I Need To Move On — Austin & Gabriel

Je ne suis pas stupide, je sais qu'il est en train de parler de tout ce qu'il a pu faire sexuellement. Je n'insiste pas sur le fait de le faire parler, il le fera que s'il en ressent le besoin. Je caresse ses bras.

— Je te jugerais jamais, sur rien.

C'est important qu'il le sache.

— Je sais. Mais moi, je me juge.

Je m'approche pour lui voler un baiser – un baiser qui s'éternise. Puis je me blottis contre lui avant de ferme les yeux.

— Tu m'en veux si je m'endors ?

Je secoue la tête, au contraire, je suis soulagé quand il arrive à dormir, il en a besoin. Je le laisse s'installer correctement et j'embrasse son front.

— Ne sois pas trop dur avec toi-même d'accord ?

— Hm, hm.

Mais je dis ça pour lui faire plaisir parce que je suis le seul à décider si je suis trop dur avec moi-même ou pas – et je ne le suis pas assez.

Il s'endort rapidement, il était vraiment épuisé. Au bout d'un moment je me relève doucement, je lui laisse un mot au cas où il se réveille et je sors.

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Je suis en train de préparer ce qu'on a acheté pour le dîner, des sandwichs et des chips, quand il se réveille.

— Hey.

J’ai complètement sombré. En ce moment j’ai un sommeil assez agité, mais pas cette fois-ci. C’était vraiment agréable et, quand j’ouvre les yeux, je suis vraiment reposé.

— Salut..

Je dis émergeant lentement.

Je lui souris avant de m'assoir au bord du lit.

— Tu as faim ?

— Carrément, ouais. Il est quelle heure ? J’ai dormi longtemps ?

— Presque 21h, tu as dormi environ 4h.

Je me relève et j'attrape les sandwichs.

— Festin de roi.

Je dis en me réinstallant dans le lit.

J’attrape un sandwich.

— Merci. Désolé, ça devait être long..

Je lui souris en croquant dans mon sandwich.

— Ne t'inquiète pas, je suis sorti.

Je me relève.

— Regarde ce que j'ai trouvé pour Darcy.

Je lui tends un livre de l'histoire de Cendrillon, ancien mais avec une couverture magnifique. C'est sa princesse préférée.

— Tu m'as abandonné là pendant que je dormais ? Bah dis donc, j't'en veux un peu là..

Je dis en riant, avant d'attraper le livre.

— La vache, elle va être contente. C'est un beau livre comme ça. Comment elle va ? Vraiment, j'veux dire. Ça va mieux ? Elle t'en parle ?

Je rigole aussi avant de retrouver mon sérieux.

— Je ne sais pas trop, quand j'essaie de parler avec elle de ce soir-là, elle change de sujet et quand je lui explique que maman est dans un hôpital pour être soignée, elle dit que c'est pas grave, qu'elle a une nouvelle maison. Je crois qu'elle garde beaucoup en elle.

Et je m'en veux car je lui ai donné le mauvais exemple sur ça.

— Peut-être qu'elle prend simplement les choses comme elles viennent... j'veux dire, c'est une enfant. Peut-être que ça lui fait du bien de nier un peu tout ce qu'il s'est passé avant, non ?

Je vois qu'il est inquiet, ça me fait de la peine.

— Je ne sais pas, mais ça me rassure qu'elle voit un psychologue. J'ai juste peur qu'elle garde des traumatismes de son enfance qui la bloqueront plus tard.

Comme moi. Et je me sens responsable car j'aurais dû réagir avant.

— Tu sais... on a tous nos blessures... la différence avec les autres, c’est qu’elle est bien plus forte. Elle voit un psy, elle va tourner la page bien plus rapidement que toi. Je pense.

Je m’approche pour le prendre contre moi et continuer de manger comme ça.

— Vous êtes différents tous les deux.

J'ai l'impression qu'il a lu dans mes pensées, je ne réponds rien car la seule chose que je serai capable de dire c'est que je vais bien et on sait tous les deux que c'est faux. Il a raison, Darcy ne me ressemble pas et c'est une bonne chose, même si au fond j'ai conscience que l'on est pas si différents.

— Tu as envie de sortir ce soir ?

Je hausse les épaules.

— Pas particulièrement.. tu as prévu quelque chose ?

Je secoue la tête. On termine de manger, puis on se déshabille, comme on n'avait pas prévu de partir, on n'a pas de pyjamas alors on se retrouve en caleçon, on s'allonge dans le lit, devant la télévision. Je crois que je rougis un peu, car c'est la première fois.

Je viens à peine de me réveiller et je sais que je n’aurais pas de mal à me rendormir dans pas longtemps. On se met au lit et comme il fait un peu frais, je vais directement sous la couette.

— Tu veux rester au-dessus ou... ?

Je réalise qu'il a raison, que je suis au dessus de la couette, c'est une habitude. Je secoue la tête.

— Non.

Je dis sûr de moi avant de me relever.

— Je ne reste pas au dessus.

Je le regarde dans les yeux, quand je le rejoins sous la couette, avant de l'embrasser différemment de toutes les autres fois et j'espère qu'il comprend mon baiser. Je sais qu'il est rentré il n'y a pas longtemps et que tout est nouveau, pour nous, pour moi, mais je me sens prêt.

Il me rejoint sous la couette et quand il m'embrasse, c'est différent de toutes les autres fois. Mon coeur s'emballe sans que je n'y sois préparé et je lui rends son baiser sans pouvoir empêcher mes mains de parcourir son dos.

— T'es sûr ?

Je m'allonge sur lui, je me glisse entre ses jambes.

— Sûr.

Je murmure avant d'embrasser son cou.

— Et toi, tu en as envie ?

Parce que c'est important pour moi de savoir.

Je pouffe de rire contre ses lèvres.

— Bien sûr que j'en ai envie.

Contrairement à lui, ça fait des années que je rêve de ça. Peut-être même que je serais nerveux si j'y pensais plus sérieusement ; c'est la première fois que je fais l'amour et c'est une sensation vraiment étrange. Tout est différent avec Austin et, même s'il y a quelques loupés, je crois que je n'ai jamais autant apprécié être intime avec quelqu'un. Maintenant, c'est sûr, j'aime Austin de tout mon coeur, de tout mon corps et de toute mon âme. La moindre cellule de mon corps est sous son charme et dépendante de lui. Je sais au fond de moi que j'avais raison d'y croire parce que je l'aime comme un damné ; j'espère seulement qu'il ne va pas réaliser qu'il fait fausse route et qu'il regrette Jenny, parce que je pense que je n'y survivrais pas.

Il me dit qu'il en a envie lui aussi et mon coeur s'emballe. J'ai acheté ce dont on aurait besoin cette après-midi quand il dormait. Quand nos corps ne font qu'un, je me sens bien. On est unis, ensemble. Je ne cherche pas à réfléchir ou que tout soit parfait, c'est juste nous, lui et moi. Et je réalise que je l'aime bien plus que je ne le pensais, j'aurais pu avoir peur de tout ça, de tout ce qu'il se passe entre nous, en ce moment-même, mais ce n'est pas le cas.

Nos corps encore tremblants, allongés dans les bras l'un de l'autre, je ferme les yeux le temps de reprendre ma respiration.

— Je crois que j'aime beaucoup dormir sous la couette avec toi.