Islande

Je remonte un peu la couette sur nous, et j'oublie qu'on a frappé à notre porte.

— Lui aussi il t'aime bien.

Même si comme lui, il ne l'avouera jamais.

Je caresse tendrement son visage pour qu’il se rendorme. Mais je crois que c’est moi qui me rendors le premier.

Il se rendort le premier, je le recouvre correctement et embrasse son front. Je mets du temps à me rendormir, je surveille la porte, si ça frappe à nouveau, je ne veux pas laisser la personne s'échapper. Mais il ne se passe rien et je me finis par me rendormir moi aussi.

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Je suis le premier à me réveiller, Gabriel dort encore. Dans l'hôtel où l'on est il n'y a pas le service en chambre, mais un restaurant buffet, en bas. J'ai envie d'aller lui chercher le petit déjeuner pour qu'on le mange au lit. Je quitte la chambre sans bruit.

**********
Assis à une table du restaurant, Rob voit Austin arrivé, seul. Gabriel n'est pas avec lui. C'est l'occasion, il en profite, il s'éclipse discrètement et va frapper à la porte de leur chambre.

Je suis réveillé parce qu’on frappe à la porte. J’ai envie de raler mais quand je vois qu’Austin n’est plus allongé, je me dis que c’est peut-être lui.

Je me traîne jusqu’à la porte et quand je l’ouvre, je découvre Rob avec surprise. Tellement que je suis sans voix un moment.

— Euh... ? Là je doute que ce soit une coïncidence alors ... qu’est-ce que tu fous là ?

Il s'appuie nonchalamment contre la porte, un sourire séducteur aux lèvres.

— Je ne crois pas aux coincidences, seulement au destin.

Il s'approche un peu.

— Je n'arrête pas de penser à toi depuis hier soir.

Je lève les yeux au ciel.

— Dommage pour toi. J’vais ni te sucer ni faire quoi que ce soit d’autre. Même si tu me payes.

J’ajoute avant qu’il amène l’argent dans la conversation lui même.

— Je suis en couple.

— On sait très bien tous les deux que tu n'aies pas fait pour être en couple. Tu aimes bien trop t'amuser. Puis,

Il hausse les épaules.

— Je pourrais payer vos vacances, à ton mec et toi. Imagine toi l'emmener dans un hôtel cinq étoiles.

— J’ai changé. Et les hôtels cinq étoiles, ça nous intéresse pas. Franchement, Rob, tu perds ton temps. Je suis bien dans mon couple.

— Et alors ? Moi aussi je suis bien dans le mien, ça ne m'empêche pas de m'amuser de temps en temps.

Il caresse son bras.

— On a passé du bon temps tous les deux non ?

— Ouais, c’était bien.

Je reconnais sans mal en me détachant de lui.

— Mais maintenant j’ai mieux.

— Lui ? Sérieusement ?

Il dit d'un ton sarcastique et moqueur.

— C'est qu'un gamin, toi tu as toujours aimé les hommes. Les vrais.

Je soupire parce qu’il vise juste, il me connaît vraiment bien. Mais c’est différant avec Austin parce que j’en suis amoureux.

— Parce que tu penses que t’es un véritable homme, toi ?

Je demande en riant.

— Suffisamment pour te faire gémir.

Il répond toujours avec le même sourire arrogant et sûr de lui.

— Ouais, c’est pas comme si c’était difficile pour les hommes.

Je soupire.

— C’est bon, t’as fini ton numéro ? Je suis pas d’humeur vu qu’un con a frappé à notre porte toute la nuit.

Et je suppose que le con en question, c’est lui.

— Très bien. En tout cas si tu veux passer un bon moment je suis dans la chambre 365, c'est une suite.

Il lui fait un clin d'oeil.

— Je t'attendrai.

Puis il part, sachant qu'Austin va bientôt revenir.

******

Quand je reviens, un plateau bien rempli dans les mains, Gabriel est en train de refermer la porte.

— Hey.

J'embrasse ses lèvres en entrant dans la chambre.

— Tu me cherchais ?

— Non, y a ce... enfin si, j’te cherchais mais y a Rob qui a frappé à la porte. Je sais pas comment il sait qu’on est là et je suppose que c’est lui qui a frappé à la porte.

Je soupire.

— Je vais demander à ce qu’on change de chambre. Qu’il ne sache plus où on est.

Je perds mon sourire quand il me dit ça.

— Il est venu pour te faire des avances ?

Je pose le plateau sur le lit.

— Ouaip ! Avances que j’ai refusées. Il m’a proposé de nous payer des voyages en retour. En hôtel cinq étoiles. Ça te tente ?

Je demande en riant.

Je me retourne vers lui.

— Attends, il t'a pris pour une prostituée ou quoi ?

Je sens une colère froide montée en moi.

— Bah... c’est pas le premier, c’est pas le dernier. C’est rien.

Je dis en souriant.

— Je savais pas qu’on pouvait remonter le petit déjeuner ici ? C’est chouette.

— Non c'est pas rien. D'abord il t'allume devant moi et ensuite il vient jusqu'ici pour te manquer de respect. Il se prend pour qui ce connard ?

— Austin... c’est pas grave. Faut pas accorder de l’importance aux gens qui en mérite pas. Je m’en fiche de lui.

Je soupire parce qu'il a raison.

— Je sais, mais c'est pas facile. J'en reviens pas de son culot.

— J’ai dit non alors il va arrêter. Il n’est pas stupide. J’ai pas été ambiguë ni rien. Je suis juste désolé que ça arrive pendant nos vacances...

Je soupire encore car ce gars m'a vraiment énervé. J'ai vu Gabriel se faire draguer toute ma vie, même s'il nous cachait sa vie sexuelle, cela n'empêchait pas qu'il a toujours attiré les gens. Mais c'est la première fois que ça me fait quelque chose comme ça, que ça m'énerve autant. Je ne sais pas si c'est de la jalousie ou de la possessivité, mais je n'aime pas ressentir ça.

— Ce n'est pas de ta faute.

Je prends une orange et je la jette par terre. Quand je réalise mon geste, je me mets à rire.

— J'ai imaginé sa tête.