Verona - Luca & Alessandro

Aussitôt qu'il se blottit contre moi, je passe mon bras autour de ses épaules et je le serre fort contre moi.

— C'est parti ! Qu'on l'atteigne avant que tout commence à fermer !

Je souris en embrassant son front tendrement.

—J'adore notre famille. Notre bébé Roméo, et le plus beau futur mari du monde. Je vais m'endormir plus heureux que je ne l'ai jamais été.

Voilà. J’ai droit à un baiser. Je souris de toutes mes dents et mon cœur bat la chamade.

— Tu vas beaucoup mieux, en plus. Et moi aussi. On s’entraide. Je ne serai pas en aussi bonne santé si ce n’était pas pour toi.

J’avoue sans honte.

— On rentre là ! Regarde !

Je pousse la porte de la boutique et je demande si Romeo peut entrer tout en signifiant à notre bébé qu’il faut qu’il se couche - ce qu’il fait. Évidemment, il est le bienvenu et on nous accueille chaleureusement.

— Est-ce qu’on peut vous aider ?
— Oui, je recherche une chevalière.
— Un modèle en particulier ?
— Oui.

C’est un modèle que j’ai déjà repéré, que je comptais lui offrir à un moment ou à un autre, mais là... c’est vraiment le meilleur des moment.

— C’est un modèle assez récent. Il y a une boussole dessus ! Je crois que c’est une bague en or.
— Oui ! Je vois très bien ! Nous l’avons commandé ! Je vais voir si nous l’avons reçu.

La jeune femme disparaît et moi je souris à m’en décrocher la mâchoire.

— J’espère que tu vas aimer !

Lorsqu’elle revient, elle a une moue embêtée.

— Je n’ai que le modèle en or blanc.
— Parfait ! C’est encore mieux !

Ça ira avec ma bague en argent.

— Je vais la chercher alors !

C'est assez déstabilisant de voir Luca aussi sûr de lui et le temps que je trouve quoi dire de la situation, la vendeuse est déjà de retour avec plus d'informations. Le pire, c'est qu'en entendant Luca dire que l'or blanc c'est encore mieux, et décrire le modèle, je prends conscience qu'il me connaît vraiment très bien.

— Attends mais comment tu sais que ce modèle existe ?

Je demande finalement en liant nos doigts avec tendresse.

— Bah... je regardais ce qui se faisait en bijouterie en ce moment. C’était pour Noël ou ton anniversaire à la base mais.. ça tombe bien. Puis... une boussole, ça tombe sous le sens, non ?

Je lui demande avec un sourire.

— Peu importe à quel point tu t’es perdu, tu sais que je serais toujours là à attendre que tu retrouves ta route. C’est moi, le Nord.

Je dis, comme si c’était évident. Que ce soit son travail, peu importe qu’il l’exerce ou non, sa maladie ou n’importe quelle situation difficile qu’il pourrait avoir à traverser, je serai toujours là à le guider autant que je peux. Tout comme grâce à lui j’ai trouvé mon chemin.

— Voilà ! Je l’ai en plusieurs tailles. Comme vous avez les doigts fins, je...
— C’est pas pour moi. C’est pour mon fiancé. Si ça lui plaît, évidemment...

Pour la énième fois delà journée, je dois avoir des étoiles dans les yeux. Luca pense à tout, même aux petits détails qui ont leurs importances. Cette chevalière il ne l'a pas choisie au hasard parce qu'elle était sympa, il y a un message tellement plus fort derrière. Je ne l'ai même pas encore vu, que je l'aime déjà. Alors quand la vendeuse arrive avec, et que mon fiancé me demande mon avis, je la trouve encore plus belle.

— Il adore. Enfin moi, moi j'adore. C'est impossible de se perdre quand on sait que le Nord ne nous fera jamais défaut.

Alors bien entendu, c'est moi qui passe aux conseils, aux mesures et finalement, quand j'essaie la taille qui me va, je sais que Luca a encore eu raison.

— Tu trouves ça comment ?!

Je le regarde essayer sa chevalière et ça m’émeut parce que je sais que c’est la bonne. Elle lui ressemble, elle symbolise ce qu’on représente l’un pour l’autre, tout comme ce voyage à Vérone qu’il a organisé pour moi. On se complète.

— Magnifique. Elle est discrète mais elle te ressemble. J’aime beaucoup.

— Elle s'accorde parfaitement avec la tienne.

Je laisse entendre en attrapant sa main pour lier nos doigts. Avant même de la voir physiquement, Luca savait que ça irait et maintenant qu'elle est à mon doigt, c'est comme si c'était une évidence.

— On la prends.
— On n'essaye rien d'autre, je presume?

Demande la vendeuse avec un petit sourire.

— Pas besoin non, c'est celle là qu'il nous faut.

Je souris à mon tour. Et comme je ne peux pas embrasser Luca, je me contente de venir caresser sa nuque avec tendresse.

— On la prend, oui !

Je dis avec un grand sourire. Je me tourne vers Alessandro pour embrasser ses lèvres brièvement lorsque la vendeuse est trop occupée pour nous regarder.

— Je t’aime.

Je murmure du bout des lèvres avant de régler ce qu’il faut pour sortir. Je me blottis directement contre lui.

— T’es content ? Tu l’aimes bien ? Elle va super bien avec la mienne, tu trouves pas ?

— Je l'adore! C'est comme si t'avais su qu'elle allait forcément me plaire.

Je souris en l'embrassant comme il se doit une fois qu'on est dehors.

— Et sa symbolique est encore plus belle. Je la quitterais jamais. Elle signifie beaucoup trop pour ça maintenant !

— C’est parce que je le savais. Puis... même si ça avait été moche, tu aurais aimé. Tu aimes toujours tout ce que je t’offre.

Je suis heureux et Romeo est moins foufou. Il a couru partout à l’aller, là il reste bien à côté d’Alessandro.

— Il y a un petit parc là-bas ? On y fait un tour avant de rentrer ?

— Bah ouais, ça vient de toi. Même si un jour tu m'offres un truc moche ou inutile, le geste me suffira à aimer. C'est lui qui compte, pas ce que tu reçois.

Je souris en acquiesçant.

— Si y'a un petit banc on se pose cinq minutes pour que Roméo court un peu ?

J’acquiesce et, par chance, il y a un petit banc. Alors on s’installe et je me blottis volontiers contre lui ; il commence à faire frais. Alessandro lâche entièrement le mou la corde qui nous sert de laisse et Romeo s’en va courir dans tous le sens, sans qu’il ne risque de s’enfuir. Il est encore bébé, on ne sait pas toujours ce qui lui passe par la tête.

— On fera un dîner pour nos fiançailles en rentrant ? Tu veux bien ?

Roméo me fait mourir de rire à sautiller partout comme ça et je souris juste à le regarder aussi content.

— C'est à dire ?

Je demande, pas sûr de comprendre.

— Avec nos amis, ou nous deux tu veux dire ? T'aimes pas ici ?

— Avec nos amis !

Je m’empresse de dire.

— Nous ici, c’est parfait. J’aurais même pas pu imaginer mieux. C’est juste que j’ai envie de leur annoncer tous en même temps parce que je suis trop heureux et fier. Enfin sauf si tu l’as dit à tout le monde déjà ?

— Oh putain tu m'as fais peur !

La pression redescend avant même d'être montée trop haut et je souris tendrement en le serrant contre moi.

— J'ai cru que tu voulais qu'on dine tranquillement à la maison pour officialiser ça tous les deux, parce que tu trouvais pas ça super comment j'avais fais. Et j'aurais compris, mais j'ai essayé de faire ça au mieux comme ça pourrait te plaire. Je sais que je suis pas romantique, enfin je le suis devenu un peu, mais c'est vrai que je balance pas des pétales de roses sur le lit avant que tu rentres d'une ballade. Mais ça va, tout va bien !

Je parle vite, puis finalement je me tais et je l'embrasse sans perdre une seconde. Je reste lié à ses lèvres une bonne vingtaine de seconde, complètement fou de lui.

— Je serai vraiment très fier de tous leur annoncer. Je l'ai seulement dit à Tristan, il m'a aidé pour la bague. Enfin, je l'ai amené pour avoir son doigt à dispo pour la taille et il a accepté. Alors forcément, je lui ai fait jurer de ne le dire à personne. Sauf à Ania, parce qu'il m'a prévenu que de toutes façons il ne pourrait pas lui cacher. Il n'y a qu'eux qui savent.

— D’accord, alors on fera quelque chose avec nos amis.

Je dis en souriant.

— Et... tu sais, tu penses que t’es pas romantique parce que tu associes ça à des coutumes un peu ridicules qu’on voit dans les films ou des idées surfaites un peu commerciales, mais c’est pas le cas. Tiens... par exemple, si on te dit « qu’est-ce qui est le plus romantique ? Une flute de champagne ou un verre de jus de raisins ? » tu vas répondre la flûte parce que c’est plus cher, que ça semble plus raffiné. Mais est-ce que c’est ce que tu choisirais pour moi ? Non, parce que je ne bois pas d’alcool. Et c’est ça qui est romantique : les choses que tu fais pour moi parce que tu m’aimes. Alors... t’imagines à quel point t’es romantique ?

Je dis dans un sourire avant d’embrasser ses lèvres.

— On est à Vérone, tu m’as demandé en mariage. T’imagines pas à quel point j’aime cette soirée. Ce week-end.

— Tu crois que c'est ça aussi le romantisme ? Vraiment ?

Il a raison, ma vision du romantisme c'est ce qu'on en lit et ce que j'en vois dans les films. Parfois je trouve ça mignon, mais la plupart du temps je trouve ça tellement trop et cliché, j'ai un peu de mal à saisir.

— Parce que si j'y penses comme ça, j'ai tout le temps envie de l'être avec toi, de te faire plaisir, de faire en sorte de voir ce si beau sourire sur ton visage...

Je souris en caressant sa joue.

— Je veux bien être l'homme le plus romantique du monde si ça veux juste dire que ça te rends heureux.

Je pouffe de rire.

— Je pense que tu es quelqu’un de très romantique. Et c’est aussi pour ça que je t’aime. Tu es quelqu’un de tendre, de bienveillant. D’attentionné aussi. Je t’aime.

Je souris.

— Je t’aime, mais je commence à avoir froid alors.. on va rentrer. Si tu veux bien ?

— Je t'aime Trésor.

Je souris en me levant en attrapant sa main de ma main libre.

— On file, viens ! Il est grand temps de se blottir nus sous la couette.

Je rigole en sifflant pour rappeler Romeo, en repassant un bras autour des épaules de Luca.

— C’est un programme qui me plaît bien.

Je dis en souriant.

— J’ai jamais froid la nuit. Grâce à toi.

— On passe la nuit collé l'un à l'autre, tu peux pas avoir froid avec un gabari comme le mien avachi sur toi.

Je souris tendrement alors qu'on file vers l'hôtel, amoureux comme jamais.

Quand on rentre, Romeo court un peu partout avant d’aller s’installer dans son panier pour les vacances.

— La mousse au chocolat ! Moi je vais pas au lit sans en avoir mangé !

— Je l'avais oubliée !!!

J'avoue en allant directement la chercher.

— Ou alors on se prépare et on mange ça sous la couette, au chaud.

Je l'ai vu commencer à trembler sur le chemin du retour, je ne veux pas que ca empire.

Je secoue la tête en sautant dans ses bras. Là, tout de suite, je ne me vois pas me déshabiller parce que j’ai trop froid. Alors je le colle dans l’espoir de me réchauffer et on se retrouve à manger la mousse au chocolat dans le petit salon. Il m’étouffe de chaleur et les baisers chocolatés qu’on s’échange finissent par avoir raison de nous : on s’en est mis partout sans raison et on finit par juger que c’est la meilleure des excuses pour aller faire l’amour sous la douche.

Une fois séchés et bien au sec, je le laisse se blottir contre moi dans le lit, alors que nos jambes s’entremêlent.

— C’est une des meilleures journées de ma vie. J’en ai plein, des meilleures journées. Presque tous les jours avec toi. Mais faut avouer qu’elle est exceptionnelle, celle-là.

Je dis en massant sa nuque et son crâne alors qu’on se retrouve dans le noir.

Je grogne de plaisir sous ses doigts, alors que je souris à m'en décrocher la mâchoire.

— Tu sais pourquoi je t'ai demandé en mariage ?

Je demande sur un air taquin.

— Parce que jamais un kiné ne m'as fais autant de bien que toi. Des doigts en or comme les tiens, je veux les avoir juste pour moi toute ma vie.

Je ris doucement en passant mon bras autour de sa taille pour caresser son dos.

— Oh, et parce qu'on a fais quatre fois l'amour aujourd'hui, dont trois en Italie, et que ça aussi c'est une grande première dans ma vie. Une alchimie sexuelle aussi parfaite, je ne pensais pas que ça existait !