JOUR J ! — Edouard & Romie

— Laisse toi aller. Et si je te fais mal, ou autre, tu me le dis tout de suite.

Je me décale légèrement, pour qu'on ne s'éloigne pas, mais que j'ai assez de place pour m'occuper d'elle comme il se doit.

— Je t'aime, madame Édouard Bonaparte.

Je glisse à son oreille en laissant mes mains travailler sur ses épaules et son dos.

J’ai un sourire de mille trois cent kilomètres quand il me dit ça. Puis son massage est beaucoup trop agréable, je pourrais m’endormir. Je suis tellement bien avec lui, en sécurité, que j’aimerais qu’on ne se sépare jamais.

Quand j’ai un peu froid, on sort très vite et j’enfile mon peignoir. Je le laisse s’occuper de moi comme un bébé parce que ça me rassure. Après m’avoir habillé, je retourne m’allonger.

— Est-ce que je peux avoir un thé au lait sucré ? Tu vas partir quand ? Tu vas rentrer tard ?

— Je vais te chercher ça mon Cœur !

Je réponds, tout en enfilant un boxer sec et en enfilant un t-shirt. Max est jaloux de mes abdos sinon...

— Et je vais partir pour midi je pense. Et je te promets de tout faire pour être là a dix huit heures maximum! Ça me laisse 4h sur place, ça devrait être suffisant.

C’est hyper long. Je fais la moue, les larmes aux yeux mais je tiens bon et je pleure pas.

— Je t’attendrai en me reposant. Promis.

J’ai la voix qui vacille mais je veux qu’il soit rassuré malgré tout.

Je ne suis même pas encore parti que ça la mets dans cet état là. C'est horrible. Je vais essayer, mais je ne sais pas si je vais trouver la force de partir ce midi.

— Je ferais au plus vite mon cœur, je t'assures.

Je lui glisse avec un baiser, avant de descendre chercher son thé au lait.

Il n’est pas parti une seconde que je me relève pour l’accompagner. Je me glisse dans ses bras juste avant de descendre les escaliers.

— J’ai envie de rester avec toi.

— Tu t'accroches ?

Je lui souris en lui présentant mon dos pour qu'elle puisse monter dessus, ce qu'elle fait sans attendre une seule seconde.

Quand on arrive en bas, Luke et Max ne sont plus là. Ils devaient encore bosser sur le bureau si j'ai bien tout saisi.

— Tu veux manger quelque chose avec ça ? Ça passera mieux maintenant tu penses ?

Je demande à Romie en préparant son thé exactement comme elle l'aime.

Je pose ma tête sur son épaule pour lui faire un câlin en même temps.

— Oui. Il y a déjà les gâteaux là-haut. Ils sont là Max et Luke ? Je les ai dérangés cette nuit ?

— Ils ont eu un peu peur aussi, mais ça va. Ils sont repartis bosser dans le bureau.

Ça ne sert à rien de lui mentir, ce ne serait pas l'aider.

— Tu veux passer leur faire un coucou ?

— Mince...

Je secoue doucement la tête.

— Non, j’ai pas envie de les déranger.

Déjà que je les ai réveillés.

— C’est chouette que Luke soit là. Je m’attendais pas à ce qu’il vienne tout de suite.. c’est qu’ils doivent vraiment accrocher !

— Tu les aurais vu ce matin, à se préparer leur café en se faisant des bisous.

Je souris tendrement.

— Je crois qu'ils accrochent vraiment beaucoup. Et a l'évidence, ils ont un peu de mal à se décoller et a décidé de quand Luke va repartir à Londres.

Et je veux bien les comprendre, surtout actuellement.

— Mais c'est comme s'ils se connaissaient depuis si longtemps, au final.

— C’est fou. Je suis contente pour eux. Max avait vraiment besoin de ça. Il a l’air trop épanoui.

Quand il a fini de préparer mon thé, on remonte à l’étage et je retourne me coucher dans notre lit. Cette chambre est trop, trop magnifique.

— Tu viens ou quoi ?

Je râle parce qu’il traine à s’installer.

— Pardon princesse, laisse moi le temps de récupérer les gâteaux et de tout amener ici.

Je grogne en riant, avant de venir à ses côtés. Elle se blottit instantanément contre moi et je la serre très fort.

— Dans cette chambre là, on pourra mettre une télé ! L'autre était trop petite, mais pas celle là ! Non ?

— Oh... bof. Quand on est dans notre chambre, moi je préfère qu’on parle et qu’on fasse l’amour ou... je sais pas, si on veut voir la télé on peut aller en bas, non ? On n’en a pas actuellement et ça manque pas... si ? Ça te manque ? T’en veux une ? Si t’en veux une d’accord, hein.

Je dis en prenant le gâteau qu’il me tend.

— Non ça me manque pas.

Je rigole, alors qu'elle se pose déjà mille questions.

— C'est juste que j'en avais toujours eu une avant, c'est plus une habitude je crois. Pour si tu veux rester au lit parfois le matin, quand je vais travailler, ou des moments dans ce genre là. Mais si ça te va comme ça, autant qu'on parle et qu'on fasse l'amour !

— Bah... je pourrais lire un livre ? Si jamais y a une télé, je vais jamais me lever.

Je lui fais croquer dans mon gâteau. Il est même, même avec les traits tirés d’inquiétude.

— Ça me va, comme ça. Je trouve cette chambre parfaite.

— Max a vraiment fait un boulot incroyable. Je me sens chez moi dans cette maison, pour de vrai.

Et c'était pas gagné d'avance, car j'ai eu du mal à me faire a l'idée d'habiter avec lui dans cette église. Ça devait être temporaire et finalement ça fait plus d'un an que je suis ici.

— Au fait, je voulais te demander quelque chose, mais avec le mariage et le reste ça m'est un peu sorti de la tête.

Je souris en embrassant ses lèvres.

— Tu voudrais venir vivre ici avec moi ? Officiellement ?

— Aw...

Je pose mon thé sur la table de chevet pour lui faire un énorme câlin.

— Oui, mon amour. J’ai envie. Moi aussi, je me sens vraiment chez moi, maintenant. Chez nous, même. En tout cas, cette pièce, c’est vraiment nous. C’est notre cocon.

— T'avais raison, maintenant qu'on est marié, on doit faire les choses bien. Et tant que Max ne nous vire pas, on est bien ici ! Enfin, j'espère que ça te plaît ?

Je demande malgré tout. Parce que la chambre a beau nous ressembler a trois mille pourcent, elle ne voudra peut-être pas être ici encore des mois.

— J'aime vraiment beaucoup trop ce qu'il a fait de cet endroit, juste pour nous. C'est énorme qu'il ai chassé Adam aussi rapidement.

— Ça me plaît, oui. Je suis bien.

Mais c’est vrai qu’on n’est pas vraiment chez nous et qu’on est chez Max et qu’il va peut-être vouloir qu’on parte un jour.

— J’aimerais pas devoir partir un jour.

Je réalise que finalement, j’en voudrais pas une maison à moi parce que j’ai l’impression que c’est ici ma maison. C’est très grand et parfois j’ai peur, mais quand j’y réflechis pour de vrai, c’est ici que je me sens le mieux au monde. En sécurité. Avec mon mari.

— Si j’ai trop peur d’être toute seule, peut-être qu’un jour on pourrait avoir un chien..?

— J'aimerais pas non plus, je suis vraiment bien ici.

Même si je sais qu'il le faudra un jour. Si Max se débarrasse du fantôme d'Adam, Luke et lui s'installeront sûrement ensemble et un jour ou l'autre, le jumeau et sa femme seront de trop.

— Même deux si ça peut te rassurer encore plus !

Je rigole en la serrant contre moi.

— J'aime bien les animaux, ça me dérange pas. Et si ça peut te permettre de te sentir en sécurité, j'y vois aucun inconvénient.

Je souris de toutes mes dents.

— Super ! Tu voudrais quoi comme chien toi ?

Je vais travailler super fort et lui faire ce cadeau. Parce qu’il m’offre toujours des cadeaux, mais moi aussi j’aimerais bien pouvoir lui faire un beau cadeau pour une fois.

J'ai jamais réfléchi à la question, alors je le regarde avec de grands yeux tous ronds.

— J'en sais rien.

J'avoue en riant.

— Mais je refuse d'avoir un Yorkshire, un caniche ou une connerie dans le genre. C'est tout petit, ça gueule tout le temps et c'est hargneux. Faut qu'il soit suffisamment gros pour ne pas rentrer dans ton sac !

— D’accord.

Je me blottis bien contre lui.

— Tu veux un câlin ? Un massage ? Je t’ai fait passer une mauvaise nuit, je suis désolée... qu’est-ce que tu veux ?

J’ai pas envie qu’il parte, mais s’il le fait, autant que ce soit sereinement.

— Un énooooorme câlin.

Je geins en me cachant sous la couette et en l'attirant avec moi. Je ne me suis jamais senti aussi naturel qu'avec elle.