Welcome Back — Jude & Will

Je me concentre plus sur l’installation que sur autre chose. Winter gigote un peu et j’imagine qu’elle regarde partout alors on lui parle avec Will pour qu’elle sache qu’on est toujours là. On est les premiers à monter, les gens sont excessivement gentils et c’est hyper rassurant. On a une mini valise avec nous avec nos pc et les affaires de Winter et quelqu’un la traîne pour nous.

— Bah… comme tu veux.

Je suis impressionné par les sièges en première classe, c’est incroyable. Un peu déçu qu’on soit pas collé l’un à l’autre, mais Winter aura de l’espace, c’est bien. Cela dit, on ne s’arrête pas là. On va au fond et, devant une porte, l’hôtesse nous dit qu’on sera là durant tout le vol. Une cabine. Je me tourne vers Will, confus. Mais il a l’air aussi perdu que moi. Quand l’hôtesse ouvre et qu’on voit un petit salon avec un lit et deux gros fauteuils, la bouche m’en tombe.

— Mais non.
— Nous allons mettre votre valise dans le coffre sous le lit, accessible durant tout le vol, excepté décollage et atterrissage où nous vous conseillons les fauteuils.
— On peut lâcher notre chienne ?
— Bien sûr. Il faut qu’elle reste dans la cabine, cela dit. J’espère que ce n’est pas un problème ?
— Vous rigolez ?! Merci !
— Nous vous apporterons vos repas, il faudra choisir sur le menu ici présent. Et nous avons un cocktail de bienvenue à votre dispositions, le temps de l’embarquement du reste du vol. Entre une demi-heure et trois quart d’heure.
— Génial. Merci. La caisse est pliable, on peut la mettre sous le lit ?
— Bien sûr.

J’en crois pas mes yeux. On a un lit !

— Du coup, côté gauche du lit, mon amour. Comme à la maison ! Sans alcool le cocktail ?
— Si vous préférez, oui.
— Je préfère ! Et toi, chéri ?

Si c’était possible, ma mâchoire serait certainement en train de se décrocher. Je savais qu’Ania avait réussi à faire des merveilles, mais à ce niveau là. C’est une petite chambre d’hôtel, littéralement. J’essaie encore de m’y faire pendant que Jude discute avec l’hôtesse, je l’entend dire qu’on peut choisir notre menu, que Winter peut sortir, qu’on peut sortir nos affaires une fois dans les airs.

Je vois Jude autant émerveillé que moi. Et je souris quand il me dit qu’il préfère le côté gauche comme à la maison. J’ai le côté droit, mais je passe surtout ma nuit à moitié sur son côté à lui, accroché comme un koala.

— Sans alcool pour moi aussi s’il vous plaît.
— On vous apporte ça tout de suite.

Elle esquisse un signe de tête et s’éclipse sans jamais s’arrêter de sourire.

— Putain…, je lâche en soupirant. Est-ce que t’y crois toi ? Je savais qu’elle nous avait pris le top, mais là. C’est le top du top du top. C’est incroyable ! C’est comme à la maison !

— En fait, je vais t’avouer que je pensais pas que ça existait…

Je me penche tout de suite pour libérer Winter qui fonce directement dans les jambes de Will. Elle n’est pas trop rassurée et je suis vraiment content qu’on ait pu l’avoir avec nous. J’aurais pas survécu à l’angoisse qu’elle soit en soute, je m’en rends compte maintenant qu’elle est, apeurée dans les jambes de Will.

Je replie sa caisse et je m’assois sur le lit.

— Viens mon bébé, tu peux rester avec nous maintenant. On va dormir tous les trois.

Elle saute sur le lit mais elle se roule en boule et je la caresse pour l’aider à se détendre. C’est peut-être de ma faute si elle est dans cet état.

— T’as des friandises pour elle ?

Là, elle relève la tête, toute intéressée.

— Aaah je me demandais si on ne s’était pas trompé de chienne à la sécu !

— Moi non plus chéri… J’ai déjà vu ça dans des films, mais je croyais que c’était juste dans les films.

Faut que j’envoie un message à Ania pour la remercier. Elle m’a dit qu’on n’avait rien a payé, parce qu’elle n’avait même pas eu à le faire avec tous les contacts qu’elle a, mais ça reste bien au delà de ce que je pouvais imaginer.

Quand Winter fond sur moi je me baisser pour la serrer contre moi, toute apeurée et toute tremblante qu’elle est. Ni elle ni nous on n’aurait survécu à une séparation. On aurait fini par rester sur le tarmac et à ne pas partir.

— Elle va aller mieux maintenant, ça m’enlève un poids de l’estomac.

Je souris en la voyant aller s’allonger contre Jude. Elle va avoir un léger temps d’adaptation, mais ça va aller vite. Elle va passer un aussi bon voyage que nous. Je sais que le confort qu’on a va aussi permettre à Jude de ne pas être autant angoissée qu’un vol classique. Il finira par oublier qu’on est en avion.

— J’ai tout ce qu’il faut !

Je récupère ce qu’il faut dans son sac et je file m’asseoir sur le lit avec eux.

— Y’a pas de doute c’est bien là notre !

Je rigole en la voyant commencer à s’exciter face à ses friandises. Elle a été un amour, elle pourrait avoir le droit à tout le paquet.

— On va être bien tous les trois là. C’est déjà les vacances là !

— Tu diras merci à Anastasia pour moi aussi, hein ?

Je sais qu’il va lui envoyer un message. On l’a déjà remercié mille fois mais on n’avait pas encore vu l’endroit.

— On va être plus que bien !

L’hôtesse frappe à la porte et quand on lui dit de rentrer, elle déplie une tablette au-dessus de l’un des fauteuils pour poser nos verres.

— Voilà, on vous laisse commander ce que vous désirer avec la tablette et nous l’apporterons aussi rapidement que possible. Les toilettes sont en face. Celles-ci ne sont que pour vous. Il y a le nécessaire de base à votre disposition.

D’un placard, elle sort deux sacs cartonnés et elle nous indique que ce qui est à l’intérieur est pour nous. Et elle prend congé en nous souhaitant bon vol.

— C’est quoi ?

Je fouille directement dans le sac. Pyjama, chaussons, chaussettes.

— Putain.

Je retire mes chaussures pour aller m’étendre sur le lit et je tapote à côté de moi pour Will. Mais Winter est plus rapide.

— Roh, mais pas toi gros bébé !

Je dis en riant.

— Je voulais un câlin avant de trinquer mais j’crois qu’elle commence à être contente d’être ici.

— Bien sûr chéri ! Je prend une photo pour lui montrer qu’on y est ! Je prends Winter sur son grand lit !

Winter relève les yeux aussitôt alors j’en profite pour prendre une photo pour l’envoyer à ma tante. Je la remercie du fond du cœur encore une fois pour Jude et moi et pour la beauté de ce qu’elle nous a réservé. Les sms de Connor se rappellent à moi, mais je range mon portable. Peut-être que j’appréhende un peu sa réponse.

Jude en profite pour discuter avec l’hôtesse à nouveau et je la remercie elle aussi encore une fois quand elle repart.

— Hey mais c’était mon mec avant d’être ton papa toi oh !

J’éclate de rire en venant quand même sur le lit. Pas grave si y’a pas de place à côté, je m’affale directement sur Jude.

— Je vais certainement pas rater un câlin.

Je souris en relevant la tête pour un bisou.

— J’ai renvoyé un sms à Ania avec la photo de Winter. Elle m’avait déjà dit qu’on n’avait rien à déboursé parce qu’elle n’avait rien payé, mais je suis quand même tellement reconnaissant. C’est grandiose !

— Ah… ouais. C’est bien aussi.

Je referme mes bras autour de lui et j’enroule mes jambes autour de sa taille. J’embrasse ses lèvres avec tendresse.

— Ok. C’est parfait. On les invitera à manger pour les remercier. Et le message de Connor ? Il dit quoi ?

— Je vais prendre beaucoup trop goût à cette position.

Je souris contre ses lèvres. Avant de lui faire plein de bisous.

— Oui en rentrant faut qu’on fasse ça ! On leur fera un truc sympa !!

Par sympa j’entends fais nous meme et pas des pizzas de chez le traiteur.

— J’ai pas encore lu, je répond en détournant le regard.

— Ok, ça me va.

J’embrasse ses lèvres et je me tortille un peu pour atteindre son portable dans sa poche et je le déverrouille. Je blottis Will contre moi pour pouvoir lire le message. Enfin, les messages. Ça me fait sourire.

— Chéri… tu devrais les lire. Je t’assure que tu seras content de le faire.

Je fourre ma tête dans le cou de Jude et je tapote sur sa poitrine pendant qu’il fouille dans mes poches. Je sais pertinemment ce qu’il va faire alors j’attends, autant impatient que stressé.

— Ah ouais ? C’est vrai ?

Je demande en relevant la tête malgré moi.

— Ça va ?

Il tourne mon portable vers moi, comme ça je peux rester accroché à lui, et je souris. Je suis tellement soulagé.

— Punaise je pensais vraiment pas que ça me tiendrait autant à coeur ce groupe et finalement, j’ai l’impression qu’on m’a retiré une énorme écharde du pied !

Je souris en grand et je caresse ses cheveux avec tendresse.

— Faut toujours se battre pour les trucs auxquels on tient, pas vrai ? T’as eu raison d’envoyer ce message.

Ça confirme pas que sa place dans le groupe, ça confirme son amitié avec les garçons et je crois que c’est ce qui l’inquiétait le plus.

— On trinque à ça du coup ?

— Ouais c’est vrai, t’as raison. Grâce à toi je vais peut-être apprendre à le faire un peu plus.

Je souris en caressant la joue de Jude. J’ai l’impression que depuis qu’il est entré dans ma vie, tout va mieux. Il me pousse à aller au bout de mes envies, de mes désirs, il m’aide à communiquer, à m’exprimer. C’est tellement agréable.

— Attends avant de trinquer !

Je l’arrête. Enfin, je reste surtout allongé sur lui de tout mon long.

— Tu sais… A propos du contrat, pour le salon ?

Depuis qu’on en a parlé ça me tourne dans la tête et ça me fait des noeuds au cerveau.

J’embrasse ses lèvres et je glisse mes mains sous son t-shirt.

— Laisse tomber, chéri. J’ai pas envie de t’imposer quoi que ce soit… ça me paraissait évident mais je comprends que c’est pas le cas. Je vais demander à ma sœur de m’aider, ok ? Tu m’apprendras pour le site et je lui monterai.

Quand il me parle de sa soeur, de leur apprendre et je sais pas quelle connerie je perds toute capacité de réflexion. Comment ça c’est pas moi qui vais l’aider ?

— Non mais dans tes rêves !

Je rétorque sans attendre.

— Enfin tu vois ? Je veux dire que y’a pas besoin ni de t’apprendre ni de ta soeur ! Moi je suis là ! Et tu m’imposes rien du tout ! J’ai envie de le faire avec toi jusqu’au bout ce projet !! Dès que tu peux on signe un contrat et je travaille pour toi, pour le salon ! Enfin je continue mais de manière officielle, pour que t’ai la meilleure communication possible !

Je hausse un sourcil avant de rire.

— Putain t’es grave toi. C’est toujours au moment où je me résigne que tu réalises que finalement tu veux ? Je t’aime.

Je dis en embrassant ses lèvres avec tendresse.

— C’est pas avant décembre, de toute façon. Mais je note que ce sera toi, alors.

— Mais j’ai toujours voulu travailler avec toi ! C’est juste qu’on a pas forcément la même vision des choses… Mais on en a parlé et je pense à ça depuis tout à l’heure ! C’est à moi d’être avec toi. De t’accompagner jusqu’au bout et de promouvoir tout le talent que t’as. Je refuse de laisser quelqu’un d’autre le faire. Et je serai fier que ce soit moi.

C’est mon fiancé, c’est à moi de me soutenir coûte que coûte.

— Ce sera moi ! Et décembre ça me va, je serai quand même là tout le temps en attendant mon Coeur.

Je lui souris, le cœur battant fort.

— Je t’aime aussi. Et maintenant on peut trinquer. A nos vacances, à The Vamps et à notre future collaboration !!

— Ok, ok.

Je dis avec un sourire. Je ne l’ai pas quitté des yeux pendant son plaidoyer et j’ai l’impression qu’il s’est vraiment fait peur.

— Mon ange, j’ai jamais pensé que tu voulais pas t’investir, d’accord ? Je sais que tu l’es. C’est juste que si tu travailles officiellement, je serais fier de pouvoir te verser un salaire. Parce que c’est comme ça que ça fonctionne dans la vie…

Je sens son cœur battre dans tous les sens et je caresse son visage avec tendresse. C’est fou ce que je l’aime.

— Ok. Redresse toi alors. Entre Winter et toi, je suis prisonnier. On a un lit mais ça reste un espace réduit. Winter, mets-toi à nos pieds, ma belle. Comme à la maison. Allez.

— D’accord. J’ai cru que tu pensais que c’était pas important pour moi, et c’est pas du tout vrai. Ça l’est ! C’est même une de mes priorités, parce que j’ai foi en toi et dans ce salon. Et si tu peux me verser ce salaire, ça voudra dire que ça fonctionne, alors je serai fier aussi. Fier de travail avec toi, main dans la main.

Je ferme les yeux un instant sous ses caresses.

Winter file se mettre au pied du lit comme lui demande Jude, alors que moi j’ai un peu de mal à me lâcher. Mais je suis bien obligé de me relever et je vais chercher nos verres pour lui en donner un.

Je profite qu’il se lève pour m’asseoir et calant les oreillers dans mon dos et j’ouvre les jambes pour qu’il vienne s’installer contre moi.

— À nous, alors. Ça fait un an que t’es entré dans ma vie et c’est la meilleure chose qui pouvait m’arriver à ce moment-là.

Pour l’instant, on a vu que le tarmac mais quand on aura vu sur les nuages, ce sera magnifique. Enfin y penser me fait un petit coup au cœur. J’avais presque oublié qu’on était dans un avion.

— Pareil. A nous deux et à tout ce qu’on a à vivre ensemble.

Je souris en me calant contre lui. Une nouvelle fois, c’est bref mais je le sens se tendre et je comprend qu’il n’oublie pas entièrement le lieu où on est.

— Tu t’es déjà envoyé en l’air dans les airs ?

Je demande innocemment en jouant avec sa main. Quelle meilleure façon que d’oublier où on sera ?

— Non. Je suis trop occupé à avoir peur de mourir. Et c’est généralement un lieu… public. Donc… non.

Les chiottes de l’avion j’y suis allé uniquement pour vomir. Et pisser, aussi. On est encore sur le sol et je panique déjà. J’ai pas hâte du décollage.

— Y a des ceintures sur les fauteuils ? Faudra qu’on s’assied, hein ?

Ma tentative est un tel échec que ça me laisse sur le cul. Je prends son angoisse au sérieux, alors j’essaie de trouver des moyens de la faire passer au second plan pour que ce soit plus viable pour lui et je pensais vraiment que l’idée de faire l’amour ça pourrait y contribuer.

— Je parlais de toi et moi en fait chéri. C’était une tentative désespérée de te chauffer.

Je rétorque en riant avec tendresse.

— Tout est prévu. Avant le décollage, l’hôtesse vient récupérer nos verres et nous indiquer de nous asseoir et de mettre Winter dans sa cage. Elle vérifiera elle même qu’on est bien attaché.

La seule chose qui me fait chier, c’est qu’on soit assis face à face et que je puisse pas tenir Jude contre moi au décollage.

— Oh.

Je percute qu’hors d’un avion je serais déjà en train de lui sauter dessus et je me sens un peu con. Totalement con. À quel moment j’angoisse à ce point-là. Il m’explique ce qu’il va se passer mais je me sens encore plus stupide.

— Ok. Bah… peut-être tout à l’heure ? On va bientôt décoller. Peut-être qu’in devrait déjà s’installer ? Non ? La demi-heure est passée ?

J’ai vraiment hâte qu’on décolle et qu’on n’en parle plus. J’aurais dû garder pour moi que j’avais peur, ça m’aurait obligé à prendre sur moi et je ne serais pas passé pour un con.

Il est incapable de penser à autre chose que le décollage et je voudrais tellement pouvoir l’aider à prendre ça plus facilement. Mais c’est incontrôlable et je sais qu’il sera mal tant qu’on ne sera pas parti.

— Ça fait presque une demie heure oui. Termine ton verre et on commence à s’installer, ok ?

Je me retourne pour l’embrasser avec tendresse. J’ai hâte que ce soit derrière lui.

— Je m’occupe de Winter et toi tu prends tes marques. Tu t’installes sur le fauteuil où tu te sens le mieux mon Coeur ok, j’ai pas de préférence. Ce sera bientôt terminé, on va plus tarder.

— Ok, je vais me mettre dans le sens de la marche. Je vais mettre mes écouteurs et un peu de musique. Hâte que ce soit ta voix sur l’album officiel.

Adieu les maquettes pourries avec Bradley la casserole.

— Désolé, j’ai l’impression de pas pouvoir t’aider.

Je termine mon verre d’une traite pour aller fouille dans la valise et sortir mes écouteurs.

— Hey c’est où les trucs de sauvetage ici ? Elle va nous le dire ?