JOUR J ! — Edouard & Romie

— D’ACCORD.

Je m’affale contre lui et je lui fais un énorme câlin avec plein de bisous dans le cou.

— J’ai hâte qu’on ait les photos de mariage pour en afficher une dans la chambre.

— Une seule ?

Je demande en riant, tout en répondant à ses bisous.

— Charlie a l'air d'avoir fait des merveilles. Si c'est le cas, y'en aura plus d'une ! Faudra faire notre choix.

— Oui, on va en mettre une dans la chambre et on mettra celle avec Max et Luke dans le salon. Et celle avec Logan et Adam aussi... tu crois qu’il voudra bien ? Sinon je la mettrai pas, c’est pas grave.

Je lui souris.

— J’aimerais bien qu’on refasse quelque chose cette été avec vraiment tout le monde. Mes neveu et nièces, Madeleine et Paul. Tes amis d’ici, ta famille au sens large... non ? T’aimerais pas ? Réunir tout le monde pour de vrai.

— Faudra voir avec lui, mais ça c'est plutôt bien passé au mariage alors qui sait ? Et puis, Max a conscience qu'il est le mari de ton frère et que tu l'apprécie. On lui demandera quand on recevra tout, ok ?

Et si Luke pouvait être là à ce moment là, ça m'arrangerait beaucoup. Parce que même s'il a comprit qu'il n'était plus amoureux d'Adam, mettre une photo de lui dans l'église pourrait lui faire un petit quelque chose. Lune gommerait ça, j'en suis sûr.

— J'aimerais beaucoup, sincèrement. Madeleine fait tellement pour nous que ça lui ferait plaisir d'être là. Et les enfants aussi, même si Olivia s'en rends plus compte que les deux autres.

Je la regarde, fou amoureux, et ça sort comme si c'était l'évidence.

— Romie Bonaparte ? Est-ce que tu voudrais m'épouser de nouveau cet été, a l'église ?

Je souris de toutes mes dents.

— Ah bah ça oui, alors !! On pourra prendre une wedding planneuse ? Ça va être hyper chouette. Romie Bonaparte ça sonne hyper bien quand même.

— Ça sonne parfait, je trouve.

Je rigole en la coinçant entre mes bras.

— Si on veux que ce soit dingue, avec autant de monde, faut qu'on travaille là dessus rapidement. Sinon on sera débordés. Et les wedding planneuses sont vite prises, faut qu'on se penche dessus dès ce week-end pour être sûrs de notre coup !

On est complètement barges, mais c'est beaucoup trop bon.

— Alors on s’y penche ce week-end ! C’est pas un problème !

Je dis en embrassant ses lèvres.

— Je me sens mieux mon amour, merci.

— Y'a pas de quoi mon cœur. Pour le meilleur et pour le pire, on a tous les deux dit oui.

Je souris de toute mes dents en jettant un œil à ma montre pour regarder l'heure. Midi approche à grands pas.

— Tu vas te préparer ?

Je demande alors que je le vois regarder sa montre.

— Je veux pas te mettre encore plus en retard, tu sais.

— Il va pas falloir que je tarde si je veux pouvoir être au briefing de 13:30. On a des choses à voir mon équipe et moi.

Je souris, en blotissant ma tête dans son cou. J'ai pas du tout envie de partir d'ici. Je ne suis bien qu'avec elle, c'est horrible à dire, mais c'est le cas.

— D’accord. Plus t’y vas vite, plus tu rentres vite. En plus, maintenant, je vois tout du lit. La salle de bain, le dressing. Je sais où tu es.

Je dis en souriant.

— Allez. Avant que j’ai plus envie de te lâcher. Je vais ranger nos valises et faire des trucs de femme aujourd’hui.

— Tu vas me mater encore plus qu'avant c'est ça que tu veux dire ?

Je demande taquin, en cherchant la foi de me lever.

— Des trucs de filles t'en fais déjà. J'ai jamais mangé un aussi bon sandwich que les tiens.

Je rigole, en insinuant que sa seule place est à la cuisine.

— Pff, des trucs de femme pas de fille. De mari et femme. Je vais faire une machine à laver et te préparer un bon repas. Pas un sandwich pour une fois. Et puis t’attendre dans le canapé. Et t’envoyer des messages pour te dire que je t’aime.

Elle n'a absolument pas compris ce que j'insinuais, et ça me fait beaucoup trop rire pour le lui expliquer. Elle est tellement loin du sarcasme que parfois, je me dis qu'un jour on pourrait s'engueuler très fort, pour un simple malentendu.

— J'ai hâte de goûter à ça alors. Et comme le bon mari que je suis, on fera l'amour toute la soirée pour dépenser les calories !

Je l'embrasse plusieurs fois avant de prendre mon courage à deux mains et de me lever.

J’affiche un pâle sourire.

— C’est grave si j’ai pas envie de faire l’amour aujourd’hui ?

J’ai pas envie qu’il soit déçu mais j’ai trop de mauvaises images en tête.

— Et j’aimerais pas qu’on fasse l’amour dans un train.

Je m'arrête aussitôt dans mon geste, le visage inexpressif. Ça, ce n'est pas Romie. Enfin, si, mais pas la Romie qui va bien. Et quand elle poursuit, ça me comprime le ventre. Alors ce serait ça, le détail qui a tout réveillé ? Le fait que j'ai parlé de faire l'amour dans un train ? Elle aurait été... Mon dieu.

— Mon bébé...

Je m'en fous de me préparer, je reviens me glisser auprès d'elle et je la serre très fort dans mes bras.

— Bien sûr que non, c'est pas grave. Nulle part y'a écrit qu'on doit faire l'amour tous les jours pour être heureux. Si t'as pas envie, on le fait pas. Tout j'espère que si un jour j'ai pas envie, on ne le fera pas non plus. C'est pas ça, le plus important dans notre couple. C'est comment on s'aime, et comment on se sent.

J'embrasse sa tempe avec tendresse, sans la lâcher une seconde.

— C'est de ça, dont tu as rêvé... ? D'un train ?

— D’accord. L’important, c’est de se sentir bien et heureux et en sécurité.

Je conclus avant de hausser les épaules. Bien blottie contre lui. En sécurité.

— Non. J’ai rêvé que j’étais chez ma mère et qu’elle voulait de l’argent. Mais je sais que c’était comme un souvenir sauf que dans la réalité c’était pas chez ma mère mais dans un train. C’est tout.

Rien que d’en reparler, j’en tremble.

— J’ai pas envie de m’en souvenir.

— Alors laisse ça enfoui, je te forcerais jamais à te souvenir mon cœur. Jamais dans un train, c'est encré dans mon esprit.

Je la berce avec tendresse, pour qu'elle s'y sente, en sécurité.

— Tu crois que ça pourrait t'aider de voir un psychologue ? Un bon médecin, j'entends. Ça t'aiderais peut-être à passer au dessus de tout ça, entièrement. Non... ?

— Peut-être. Si ça peut m’empêcher d’avoir des cauchemars comme ça...

Je lui fais un bisou.

— Je veux bien essayer si tu penses que c’est une bonne idée.

Je lui réponds en souriant.

— Je pense que ça pourrait être une bonne idée oui. C'était jamais arrivé, alors ça va, mais j'ai pas envie que toute ta vie tu ai des cauchemars qui soient si proches de la réalité que ça t'en fasses du mal à ce point...

— Alors je veux bien. Je veux pas que tu sois inquiet comme ça. Je le vois sur ton visage.

Ça me brise le cœur.

— Va te préparer, mon amour. Sinon je vais pas être capable de te laisser partir.

Je souris pour la rassurer, mais je ne masque pas mon inquiétude pour autant. Je dois être fort pour elle, mais maintenant que je suis son mari, je dois aussi être capable de la protéger et de lui faire prendre conscience de choses pas forcément toujours belles. Et si ça l'aide, je le ferais sans hésiter.

— T'as raison, j'y cours !

Je réponds en l'embrassant une dernière et en partant enfin me préparer. Le bain est déjà pris, j'ai plus grand chose à faire.

Quand il s’en va, c’est vraiment hyper dur. Je fais tout pour ne pas pleurer ou le supplier de reste parce que je sais qu’il ne partirait pas. Je l’accompagne jusqu’au portail et je reste jusqu’à ne plus le voir.

Après ça je rentre. Je prépare une quiche sans pâte comme m’a montré sa mamie et je la laisse au frigo pour la cuire ce soir. Je range nos valises, lance une machine et en seulement deux heures, je n’ai plus rien à faire.

Du coup... je vais tourner autour de Luke et Max quu veulent bien venir regarder un film avec moi. Très rapidement je me retrouve entre eux sur le canapé et au bout d’une demi-heure, me sentant en sécurité, je m’endors profondément.

Quand je monte dans ma voiture pour rejoindre l'église, il est 17:50. J'ai tenu ma promesse quant à l'heure à laquelle je rentre et ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Il faut dire que l'après-midi a été memorable pour un grand nombre de personnes dans l'entreprise et que rester plus longtemps n'aurait pas été utile.

J'ai envoyé autant de messages que je pouvais à Romie. Des ''Je t'aime'' à de simples coeurs en passant par le fait de lui raconter en gros mon après-midi. Mais j'ai pas eu de nouvelles depuis que je suis parti du bureau, pour ainsi dire et j'espère simplement que c'est parce qu'elle a fini par s'endormir pour récupérer de cette nuit.

Il est 17:57 quand je me gare devant la maison et je souris de toutes mes dents, comme un con. Je suis à l'heure ! Je sors rapidement et sans prendre la peine d'être discret, je rentre me mettre au chaud.

— Coucou tout le monde !

Je clame en les voyant tous sur le canapé, a priori devant un film.

C’est la voix d’Edouard qui me réveille. Déjà ? Il est rentré ! Je me lève d’un bon et je lui cours dans les bras pour le couvrir de baisers.

— Mon amour. Ça va ? Ça a été ? C’est passé hyper vite !

J’entends Max rire dans mon dos.