I Need To Move On — Austin & Gabriel

Je hausse les épaules.

— Je crois que je ne vais pas faire de trucs à l'école. Je ne sais pas faire équipe avec les gens. C'est mieux pour tout le monde.

Je réalise que ce qu'il dit est vrai, je suis capable de travailler en équipe.

— Je crois qu'il faut que ça me plaise, c'est pour ça.

Je souris parce que je crois qu'il apprend à se découvrir lui-même et j'espère qu'il va réaliser petit à petit qu'il vaut bien plus que ce qu'il pense.

— Le plus important ce n'est pas d'aimer les cours, mais de garder en tête pourquoi tu le fais. Pour le lycée je veux dire, ce sont des cours élémentaires qui risquent de t'ennuyer, mais dis toi que tu les subis pour après faire ce que tu aimes, arrivé à la fac ce sera différent.

Je le regarde avec un air un peu perplexe parce que je ne comprends pas trop où il veut en venir.

— Le bénévolat à l'église n'est pas suffisant ? Celui en Colombie non plus ? Parce que j'ai pas envie de faire autre chose. Je vais avoir tellement de mal à rattraper mon retard déjà...

Je pensais plus à des activités en rapport avec le lycée, mais...

— Tu as raison, la Colombie, ce que tu as fait là-bas, va bien plus compter que faire partie du journal du lycée ou un truc comme ça.

— Je veux pas que ça compte plus, ce que font les élèves, c'est hyper important. Mais... moi, ça ne m'intéresse pas. Alors j'vais me contenter de ce que je fais d'habitude et bosser plus. Mais on est tous les deux à Londres alors... on ne va pas s'éterniser sur les cours, hein ?

Je dis avec un petit sourire.

Je lui souris aussi.

— Tu as raison, j'aurais tout mon temps pour te harceler avec les cours à la rentrée.

On continue de manger et c'est agréable. Vraiment.

Je n’en doute pas. J’ai presque peur qu’il attende trop de moi et que je le déçoive. Mais bon, ce n’est pas pour tout de suite apparemment.

Quand on a terminé de manger, on se balade dans le marché. Je crois que c’est la première fois qu’on sort vraiment en tant que couple, main dans la main, et j’aime vraiment cette sensation.

— Je suis fatigué..

Après un moment, je sens que j’ai un énorme coup de barre. J’ai à peine dormi cette nuit et ça se ressent maintenant.

— Je crois que les vacances ne me réussissent pas.

J'embrasse sa tempe.

— Viens, on retourne à l'hôtel, tu vas te reposer un peu. Puis il faut que j'appelle Madeleine.

Quand il dit ça, je réalise que je n'ai même pas prévenu mes parents ou mon frère. Mais... est-ce que je les prévenais avant ? Je ne crois pas non plus.

— Let's go.

On ne met pas très longtemps à revenir et on a même pris de quoi manger pour ce soir. On n'est à peine arrivé que je vais directement m'étaler sur le lit.

Quand on arrive, il s'allonge sur le lit. J'en profite pour appeler Madeleine, je vais dans la salle de bain pour ne pas le déranger. Elle comprend rapidement pourquoi on est là et avant de raccrocher elle me dit de prendre mon temps, que j'irais la voir quand je serais prêt. Quand je reviens dans la chambre il est déjà à moitié endormi, je retire mes chaussures et je m'allonge avec lui.

— Ta mère est contente qu'on soit là.

— Ah oui ?

Je bascule complètement sur lui quand il me rejoint.

— Moi j'crois qu'elle est contente que quelqu'un lui dise enfin où je suis quand elle n'en sait rien.

J'ajoute en riant un peu.

Je ris aussi.

— Alors on aurait peu être dû sortir ensemble avant, elle aurait été beaucoup moins inquiète.

— Mais je n'attendais que ça, j'te signale.

Je réponds en riant tout autant.

— Là, je suis sûre qu'elle est en train de te faire des gâteaux et qu'elle va aller t'acheter un cadeau pour être sûre que tu ne me quitte pas.

Je fronce les sourcils.

— Elle est au courant pour nous deux ?

Je hoche la tête.

— Oui. Je lui ai dit. J’aurais pas dû ? J’suis désolé, je pensais que c’était officiel.

Je me sens mal parce qu’il n’avait certainement pas envie de ça.

Je secoue la tête.

— Non, tu as bien fait.

Je me mords la lèvre.

— Comment elle l'a pris ?

J'avais peur de sa réaction.

— Bah... j'crois qu'elle s'en doutait un peu alors elle a eu le temps de s'y préparer. Ou alors elle a vraiment bien réagi... j'sais pas. Elle m'a dit que si on était heureux ensemble et bienveillant l'un envers l'autre, alors elle était contente pour nous. Elle m'a aussi dit que j'avais intérêt à me calmer et ne pas faire n'importe quoi. J'ai fait l'innocent, j'ai pas compris ce qu'elle sous-entendait...

Je réponds en riant un peu.

— D'façon, comme t'es chez moi, j'ai plus besoin de m'enfuir. Et j'ai pas été à une fête depuis que je suis rentré de Colombie. Autant dire que je suis extrêmement sage.

Ça me soulage vraiment ce qu'il me dit, qu'elle réagisse comme ça, qu'elle ne le prenne pas mal. J'ai l'impression de sentir un autre poids se retirer de mes épaules. Mais à sa dernière phrase je fronce les sourcils, en caressant doucement ses hanches avec mes pouces.

— Tu t'empêches d'aller à des fêtes depuis qu'on est ensemble ?

Je secoue la tête.

— Non, non. Je ne m'en empêche pas, j'ai juste pas envie d'y aller. Je préfère être avec toi, en fait.

De toute façon, si j'allais dans des fêtes avant, c'était parce que ça me permettait d'oublier qu'il était avec Jenny.

— J'essaie d'être une meilleure personne. Je vais me tenir loin des soirées louches auxquelles je participais avant.

— D'accord, mais si tu as envie d'aller faire la fête, tu as le droit tu sais ? Enfin.... qu'est ce tu veux dire par louche ?

— Ouais, ouais, je sais. Je m'en empêcherai pas. J'veux dire, pour les soirées étudiantes, quoi.

J'affiche un petit sourire.

— Bah... y a des soirées voilà. Fin j'sais pas, je préfère pas en parler. J'en parle pas, c'est gênant, je faisais un peu n'importe quoi. Je ne veux pas que t'aies une mauvaise image de moi.

Je penche un peu la tête.

— Tu as réellement pas envie d'en parler, ou tu as peur que je te juge si tu le fais ?

— Je crois que c'est un mélange des deux.

Je réponds honnêtement.