I Need To Move On — Austin & Gabriel

Je ris avant de le blottir contre moi ; nos jambes s'entremêlent et je caresse son visage avec tendresse. Il est tellement beau, là, tout de suite, que j'en ai des fourmis dans tout le corps. Je viens de faire l'amour avec Austin et j'ai presque envie de lui dire tout ce que je ressens pour lui, mais je sais que je n'y parviendrais pas. Alors je me contente d'embrasser ses lèvres.

— Tant mieux, alors, parce que moi aussi, j'aime quand tu dors sous la couette avec moi.

Je me blottis contre lui, nos jambes sont complètement emmêlées, il caresse mon visage. Je me sens bien, réellement bien et je crois que c'est un sentiment rare pour moi, c'est vraiment agréable. J'en suis amoureux, réellement et je m'en rends compte quand il me regarde. Il embrasse mes lèvres et j'enfouie mon visage dans son cou.

— Je veux y aller demain.

Je crois que je suis prêt maintenant.

— Alors on ira demain.

Ça me rassure parce que je sais qu’il a besoin de ça pour avancer. Et je n’ai plus envie qu’on stagne.

J'embrasse son cou avant de frotter mon nez contre sa peau, pour me mettre correctement. Je n'avais jamais réalisé qu'il sentait si bon, en même temps avant je n'avais jamais cherché à sentir son odeur.

— Fais de beaux rêves.

Je murmure avant de m'endormir lentement.

Si lui s’endort rapidement, je mets beaucoup plus de temps à trouver le sommeil parce que je réalise peu à peu ce qui vient d’arriver et j’ai envie de le crier sur tous les toits. J’ai envie de hurler à quel point je suis heureux, à quel point ma vie est géniale. Mais je n’ai personne à qui le crier pour l’instant alors je me calme et, lentement, je m’endors.

Le lendemain matin je suis le premier réveillé, je reste un long moment à le regarder dormir. Il semble vraiment paisible. Je me lève et je vais me doucher. Je suis dans la douche quand j'entends la porte de la salle de bain s'ouvrir.

- Je t'ai réveillé ?

Je suis réveillé par une sensation affreuse de vide. J’ai peur mais j’entends la douche alors je le lève pour aller dans la salle de bain.

— Hm.. ouais. Tu vas rire, j’ai cru que t’étais parti...

J'ai 5 secondes de silence le temps de comprendre ce qu'il veut dire. Je passe ma tête par le rideau.

- Ça n'arrivera pas, je ne regrette pas cette nuit. Au contraire.

— D’accord. C’est juste que... enfin j’ai pas l’habitude de ça. J’peux te rejoindre ?

Je hoche la tête et j'attends qu'il me rejoigne pour reprendre :

— L'habitude de te réveiller auprès de quelqu'un ?

Je le rejoins dans la douche et, ça aussi, c’est étrangement nouveau.

— Hm.. non. Ça m’arrivait tout le temps de rester toute la nuit, mais je sais pas... j’ai eu peur parce que c’est différent. J’ai des sentiments pour toi alors je n’ai pas envie que tu partes.

Et je sais qu’il pourrait partir parce que je suis nul.

— C’est pas pareil que d’habitude. J’ai envie de me réveiller à côté de toi tous les jours. Alors j’ai paniqué comme t’étais pas là.

— Tu n'as jamais eu de sentiments avant ? Personne a qui tu te serais attaché un peu plus que les autres ?

— Hm.. non. Je suis tombé amoureux de toi.. enfin j’ai réalisé que je l’étais un peu avant la seconde et puis j’ai couché une escort cet été-là et puis après le prof et... enfin voilà.

— Une escorte et le prof ? Quel prof ? Professeur tu veux dire ?

Je commence à m'inquiéter mais sans lui montrer.

— Le prof de bio, Mr. Parrish. Tu te souviens ?

Je sais qu'on n'était pas dans la même classe mais, déjà je m'en plaignais tout le temps au début, puis il l'a certainement eu après.

Oui, je me souviens, je l'ai eu pas cette année mais l'année d'avant, je me rappelle très bien de comment il ralait après lui. Je me décompose, littéralement.

— Il a ? Il t'a ?...

Je fronce les sourcils.

— Il m’a quoi ?

Je ne suis pas sûr de comprendre.

— De toute façon on s´en fout, je l’ai fait renvoyer. Parce que, ouais, il n’a pas vraiment été muté.

Je dis en riant un peu.

Il rit mais moi ça ne me fait pas rire.

— Tu étais consentant ?

Je demande aussi doucement que je peux, malgré la boule qui me tord le ventre.

— Quand tu en as eu marre ? Tu voulais coucher avec lui ? Il ne t'a pas forcé ?

J'ai le coeur qui bat vite.

— On a couché ensemble tous les jeudis pendant genre... cinq mois. Puis quand il a commencé à me parler de sentiment, j'en ai eu marre, je n'avais plus envie de jouer alors je n'ai plus eu envie de le voir. Il a tenté de m'intimider et je l'ai fait renvoyer. C'est tout.

Il affiche un air tellement paniqué que je ne comprends pas ce qu'il veut entendre.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Je sors de la douche et m'enroule dans une serviette avant de m'assoir sur la cuvette fermée des toilettes. J'ai tellement eu peur que je me sens pas très bien.

— J'ai cru que notre prof avait abusé de toi.

— Tu crois vraiment que je te l’aurais dit ?

Je termine de me doucher et je sors à mon tour pour me sécher rapidement. J’aime déjà pas parler de ça, alors je crois que si c’est pour le mettre dans cet état, je ne le ferai plus.

— Désolé, je voulais pas te mettre mal. T’es tout pâle.

Il me confirme que non et je secoue la tête pour tenter de me reprendre.

— Non, pardon, j'ai eu peur quand tu m'as parlé de lui.

Je m'approche pour l'embrasser.

— Tout va bien alors ?

— Bah.. ouais. Ça va. Mais toi, t’es sûr que ça va ? C’est rien, hein.