Lune de Miel a Hawaii - Luca & Alessandro

A part en avion, il n'y avait aucun moyen d'aller à Hawaii en mettant moins de vingt quatre heures. L'idée de Luca de prendre un vol privé pour ce voyage etait géniale, c'était bien plus facile de le gérer ainsi et je l'ai senti bien plus serein que lorsqu'on a été à Verone. Mais ca a duré dix huit longues heures malgré tout, dix-huit heures pendant lesquelles j'ai a peine fermé les yeux. Luca, lui, il a tout fait pour dormir et ca a eu l'air de bien fonctionner. Moi, entre ça et le décalage horaire, j'ai la sensation que je vais surtout tres bien dormir ce soir ! Mais pour autant je ne veux rien rater de ce voyage : je vais visiter le dernier domicile de mon mari avant qu'on se connaisse et je suis avide de découvrir ce qu'il me reste de secret à son propos. Sa maison, sa ville et sa vie.

— C'est encore loin d'ici ?

Je demande alors qu'on est déjà installé dans la voiture depuis un moment, blottis l'un contre l'autre. Je n''arrive pas à le lâcher et mes yeux ne vont que voguer entre lui, et l'eau à perte de vue.

— Je suis à Hawaii avec mon mari. Je ne realise pas encore !

Je murmure en embrassant sa tempe.

Je suis fatigué. Le vol était vraiment difficile pour moi et même si j’ai beaucoup dormi, je pense que la première nuit ce soir sera la bienvenue.

Cela dit, je suis ému d’être là et surexcité aussi. Parce qu’Alessandro est là, chez moi. Chez nous. Parce qu’il va visiter l’endroit où j’ai grandi et qu’on va passer un mois de rêve. Rien que tous les deux - avec Romeo, évidemment - dans un endroit paradisiaque.

— Encore une vingtaine de minutes, je pense. On s’éloigne de la ville. La maison est au bord de mer, en pleine nature. J’espère que tu vas aimer !

— Mais qui n'aimerait pas ? Faudrait vraiment etre un ingrat pour ne pas apprecier ce que je vois.

Je rigole en imaginant deja la maison.

— Ca veux dire qu'on sera un peu isolé ? Y'a une espèce de plage privé ?

C'est peut-être ca la vie de riches, j'en sais rien. Notre vie à nous reste modeste, à notre façon j'en ai conscience, mais on vit a White Falls et ca nous convient. Ici, ca semble deja complètement différent.

J’acquiesce avec un large sourire.

— On est isolé, oui. Pour aller en ville, il faut prendre la voiture. C’est pas une plage privée parce que tout le monde peut y venir mais on y a un accès direct et personne ne vient jamais jusque là alors... c’est un peu notre plage.

— J'ai hate d'y être.

Je souris en nous imaginant déjà nous balader main dans la main sur la plage, sans avoir à nous soucier de l'heure.

— Y'a encore une voiture sur place ? On pourra l'utiliser tranquillement ?

Il n'est pas revenu depuis la mort de son père, j'imagine qu'il doit y avoir tout un tas de choses ici. Il n'a rien pu gérer, à aucun moment. J'imagine que ce sera le moment de le faire, tant qu'on est là.

— Il y a plusieurs voitures, oui. Je suppose qu’elles sont encore en état.

Lorsque qu’on prend le virage qui nous conduit sur la seule et unique route qui mène chez moi, mon cœur se serre autant que ma gorge. Je suis incapable de continuer de parler.

Je rentre enfin.

L'émotion qui prends part dans la voiture me comprime la cage thoracique. Je serre Luca fort contre moi et je lie nos doigts avec tendresse. On rentre vite dans une tres belle propriété et j'essaie de ne pas trop m'emerveiller de la beauté des lieux. Mon mari, lui, est en train de se prendre une vague de souvenirs en plein visage et je me dois d'être là.

— Viens, on sort.

Je lui souris tendrement alors que le chauffeur est déjà dehors, en train de sortir nos valises du coffre.

— Ca va aller?

Lorsqu’on se retrouve face à la maison, mes larmes coulent toute seule parce que je réalise à quel point cet endroit m’a manqué. C’est juste dingue de me dire que j’ai tout quitté précipitamment et que je suis là aujourd’hui.

— Ça va, oui. Cet endormi m’a manqué, c’est tout.

On fait à peine quelques pas et la porte s’ouvre sur Annie, j’y crois pas ! Annie ! J’abandonne Alessandro pour lui courir dans les bras. Cette femme est la gouvernante en chef de la villa, je ne pensais jamais la revoir.

— Tu es restée ?! Pourquoi !?
— *** a continuer de me verser un salaire. C’était bien vide sans vous mais j’espère que vous aller revenir plus souvent maintenant.
— Moi aussi !! Alessandro ?! Viens ! Je te présente Annie, c’est elle qui tient la villa et qui fait les repas. Tu es toute seule maintenant ?
— A l’année oui, mais pour ce mous de vacances, Alma sera là pour m’aider. Et bien sûr, Joseph continue d’entretenir l’extérieur. On vit dans la maison des invités maintenant.
— Joseph c’est son mari, je précise à Alessandro avant d’afficher un grand sourire parmi mes larmes. Annie je te présente Alessandro, c’est mon mari.

Son regard respire la bienveillance et elle s’approche pour serrer Alessandro dans ses bras.

— Bienvenue chez vous M. Alessandro.

Luca transpire d'émotions et ca me retourne bien plus que je n'aurais cru. Je ne l'ai jamais vu aussi touché, c'est encore different du jour de notre mariage et aujourd'hui c'est une emotion toute particulière qui l'envahit. Je peux le sentir et le voir juste en regardant son visage. Luca est toujours un soleil, quoiqu'il arrive, mais il y a un mélange de sérénité et de bien-être qui se lit en lui. Ca m'émeut de le voir ainsi.

— Merci beaucoup, c'est gentil.

Je souris en répondant à son accolade. C'est bizarre dentendre quelqu'un m'appeler ainsi, mais on se rencontre à peine et je ne vais pas déjà la reprendre. Je lui ferais savoir olus tard qu'Alessandro, seul, c'est tres bien.

— Je suis vraiment ravi d'être ici et de pouvoir découvrir cet endroit ! Qui est Alma ?

— C’est ma sœur,, monsieur. Elle est très heureuse de pouvoir m’aider. Nous adorons Luca et cet endroit.

Je lui souris avec bienveillance.

— Il ne va pas trop aimer que tu l’appelles monsieur. Juste Alessandro, ça ira.

Je dis avec un air amusé.

— Bien. J’en prends bonne note. Il y a un gateau et de la citronnade dans la véranda. Votre chambre est prête. On y a installé un panier pour Romeo.
— Merci beaucoup ! Je vais faire visiter les lieux à Alessandro.
— A quelle heure souhaitez-vous diner ce soir ?
— Nous n’avons pas d’heure, Annie. Il y a certainement des jours où mon mari souhaitera cuisiner lui-même, il adore ça. Pourrais-tu simplement préparer des sandwiches et des crudités ? Ce sera très bien, nous pourrons manger quand nous rentrerons.
— C’est noté, Luca.
— Rentre chez toi quand tu as fini. Je sais que papa exigeait que tu restes jusque tard mais... enfin, c’est différent.

Elle hoche la tête et j’attrape la main d’Alessandro pour le tirer vers la véranda.

— On visitera après ! Il faut que tu goûtes cette citronnade, c’est la meilleure ! Et tu vas voir la vue qu’on a d’ici !

Je souris à la demande de Luca, j'aime qu'il me connaisse aussi bien et qu'il soit le seul ainsi. Il a vraiment l'air aux anges, il parle meme de son pere avec plus d'aisance, comme si cet endroit avait un pouvoir sur lui.

— Je te suis !

Je suis presque intimidé par les lieux, mais pas de maniere négative. C'est simplement grand, excitant et chargé de beaucoup de choses. Ca se sent !

— Ca a déjà l'air magnifique, j'imagine même pas la vue qu'il peut y avoir !

On travers le salon et j’ouvre la porte pour qu’on puisse accéder à la véranda. Elle est entièrement ouverte et il fait bon dehors. Ça va nous faire du bien après tout ce qu’on a subit à White Falls ces derniers temps.

— Voilà... on descend par-là pour accéder à la plage.

— Mais on se croirait dans un film !

Je suis fasciné par la beauté des lieux, de la vue et je me demande même comment il peut autant aimer notre maison après avoir passé tant de temps ici. Ca ressemble au paradis sur terre.

— Tu devais tellement aimer vivre ici, je comprends bien mieux pourquoi Hawaii te plaît autant ! Enfin, je veux dire, qui n'aimerait pas cet endroit ?

Je souffle d'admiration. C'est nouveau pour moi et je me sens comme un gosse.

Je vais immédiatement me blottir dans ses bras.

— Je suis heureux que tu aimes parce que tu es chez toi ici. Mon mari.

Ces vacances vont nous faire beaucoup de bien, je le sais. C’est aussi très bien qu’on ne soit pas là pour le premier de l’an, je crois. Loin de tous les drames qui nous entoure.

— Tu as prévenu tes parents de notre arrivée ? Ils vont s’inquiéter.

Je me détache de lui pour lui servir un grand verre de citronnade.

— Tiens. Après je vais te montrer notre chambre, on a la même vue, je dormais au rez-de-chaussée !

— J'adore quand tu m'appelles comme ça.

Je lui glisse en l'embrassant tendrement.

— On a la même vue de la chambre ? Donc d'un côté j'aurais ce paysage de malade et de l'autre, le plus bel homme du monde ? Je vais pas tenir un mois, ce sera trop d'émotions a chaque reveil!

Je souris, taquin, mais pas trop non plus. C'est le paradis ici et d'y etre avec Luca, c'est la meilleure chose qui soit.

— Je leur envoie un message de suite, ca va les rassurer, oui !

Je le laisse s’installer sur le fauteuil pour pouvoir m’installer contre lui ensuite.

— C’est ça le bonheur. Un câlin de mon mari ici.

Je dépose un baiser sur son cou.

— T’aimes bien mon accent quand je parle anglais ?

— Bien sur ! Ca fait ton charme et même quand tu t'appelais Benjamin Franklin, moi je savais que t'étais pas seulement anglais.

Inconsciemment, ca fait sûrement aussi parti de ce pourquoi je suis tombé sous le charme.

— Et puis, c'est tres excitant en temps voulu.

Je murmure à son oreille.

— Mais j’avais pas d’accent à ce moment-là. Enfin pas que je me souvienne ou du moins pas aussi fort ?

Je lui souris avec malice.

— Ça, je l’ai bien compris, t’en fais pas.

— Pas aussi fort, non. Mais ta façon de rouler les R n'etait pas non plus des plus américaines.

Je souris en embrassant son cou.

— Excuse moi de ne pas le cacher ! Je peux etre plus discret si tu préfères !

Je secoue la tête.

— Ne change rien surtout.

J’attrape son verre pour le lui donner.

— Goûte !

— Tant mieux ! Je n'avais aucune envie de changer.

J'attrape mon verre et je soupire d'aise.

— J'avoue que c'est la meilleure que j'ai jamais bu. Même ma mere l'a fait pas comme ça.

Et c'est pas peu dire.

— Eh oui.

Je dis avec un sourire.

— Annie cuisine tout aussi bien alors... tu veux bien la laisser cuisiner plus souvent que toi ? Pas parce que tu cuisines moins bien, hein amore, c’est pas ça... mais j’aimerais bien que tu te reposes pour de vrai pour une fois. Que tu te laisses un peu porter sans réfléchir.

Je caresse son visage avec tendresse. Je sais qu’il a besoin de souffler et qu’il ne le fait jamais vraiment parce qu’il veut être partout à la fois. Je le prends déjà beaucoup de temps mais la maison en plus, Romeo puis sans compter sur Anastasia et Tristan et toutes les histoires qu’il y a eu dernièrement, le fait de ne pas être physiquement à White Falls va l’obliger à prendre du recul.

Je pince les lèvres en comprenant tres bien ce qu'il veux dire. J'ai du mal à lâcher du lest et à me reposer réellement. Je suis toujours en train de vouloir tout gérer, en mouvements, sur le qui vive. Être ici pendant un mois, c'est l'occasion idéale pour me laisser aller et juste profiter de Luca, et de notre mariage.

— D'accord pour la laisser cuisiner plus que moi.

Je souris en attrapant sa main pour lier nos doigts.

— Je te promets de me reposer. On va faire les touristes, toi et moi, et c'est parce que je donnerais tout pour bien surfer que je serais ko. Pour rien d'autre. Ou presque !

Je le taquine en liant nos lèvres.

— Merci amore. Ça va te faire du bien, j’t’assure.

Je réponds à son baiser avec douceur.

— Tu veux visiter la maison ? Avant qu’on aille voir la mer ? On va faire plein de photos pour faire un bel album.

— On va passer un mois ici, je sens qu'il te faudra plus qu'un album pour ranger toutes photos qui risquent d'arriver !

Je rigole en le déposant par terre pour venir le blottir contre moi des que je me retrouve à ses côtés.

—Il y a des affaires ici que tu voudrais ramener à la maison tu crois ?

J'imagine qu'il pensait revenir ici un jour, tout semble encore tellement rempli de vie, finalement...