JOUR J ! — Edouard & Romie

Je souris de toutes mes dents face à sa promesse, les bras serrés autour d'elle. Je sais qu'on est prêt tous les deux à s'appartenir.

— Si t'as besoin de la moindre chose, crie après moi, ok ? Je courrais quand même pour venir !

Un bisou, puis encore un et finalement, c'est Lexie et Logan qui me chassent comme ils peuvent.

Quand je referme la porte derrière moi, Max et Luke sont montés à leur tour et je les rejoins dans une des chambres plus loin. Papi est là, lui aussi.

— J'étais déjà un peu à cran, mais là c'est pire encore !

— T’inquiète pas, va ! Tu vas pas voir le temps passer !

Et c’est plutôt vrai. C’est Logan qui nous informe presque deux heures plus tard qu’on peut tous aller à la mairie parce que Romie est prête et qu’il l’accompagne. Charlie est venu prendre plusieurs photos et je crois que malgré l’organisation de dernière minute, tout semble être préparé depuis des mois.

On monte tous dans des Uber qui nous conduisent sur le parvis de la mairie de Paris et on attend patiemment que Romie et Logan arrive. Je ressens tout le stress d’Edouard et je ne dois pas être le seul parce que Maxine s’approche pour lui donner la main.

— Je ne l’ai jamais vu comme ça !

Je souffle à Luke. Il fait un peu froid et c’est une bonne excuse pour resté collé dans ses bras.

Il fait froid dehors, je le sais parce que je les vois tous trembler, mais c'est comme si ça me passait complètement au dessus. Je fais les cents pas, j'essaie de passer le temps et finalement, Maxine vient attraper ma main. Elle est vraiment trop mignonne et je lui demande un bisou, pour m'envoyer du courage. Son papa est là, prêt à mitrailler ma future épouse de flashs.

— J'ai déjà une cavalière ma belle, elle ne devrait pas tarder.

Et quand on parle du loup... Je vois la voiture s'arrêter, je vois Logan descendre en premier et quand il tends la main pour la prêter à Romie, mon cœur risque de déchirer ma poitrine.

Elle est sublime, encore plus que ça, même. Elle est à la fois la grâce et la beauté incarnée et ça me retourne le ventre. Je veux finir ma vie avec elle, j'en étais déjà convaincu, mais là je peux l'affirmer. Ce mariage c'est notre clé de voûte, plus personne ne pourra nous séparer après ça. Plus jamais.

— Tu es encore plus resplendissante que d'habitude...

Je souris à Romie quand Logan me tends sa main. Elle a réussi son pari, elle n'a aucunement à stresser. Elle est la plus belle femme que porte ce monde. Et bientôt, elle sera mienne.

Heureusement que Logan est avec moi en voiture parce que je suis étouffée dans ma robe et que je n’aurais jamais pu sortir toute seule. Puis aussi... ça me fait du bien d’être un peu seule avec lui. Il me rassure et m’affirme qu’il est à cent pour cent pour ce mariage parce que je suis rayonnante et que c’est tout ce qui compte pour lui. Il m’a dit aussi qu’il était vraiment fier de moi, de la femme que je devenais et qu’il avait toujours su que tout irait bien pour moi, même si le voir c’était encore mieux. Je sais qu’il aurait aimé que les enfants soit présents alors je me promets d’organiser quelque chose cet été et je le laisse me faire un énorme câlin avant qu’on sorte. Faut pas que je pleure mais c’est hyper difficile, surtout quand je vois le regard rempli d’amour d’Edouard m’envelopper entièrement. Je lui souris malicieusement.

— Pari réussi alors. T’es très beau mon amour.

On a droit à une séance photo de Charlie et quand c’est le moment de rentrer, je fronce les sourcils.

— Elle est où Chantal ?

Je demande à Max et Edouard. Apparemment, eux non plus n’avaient pas remarqué son absence. C’est lorsqu’on voit une voiture se garer et trois personnes en sortir, dont Chantal, que le mystère est résolu.

— Putain, ils sont venus.

C’est quand Max dit ça que je comprends que ce sont les parents d’Edouard. Bon sang ! Ils sont là pour lui ! Ils ont fait l’effort de venir. Puis ils se sont bien habillés et quand ils s’approchent, ils n’ont pas l’air d’être sur le point de vouloir m’égorger.

— On s’est dit qu’on n’allait pas manqué le mariage de notre fils...

Voir mes parents sortir de la voiture me laisse sur la réserve. J'ai peur qu'ils soient venus tout gâcher, ou essayer de nous raisonner, mais quand ma mère me sourit en m'annoncant la raison de leur présence, je n'arrive pas à me contenir. Les larmes que j'essaie de retenir depuis ce matin coulent et je me retrouve à les prendre dans mes bras un cours instant, avant de reprendre la main de Romie.

— Maman, papa, je vous présente Romie. La femme de ma vie.

Je souris en embrassant sa joue, tellement elle est belle. C'est le plus beau jour de toute ma vie.

Ses parents sont là pour lui et mon estime pour eux remonte un peu.

— Enchanté, Romie. Bienvenue dans la famille.

J’ai envie de répondre que j’avais pas besoin de leur bénédiction pour être la bienvenue mais Edouard est tellement heureux que je lâcherai des pics un autre jour. Mais je souris uniquement, je ne dis pas merci.

— Ça comptait beaucoup pour Edouard que vous soyez présent. Maintenant, ce sera vraiment une journée parfaite.

— Elle fait partie de la famille depuis longtemps.

Je souris à l'attention de mes parents. Je suis extrêmement touché qu'ils soient là, mais j'oublie pas le sketch auquel j'ai eu droit avec Marie-Charlotte. Ni que sans ma grand-mère, ils ne seraient peut-être pas venus.

— On y va ?

Mon regard doit en dire long, Romie a raison, cette journée est vraiment parfaite.

— J'aimerais qu'on se marie avant que tu puisses avoir l'idée de changer d'avis. T'es à moi, et bientôt ce sera encore pire.

Je lui souris, avant de demander à Logan s'il peut se charger de faire rentrer tout le monde avant nous. C'est au moment où je le fais que je me rends compte que je lui ai demandé sans même me poser de questions, parce qu'il va devenir comme un frère, je crois.

— Profite va, quand on rentre, c’est à nouveau moi qui donne les ordres.

Logan se marre à sa propre blague et moi aussi, je souris. J’hallucine pas : ils s’entendent bien pour de vrai. Charlie aussi, l’aime bien. Alors les trois hommes de ma vie qui s’entendent, y a rien de plus génial. Même Adam, à l’air de passer un bon moment. Je lui ai fait un énorme câlin pour le remercier d’être venu sans être invité parce que c’est le meilleur cadeau qu’il pouvait me faire. Max et Luke. Tout va bien.

Bientôt est arrivé bien vite et maintenant qu’Edouard et moi nous sommes dit oui, en français, je suis officiellement sa femme. Du coup, c’est la que j’ai pleuré. Parce que je suis heureuse et amoureuse et que sortir sous une pluie de pétales de rose, c’était magnifique.

J’ai aussi pleuré parce je n’avais pas réalisé qu’il fallait qu’on mange quelque part et qu’Edouard s’était occupé de tout. Il a pensé à chaque détail et c’était merveilleux. L’hotel particulier dans lequel on a dîné, fait nos photos et fait la fête était somptueux - je ne parle même pas du repas - et, une fois de plus, tout est grâce à Edouard. Il rend ma vie tellement belle. J’ai pas arrêté de lui dire que je l’aimais. Même l’alliance qu’il m’a choisie est parfaite.

Quand on se retrouve tous les deux dans le hall, maintenant que tout le monde est rentrés, il n’est pas très tard. Je n’ai pas quitté ma robe de mariée et je peux enfin me blottir dans les bras d’Edouard. Conclusion parfaite pour une journée parfaite.

— Alors quoi, on dort ici ce soir, nous ?

Je n’arrête pas de sourire, j’en ai mal aux joues.

— C’était parfait. Je pouvais pas rêver mieux. T’es vraiment très beau.

— Tu pouvais pas rêver mieux ?

Je souris en coin, en embrassant ses lèvres.

— Tu crois que tu peux encore tenir une petite heure, histoire de voir si le rêve peut continuer encore un peu ?

Je demande, alors qu'une valise nous attends à la réception de cet hôtel ci, pour aller dans un autre. Un bien plus féerique.

— Une heure..? On va ailleurs ?! Le rêve de quoi ?

J’ai envie de sauter partout.

— Je te suis où tu veux si j’ai le droit de mettre des baskets sous ma robe. Ou des chaussons. Mes uggs. On a mes uggs ?

— J'ai pris tes uggs, dans la valise. On pourra les passer dans le Uber si tu veux. Ce sera plus facile que de tout sortir ici. Ok ?

Je souris à pleine dent, avant de commander le premier Uber qui peut venir. Je précise bien dans le commentaire que c'est une surprise, parce que Français ou Anglais, on reconnait quand même bien le mot ''Disneyland''.

A cette heure ci, il n'y a pas de bouchons alors le chauffeur arrive en tout juste cinq minutes. Et puis, on paie quand même la classe prestige alors ça peut être rapide. La valise avec nous, je l'ouvre pour tendre ses chaussures à Romie, non sans l'accompagner d'une paire de chaussettes.

— J'espère que ça va te plaire mon cœur.

Je souris en l'embrassant tendrement.

C’est même pas une voiture qui vient nous chercher, c’est un van. J’arrête pas d’être impressionnée aujourd’hui, c’est fou. J’ai des étoiles dans les yeux et quand je peux enfin retirer mes talons, j’ai dû mal à poser les pieds à plat. Je n’ai plus l’habitude de rester aussi longtemps avec des talons, c’est affreux.

— J’ai aucun doute là-dessus.

Je lui souris avec tendresse.

— Faudra que tu m’aides à enfiler mes chaussettes.

Là, avec la robe, je risque de vraiment galérer à le faire seule. Je monte quand même en voiture avec de l’aide et je m’installe. Le van c’était une très bonne idée : je peux étendre mes jambes et ma robe ne va pas nous étouffer. Edouard discute rapidement avec le chauffeur dehors avant de me rejoindre.

Le van démarre alors qu’Edouard est accroupi devant moi, en train de mettre mes chaussettes. Il est tout concentré et vraiment très beau.

— Ça se fait de faire l’amour dans un van ou pas ? J’veux dire, même si y a le chauffeur qui conduit...

— La meilleure façon de savoir c'est d'essayer...

Ma réponse en dit long, alors que je me relève et que je viens embrasser son cou.

— Tu veux voir ce que ça donne ?

Je rigole, alors qu'on a suffisamment de place dans le van pour faire tout ce qu'on veux.

— Oh que oui ! Mais me décoiffe pas, hein !

Évidemment, je crois que ça sonnait comme un défi pour lui parce qu’il n’a jamais autant joué avec mes cheveux. Plus de chignon, rien du tout. Je sais qu’il préfère quand je détache mes cheveux, de toute façon.

Faire l’amour dans le van c’était la manière la plus originale qu’on ait fait tous les deux et on s’est vraiment bien marrés. Je m’affale contre lui alors qu’il remonte son pantalon tant bien que mal.

— J’espère que t’es pas trop fatigué, Monsieur Bonaparte, parce sourire que c’est notre nuit de noces et que t’as intérêt à assurer.

Je dis avec un large sourire, alors que ma main se glisse sous son t-shirt.

— Est-ce qu’il y a un truc que t’as toujours voulu essayer mais t’a jamais eu l’occasion ou osé ?

Je rigole quand elle parle d'énergie, parce que parti comme ça, j'en ai à revendre pour toute la nuit.

— J'ai toujours assez de force pour vous madame Bonaparte.

Je réponds en caressant ses cheveux, alors que sa main sous mon haut me donne déjà envie de la déshabiller entièrement.

— Jamais osé, je ne crois pas. Mais jamais eu l'occasion...

Je réfléchis, à s'il y a une chose à laquelle j'ai régulièrement pensé, sans y arriver.

— Ah ouais, faire l'amour dans un avion ou un train. Là où n'importe qui pourrait te surprendre, en fait. Le côté challenge doit être pas mal excitant ! Et toi ? Y'as des choses que je peux t'aider à réaliser ?

Je demande, on ne peut plus sérieux.

— Roooh t’as tout fait, c’est nul. Mais je note l’avion et le train. Moi j’ai déjà fait le train mais je m’en souviens plus trop.

Je sais même pas si j’étais d’accord.

— Mais je parlais surtout pour cette nuit. Avec moi. Pas ce que t’as pas fait en général.

Je dis avec un petit sourire.

— Moi j’ai pas trop de fantasme. Quand ça me prend je te le dis et tu dis oui alors... je suis comblée.

Je dis en pouffant de rire.

— Je veux que ma femme soit entièrement comblée, tu crois quoi ?

Je réponds en l'embrassant. Ma femme, putain.

— Pour cette nuit, je te dirais bien que je verrais bien un jeu de rôle d'une princesse avec son prince charmant. Mais c'est déjà un peu ce qu'on est !

Si elle savait, mon dieu. En plus je sais qu'on arrive bientôt, je reconnais les alentours.

J’éclate de rire.

— Ils font pas l’amour ! Dans Disney regarde... ils se font un baiser et c’est la fin.

Je me blottis bien contre lui.

— En attendant, je veux un câlin.

Quand mon regarde se pose à l’extérieur de la voiture, je vois plein de lumière dans le ciel.

— Bah... ? C’est quoi ? On est où ?

Je me redresse pour me coller à la vitre.

— C’est quoi ???

Elle est à peine dans mes bras qu'elle se relève déjà. Et je sais qu'il ne va pas falloir longtemps pour qu'elle comprenne.

— C'est là qu'on vient passer notre nuit de noces. Ma princesse.

Je chuchote à son oreille en venant me coller contre elle.

— Mais c’est quoi ??

Je regarde partout, j’ai une petite idée mais je ne veux pas m’emballer. C’est seulement quand je vois écrit en gros Disneyland Paris que j’en suis sûre.

Je me tourne vers lui, tout doucement, toute tremblante.

— Tu m’emmènes à Disneyland Paris..?

Il hoche à peine la tête que je me mets à pleurer comme un bébé. Je crois que j’ai pas pleuré comme ça depuis longtemps. Mais jamais j’aurais cru avoir la chance de venir ici un jour, encore moins de dormir là. Et en plus maintenant que je suis mariée avec l’homme de ma vie. Je n’arrive même pas à m’arrêter de pleurer tellement je suis heureuse.

— Mon bébé ?

Je m'inquiète quand je la vois fondre en larmes. Ca me retourne l'estomac. Je ne supporte pas de la voir pleurer.

— Ça te plaît pas ? On peut changer tu sais. C'est pas grave. On n'est pas obligé de rester ici...

Je lui fais un énorme câlin.

— Je suis contente.

Je dis entre deux sanglots.

— Pardon mon amour. C’est le meilleur cadeau ! Je rêvais toujours d’y aller quand j’étais petite. Ça me plaît plus que tout. Ça me plaît. On change pas !!

Je me détache pas de lui et je lui fais plein de bisous.

— Merci.

Ça m'emeut de voir que c'est de joie qu'elle pleure. J'ai envie de rendre la reste de sa vie magnifique, de lui faire découvrir tout ce qu'elle n'a pas pu vivre jusque là. Et quitte à avoir de l'argent, je compte bien lui faire profiter de tout ce qu'elle souhaiterait.

— Je ferais n'importe quoi pour mon impératrice. Ce soir, on est auprès de notre château !

Je lui souris en répondant à tous ces baisers.

— Et demain on passe la journée ici, dans le parc ! On a des billets coupes files donc on n'aura même pas à faire la queue aux attractions !

Ça me fait encore plus pleurer de joie de savoir qu’on reste là demain. C’est un cadeau de Noël en avance.

— Mais comment on survit à autant de joie d’un coup ?

— On fait énormément l'amour, pour évacuer les émotions.

Je rigole alors que le Uber nous dépose aussi loin qu'il le peut. Quand il repart, Romie est frigorifié et je lui donne mon manteau avant d'attraper la valise. Dans sa robe, on dirait vraiment une princesse. Et les enfants qu'on croise dans le hall de l'hôtel ont l'air de le penser aussi.

—Maman ! Y'a une vraie princesse !

S'exclame une petite fille a côté de nous, alors que je fais part de notre réservation.