I Need To Move On — Austin & Gabriel

C'est difficile de s'en rendre compte.

— Je comprendrais si tu ne veux pas t'afficher avec moi. Enfin, en couple, je veux dire. Je ne voudrais pas te causer de tort.

Je reprends sa main.

— Le regard des autres m'est complètement égal, et je ne compte pas te cacher, ou nous cacher.

— D'accord. Mais je comprendrais.

J'ai l'habitude d'être celui dont on a honte, ça ne me gêne pas trop.

— Moi aussi, je m'en fiche.. mais ça, je suppose que tu le sais déjà.

Je dis en riant.

Je me retiens de lever les yeux au ciel.

— Ça fait trois ans que je souffre, moi.

— Mais je l'ignorais.

Je le regarde quelques secondes avant de reporter mon attention sur la route.

— Ça... ça fait longtemps que tu ressentais ça ?

Je secoue la tête pour moi-même.

— Je ne comprends pas comment j'ai fait pour ne rien voir.

— J'étais.

C'est pas facile de parler de tout ça.

— Je pense que si je l'avais aimé plus fort, je serais encore avec elle aujourd'hui.

Je lui adresse un petit sourire et je me débrouille pour lui faire un bisou sur la joue.

— Donc devant Jenny, on ne devra rien faire ?

Il vient embrasser ma joue.

- Pour te dire la vérité, je n'avais pas pensé à ça. Je me sens mal car j'ai l'impression d'avoir été horrible avec Jenny, pourtant je ne peux pas regretter mon choix. Je m'en rends compte, ce n'est plus elle que j'ai envie d'embrasser ou d'avoir dans mes bras. Mais je ne veux pas la faire souffrir plus, tu comprends ?

Non, je ne comprends pas. Je ne comprends pas parce que je m’en contre fiche, de Jenny. Mais je ne dis rien.

— Alors on restera discret au lycée.

Je ne veux pas prendre le risque qu’il soit mal à l’aise.

De toute façon je n'ai jamais été quelqu'un qui aime attiré l'attention. Avec Jenny on ne s'est jamais cachés, mais on ne s'est jamais exposés non plus. On se tenait la main, on s'embrassait, mais on ne se roulait pas non plus des grosses pelles dans la cour du lycée. Parler de Jenny me fait un pincement au coeur. On roule encore un peu quand ma voiture se met à fumer.

- Putain.

Je me gare sur le bas côté.

- Fais chier.

Quand sa voiture se met à fumer et qu’il se gare, je me retiens autant que je peux avant d’éclater de rire.

— Tu me fais vraiment le coup de la panne là ?

Je marmonne dans ma barbe jusqu'à ce qu'il se mette à rire, je soupire parce qu'il me détend.

- Et en plus tu es enfermé, ta portière ne s'ouvre toujours pas l'intérieur.

Je descends et j'ouvre sa portière avant de soulever la capot et de regarder.

— C'est carrément du kidnapping.

Je me plains avant qu'il vienne me délivrer et je descends immédiatement.

— Alors... on fait quoi ? Parce que moi, je ne m'y connais pas en mécanique. Et là... ça fume à mort.
T'as mis de l'huile moteur ? Ou j'sais pas ? J'suis sûr que tu serais vraiment très attirant avec les mains dans le cambouis.

Je tousse en secouant la fumée avec ma main.

- Je peux rien touché, je pense que c'est le carburateur, il faut attendre que ça refroidisse.

Je le regarde en relevant un sourcil.

- Le fantasme du mécanicien vraiment ?

Je tousse en secouant la fumée avec ma main.

- Je peux rien touché, je pense que c'est le carburateur, il faut attendre que ça refroidisse.

Je le regarde en relevant un sourcil.

- Le fantasme du mécanicien vraiment ?

Je pouffe de rire.

— Bah ouais, ouais. Enfin, c'est toi, mon fantasme. Mais te voir faire des trucs hyper viril c'est genre... j'sais pas. T'as pas de fantasme ?

Je ne peux pas m'empêcher de rougir légèrement quand il me dit que c'est moi son fantasme.

- Viens.

Je laisse le capot ouvert et je m'assoie dans l'herbe en l'entrainant avec moi entre mes jambes.

- Hm, je dirais les faires dans les douches de la piscine.

Je me laisse entraîner et je m’affale contre lui.

— Ah oui. Ta piscine et toi.

Je dis avec un large sourire, un peu pour le taquiner. J’attrape sa main pour lier nos doigts. C’est étrange de réaliser qu’il est un peu timide et assez pudique sur certaines choses. Mais... en même temps, c’est tout lui et c’est ce qui le rend attirant.

— On pourra essayer, à l’occasion. C’est pas quelque chose d’irréalisable.

Je pose mon menton sur son épaule.

— Si on se faisait surprendre, je me ferais surement virer de l'équipe.

Je souris.

— Non, on y est pas mais on pourrait en parler ?