un peu plus confiance en moi, maintenant. En nous. Peut-être que ce n’est pas terminé. Quand il se réveille en fin de journée, je suis en train de réviser mes cours sur mon ordi alors qu’il est toujours blotti contre moi.

— Bien dormi ?

J'ouvre un peu plus les yeux, me réveille un peu mieux, je réalise qu'il a son ordinateur sur ses genoux et qu'il étudie. Je me sens vraiment fier de lui, je me rappelle l'année dernière quand il était au lycée, en début d'année scolaire quand je l'aidais à rattraper son retard. Et maintenant il est en faculté de médecine. Je hoche la tête et embrasse sa poitrine, toujours blotti contre lui.

— Je vais aller me préparer. Tu es sûr que tu ne veux pas venir manger avec nous ?

— Sûr mon ange, regarde comme je suis bien occupé...

Je dis en riant.

— À priori tu vas me laisser là et me retrouver au même endroit.

— D'accord.

J'embrasse ses lèvres et je vais à la douche. Quand je rentre à 22h30, je porte Darcy, endormie dans mes bras et un sac du macdo. Balti vient me faire la fête, je pose la poche sur le bar. J'ai toujours Darcy dans les bras quand je rejoins la chambre. Gabriel avait raison, il est toujours au même endroit. Je lui fais un petit sourire d'excuse.

— Elle m'a supplié...

Je pouffe de rire.

— T’as eu raison, c’est pas chez mes parents qu’elle mange ça... tu veux la coucher dans la chambre ? On déplie le canapé pour nous ?

— Ça ne t'ennuie pas ?

Car sur le canapé, Balthazar va vouloir rester avec elle, et elle ne va pas dormir alors qu'elle a école demain. Dans la chambre on peut fermer la porte.

— Non, non, je bouge mes affaires.

Je me lève pour récupérer mon ordi et les quelques feuilles qui traînent.
— Tu veux dormir avec elle ?

Je secoue la tête et j'allonge doucement Darcy. Je lui retire ses chaussures, et son pull, et son pantalon avant de la recouvrir de la couette.

— Il ne faut pas qu'on reprenne cette habitude.

J'embrasse son front et on quitte la chambre.

— Je t'ai ramené à manger.

— C’est pas une habitude mais une exception.

Je lui dis, au cas où, même si je préfère qu’il dorme avec moi.

— Ah ouais ? T’as pris quoi ? J’avoue j’ai faim. C’était bien ?

— Je sais, mais je crois que c'est à moi que ça manque le plus alors je préfère éviter.

Parce que Darcy dormait à côté de moi avant, je la savais en sécurité.

— Mcdo.

Je dis en déballant le sac.

— Elle était excitée toute la soirée, elle n'arrêtait pas de parler, c'est pour ça qu'elle s'est endormie si rapidement en voiture. Tu avais raison, on n'avait pas besoin de passer une soirée tous les deux.

— Merci mon cœur.

Je prends ce qu’il me donne.

— C’est important pour elle, faut que tu le fasses plus souvent. Moi je vis avec toi, je te vois tous les jours.

Je déplie le canapé pendant qu'il mange.

— Oui, c'est important. Ces dernières semaines on a passé beaucoup de temps ensemble elle et moi.

Quand j'étais retourné chez ses parents.

— Et là je suis reparti, elle a besoin de se réhabituer.

— Elle est heureuse, chez mes parents.

Je lui dis, pour qu’il s’en souvienne. Je sais qu’il le sait, mais parfois il l’oublie et il a peur que ne pas être sur son dos tout le temps soit une mauvaise chose mais ce n’est pas le cas.

— Même si c’est aller prendre un goûter une heure à la sortie de l’école, ça lii suffira tant que c’est régulier. Enfin je pense.

— Je sais.

Je dis en disparaissant dans le dressing pour attraper la deuxième couette de secours et les oreillers. Mais égoistement j'ai dû mal à accepter qu'elle puisse être heureuse sans moi. Par moment j'ai le sentiment de la perdre et ce n'est pas toujours facile à vivre. Je reviens dans le salon.

— Ça on le fait déjà, c'est juste qu'elle m'a eu avec elle plusieurs jours... mais je crois que c'est moi que ça perturbe le plus.

Quand on parle de sa sœur, j’ai toujours l’impression de mal faire ou de dire ce qu’il ne faut pas. J’ai du mal à comprendre leur relation parce que je ne connais que celle que j’ai avec ma fratrie , mais il peut rapidement se braquer.

— Tu voudrais qu’elle vive avec nous...?

Je relève les yeux plein d'espoir, mais la réalité me rattrape rapidement.

— Ce n'est pas possible, je travaille sur Londres, on finit tard le soir, on rentre très souvent après 20H.

Même si ça me fait de la peine de l'avouer, je n'aurais pas la possibilité de m'occuper d'elle. Je ne pourrais pas aller la cherche à l'école, ni même l'emmener à la danse le mercredi après-midi. Puis il a ses études qui sont très prenantes et importantes et je sais qu'une enfant à la maison mettrait son avenir en péril.

— Mais merci mon coeur.

Car je sais qu'il ne le souhaite pas, mais je suis touché qu'il l'ait proposé.

Quand il lève ses yeux plein d’espoir vers moi, mon ventre se tort. Je réalise que, oui, il préférait quand on vivait encore avec elle et peut-être que l’égoïste que je suis en est vexé. J’ai envie qu’on se concentre sur notre couple et il a d’autre préoccupation. Peut-être que c’est pour ça que je ne veux pas d’enfants, c’est parce que je devrais partager son attention et que ça ne me conviens pas. Malgré tout, s’il le voulait vraiment, j’accepterais parce que je l’aime et que j’aime Darcy et que c’est leur bonheur avant le mien.

— Quand elle sera au collège, peut-être. Elle pourra s’occuper un peu plus d’elle.

Je souris tristement en préparant notre lit. Je secoue la tête.

— Pour la première fois de sa vie, elle a un papa et une maman, une vie stable et je ne veux pas lui enlever ça.

— Mais t’es heureux quand même... ?

Je réfléchis plusieurs secondes à ce que je ressens avant de répondre.

— Ça me rend triste de ne plus vivre avec elle, mais je suis heureux de vivre avec toi.

— D’accord.

Je lui souris et je continue de manger.

— Moi aussi, je suis content qu’on vive tous les deux.