Quand la vie te donne des citrons, fais-en de la limonade — Adam & Logan

Je rigole quand il laisse entendre que le mariage avec un homme ce serait pire. Je n'ai jamais vraiment su exactement ce qu'il s'était passé entre eux, je sais simplement que ses parents n'ont pas acceptés qu'il puisse être avec un homme à une époque. Mais du coup, en effet, j'imagine que notre mariage ne les ravirait pas vraiment.

— J'y vois aucun inconvénients. Je voulais simplement être sûr que tu y vais pensé, au cas où.

Je glisse mon bras autour de sa taille, parce que j'étais pas encore assez proche de lui...

— On n'a pas besoin de ça de toute façon, j'ai le plus merveilleux des Wheeler pour moi !

— J’y ai pas pensé, en fait. J’y pense plus. S’ils avaient vraiment voulu arranger les choses, ils auraient essayer de rencontrer ma fille.

Je passe mon bras autour de ses épaules.

— Bientôt tu seras aussi un merveilleux Wheeler.

J'ai bien envie de lui répondre qu'ils ont quand même achetés un appartement dans White Falls et que d'une certaine façon c'était un pas vers lui, mais je me tais. Je crois qu'elle est là, la limite pour ne pas briser d'oeufs.

— Je sais que c'est qu'un bout de papier en théorie, mais ça me mets dans un état dingue. On va se marier ! Après les trucs qu'on a vécu, jamais j'aurais pensé un jour devenir ton mari et c'est tout proche maintenant !

Je lui souris tendrement.

— J'ai le droit de nous faire un vrai thème ? Même si on n'est pas beaucoup ? Genre... Winterthur Wonderland ?

Je demande des étoiles dans les yeux.

— Qu’un bout de papier ? C’est ça pour toi le mariage ? Parce que pour moi c’est un peu plus qu’un bout de papier, c’est un engagement moral, spirituel... tout ça.

Je dis en riant pour le taquiner.

— Oui, mon bébé. Tu fais ce que tu veux. Je te l’ai dit. Je te suivrai.

Je lève les yeux au ciel en le poussant doucement sur le côté.

— Pfff, j'ai même pas envie de parler avec toi.

Je rigole et en fait, je le raccroche bien vite. J'en ai marre qu'on s'embrouille tout le temps en ce moment, alors je veux profiter de cet instant. Et je voudrais qu'il dure longtemps ce coup là. On a tous des mauvaises passes de temps en temps.

— Si je louais une grande roue pour mettre dans le jardin tu me tapes ?

— Si on avait la place et les moyens, j’aurais dit oui pour tes beaux yeux, mais bon...

Je lui souris et j’embrasse ses lèvres.

— Ça t’avais plus notre week-end à Londres ?

— Trop hâte de gagner des millions au Loto et d'avoir tout ce que je veux parce que tu résistes pas à mes beaux yeux.

Je réponds en le taquinant.

— C'était notre premier rencard, évidemment que ça m'a plu. Je me voyais déjà essayé de te conquérir et tout. Bon ça c'est pas passé comme prévu, mais au final t'es quand même là alors je vais pas me plaindre. Mais oui, j'avais beaucoup aimé.

Je lui adresse un sourire tendre avant de déposer un baiser sur sa tempe.

— Tu m’avais déjà conquis. J’ai rien payé en liquide ce week-end là. Je crois qu’au fond, j’espérais que Moïra le remarque. Mais bon. On y retournera, si tu veux.

— J'aimerais beaucoup, oui.

Je lui souris, heureux. Ça me fait toujours quelque chose quand il dit que déjà, à cette époque la, je n'étais pas qu'un gars à sauter. J'étais au moins un tout petit peu plus. Et c'est encore plus plaisant, parce que je venais juste d'apprendre qu'il était marié et j'avais vraiment envie de lui montrer que je pouvais être quelqu'un de bien.

— Si je t'avais pas croisé à la crèche avec Olivia ce jour là et qu'on n'avait pas été obligé d'en parler, tu crois que t'aurais finis par me dire un jour que t'étais marié ?

Je demande en riant. Je crois que je n'ai plus vraiment mal, parce que le présent compte beaucoup plus que tout ce qu'on a pu souffrir.

— Où est-ce qu'actuellement, tu serais en train de vivre une double vie, en étant la moitié de la semaine chez nous et l'autre moitié chez elle, à l'autre bout de la ville ?

Je souris.

— Une fois tombé amoureux de toi, je n’avais plus la moindre envie de vivre avec Moïra. Alors j’aurais fini par t’en parler. Trop tard pour que tu me le pardonnes, sans doute. Alors on a eu de la chance de se croiser ce jour-là.

Je réfléchis à ses mots, parce que je n'avais pas vu les choses sous cet angle là.

— C'est vrai que ça a été un choc, mais c'était pas inssurmontable. C'est devenu dur quand j'ai accepté que j'étais amoureux de toi. Alors si je n'avais appris qu'à ce moment là pour ta femme... Je ne sais même pas ce que j'aurais fais, en fait. Mais j'aurais pas accepté d'être un secret, ça c'est certain.

— Tu sais que je suis désolé d’avoir attendu aussi longtemps, hein ?

— Maintenant je le sais, oui.

Je lui vole un baiser.

— Et si sur le coup j'en étais venu à me dire que tu te foutais de ma gueule et que je croyais Gabriel quand il me disait que t'attendais sûrement que je me lasse pour que je parte de moi-même, aujourd'hui je comprends pourquoi tu pouvais pas partir comme ça.

Je souris et laisse mon regard voguer devant nous, là où Olivia et Poisson gambadent tous les deux.

— Je ne la vois que quelques jours par ci par là depuis quelques mois et malgré tout ce que pourrait dire Moïra, je la considère déjà comme un membre de famille tellement je me suis attaché à elle. Alors toi qui est son père... Je te voulais pour moi tout seul et j'etais égoïste. Je faisais exprès de ne pas saisir tout ce que tu risquais de perdre je crois. Je suis désolé d'avoir été aussi insistant. Et désolé aussi d'être venu la garder ce soir là, quand Moïra m'a proposé. J'avais besoin de me prouver je ne sais quoi, et si je me tape la tête par terre de ce que ça aurait pu faire à Moïra, Olivia avait pas à être prise à partie dans l'histoire.

J’affiche un sourire bienveillant en réalisant que j’avais besoin d’entendre ça et qu’Adam faisait un nouveau pas vers moi. Sans trop hésiter, j’accepte de lui donner une autre chance.

— Olivia t’aime déjà plus que tu ne l’imagines. Je crois qu’elle ne sait juste pas sielle peut t’appeler papa parce qu’elle est petite et qu’elle n’y comprend pas grand chose.

— Oh tu sais, je ne suis pas certain que ce soit la seule à ne pas y comprendre grand chose. J'ai 22 ans et pourtant je n'ai aucune idée de comment me placer face à la situation.

Je souris, parce que je suis ému et sincèrement touché de ce que Logan laisse entendre.

— Je n'ai jamais eu d'enfant, mais j'ai l'impression de découvrir doucement grâce à Olivia ce que c'est que d'être un papa. Et pourtant, c'est compliqué de placer des mots sur ça parce que si je la considère au même titre que ma fille, y'a King Kong qui viendrait littéralement me demettre la mâchoire si je le laissais entendre à haute voix. Elle vient déjà de dire que ce ne sera jamais le cas sans que je ne dise rien, alors..

Je rigole nerveusement, mais je ne veux plus me laisser abattre. Un après midi c'est court, mais je crois que c'était nécessaire pour que je prenne conscience de tout ce qu'impliquait le mot Famille. Ce n'est pas Logan, rattaché à moi parfois et à sa fille quand elle est là. C'est nous deux, nous trois autant que possible, et ce en toute circonstance. Et si ce sera forcément plus difficile parfois, je crois que le simple fait de venir me positionner devant Moïra tout à l'heure a marqué d'une pierre rouge un jour nouveau. Je vais devenir le mari de Logan. L'amant est mort.

Je suis sincèrement touché par ce qu’il me dit parce que c’est fort ; il considère Olivia comme sa fille et c’est tout ce que je retiens. Je me fiche bien qu’il pense que Moïra ait son mot à dire parce que, chez nous, dans notre maison, il n’en est rien.

— Tu veux bien venir avec nous à l’aéroport tout à l’heure ? Pour raccompagner Livie ?

Parce que, finalement, il n’y a aucune raison qu’il ne soit pas présent. Surtout pas après ce qu’il vient de dire.

— Avec plaisir, bien sûr.

Je réponds du tac o tac. C'est plutôt quelque chose qu'ils font tous les deux généralement, parce que c'est important pour Logan de partager ces derniers instants ensemble.

— Si tu veux profiter un peu plus, on peut même y aller avec ma voiture. À cette heure ci, ça irait plus vite qu'en train.

J’acquiesce.

— Oui, très bien. On va y aller tous les trois. En voiture.

Je souris et j’embrasse tendrement ses lèvres.

— Livie ! On fait demi-tour, ma puce ! On va prendre le bain.
— OK !!!

Elle court dans l’autre sens avec Poisson et je la place sur mes épaules alors qu’Adam récupère la laisse.

— Adam va nous accompagner à l’aéroport.
— Oh ouais !! Comme mes parents !!! Ça veut dire que t’es mon papa aussi ? Je peux t’appeler comme ça alors.. ?

L'émotion me monte à la gorge et alors que je voudrais exulter, je suis à peine capable de reprendre mon souffle. L'entendre de la bouche de Logan c'est une chose, mais quand c'est Olivia qui le dit de cette façon là, j'ai l'impression que je vais mourir.

— Bien sur que tu peux ! Toi tu es bien ma petite puce, alors pourquoi je ne pourrais pas être ton papa ?

Je lui souris et je viens caresser ses cheveux. C'est sûrement mon seul avantage à être un peu plus grand que Logan : atteindre notre fille quand elle est sur ses épaules.

Olivia ne répond pas et je devine facilement qu’elle sourit, toute timide. Je serais incapable d’exprimer ce que je ressens maintenant, mais c’est vraiment fort.

— Je vous aime, tous les deux.

Je dis alors qu’on arrive bientôt à la maison. Le bain, la préparation du repas, tout se passe très vite et on se retrouve bien vite à l’aéroport, à devoir lui dire au revoir.

Moïra est là, dans en retrait, et elle n’intervient pas. Comme si elle savait qu’il ne valait mieux pas qu’elle le fasse. Évidemment, Olivia pleure, elle s’accroche à mes bras, c’est toujours un déchirement.

— Hey, mon ange, allez, on se revoit très vite. Tu m’appelles chaque fois que tu en as envie, tu le sais. On peut se voir en vidéo, d’accord ?
— Dada aussi ?

Je mets un certain temps avant de comprendre entre ses larmes que c’est sa manière à elle d’appeller Adam, sa manière de l’appeler papa et ça me bouleverse bien plus que ça ne devrait.

— Oui, oui. Dada aussi.

Je dis avant de la laisser faire un dernier câlin à Adam.

La scène qui se déroule sous mes yeux me brise le cœur. Je comprends amplement pourquoi Logan est si mal chaque fois qu'il revient de l'aéroport.

J'ouvre mes bras en grand pour serrer Olivia contre moi, alors que j'assimile doucement le surnom qu'elle a décidé de me donner. Ce n'est pas le moment, mais les larmes le montant aux yeux d'émotions. Je suis chamboulé, et la peine de quitter prends le dessus sur le reste.

— Je serai là aussi au téléphone ma puce, c'est promis. Et on se revoit bientôt !

Je lui souris en essuyant ses larmes, avant de me pencher vers son oreille pour lui dire un secret.

— On pourra commencer à regarder quelle robe de princesse tu pourras avoir à notre mariage avec papa. C'est un secret, d'accord ?

Je ne sais pas ce qu’il lui chuchote, mais elle lui sourit en grand avant de me faire un dernier bisou et de traîner les pieds jusqu’à sa mère. Elle nous fait coucou jusqu’à ne plus pouvoir et on reste un moment à fixer la porte en silence. Comme chaque fois, pour moi. Comme si je devais assimiler qu’elle n’allait pas revenir avant deux semaines.

— J’ai vraiment hâte d’avoir sa garde.

Je marmonne, comme si j’étais sûr de l’obtenir.

— Tout va pencher en notre faveur pour que ça se passe ainsi !

Je réponds à Logan en reserrant mon bras autour de sa taille.

— On pourrait peut-être lancer dès maintenant le dossier d'adoption ?

Ma demande semble venir de nulle part, mais c'est réfléchi en réalité.

— Maintenant que Moïra est au courant que tu comptes demander la garde d'Olivia, j'ai peur qu'elle s'empresse de mettre des chances de son côté. Au cas où. Être marié sera notre plus gros avantage, mais si en plus on peut apporter comme élément le fait que nous avons entamé des démarches pour fonder une famille et offrir un climat familial décent à Livie, ça ne peut qu'être positif j'imagine. Tu ne crois pas ?

Je me tourne vers lui pour pouvoir le serrer dans mes bras.

— Seulement si tu te sens prêt à lancer les démarches. Je ne veux pas qu’on fasse ça uniquement pour Livie, mais aussi pour nous. Parce qu’on veut un bébé.

Je dépose un baiser sur son front.

— T’as entendu comment elle t’a appelé ?

— Je me sens prêt. J'ai toujours autant peur, mais j'ai aussi tellement hâte. Ça risque de prendre du temps à se mettre en place, on le sait. Et si par chance ce n'est pas le cas, je sais qu'on sera là pour s'épauler l'un et l'autre.

Je me blotti contre lui.

— J'ai entendu oui... Je ne savais plus si je devais pleurer parce qu'elle partait ou parce que j'étais ému. Elle est extra.