Will you stick with me through whatever? — Alessandro & Luca

— Je suis sûr qu’on va trouver.

Je dis alors qu’il dépose un baiser sur ma joue. C’est la première fois qu’il fait ça et mon cœur s’emballe. Je n’ai jamais ressenti ça avant et j’en rougi presque. Mon regard croise le sien et j’y mets toute la tendresse que je peux.

— T’es très beau. Je le pense souvent et je ne sais pas si j’avais le droit de le dire.

Je fonds, véritablement. J'ai chaud, j'ai froid, j'ai tout un tas de sensations qui me traversent et je suis incapable de me contrôler. Je prends sur moi des que je le peux, mais j'ai plus envie de le faire. Plus après ce qu'il vient de dire. Ma main caressé toujours sa nuque, comme si je ne pouvais même plus m'arrêter de le toucher d'une quelconque façon.

— T'as le droit de dire tout ce que tu veux quand ca concerne ces choses là.

Son regard me percute et je ne pense à rien d'autre qu'à lui lorsque mes lèvres frôlent les siennes, dans l'espoir qu'il en ai autant envie que moi.

Ses lèvres frolent les miennes et si je suis hésitant au début, par peur de l’inconnu, je laisse mes émotions prendre le dessus et je passe mes bras autour de son cou pour lui rendre son baiser. J’ai des papillons dans le ventre, mon cœur cogne de partout, j’ai des fourmis dans les mains et je suis tellement heureux que j’ai du mal à quitter ses lèvres.

Il n'y a aucune précipitation, aucune pression. Je laisse Luca agir comme il le veux, comme il le ressent et il n'y a rien de plus beau. Ses bras autour de mon cou nous rapproche un peu plus et j'ai l'impression de planer. Je n'arrive plus à quitter ses lèvres et c'est seulement lorsque j'entends de nouveau le monde extérieur que je prends conscience que notre tour va bientôt se terminer.

— J'aime beaucoup la façon dont bat ton cœur. C'est nouveau.

Je murmure en m'éloignant à peine de lui.

Je souris alors que le rouge me monte aux joues.

— C’est nouveau pour moi aussi. Mais c’est agréable.

Je lui vole un baiser avant de lui faire vrai câlin. À ce moment-là, on est libéré de la roue.

— On va prendre un dessert ? Ça te dit ?

Je lie tout de suite mes doigts aux siens.

— Bien sur ! J'ai pas abandonné l'idée de manger. Je pense même que je vais te prendre plus de churros, comme ça je t'en volerais, mais j'aurais quand même ma barbapapa !

Je rigole en serrant mes doigts dans les siens. On faisait déjà quasiment rien l'un sans l'autre, par obligation d'abord, puis par envie ensuite, mais je crois que maintenant ça va être encore pire.

— Tu veux qu'on regarde si on en trouve un avec ta sauce caramel ?

Je demande en me souvenant de son envie de sauce avec.

— Oui, je veux bien qu’on regarde. Et moi aussi, je piquerai un peu de barbapapa. J’ai jamais goûté !

Je dis dans un sourire.

— T'as jamais goûté de barbapapa !

Je m'exclame suffisamment fort pour qu'on se retourne sur nous. Je m'excuse en riant, et ça fait plaisir de voir que le type rigole à son tour, comme si de rien n'était.

— J'aime vraiment bien cette ville, les gens sont cools.

Je poursuis en riant, avant de voir un mec avec de la sauce sur ses churros.

— Il avait de la sauce, une étale en a forcément autour de nous ! Et qui dit churros, dis forcément barbapapa. Tu pourras goûter ! Suis moi !

Je tire légèrement sur sa main pour nous avancer vers le premier marchand qu'on voit et bingo, c'est là.

Je souris ; c’est vrai qu’on est bien ici. On n’a jamais eu de problèmes, personne ne nous regarde de travers. C’est vraiment agréable comme ville.

— Ah super !

Il tire ma main et je suis presque obligé de courir pour le suivre. Mais quand on arrive pour se mettre dans la queue, je m’accroche à sa taille ; j’aime trop les câlins et encore plus maintenant.

— Ils ont ! Sauce caramel ! Parfait !

On commande rapidement et entre la double barbapapa que j'ai prise et ses churros sucré sauce caramel, on en a plein les mains. Je nous ai aussi pris un truc à boire, histoire qu'on meurt pas de déshydratation avant de rentrer. Notre sang va se transformer en sucre, sinon.

— Alors cette fête foraine ? Tu valides ?

Je souris en m'asseyant sur un banc, tout en ouvrant un bras pour qu'il continue de rester auprès de moi.

— Bah j’espère que c’est pas la dernière fois qu’on y vient !

Je dis en me blottissant contre lui. Même pour juste se balader, c’est vraiment sympa. Les churros sont excellents !

— C’est la meilleure soirée que j’ai passé depuis des années.

— Je vais faire attention que tu ne t'ouvres pas le front une seconde fois. Si ça n'arrive pas, je vais pas avoir besoin de te séquestrer une nouvelle semaine !

C'est vrai que j'ai peut-être un peu abusé, mais j'avais vraiment pas envie de le voir mal.

— Moi aussi. Et dis pas ça pour te répondre comme ça. Ça fzit longtemps que j'avais pas passé un aussi bon moment et ressenti autant de choses.

— Oui mais... tu vois, tu as eu raison parce que ça m’a fait du bien de beaucoup dormir. Aujourd’hui, je me sens vraiment bien et je ne me sens pas faible ou mal en point.

Je lui souris et je pique un bout de barbapapa pour goûter.

— Je suis content de faire partie de ce moment alors.

Je mets le bout dans ma bouche et c’est vraiment... bizarre.

— On dirait du nuage ! C’est fou. Mais c’est que du sucre en fait ! Whoa !! Et les goûts changent en fonction des couleurs ?

— J'ai toujours raison de toute façon !

Je le taquine en le regardant faire avec la barbapapa. Son expression est extra, comme souvent quand on goûte ça pour la première fois.

— T'as vu ! J'adore cette sensation de légèreté, mais sucrée ! Les jaunes sont à la banane souvent, c'est ce que je préfère ! Mais les roses c'est celle qu'on voit le plus dans les fêtes foraines ! Je sais même pas pourquoi d'ailleurs, faudrait se renseigner.

— Banane ? Oh j’aimerais goûter un jour !

Je souris en reprenant un churros.

— J’ai un peu froid, par contre. Tu penses qu’on pourrais se diriger vers la maison ? S’il te plaît... ?

— Évidemment, on va pas rester ici si t'as froid !

Je lui souris en me levant, et pour qu'il soit tranquille pour manger avec ses deux mains, je passe un bras autour de sa taille. Je peux manger ma barbapapa comme une sucette, j'ai besoin que d'un bras.

— Je sens qu'il va y avoir un calme plat dans la maison cette nuit ! On n'a rien fait de fou, mais on a pris l'habitude de pas trop sortir et j'avais oublié que l'air frais pouvait fatigué autant.

On sort de la fête foraine tranquillement.

— T' es fatigué ou on regarde un film en rentrant ?

Il se lève et me garde contre lui malgré tout. Je lui tends mon churros trempé dans le caramel pour qu’il puisse croquer dedans.

— Tu as une télé dans ta chambre alors on peut regarder un film au lit ? Pour le cas où je m’endormirai.

— Je comprends pourquoi t'aimes ça ! C'est hyper bon avec le caramel !

Je réponds alors que j'en ai encore plein la bouche. Des que j'ai finis, j'en redemande un bout et je croque dans ce qu'il me tends.

— On peut le regarder au lit même si tu t'endors pas. Tu seras arrivé pour la nuit.

Je vais tellement l'étouffer qu'il en aura surement marre à un moment.

— Je suis jamais allé dans ta chambre.

Je réalise qu’après toutes ces semaines, il y a des pièces que je n’ai même pas visiter dans la maison. Je sais juste qu’il a une télé parce qu’il me l’a dit : il ne s’en sert pas sinon il ne m’entendrait pas. Ces derniers temps, il nous arrivait de dormir ensemble mais, sans raison, c’était un peu bizarre. Maintenant, je crois qu’on a une vraie raison.

— Hey...?

Quand il se tourne vers moi, j’embrasse ses lèvres avec tendresse.

Je m'étais jamais fait la remarque, sûrement parce que contrairement à lui j'y passe peu de temps si ce n'est la nuit. Pourtant, il a choisit la pire quand il est arrivé parce que non seulement j'ai la télé, mais le lit est aussi plus grand et j'ai une vue sur le petit jardin qu'on a.

— Tu vas bientôt la découvrir. Et tellement l'aimer que tu ne vas plus la quitter !

Je souris, avant de me retourner vers lui et son baiser me fait sourire encore plus. Ça me touche même. Parce que je suis en train de comprendre ce qu'il disait quand il parlait de l'importance du toucher. Et aujourd'hui, je me sens important qu'il se glisse dans mes bras et qu'il anticipe ce baiser sans même réfléchir.

— À l'extérieur, on est obligé de rester Benjamin et Thomas. Par contre il est hors de question qu'on se prive de tout ça.

Je murmure contre ses lèvres en l'embrassant à mon tour.

— Si quelqu'un devait poser la question, on est un jeune couple qui vient d'emménager ensemble. Je m'en fous de ma direction, ils ne sauront rien de toute façon. Ça te va ?

Et je ne poursuis pas pour ne pas l'effrayer, mais vaux mieux qu'ils ne sachent pas, sinon les conséquences seraient plus que mauvaises.

Je souris contre ses lèvres.

— Ça me va.

Je réponds avant de me détacher un peu de lui, inquiet.

— Mais... on fait pas juste semblant, là ? C’est pas une couverture ?

Je préfère être sûr parce que je ne veux pas que le doute me ronge. Surtout pas maintenant que je me sens aussi heureux.

Je peux lire l'inquietude dans ses yeux et aussitôt je viens caresser son visage.

— On ne fait pas semblant, non. C'est pas le genre de chose avec lesquelles on doit plaisanter.

Je l'embrasse encore, tendrement.

— On est un jeune couple à la fois de manière officielle et officieuse, si tu préfères voir les choses de façon positive. J'aime assez ça.

— On est un jeune couple.

Je souris de toutes mes dents. Je n’ai jamais été en couple de ma vie. C’est presque effrayant mais je suis tellement heureux que je préfère ne pas y penser. Je me laisse porter, comme ce soir. C’était parfait.

— Je suis super heureux.

Je dis en reprenant un churros.

— Je suis ravie que notre jeune couple en soit en grande partie la cause.

Je souris en jettant mon bâton de barbapapa.

— Il reste un nuage, je te le garde ?

— Oh vaut mieux que tu le manges. Trop de sucre d’un coup, c’est jamais une bonne idée.

Moi aussi, je termine mon petit cornet de churros et j’ai enfin les mains libres. Je me glisse dans ses bras et mon bras dans son dos trouve le chemin de la poche arrière de son jean : je m’y faufile et je suis bien calé contre lui.

— J’ai jamais été en couple avant.

Je reconnais après un moment. Je crois que j’ai quand même envie qu’on en parle parce que je ne veux pas qu’il prenne mes craintes ou mes incompréhensions pour un rejet.

— Je pense que j’aurais besoin que tu me guides, par moment.