Welcome Back — Jude & Will

Il est 4 heures du matin, je suis éclaté et stressé, mais on vient de passer les portiques de sécurité et dans une heure on sera sans l’avion. Winter est dans sa caisse, elle a très bien compris qu’elle doit être sage et, cette semaine, on lui a appris à faire dans une litière. Elle est prête pour son premier vol et, grace à Ania, en première classe, avec nous. Elle va avoir son propre espace, elle va pouvoir dormir avec nous et être rassurée. Et moi aussi.

Je déteste prendre l’avion et l’année dernière, j’étais bourré à bord donc tout était plus simple.

On s’installe dans un salon pour les riches, c’est cool, y a même à manger. Mais j’ai pas faim. Je remarque juste je suis tendu quand je réalise que je broie la main de Will et qu’il ne dit rien. Ou peut-être qu’il parle ? Je lâche immédiatement la pression.

— Pardon mon ange, je faisais pas attention. Excuse-moi.

Je frotte délicatement sa main entre les miennes.

— Excuse-moi.

J’ai juste envie de monter dans l’avion et dormir. C’est tout.

— Ça va ?

Il a la mine un peu déconfite. Je sais pas si c’est à cause de moi ou à cause du message reçu par Bradley hier soir et qu’il a découvert ce matin à son réveil. Monsieur reprend sa place dans le groupe. Il a bien compris qu’il ne serait pas au concert d’Harry Styles au mois de novembre, mais qu’il le libérait pour tout le reste. Y compris les enregistrements d’album et tous les trucs cool. Apparemment, il était pas en vacances, sa grand-mère est morte ? C’était quoi le message ? « Salut Will, merci d’avoir pris soin du groupe pendant que je faisais le deuil de ma grand-mère ! Je suis de retour et je prends le relais. J’ai cru comprendre que les quelques stades que vous ferez sur la tournée d’Harry Styles sont à ton nom. C’est chouette :) Merci mec. »

C’est chouette. Le connard. Je crois que Will est contrarié que les autres ne lui aient pas fait de message pour le prévenir. Il savait que c’était leur dernier concert de juillet y a trois jours mais y en avait quelques un en septembre et d’autres vont certainement suivre. Il aime bien faire partie de ce groupe, je le sais.

— Je suis sûr qu’ils sont pas au courant. Quand ils sauront pour le message de Bradley, Connor va te contacter tout de suite. Vous êtes super proches maintenant. Ils savent juste pas qu’il a repris contact comme ça. Je suis sûr que ça ne matchera plus avec eux et qu’ils avaient l’intention de lui dire. Il l’a senti et il a pris les devants. C’est tout.

Peut-être que c’est pas ce qui le contrarie mais au moins, il l’entend.

Revoir l’Australie avec Jude je l’attends depuis trop longtemps pour que ce soit gâché par Bradley. J’ai pas envie de m’attarder dessus et d’avouer que son message m’a défoncé, mais je me dis que tant que je suis encore en Angleterre je peux y songer au moins un peu et essayer de digérer. Une fois là-bas, je veux pas me prendre la tête avec ça. C’est chouette. Mega chouette ouais. Mais j’aurais au moins quelques stades à faire avec les garçons, pour profiter une dernière fois de tout ce qu’on a vécu cet été.

C’est Jude qui me ramène en Angleterre, mais je vois qu’il ne le réalise même pas. Il est blanc comme un linge et sur le point de me peter la main. J’essaie de l’appeler, mais il mets encore quelques secondes à revenir à lui. Je ne suis même pas certain qu’il m’ai entendu.

— C’est pas grave mon Coeur, t’en fais pas. Qu’est-ce qu’il se passe ?

Je demande avec douceur en lui souriant. Il m’a fait mal d’accord, mais c’était pas volontaire et j’ai pas envie qu’il s’en veuille.

— C’est l’avion qui te stresse ?

Je vois pas autre chose qui pourrait le faire réagir aussi vivement. C’est pourtant pas la première fois qu’il prend l’avion. Ça le met si mal à chaque fois ?

— Ça va pas trop non, mais ce sera passé une fois dans l’avion. Et c’est toi le plus important.

Moi je vais m’en remettre, mais je vois à ses yeux que pour lui c’est une autre histoire. Pourtant il insiste, alors je réponds en lui serrant la main.

— Je sais pas trop. Comment il aurait su pour les Stades sans leur avoir parlé ? Enfin bref, je savais depuis le début que c’était du remplacement. Je leur en veux pas à eux. Et j’en veux meme pas à Bradley. J’aurais juste préféré qu’ils me le disent eux même et que ce soit pas lui qui le fasse, tu vois ?

J’ignore les questions à mon sujet, c’est pas important. Je suis tout le temps comme ça. Juste, avec lui, je m’autorise à ne pas tout intérioriser. Ou bien il me connaît par cœur et puis c’est tout.

— Pour les stades ? Bah Harry Styles a posté une photo de vous quatre pour vous annoncer ! Il a dû voir. Et comme TU ES sur la photo… forcément…

Je caresse ses doigts avec douceur.

— Ils savent rien, j’en suis sûr. Son message date de 1 heure du matin, jour où tu mets une photo « départ demain ». Envoi un message à Connor sinon ? Genre Bradley t’as dit qu’il revenait… je sais pas ?

Finalement, je le prends dans mes bras pour un énorme câlin. C’est tout ce qu’il mérite, mon amour.

— Ah… Ouais. J’avais pas pensé à ça.

Je rigole un peu. Peut-être que ça m’a touché un peu plus que je le crois et que je suis plus en capacité de réfléchir comme il faut à ce sujet.

— Tu crois ? Ça fait pas trop genre je vais pleurer dans ses messages ?

Mais en même temps, ça nous a énormément rapproché le groupe et on est encore plus ami qu’on ne l’était avant. C’est clairement le genre de messages que j’enverrais à Flynn. Alors pourquoi pas à lui ? C’est bête.

— Mais je note que tu réponds pas à tout mon Coeur, qu’est-ce qui te tracasse ?

Je demande en me fondant dans ses bras.

— Chéri…

Je caresse ses cheveux avec douceur.

— Même si tu pleures dans ses messages, où est le problème ? T’es bien plus proche de lui qu’il ne l’est de Brad et c’est pas juste un ressenti, il te l’a dit. Il appréhendait ce moment lui aussi… vous avez tous créé un lien de fou pendant ce mois. Et puis bats-toi pour ce que tu veux, mon amour. Il avait qu’à être là au bon moment, non ? Pourquoi ce serait pas toi sur l’album ? T’as pas envie de vivre cette expérience avec eux ? Je suis sûr que si et t’as bien plus ta place que lui. Arrête d’avoir honte de vouloir des choses qui te revienne de droit, ok ?

Je dépose un baiser sur son front.

— Tu sais, être coincé dans avion avec aucun médecin pendant autant de temps ou… plein de trucs du genre. Tu peux pas y faire grand chose. Winter et toi vous êtes là, c’est déjà beaucoup. J’ai hâte de monter dans l’avion.

— Bien sûr que si j’ai trop envie de la vivre ! J’ai adoré passer ce mois avec eux et j’aimerais pouvoir en profiter encore un peu. Je compte pas être chanteur toute ma vie, mais j’ai fini par m’investir et vraiment aimer ce groupe et je voudrais vivre ça autant que possible.

C’était pas ce qui était prévu, mais ça veux pas dire que je suis illégitime. Ça c’est tellement bien passé ! Je devais faire qu’un soir, pour aider, et j’ai fini par être là plus d’un mois et demi à écrire des chansons avec eux. Ça m’a vraiment plu.

— Ça fait pas de moi un connard insensible d’essayer de reprendre ma place alors qu’il était parti pour faire son deuil ?

J’en avais jamais entendu parler avant de cette grand mère. Et je me sens même horrible d’avoir l’impression qu’il ment pour que les gars se sentent plus tolérants envers lui.

— Oh mais chéri…

Je me sens mal de me plaindre alors qu’il a ses angoisses qui le tiraille de tous les côtés.

— Je sais que je peux pas y faire grand chose, mais je serai là. Et c’est vrai que je suis pas médecin, mais je suis quand même capable de faire plein de choses. Tu seras pas tout seul. A aucune seconde. J’vais même pas aller pisser tiens. Sauf si tu viens avec moi.

Je lui souris en liant nos doigts.

— Comment t’as fais toutes les autres fois .. ?

— Non, ça fait pas de toi un connard. Va dire au meuf qui te voient sur scène depuis des semaines que ce sera pas ta voix sur l’album, tu vas voir comment elles vont l’accueil, le Bradley.

Je dis avec un sourire convaincu. Je sais parfaitement qu’il a aidé à l’écriture de plus de chanson que ce con, en plus.

— T’as le droit de dire ce que tu veux. Peut-être même que c’est ce qu’ils attendent. Ce serait con qu’ils choisissent l’autre par dépit, juste parce qu’ils se disent que ça t’intéresse pas et que c’était que pour l’été.

Je hausse les épaules.

— En Europe je prenais le train, le plus souvent. J’ai déjà été bourré ou sous cachet. Et sinon… je stresse en silence. Toi tu me connais, tu sens et tu vois. Pour le reste, je prends sur moi et je dors.

Je caresse ses doigts avec tendresse. J’essaie de ne pas trop les serrer.

— Mais merci de ton soutien, mon ange. Je suis rassuré par ta présence et celle de Winter.

— Ah oui ces meufs là. Tes meilleures amies; je le taquine. Imagine si on les privait de leur moment Jude et Will, alors qu’elles nous aiment trop.

Il déteste ça, que certaines l’aime autant juste parce que c’est mon fiancé et qu’on est « Trop un couple goal ». Il déteste mais pendant ce temps là, celles là, elles essaient pas de me griffer ou de m’arracher ma chemise.

— Ok t’as raison ! Au pire quoi ? Au pire ils préfèrent quand même Bradley, mais j’aurais tenté ma chance. Je vais envoyer un message à Connor avant qu’on décolle. Si j’ai une chance de vivre ça encore je serai con de l’envoyer valser tout seul.

Il vaudrait même mieux qu’ils me disent franchement que c’est avec Bradley qu’ils veulent avancer, plutôt que je rumine sur un non-dit. J’ai appris avec Jude que la communication c’est la clé d’énormément de choses.

— On aurait pu acheter des trucs aux plantes. Je sais que c’est pas le truc le plus fiable au monde, mais ca t’aurais aidé à te relaxer un peu. Tu veux que j’y aille vite fait ? Y’a une parapharmacie dans l’aéroport, je suis sûr qu’ils ont ce qu’il faut.

Évidemment que Winter et moi on va être là pour lui, sans arrêt.

— Je suis content d’être avec toi cette fois. T’es pas tout seul mon coeur. T’es plus jamais tout seul.

Je roule des yeux puissance mille. Mais je préfère le voir sourire que tout contrarié.

— Voilà. Envoie lui un message, mon amour. Et au moins, t’aurais été au bout de tout et tu regretteras rien.

Je m’accroche à sa main quand il dit qu’il veut y aller.

— Quoi ? Non. Pars pas. C’est loin ?

Y a pas une meuf qui remet des gâteaux qui peut y aller pour nous ? J’me rends pas compte des avantages qu’on a à être ici. Mais moi, j’le sens pas trop de le laisser partir trop loin.

J’acquiesce, mais le sms attendra un peu. J’ai beau avoir très envie de faire partie de The Vamps, ça passe très loin derrière l’homme de ma vie.

Quand il s’accroche à moi de toute ses forces, je comprend d’autant plus à quel point il essaie d’être fort, mais qu’il est terrifié.

— C’est juste en bas. Mais on peut demander à quelqu’un d’y aller pour nous si tu veux ? Y’a des hôtesses qui sont là exprès. Comme ça je reste avec toi et on se lâche pas. Tu préfères ?

Je sais que c’est le cas, mais je préfère qu’il s’exprime plutôt que de lui laisser croire que je prend la décision pour lui.

— Oui, oui. C’est très bien. Enfin je préfère.

Je lâche un peu sa main, je vais finir par lui faire vraiment mal.

— Excuse-moi, mon ange. C’est bien des plantes. C’est une bonne idée, même si je sais pas si ça va fonctionner.

— C’est rien mon Coeur. Pas besoin de t’excuser. Et je sais pas non plus si ça va fonctionner, mais on n’a rien à perdre à essayer.

Je lui souris en embrassant sa joue. J’interpelle une hôtesse et on fait le nécessaire pour qu’elle nous ramène ce dont on a besoin. Elle comprend vite ce que je souhaite et elle s’éclipse aussi vite qu’elle ai arrivée.

— T’essaies d’en prendre là et on avisera ok ? On va plus tarder à pouvoir monter dans l’avion et si t’as besoin de dormir tout le vol, tu dors et je m’occupe du reste.

J’acquiesce. Il a l’air serein, lui, et ça me rassure beaucoup. J’ai jamais voyager en première classe, peut-être que ce sera agréable de vraiment pouvoir s’allonger ? J’ai déjà envoyé 4 messages à Penny pour lui dire chaque étape que j’ai franchie. Elle dort encore. Enfin c’est ce que je pensais parce que je sens mon portable vibrer. C’est elle.

SMS de Penny à Jude
Ça va, Judi. Dis-moi quand tu décolles, ok ? Je t’aime. Ça va être super ! :)

SMS de Jude à Penny
On attend dans le salon des premières classes. Je te dis quand on monte dans l’avion.

— Je crois que j’ai réveillé ma sœur…

Je grimace un peu.

— Heureusement que t’es là. En fait, j’ai l’impression que c’est pire que les autres fois car je sais que je peux me reposer sur toi maintenant.

— Je suis là pour que tu le fasses chéri, ça fait parti de ce pour quoi je suis là. Être l’épaule sur laquelle tu peux t’appuyer. Même si je suis désolé que tu te sentes mal et que ce soit encore plus dur à cause de ça. Mais on va traverser ça tous les deux. On va trouver des façons de rendre ce voyage plus supportable, de te faire penser à autre chose.

Je vais m’investir à fond pour que ce soit le plus facile pour lui.

— Et je pense que ta soeur t’en veux pas du tout que tu l’ai réveillé, elle veut juste que t’aimes bien. Elle sait pour l’avion ?

— Je pense…? J’en sais rien. On en a jamais parlé.

J’ai l’impression d’angoisser pour rien et d’être ridicule. Heureusement qu’il est là.

SMS de Penny à Will
Faites bon vol. Je crois que Judicaël n’est pas hyper à l’aise en avion. Prenez soin l’un de l’autre. Dites-moi quand vous arrivez. Je vous aime tous les deux.

L’hôtesse revient alors je me lève pour récupérer un verre d’eau et prendre directement trois cachets après avoir lu que c’était jusqu’à 6 par jour. J’en garde pour plus tard, on sait jamais.

— Tu veux un cookie mon ange ?

Mon portable vibre au moment où Jude prend les gélules. Au moins comme ça j’ai ma réponse, Penny sait.

SMS de Will à Penny
Ouais j’ai vu ça… On a été prendre des trucs aux plantes pour essayer que ce soit plus facile. Je le quitte pas de toute façon, il est entre de bonnes mains t’as ma parole. On te tient dès qu’on arrive là-bas ! Nous aussi on t’aime, très fort.

Je pianote rapidement pour redonner toute mon attention à Jude.

— Je veux bien s’il te plaît.

Ma main cherche son bras pour qu’il revienne vite s’installer à côté de moi.

Je prends le cookie qu’il est le plus susceptible de préféré et je retourne m’asseoir à côté de lui. Je le blottis contre moi pour avoir un câlin.

— J’en ai pris trois. Tu gardes la boîte ?

Je serai capable d’en prendre quinze et de flipper ensuite parce que j’en ai trop pris.

— Tiens ton cookie.

A peine assis, je serai déjà coincé dans les bras de Jude à sourire. C’est mon endroit préféré au monde, y’a vraiment pas de doute. Il a juste à être là et c’est parfait.

— Je garde. Et on voit ce que ça donne.

Je le remercie d’un baiser de sa confiance. Et aussi d’avoir conscience que s’il l’avait gardé, il l’aurait vidé complètement.

— Merci mon coeur. Waaa avec des mégas pépites en plus. C’est la classe la première classe.

Je pourrais voyager comme ça toute ma vie. Je profite de cette accalmie pour ressortir mon portable.

SMS de Will à Con
Bradley m’a envoyé un message cette nuit pour me remercier d’avoir pris soin du groupe et me dire qu’il reprenait le relai. T’étais au courant ? Qu’il revenait là j’veux dire ? J’sais que c’était temporaire, mais si jamais vous chercher un chanteur sur le long terme j’aimerais bien en être. The Vamps c’est aussi devenu un peu mon bébé et j’adore autant la scène que passer du temps avec vous à jouer et écrire des chansons. Je crois pas avoir envie que ça s’arrête. Même si je comprend carrément que c’est la place de Bradley et qu’elle lui revient avant toute chose !

— Chéri t’en penses quoi ?

Je l’interpelle en lui montrant le sms que je suie en train d’écrire. En plus de ça, lui aussi ça l’oblige à penser à autre chose qu’à son stress.

— Je suis bien obligé de lui dire que je comprendrais qu’ils préfèrent Brad hein ? Qu’ils se sentent pas obligés ?

Je souris, un peu fier d’avoir choisi le meilleur cookie. Il ne m’en faut pas beaucoup pour être heureux quand je suis avec lui. Sa proximité m’apaise, Winter est en train de dormir sans sa caisse et on embarque bientôt. Je crois que moi aussi, je devrais manger un petit truc.

— Hm…

Je lis rapidement.

— Oui, c’est bien. Moi j’aurais pas mis la dernière phrase mais je la comprends et… on est différent tous les deux.

Il vivrait mal de penser qu’il les a contraint à quoi que ce soit.

— Envoie comme ça, c’est très bien.

— D’accord.

Je vois ce qu’il veut dire, mais même comme ça il est capable de savoir ce que je laisse entendre. Je voudrais pas non me retrouver dans ce groupe s’ils y préféraient Bradley.

— C’est envoyé, comme ça c’est fait. Tu t’ai pas pris un cookie à toi chéri ?

— Non. Mais je crois que je vais me laisser tenter parce qu’il a l’air bon.

Je me penche quand même pour jeter un oeil à Winter. Elle dort toujours. On a vraiment de la chance d’avoir une chienne aussi docile et facile à vivre.

— On embarque dans combien de temps ?

C’est trop long, j’ai du mal à rester patient.

– D’ici une dizaine de minutes. On embarque les premiers, on va pouvoir s’installer tranquillement. Ça va être intimiste et hyper confort.

Je sais que ça ne va pas l’aider à aller bien, mais ça va aider à ce qu’il se sente mieux.

— Viens alors, on va le chercher. Ça va nous dégourdir un peu les jambes avant le départ.

J’embrasse sa main, puis je me lève en l’attirant à ma suite.

Dix minutes, c’est long. J’ai l’impression de tourner en rond, c’est insupportable. Je me laisse entrainer par Will et on se retrouve à la table du buffet.

— Je vais prendre un café aussi. Tu veux quelque chose à boire ?

L’hôtesse qui m’a entendu s’empresse de me servir un café et je suis un peu gêné par ça. C’est bizarre, non ? Mais personne d’autre ne trouve ça bizarre autour de nous. Elles sont là pour ça, je crois.

— Bah merci.

— Vois ça de façon terre à terre, je glisse à Jude face à sa gêne. C’est son taf, toi tu fais des tatouages et elle elle te sert un café si elle entend que t’en as envie.

Je lui souris en attrapant ses doigts.

— J’ai plein de choses à te montrer au fait ! J’ai commencé à faire des TikTok pour le compte du salon, j’ai tout gardé en attente pour te montrer. J’ai fais les montages, trouvés des musiques et tout ça. Faut que tu me dises ce qui te plaît, ce que tu voudrais que je modifie !

— Ouais. Très chelou.

Je dis en riant.

— Mais plutôt cool.

Quand on retourne s’asseoir, Winter avait relevé la tête. On lui fait un petit coucou et elle se recouche.

— Sérieux ? Montre ! T’en as une qui ferait « première vidéo » ? Et t’as fait celle des travaux ?

Heureusement que je l’ai lui, j’aurais été incapable d’avoir la patience pour tout ça.