JOUR J ! — Edouard & Romie

C’est tellement beau, j’ai les yeux qui pétillent de partout. L’hotel est magnifique. Même les employés ont un uniforme en raccord avec l’univers. Sans parler de l’odeur de cookie qu’il y a partout.

Une petite fille me fait des grands coucous alors même si elle parle français et que je ne comprends pas, je lui en fais en retour avant de me trouver une place dans les bras d’Edouard. Il se débrouille pour écrire comme il peut mais j’ai pas envie d’être ailleurs.

Quelqu’un nous conduit jusqu’à notre chambre et là aussi j’ai encore envie de pleurer tellement c’est beau, j’ai trop d’émotion d’un coup.

— Regarde chéri ! Y a une corbeille de... je sais pas c’est quoi ? Du champagne ? Y a du chocolat aussi. Et aussi une carte. « Mr et Mme Bonaparte, nous vous souhaitons un agréable séjour parmi nous. » Notre première carte de mari et femme !!!

Je souris de toute mes dents avant de lui sauter dessus.

— Retire-moi ma robe, chéri. Hey ils ont un service de pressing ? Comme ça on la ramène toute belle à Whites Falls. Elle va sentir le cookie.

Elle est émerveillée et ça m'émerveille à mon tour. Alors avant que le personnel ne quitte notre chambre, je lui demande s'il y a un service pressing et quand il me dit oui, je lui donne un quelque chose pour qu'il attende deux minutes après nous.

— Ils ont ce qu'il faut. Ne bouge pas ! J'enlève ta robe et je la lui donne tout de suite.

C'est compliqué de lui retirer, parce qu'elle sautille de partout, mais c'est tellement attendrissant.

— Hop ! Je lui donne ça, et je ne suis plus qu'à toi.

Je fais ça vite et quand je referme enfin la porte derrière nous, Romie me saute littéralement dessus. En l'attrapant sous les fesses, je nous emmène devant les fenêtres qu'elle puisse admirer la vue.

— J'ai jamais été aussi heureux, j'espère que t'en as conscience.

Je souris en embrassant ses lèvres.

— Bah ça tombe bien parce que moi aussi !

Je dis en lui faisant un énorme câlin.

— Y a une baignoire ? On se fait un bain ? Avec une coupe de champagne ?

On a vu directement sur le château, j’arrive pas à croire que je vais rentrer dedans demain.

— J’ai trop de chance d’être avec toi.

— Moi je pense qu'on a tous les deux énormément de chance de s'être trouvé. C'était pas gagné d'avance, on se cherchait même pas, mais je crois que c'était l'évidence.

Je souris en partant vers la salle de bain alors qu'elle est toujours accroché à moi.

— Éclairés uniquement parles bougies, comme dans un film romantique ?

Je lui demande en lançant l'eau pour que la baignoire se remplisse.

Je secoue la tête.

— Non, éclairé par la lumière avec toi qui me fait des câlins dans l’eau. Avant de me faire l’amour, ça va de soi. En plus, c’est du gâchis de bougies, si on les renverse bonjour pour la femme de ménage la pauvre. Mais de la mousse, c’est bien.

Quand on entre dans la salle de bain, la baignoire est tellement énorme que la mâchoire m’en tombe. Je quitte ses bras pour faire couler l’eau.

— Mais Marie-Charlotte elle va pleurer toute sa vie parce que c’est pas elle que t’as épousé. T’es trop parfait. Et d’ailleurs, je note que t’as pris de vraies vacances et que t’as pas du tout utilisé ton téléphone pro et merci pour ça. C’est la première fois que tu l’éteins pour de vrai et que t’y touches pas. Et j’ai remarqué alors je te le dis. Et t’étais magnifique aujourd’hui. Je suis vraiment très fière d’avoir épousé un homme comme toi. Je t’aime. Vraiment, vraiment, vraiment très fort. Aller-retour jusqu’à la lune. Au soleil. Et même un milliard de fois le tour de l’univers. Voilà.

J’embrasse ses lèvres avant de défaire son noeud de papillon.

La fin de notre séjour à Paris aura été merveilleux. Je n'avais jamais vu Romie sourire autant qu'à Disney, on a fait toutes les attractions possible et inimaginable et on a mangé pas moins de deux fois, pour pouvoir découvrir plusieurs restaurants de là-bas. Et je ne parle même pas du moment où elle a pu prendre des photos avec les princesses. J'ai cru qu'elle avait me claquer dans les doigts à peine mariés.

Sa robe sentait le cookie quand on nous l'a ramené et la première chose qu'elle a fait en rentrant chez mes grands-parents, c'est de leur faire sentir. Après ça, ma grand-mère a passé la soirée à lui montrer toutes les photos d'enfance de moi qu'elle pouvait et j'ai trouvé adorable d'entendre Romie couiner a chaque nouveau cliché. J'aurais aimé avoir des photos d'elle gamine, mais je suis pas sûr que sa connasse de mère en est prise beaucoup...

On a dormi dans le taxi qui nous emmenait à l'aéroport, dans l'avion aussi et quand je me réveille en sursaut, je me rends compte que c'est parce qu'on est devant l'église et que le chauffeur m'appelle pour nous réveiller.

— Romie, mon chat, on est rentré !

Je la secoue doucement, avant d'ouvrir la porte pour ne pas faire attendre le chauffeur trop longtemps.

J’ai envie de râler mais j’en avais marre de l’avion. J’aime pas. Je préfère le train pour aller à Paris. Alors je suis contente de retrouver notre maison.

J’aide Edouard à porter des trucs - ma robe - parce qu’il s’est arrangé pour tout prendre sans que je ne porte rien. Il est trop adorable, c’est vraiment un amour.

Quand on rentre, on a la surprise d’être accueilli par Max ET Luke. Genre Luke est là. Tranquille. Ils mangent des pâtes à la bolognaise alors que j’ai la tête dans le cul comme si j’avais un décalage horaire de douze heures dans la tronche. Mais on a tellement marché ces derniers jours, je vais dormir un siècle.

— Ça va les amoureux ?

Je demande.

— Plutôt bien, ouais. Vous avez mangé ?
— Moi j’ai pas faim.

J'ai un choc quand je vois Luke ici, par e que je m'y attendais pas, mais ça me donne un sourire jusqu'aux lèvres.

— Moi je crève la dalle, tel l'homme qui porte toutes les valises.

Je taquine Romie alors qu'elle n'a pas cessé de me demander si elle pouvait m'aider.

— Vous avez retrouvé Zombie, il va bien ce con ?

— Ouais, il est dans votre chambre, dans son nouveau panier prêt du radiateur.

Il est trop chou ce chat. Je souris avant de réaliser que c’est pas possible.

— On peut rien mettre à côté du radiateur parce que y a le bureau. Y a pas la place.
— Ça c’était dans votre ancienne chambre.
— Hein ?

Je regarde Edouard ; je comprends rien du tout. Je suis peut-être à côté de mes pompes mais je vois pas de quoi il parle.

— C'est ta manière de nous dire que tu nous fout dehors ?

Je demande en rigolant, avant de prendre Luke à parti.

— Je t'aimais bien mec, t'aurais pu prendre notre defense !
— Moi je me mêle pas aux embrouilles des autres ! Si je me le mets à dos si vite, c'est moi qu'il va foutre dehors !

Il me réponds en riant à son tour, alors que Max soupire en lui donnant un coup d'épaule. Ils sont trop mignons !

Max lève les yeux au ciel.

— La suite parentale est prête. Alors c’est votre chambre maintenant. Nous, on a récupéré la votre.
— Mais non sérieux ?

En une seconde j’abandonne robe et mari pour courir à l’étage mais j’ouvre pas la porte sans Edouard.

— Mais VITE !! Je veux pas voir sans toi !

Je rale avant qu’il arrive à son tour. Quand j’ouvre la porte et que j’allume la lumière, je suis complètement sur le cul. Je ne sais pas comment il s’est débrouillé pour tout finir mais c’est merveilleux. C’est cosy, chaleureux. Ça nous ressemble pour de vrai. Tellement magnifique... Je me sens immédiatement chez moi aussi. Même si c’est une grande pièce et que j’aime pas trop ça en règle générale, là, je me sens bien. Et Zombie est effectivement couché dans son panier.

— C’est juste magnifique... t’as vu ça ? Le dressing mais je vais pouvoir vraiment ramener toutes mes affaires ! Ce sera plus le bazar ! Et j’vais pouvoir me balader à poil en sortant de ma baignoire. On a chacun un lavabo !!! Mais t’as vu ?!

— Putain Max !

Je m'exclame, alors que Luke et Max sont venus à notre suite pour voir notre réaction.

— Mais t'as fais ça comment ? Quand ? C'est complètement dingue. Et magnifique !

Et c'est un pas en avant si fort. Sans doute le dernier de tout ceux qu'il a fait ces derniers jours.

— Je suis tellement content, émerveillé et fier !

— Madeleine a supervisé les travaux pour moi puis on a pris le relais avec Luke. Il m’a aidé à terminer et à installer ma chambre dans la votre. Elle est plus spacieuse, c’est vrai...

Puis c’est pas la chambre de sa fille avec encore les murs aux couleurs qu’ils avaient choisi.

— Luke m’a aussi aidé à repeindre mon ancienne chambre. On a fini tout à l’heure mais... j’y ai installé mon bureau.
— Oh... Max.

Je m’approche et je lui fais un énorme câlin parce que j’imagine que ça devait pas être facile.

— C’est bien mieux comme ça. De toute façon, fallait bien faire de la place en bas pour votre cadeau de mariage...
— Hein ? C’est pas la chambre ?!
— Non, ça c’était pour vos fiançailles. Mais comme ça s’est fait en moins de cinq jours franchement...

Il rit. Il n’arrête pas de rire en ce moment, c’est dingue. Il rit tout le temps. Ça m’émeut.

— Vous voulez voir alors ?

Ça me touche qu'il ai pris la peine de changer de chambre lui aussi. Et le fait que Luke l'ai aidé à le faire, c'est tellement symbolique. Mon frère vient de se libérer de sa chambre avec Adam et de la chambre de sa fille, pour prendre un nouveau départ avec un homme qui semble lui correspondre en tous points.

— Vous avez fait un boulot de dingue ! Faudra pas qu'on oublie de remercier Madeleine, entre tes neveux qu'elle gardair et Zombie, elle a trouvé le temps de faire tout ça ! Pour nous !

Je dis à Romie, des étoiles dans les yeux. J'en suis jaloux d'Adam, qui a la mère qu'on voudrait tous, celle qui ferait tout pour ses enfants. Et je crois que c'est exactement comme ça qu'elle considère Romie.

— Et merci pour tout Max ! Et Luke aussi ! Vous avez fait tout ça en si peu de temps. Je suis fasciné !

Je vais leur faire une accolade à chacun, quoique beaucoup plus prononcée avec mon jumeau.

— Et oui, alors ! Cet autre cadeau ? Tu as fais quoi ? Et où ?

— C’est dans les sous-sols !

J’y vais jamais là-bas car j’ai peur. J’sais pas pourquoi, mais c’est un sous-terrain d’église quand même ! Y a peut-être des passages secrets qui mène je sais pas où. Du coup, je laisse Edouard descendre d’abord et quand on arrive en bas, Max nous dit de continuer dans la pièce du fond, celle où y a l’escalier qui remonte à l’extérieur. Moi je sais pas du tout où c’est mais apparemment lui oui. Et en fait, c’est tout refait, bien éclairé et ça fait pas peur du tout. J’me sens un peu conne d’avoir eu si peur tout ce temps. Puis quand on entre en dans la pièce, j’hallucine. Il a fait une salle de sport. Les machines, le truc de boxe pour Edouard. J’ai un coin yoga avec un tapis et un beau fauteuil. Je sais que c’est pour moi, ça se voit.

— Mais Max !!
— J’ai bien compris que les salles de sport c’était hors de question alors...
— Whoaaa !! Mais y a tout ! Logan va pouvoir t’aider encore mieux ! C’est pour moi ce coin ?! Hein ?
— Oui. Je sais que tu fais du sport mais pas autant qu’Edouard. Mais t’es quand même toujours dans ses jambes...
— Hey !

Je râle en allant faire un énorme câlin à Edouard.

— C’est ma passion de le coller et d’être dans ses jambes.

— Mais t'as mis exactement ce dont j'avais besoin ! Tu m'as suivi pendant mes séances de torture ou quoi ?

Je rigole, mais c'est surtout pour cacher que je suis extrêmement ému. Et touché. Et attendri.

— Si j'arrive pas à devenir pompier avec ça putain.

Je souffle en serrant Romie contre moi. Et je ne sais pas si c'est fait pour, mais on peut rentrer par l'extérieur, alors ça pourra être une pièce de transition après mon footing. Ou je pourrais demander à Logan de venir ici, les jours ou on aurait besoin de matériel. Le tout sans que Max doive en subir la charge.

— Merci pour tout Max ! J'ai l'impression de ne faire que ça, mais tout est tellement parfait ! T'as fais tout ça juste pour nous ...

Il nous sourit et je vois bien dans ses yeux qu’il trouve ça normal. Mais c’est quand même adorable de sa part.

— Merci Max. C’est vraiment un super cadeau. Et merci Luke de l’avoir aidé. C’est juste magnifique.
— Bon allez, on remonte ? Ça va être froid.

Je dis oui et sans laisser le choix à Edouard, je grimpe sur son dos. Je suis vidée émotionnellement, complètement épuisée physiquement. J’ai envie de rire et pleurer en même temps. C’est assez horrible. En plus Edouard va travailler demain. Ça va être affreux.

— Moi je vais aller me mettre au lit. Mais mange mon amour, ok ? Je t’attends pour m’endormir de toute façon.

Mais là, je sens que j’atteins mes limites alors je préfère être au lit.

Je me retrouve à porter Romie dans notre nouvelle chambre, à la border et je lui promets de vite revenir. Manger un bout avec Max et Luke est vraiment agréable et c'est sympa de découvrir le mec de mon frère plus posément qu'au moment du mariage.Mais je les quitte bien vite, non sans les remercier encore, pour rejoindre mon épouse, dans notre nouvelle chambre.

— Mon chat ?

Je demande doucement, au cas où elle s'est endormie.

— Hm ?

Clairement je pique du nez, mais j’arrive pas non plus à dormir s’il n’est pas là. Alors j’attends qu’il se couche aussi et je peux enfin me blottir contre lui. Dans notre nouvelle chambre, pour notre nouvelle vie.

— Je t’aime, mon amour.

Je ne sais même pas s’il me répond : je tombe comme une masse.

. . .

Je suis toute seule chez moi et c’est bizarre parce que c’est chez ma mère. Je l’entends qui m’appelle alors je la cherche dans les pièces et quand j’arrive elle me demande de lui faire un chèque maintenant que j’ai de l’argent. Je veux pas car c’est à Edouard mais elle insiste et comme je dis non, je me retrouve avec plusieurs hommes que j’ai déjà vu et j’ai pas du tout envie de ça alors je me débats et je sens leurs mains sur moi, elles m’écrasent. Je hurle et je pleure parce que c’est fini normalement et ils arrêtent pas de dire mon prénom et quand je réalise que c’est la voix d’Edouard, j’ouvre les yeux d’un coup. C’est lui qui m’écrase. Il essayait de me réveiller.

J’ai dû mal à réaliser où je suis. Je reconnais pas, je suis perdu. Puis je me rappelle et quand je réalise que ça va, j’éclate en sanglots.

[Max et Luke se sont levés en entendant crier dans la nuit, Romie les a pas vu]

Romie éclate en sanglots et je ne suis pas loin de faire de même. L'entendre crier ainsi ça m'a complètement broyé l'estomac et l'arrivée de Max et Luke n'a rien changé à la situation. Elle était là, juste à côté de nous, à ma portée, mais j'étais incapable de faire la moindre chose ou de l'atteindre un temps soit peu. Elle criait, se débattait et c'est tellement dur à voir.

— Je suis là mon cœur, je suis là...

Je murmure à son oreille, alors que je peux sentir aussi toute l'inquiétude des garçons.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé... ? Tu veux m'en en parler ? On peut aller te chercher un verre d'eau ? Ou autre chose ?

Je me calme, j’arrête pas de trembler mais quand je sens Edouard contre moi, je me sens en sécurité. Ça va. Tout va bien. Je m’en rends compte. Tout va bien.

— J’ai fait un cauchemar. Pardon. Je t’ai réveillé ?

Je vois la lumière dans le couloir et quand je vois que Max et Lule sont là aussi, je fais la moue. Je les ai réveillé aussi.

— Désolée...
— C’est rien, mimi. Tu veux quelque chose ? De l’eau ?
— Ça va.
— Ok. On retourne se coucher alors.. on est à côté au besoin.

Mais c’est plus à Edouard qu’il dit ça qu’à moi.

Ça me rassure de savoir que maintenant, ils sont juste ici, à côté de notre chambre. Ce n'était jamais arrivé, mais j'ai extrêmement peur que ça recommence.

— Merci.

Je leur dit avant qu'ils ne repartent en fermant la porte.

— T'excuses pas mon cœur, on fait tous des cauchemars. Ça arrive... Viens là.

Je nous installe correctement en la berçant contre moi.

— D’accord..

Je suis bien contre lui et sans même le réaliser, je me rendors complètement. Comme si rien ne s’était passé.

J'ai passé le reste de ma nuit à très peu dormir, craintif qu'elle ne refasse un cauchemar. Je voulais pouvoir la réveiller au plus vite si ça devait recommencer. J'ai eu tout le loisir de réfléchir à cela et quand mon réveil a sonné pour le boulot, plusieurs heures plus tard, j'ai décidé qu'il y avait plus important que le travail. Je ne voulais ni la réveiller, ni qu'elle se réveille seule plus tard. Alors j'ai été me faire un café, chercher un grand verre d'eau et quelques conneries à manger, et je suis revenu me coucher auprès d'elle.

Quand Edouard s’est levé, ça m’a réveillé. J’aurais bien aimé le suivre mais finalement... pas du tout. Je veux me rendormir. Annuler cette journée parce que ce rêve était si réel que j’en ai encore le goût dans ma bouche ou sur ma peau. Je n’aime pas me souvenir d’ailleurs, je ne me souviens de rien normalement. J’ai tout effacé de ma mémoire et tout va bien.

Quand Edouard revient, je me mets loin de lui et je lui tourne le dos. Je me sens trop sale. J’ai mal partout comme si je me souvenais exactement de ce qu’il s’était passé. Mais j’ai pas envie de me rappeler. Je veux pas. J’en ai des frissons et j’en tremble et quand Edouard s’approche encore, je m’éloigne parce que s’il me touche, j’ai peur de tout confondre.