Welcome Back — Jude & Will

— Oh t’imagines ? Te partager ?!!! Pas pourquoi dormir quand on veut, manger quand on veut, faire l’amour quand on veut ? Devoir s’occuper de quelqu’un d’autre que de toi ?!

Impossible. Je ne suis vraiment pas prêt.

— Nan je vais le faire mon ange, reste au lit, je ramène tout ça.

J’embrasse ses lèvres avec tendresse et je lui passe par-dessus pour aller récupérer mon boxer et nourrir Winter.

— Je ramène les plateaux, installe-toi bien.

— Putain non, j’imagine pas du tout ! Ce serait horrible !! J’ai aucune envie de devoir penser à quelqu’un d’autre que toi et aucune envie que tu penses à quelqu’un d’autre que moi non plus.

Je rigole, mais ça me semble vraiment impensable. J’ai aucune envie de voir ça se réaliser. Eliott qu’on rend à ses parents le soir, c’est parfait !

— Oh merci chéri ! Je garde le lit au chaud ! Il est confortable en plus. Vraiment je m’attendais pas à ça, c’est dingue cet endroit.

J’ai du mal à réaliser qu’on est dans un avion.

— Ouais. C’est dingue. Et je me sens quand même moins angoissé que d’ordinaire.

Je pose son plateau, puis le mien. Et je vais me réinstaller près de lui.

— Je pense que j’aurais préféré laisser Winter à ma sœur si jamais on n’avait pas pu la prendre en cabine avec nous.

— Ça me rassure un peu que cette solution là existe et qu’elle soit envisageable quand on en aura de nouveau besoin.

Rien qu’Hawai, c’est dans pas si longtemps. Et ça me tue de savoir qu’il sera si mal à nouveau.

Je m’approche de lui pour déposer un baiser sur ses lèvres.

— Je comprends. Plus le départ arrivait, plus c’était angoissant. Et la voir tout à l’heure, toute stressée… J’crois pas qu’on aurait pu la laisser partir en soute dans cet état là.

— Ouais enfin c’est pas dans nos moyens…

J’espère que ce le sera un jour mais j’émets quand même des réserves. Ça doit être extrêmement cher s’il découvre ça aussi pour la première fois.

— Oui… ça m’aurait tué de la retrouver terrifiée, pleine de pisse ou autre. C’est tellement un long vol…

Rien que de m’en rappeler, ça me fait quelques palpitations. Après le petit-déjeuner, je vais essayer de dormir un peu. Encore.

— On met un film après le petit déjeuner ?

— Pour cette fois c’est gratuit et pour les autres, on verra au jour le jour.

Peut-être que le voyage de noces, on pourra envisager un endroit un peu moins éloigné que La Polynésie.

— Le principal c’est qu’elle soit là, avec nous. On est tous les trois, on n’est pas séparés et tout se passe bien. Et un film ça me plaît ! Ça pourra nous permettre de dormir encore un peu.

Je souris à Jude avec tendresse. Dormir c’est la meilleure arme contre le stress.

J’acquiesce. Je sais qu’il a compris mais ça me soulage qu’on n’en parle pas trop parce que ça m’aurait encore plus angoissé.

— Merci. T’es vraiment la personne dont j’avais besoin dans ma vie.

J’embrasse ses lèvres et je cale bien mon plateau.

— Bon appétit, mon amour. Ça a l’air bon !

— Plus les jours passent et plus j’en ai conscience. C’est pour ça que notre mariage sera long et heureux. Parce que je suis ta bonne personne.

Indéniablement, il est aussi la mienne.

— Ouais ça semble vraiment pas mal du tout !!! Ça ouvre l’appétit en tout cas. Bon app chéri !

— Oui. On est parfait l’un pour l’autre.

Je lui souris et je lui vole un baiser avant de commencer à manger.

— Et tu sais, j’ai vraiment adoré prendre soin de toi. J’aurais aimé le découvrir autrement qu’à travers une agression mais… enfin ça me rend heureux de m’occuper de toi et c’était jamais arrivé avant. Je suis plutôt du genre égoïste.

— Égoïste ?

Je demande, surpris.

— Tu l’as jamais été avec moi, même avant mon agression. Tu penses à toi parfois, mais c’est pas égoïste, c’est normal. Mais tu me forces pas à faire des choses pour ton plaisir. C’est toi qui m’a appris le consentement, je pense que c’est la plus jolie preuve de ta générosité.

Je caresse sa cuisse sous la couette.

— Et encore merci, pour après l’agression. J’aurais aussi aimé qu’on passe ces semaines difficiles d’une autre façon… Mais aussi dur que ça ai été, ça nous a prouvé qu’on était capable d’être solide même dans la difficulté. J’ai aucune crainte pour notre avenir.

Ça peut sembler fou, mais j’ai pas une once de peur quand je pense à toute la vie qui nous attend.

— Oui… comme j’ai dit, c’était jamais arrivé avant. Y a qu’avec toi que je suis comme ça.

J’ai envie de le protéger de tout. Je l’aime tellement…

— Moi non plus, j’ai aucune crainte. Je voulais juste que tu l’entendes. J’adore prendre soin de toi. Mon ange.

— T’es quelqu’un de bien Chéri, et je suis tellement heureux que ce soit moi qui ai la chance de t’avoir à ses côtés.

Sur tous les gens qui l’ont attiré, accosté, abordé, il s’est arrêté sur moi. Ça s’explique pas, mais c’est tellement plaisant.

— J’adore que tu prennes soin de moi aussi…,je souris avec tendresse. Y’a certains matins où j’en profite un peu. Certains soirs aussi. Tous les jours.

J’enumere en riant.

— Ah bah je suis content de l’entendre.

Je dis avec un large sourire. J’avais pas l’intention d’arrêter mais, parfois, j’ai peur d’en faire un peu trop et je ne sais pas s’il faut que j’arrête d’être trop sur lui. Apparemment non.

— Tu vas pouvoir continuer d’en profiter comme ça. Pippa m’a dit que j’abusais peut-être un peu parfois… donc, voilà.

Mais elle se base sur des relations dysfonctionnelles.

— Pippa ? Mais pourquoi elle dit ça ? Sur quoi elle trouve que t’abuses ?

Si Jude abusait avec moi, y’a que moi qui pourrait être en mesure de le lui dire. Ou quelqu’un avec qui j’en ai parlé. Et même si on parle beaucoup avec Pippa, c’est pas du tout de la relation fusionnel qu’on a avec son frère. Ça m’intrigue de savoir où elle voit de l’abus.

— Peut-être que c’est juste parce que t’es devenu un peu romantique sans l’accepter et qu’elle a ps l’habitude.

Je rigole en embrassant la joue de Jude.

— Oui, je pense que ça joue. Je pense aussi que ses repères à elle, c’est se faire traiter comme de la merde alors ça doit être bizarre pour elle que je t’ai coupé ta viande et nourri pendant plusieurs semaines ? J’en sais rien.

Elle ne donne pas vraiment d’exemple.

— Je crois qu’elle aimerait bien trouver quelqu’un qui serait vraiment gentil, mais… enfin j’crois que si elle le trouvait, elle penserait qu’il surjoue ou fait exprès et elle le quitterait en lui disant que c’est un menteur ? Franchement, je me mêle pas de ses affaires. Enfin sauf la dernière fois. Mais, tu vois ? Elle fait ce qu’elle veut. Mais ça m’agace qu’elle pense que je suis TROP aux petits soins avec toi, juste parce qu’elle pense que c’est impossible et que ça cache un truc.

Ça me fait de la peine qu’elle associe l’amour à un truc malsain, parce que c’est vraiment quelqu’un de géniale Pippa.

— Elle a pas de bons repères, je comprends du coup. Si t’étais pas quelqu’un de bien, j’aurais trouvé ça normal toute ma vie de pas être bien traité. Et regarde, même toi… T’acceptais de vivre avec Sophie, qui te rendait pas heureux et qui t’écrasais, parce que tu considérais que c’était comme ça et une part de toi pensait sûrement que c’était ça, la norme.

Je me blotti contre, ma main caresse sa cuisse sans discontinuer.

— Quand elle trouvera quelqu’un de bien, ce sera pas facile pour elle au début. Elle voudra fuir ou prouver que ce qu’il fait c’est pas bien. Mais elle s’y fera, et elle comprendra que t’es pas TROP aux petits soins, mais qu’on est juste bien et qu’on agit selon notre bon vouloir à nous. Même toi, tu devais trouver ça louche au début que je m’occupe de toi. Non ?

Je lui demande avec un sourire.

Je souris.

— J’ai mal traité Sophie, aussi. C’est pas la seule fautive. Et je crois que Pippa trouvait ce comportement bien plus logique que celui que j’ai aujourd’hui.

Je sais que j’étais malheureux avec Sophie, mais je ne veux pas qu’il oublie que j’ai été un vrai con moi aussi.

— Non, j’trouvais ça normal et j’en profitais. Je savais qu’en claquant des doigts tu serais là, à ma disposition, quand j’en aurais envie. C’est quand j’ai commencé à vouloir m’occuper de toi, à plus supporter de te voir souffrir de la situation que j’ai trouvé ça bizarre.

— Je sais chéri, tu me l’as déjà dit. Mais Sophie je la connais pas et j’ai pas envie de la plaindre. Moi je vois que toi t’as été énormément affecté, que même ta famille trouvait ça normal que tu sois malheureux, et c’est toi que je défendrais toujours face à elle.

Ça n’a pas toujours été la personne formidable qu’il est avec moi, j’entends, mais je vais pas trouver des circonstances atténuantes à Sophie pour autant. Je ne la hais pas comme il déteste Nellie, mais je ne la porte pas dans mon coeur non plus.

— J’étais déjà beaucoup trop amoureux, je rigole. Évidemment que j’aurais fais n’importe quoi pour toi.

Je hausse les épaules en riant.

— Ouais ce que t’avais toujours connu s’inversait et c’est là que c’est plus devenu normal finalement. Comme Pippa en fait !

— Merci, chéri. C’est juste que je voulais pas que t’oublies.

Je me doute bien qu’il se fiche de Sophie et de comment je la traitais. J’ai changé et je suis fier de ça. Qu’il en profite.

— Ouais, je savais. Donc j’hésitais pas à m’en servir.

Et c’est vraiment pas bien. J’ai beaucoup de chance qu’il soit resté.

— C’est différent… c’est ma vision de moi qui a changé. Elle, faut lui faire changer sa vision des hommes. J’crois que c’est pas gagné.

— Moi j’me disais juste que tu te sentais bien avec moi, ça me donnait l’impression d’avoir une chance. J’suis tellement naïf.

Je rigole en levant les yeux au ciel. Je lui reprocherais jamais ça, je sais qu’on n’avait pas du tout la même vision des choses à ce moment là. Et puis bon, c’est moi qui lui ai proposé d’être un plan cul, ce serait ingrat de lui reprocher de l’avoir pris comme tel.

— Moi j’adore la façon dont tu te vois. T’as plus honte de toi, t’es plus libre, tu réalises que t’as tes propres désirs et tu les appliques. Ça te rend encooooore plus beau.

Je lui souris avec tendresse.

— Faudrait qu’elle rencontre l’homme de sa vie, comme moi. Tristan la trouve vraiment belle, il me l’a glissé sans aucun tact la dernière fois.

Je rigole en attendant la réaction de Jude.

— Je me sentais bien avec toi, mon ange. Je me mentais beaucoup à ce moment-là, c’est tout.

Je lui souris avec sincérité. Il est tellement rapidement devenu un point d’encrage…

— Pff. Ne force pas trop.

Mais j’aime quand même les compliments qu’il me fait. Je les accepte plus facilement quand il vienne de lui. Je lui fais confiance, je sais qu’il est sincère.

— Tristan ? Hudson ? Le mari d’Ania ? Tu rigoles ? Pourquoi il a dit ça ???

— Je force d’où ? C’est pas parce que je hurle pas en permanence que t’es l’homme de ma vie et que je bave devant ta beauté du matin au soir que je fais du forcing quand je m’emporte un peu.

Je rigole, sans manquer de venir embrasser ses lèvres.

— Quoi ? Mais non !! Le mari d’Ania, mais toi alors ! T’as regardé mon oncle ? Il sait même pas dire s’il trouve d’autres filles qu’Ania belle, il les voit même pas ! Je parlais de Tristan Evans ! Du groupe !

— Hm.

Je savoure ce baiser quelques instants encore avant de sourire et de lui proposer un morceau de pancake. Il n’en a pas pris.

— Oh mais putain arrête ! J’ai flippé, dans ma tête c’était le chaos. La conclusion c’était : Tommy va encore me détester. Putain.

Puis je percute.

— Sérieux ? En même temps, elle est extrêmement belle. Facile. Il la trouve belle comment ? Belle, elle est belle, belle, il veut son numéro, belle, il cherche un coup d’un soir ? J’connais les mecs. J’ai été parmi les pires alors c’est quoi ?

J’enchaîne même pas sur Tristan et Tommy, j’attrape juste le pancake qu’il me tend avec un sourire aux lèvres. Tristan, pas mon oncle, ça fait des jours qu’il me parle de Pippa.

— Extrêmement belle, même mon oncle le remarquerait en réalité.

Je souris à Jude.

— Mais Tristan la trouve vraiment giga extrêmement belle, tu vois ? Du genre « Tu sais si elle a quelqu’un dans sa vie ? » et « J’ai envie d’écrire une chanson sur elle ». Ça semble pas parmi les pires trucs je trouve !

— Écrire une chanson sur elle ?

J’y réfléchis deux secondes.

— C’est quoi sa vie, à lui ? Il a quel âge, il fait quoi dans la vie ? Il a déjà été en couple ? Avec qui ? Il vit seul ?

Je l’aime bien et on se marre pas mal, mais s’il s’intéresse à ma sœur c’est différent parce que c’est Will qui le connaît mieux.

— Il boit beaucoup ? En soirée seulement, j’veux dire ?