Welcome Back — Jude & Will

Ça lui fait écho aussitôt et je suis content d’avoir réussi à l’éloigner de ses angoisses pendant un instant.

— Celle des travaux est faite, j’attends juste tes demandes si jamais t’en as ! En fait j’en ai fais une grosse, avant/après, et plus tard je ferais des vidéos plus axé sur un truc en particulier. Genre waaaa l’endroit où vous buvez votre thé ? Regardez tout ce qui a été fait dessus !

Je sais que c’est une façon de se faire une communauté aussi au début. Ce sera l’histoire d’un mois, mais les gens se sentiront inclus dans les travaux et ça leur donnera l’impression d’y avoir participé.

— Je suis toujours en train de chercher. En fait j’aimerais une vidéo qui fasse écho au nom du salon, pour que ça claque et que ça marque les esprits. J’ai quelques bricoles en cours, mais rien de quasi finalisé. Je vais te montrer aussi !

— Ah ouais ! Trop bien pour les travaux. Je veux voir. Et pour la première vidéo annonce, aussi. Montre moi tout, j’ai hâte de voir ça. T’as de la batterie, ça va ?

On s’est un peu endormis comme des merdes parce qu’on a tardé à manger et finir de ranger la maison. La femme de ménage passe demain et la veille de notre retour. Ça, c’est bien un service dont je ne me passerai plus.

— Oui oui j’ai ce qu’il faut ! Et dans l’avion on aura des prises donc ça va largement le faire t’inquiète pas.

Je sors mes airpods et je lui en tend un pour qu’on puisse tout les deux se mettre devant les vidéos. Winter s’est remise à la sieste, j’ai hâte de pouvoir lui faire un câlin.

— Tiens regarde, tout ça ce sont les travaux ! Elle c’est la grosse que je vais mettre en premier !

Je cherche sa main pour lier nos doigts alors qu’on s’installe bien pour regarder son écran. Si on a des prises, alors !

Je souris devant la vidéo, elle est vraiment bien faite. J’allais râler qu’on ne le voit pas mais à la fin, il fait une apparition. Alors je dis rien.

— J’adore ! C’est hyper dynamique en plus, on dirait qu’on n’a pas souffert.

Je dis en riant.

— T’as vu la magie ? Ça semble facile vu comme ça.

Je rigole en posant ma tête sur son épaule.

— Ça te plaît la musique ? Et j’ai pas encore demandé à Jason, mais tu crois que ça va le déranger d’apparaître sur la vidéo ? Sinon je peux faire un montage ou on le voit pas. Mais il a tellement donné pour aider, c’est chouette qu’il apparaisse je trouve !

— Oui, j’aime bien la musique.

J’y ai pas tellement fait attention parce que j’étais absorbé par la vidéo. Et le chercher à l’écran:

— Bah non moi je veux que tout ceux qui ont participé apparaissent ! Toi, ton père et Jason. Il dira rien, j’pense même qu’il sera content. Et tu vas faire une vidéo de toi sur comment t’as fait le site ? Qui va vite, pareil. Tu sais, te filmer concentrer, tout ça. Le choix des couleurs et tout. J’aimerais bien.

— Oui c’est pour ça que je les aient mis tous les deux dessus ! Et aussi que j’me suis casé vite fait à la fin.

Je savais à coup sûr que sinon, il m’aurait fait une réflexion. Je le devance maintenant.

— Euh… C’était pas prévu, non.

Je hausse les épaules en riant. Peut-être que je ne le devance pas sur tout.

— Mais d’accord, je vais voir ce que j’arrive à faire !

— Oui, j’attendais que tu apparaisses.

Je souris en caressant ses doigts. C’est grâce à son soutien, tout ça. Il est la base de tout le projet. Et grace à ses parents qui nous hébergent.

— J’aimerais bien. C’est un gros travail, ça aussi !

— C’est vrai oui.

Y’a une part de moi qui voudrait lui dire qu’il a fait tellement plus que moi, mais je sais aussi que ça laisserait entendre que le web design c’est facile et c’est pas le cas. J’ai pas porté de parquet, mais j’ai mis autant de coeur que lui à la conception du salon.

— Je suis content d’avoir réussi à aller au bout et d’avoir fait quelques chose qui te plaît ! Heureusement que Matthew était là pour tout ce que je connaissais pas, mais tu méritais le meilleur et je lui aurais tout confié si c’était devenu trop dur pour moi. J’ai hâte de recevoir le panneau avec ton logo, ça va être chouette !

— Et Matthew t’a appris plein de choses que tu sauras déjà pour l’année prochaine et c’est hyper important. Moi je suis fier de me dire que tu vas gérer ça et que quand tu viendras au bureau… ce sera aussi parfois pour le salon.

On reçoit les ordinateur à notre retour. Sinon, tout le matériel est déjà stocké dans la bonne pièce, prêt à être installés.

— On le reçoit le 28 août, non ? J’ai pris des flyers et des cartes de visite aussi. J’ai hâte, chéri. T’as pas idée.

— Évidemment ! Je vais travailler avec toi à ma façon ! Ce sera pas un vrai travail à temps complet, mais dès que j’aurais besoin de faire le moindre montage je le ferai dans le bureau. Ce sera encore plus inspirant de travail au salon pour le salon.

J’ai un tas d’idée de fou et y’a pas un seul réseau qui va être épargné par le talent de mon fiancé.

— Normalement oui ! Mais non ? T’en as pris finalement ? Celle qu’on avait désigné la dernière fois ?!

J’ai des étoiles dans les yeux.

— J’imagine un peu, si ! J’ai tellement hâte que tu puisses t’épanouir et que tu fasses ce que t’as envie de faire. T’as un talent de dingue et le monde entier va le savoir ! Je suis tellement fier de toi mon Coeur.

Je me retourne pour l’embrasser longuement.

— Dès que je pourrais, je te verserai un petit salaire. Tu seras mon premier et seul employé !

Et je pense pouvoir le faire assez rapidement. Si je me base déjà sur l’agenda de septembre. Certainement que dès décembre, je pourrais.

Là, je perdais un peu le goût de travailler. C’était une contrainte. Avec Will blessé, les samedis… ne pas travailler pour moi. Maintenant, je suis de nouveau motivé.

— Oui ! Ils me faisaient un prix avec le panneau. Luca m’a donné deux trois conseil de négociation, ça fonctionne vraiment bien.

Je réponds à son baiser avec un sourire.

— Merci. Moi aussi, je suis fier.

— Oh chéri mais c’est pas la peine ! Premier et seul employé je suis d’accord, mais je suis pas contre un salaire en nature.

Je réponds tout bas avec un sourire qui en dit long.

— Plus sérieusement, j’ai pas besoin de salaire chéri. Je préfère que tu réinvestisses cet argent là pour de nouvelles machines ou ce genre de choses. Je fais ça parce que je t’aime de tout mon coeur et que je veux te soutenir à mille pourcent. Pas pour avoir de l’argent au bout.

Je lève les yeux au ciel en lui souriant.

— On a tellement de chance d’être aussi bien entourés. J’ai trop hâte de l’inauguration ! Ton frère il va pas en revenir de t’avoir aidé à faire les travaux pour son salon et pas « pour réaménager le garage ». Eux aussi ils font être super fiers.

— Bah si tu veux un salaire en nature ok mais t’auras aussi un salaire en fonction des heures que tu passes à travailler pour le salon. Si moi j’te paie pas, j’imagine pas tes négociations avec tes futurs employeurs.

Je dis en riant. Il dirait oui à tout pour pas déranger. Mais il insiste.

— Moi je trouve ça normal que t’aies un petit salaire… et je comprends pas pourquoi t’aurais pas envie de faire partie du projet jusqu’au bout.

Sur ça aussi on est différent apparemment. Quand j’ai travaillé pour mon frère, il m’a payé. Pourtant c’était pour l’aider, à la base. Et pour m’aider moi, un peu.

— Oui, j’ai hâte. J’espère qu’ils seront contents.

— Quoi ?

Je me retourne brusquement vers lui quand il laisse entendre que j’ai pas envie de m’investir jusqu’au bout.

— Mais évidemment que j’ai envie d’aller au bout de ce projet avec toi !! Ça n’a rien à voir ! C’est justement parce que j’en ai envie que je te dis ça, parce que j’ai envie que ça marche et que tes chiffres soient bons ! Paye moi si t’as envie de me payer, mais va surtout pas croire que je suis pas investi au moins autant que toi dans ce projet mon coeur.

Je caresse sa joue avec tendresse, rempli d’amour et de fierté. Ce projet je le porterais aussi fortement que lui.

— Évidemment qu’ils seront contents ! Le chemin parcouru depuis que t’as commencé à tatouer il est fou !

— Bah j’sais pas… je trouve ça normal que tu sois récompensé de tes efforts.

Je hausse les épaules. Je sais qu’on n’a pas le même rapport avec l’argent et qu’il pourrait être entretenu par ses parents toute sa vie. J’aurais été fier, je sais pas. On verra plus tard mais j’ai pas envie qu’il travaille gratuitement. Comme il dit, c’est beaucoup de travail.

— Ouais mais ouvrir son propre truc… je sais pas, ça peut ne jamais fonctionner, ça peut couler. Faut s’investir sur le long terme… ils me connaissent.

À tout moment je peux échouer.

— Je comprends, oui.

On n’a pas du tout la même vision des choses et je vois bien qu’on n’arrive pas trop à imaginer ce qu’en pense vraiment l’autre.

— A tes yeux ce serait une façon de m’inclure dans le projet encore plus, de me payer pour le travail que je fais pour toi. C’est ça ?

Je lui demande en souriant, en essayant de comprendre et de ne pas laisser la discussion se faner ici.

— C’est vrai, mais qui ne tente rien n’a rien. Moi ça fait des semaines que je te vois donner tout ce que t’as, prendre des conseils partout, écouter tout ceux qu’on te donne. Je te vois avec un agenda déjà plein pour un mois, avec des gens qui vont vouloir travailler avec toi. Je te vois heureux, et fier de toi. On peut pas savoir combien de temps ça tiendra, mais t’auras essayé et ca n’a pas de prix. Et puis avec le talent que t’as, et la réputation que ça va te faire, je suis convaincu que ça peut pas couler.

Il pourra en faire ce qu’il veut sur le long terme, je le sens.

Je hausse les épaules.

— Je sais pas… ça me rend fier de me dire que je pourrais vivre de mon business et si t’y participes, bah… t’es pas content de pouvoir gagner de l’argent en faisant un truc que t’aimes bien ?

Il est payé pour ses concerts, il a pas fait un débat en disant qu’il dépanne juste. Je comprends pas.

— Ouais… t’as raison. Merci. J’espère que ça va fonctionner. J’ai hâte de la crémaillère et de me lancer pour de vrai.

— Si, bien sûr que le but c’est de gagner de l’argent en faisant quelque chose qui me plaît.

Je réponds en comprenant où il veut en venir.

— Et évidemment que travailler avec toi ça me plaît. C’est le premier meilleur job dont je pouvais rêver, pour de vrai. Alors ok, quand tu le pourras , je veux bien être ton premier et unique employé.

Je souris en embrassant ses lèvres.

— J’ai toujours raison chéri.

Je hausse les sourcils exagérément.

— Mais pourquoi tu voulais pas de l’argent…? Je comprends pas, chéri.

C’est certainement ce qui me contrarie le plus.

— Mouais, toujours, toujours, j’émets des réserves quand même.

— Parce que c’est ton bébé, qu’au début te faire une trésorerie ça va être difficile et que Luca a dit que parfois il faut plusieurs années avant de réussir à être vraiment rentable. J’ai aucun doute sur le fait que ça va marcher, mais je voulais pas que tu te sentes redevable de me verser quelque chose alors que je fais tout ça pour mon futur mari. Tu vois ? Mais je comprend que c’est justement parce je suis ton futur mari que c’est important. Être ton employé, c’est travailler avec toi pour de vrai. Et pas juste te filer un coup de main vite fait.

On n’a pas toujours la même vision des choses, mais tout de suite de communiquer ça nous fait avancer pour de vrai.

— Ah ouais ? Tu oses ?

— Ce qu’a dit Luca c’est valable quand il y a un gros emprunt… c’est pas mon cas. Rien qu’avec le mois de septembre, j’aurais remboursé le matériel. Puis j’ai pas de loyer…

J’ai blindé septembre pour amortir au maximum. Dès septembre, je sais que ça ira. Si les réseaux me ramènent du monde, ça va rouler vite.

— Mon employé ou mon associé. On verra le contrat que tu signes… mais j’ai envie de tout faire dans les règles de l’art et j’ai envie de le faire avec toi. Même si c’est que deux heures par semaine parfois…

Je rigole.

— Oui. J’ose.

— C’est vrai oui, j’avais pas pris ça en compte. Ni le loyer…

Je rigole un peu. Alors que c’est pour ça qu’il a pu se lancer aussi vite.

— Je serai prêt à en rediscuter quand tu veux mon Coeur. Je serai… Honoré, vraiment. Quoique tu décides. Je ferai toujours tout mon possible pour t’épauler, peu importe les circonstances.

Le simple fait qu’il puisse songer à me mettre associé me touche énormément.

— C’est honteux.

Je lève les yeux au ciel en riant. Et c’est exactement à ce moment là qu’on nous propose d’aller embarquer. Enfin !

— On en reparlera plus tard alors.

Sinon, j’embaucherai Penny. J’ai pas envie de le contraindre à quoi que ce soit. Et j’ai pas non plus envie qu’on en parle constamment pendant le vol. Je réclame un baiser et une hôtesse vient nous chercher pour l’embarquement. Je récupère rapidement la main de Will pour me rassurer.

SMS de Connor à Will
T’es déjà debout ?!

SMS de Connor à Will
Ah mais c’est le départ !!

SMS de Connor à Will
Attends, attends. Bradley t’as dit quoi ?!!!! Je savais pas qu’il allait revenir !! Je sais pas comment on va gérer ce truc… mais nous on en a parlé et on veut que ce soit toi sur l’album et… tout le reste. On s’appelle quand t’as un moment en Australie ? J’vais voir avec les gars comment on gère ça !

J’accroche mes doigts à ceux de Jude. Je vois que j’ai des messages de Con, mais pas le temps de les lire pour le moment. Entre l’embarquement et Winter, j’ai autre chose à gérer. Même si je crève d’envie de savoir.

— Y’a Connor qui m’a répondu.

Je dis quand même à Jude quand on longe le couloir jusqu’à l’avion. L’avantage de la première classe, c’est aussi qu’on est les premiers à embarquer et en plus avec la chienne, on est prioritaire sur les prioritaire.

— Tu veux te mettre contre la fenêtre mon coeur ? Tu préfères quoi ?

Là il a tout le loisir de choisir, s’il veut, on pourra même changer douze fois pendant le vol.