City of Angels - Tristan et Ania

— Bah t’excuses pas, c’est ce que je suis ! J’en n’ai pas honte, au contraire ! Si t’avais pas précisé que ton assistante est aussi ta compagne j’aurais peut-être eu un peu la rage sur toi.

Je rigole en reprenant un bout de mon burger.

— Mais je suis ta femme et ton assistante, alors t’as eu raison de le leur dire. Moi j’adore ce que je fais, ça me permets d’être avec toi et en plus grâce a ça j’ai des passes droits ! Pourquoi je t’en voudrais ?

Faudrait vraiment être conne. Je pars sur le tournage d’un Marvel putain.

— J’ai trop hâte de le dire à Keziah. Je vais sentir sa jalousie jusqu’ici !

Je hausse les épaules.

— J’en sais rien. C’est juste que je préfère que tu sois ma femme que mon assistante. Enfin j’adore que tu sois mon assistante mais c’est vrai que je préfère te présenter comme ma femme. C’est ça que je veux dire.

Je rigole quand elle parle de Keziah.

— Je lui parle même plus de ça parce que je vais le spoiler et me faire virer. Il pose des questions trop précises !

— T’embêtes pas, j’avais compris.

Je souris tendrement. Ça me plaît de l’aider de cette façon et ça me plaît encore plus qu’il aime ça. Il aurait pu me trouver nul, ou pas aimer mes façons de faire, mais même en patron Tristan est génial.

— Mais ça m’étonnes pas ! Il a essayer de t’arracher les vers du nez jusqu’au bout. Et comme lui comme moi, on ne serait pas surpris que tu finisses par craquer, il a raison d’insister !

Je rigole franchement. Si ça arrivait Tristan ne se ferait pas virer, Keziah ne le dirait à personne, mais par contre ce serait vraiment drôle.

— Arrête, je suis déjà en pression avec toi de pas faire de boulette.

Je dis en riant.

— Je suis fier d’en être arrivé là, en tout cas. Et qu’on soit de nouveau tous les deux et qu’on ait tous ces projets. Je t’aime tellement, Ania. Je m’en rends compte un peu plus chaque jour. Je suis trop heureux. Voilà. Et on va se marier.

— Et au pire si t’en fais ? Ce serait pas un drame. Forcément que j’ai envie de découvrir ce film quand il va sortir, mais c’est moi, alors si tu fais fuiter un truc c’est pas grave. Pas vrai ?

Moi non plus j’irais pas dire au monde entier qu’il a révélé quelque chose.

— Oh Titoune.

Je souris tendrement en attrapant sa main.

— C’est un peu la vie de rêve qu’on a, là. On s’est retrouvés, on s’aime plus fort que jamais, on attends un bébé et on va bientôt avoir une maison à nous. Peut-être la maison dans laquelle on va passer la majorité de notre vie, dans laquelle nos enfants vont grandir. Puis t’es Spider-Man... Et tu peux pas imaginer à quel point je suis fière de toi moi aussi. Que t’ai réussi, que t’en sois là et que t’ai eu besoin de personne pour leur prouver que t’étais digne de tout ça. T’es génial Titoune. Et t’es l’homme de ma vie.

— Je sais, mais je veux aussi me prouver que je peux garder un secret. Pour mieux vous surprendre.

Je l’écoute avec un sourire béat.

— Toi aussi, t’es géniale. T’es une maman géniale et une fiancée fantastique aussi. Je sais que t’as pas trop confiance en toi, mais tu peux parce qu’on est une famille seulement si t’es là aussi. J’ai hâte de découvrir notre nouveau bébé. De faire sa chambre. Seulement parce que c’est avec toi. Voilà. Peut-être que si je t’avais dis ça avant la bague tout à l’heure t’aurais plus compris mais bon...

— T’as pas choisi la fiancée la plus futée pour ce genre de choses il faut dire. Peut-être que même comme ça je n’aurais pas tout de suite compris... Je suis lente à la détente parfois.

Je plaisante, mais je suis complètement charmée. Comme toujours quand Tristan me dit de tels mots.

— C’est toi qui m’aides à avoir confiance en moi. Toi et Tommy bien sûr, mais c’est pas la même chose. J’adore lire dans tes yeux que tu penses sincèrement tout ce que tu es en train de me dire. Je suis heureuse d’avoir dit oui. Je pensais pas qu’on se marierait un jour, mais je sais que ce sera parfait. Parce que je pensais pas être maman et que t’as rendu ça génial. Et que je me croyais bonne à rien sans un fusil d’assault dans les mains et que tu m’as fait réaliser que j’avais tort. T’es la meilleure chose qui me soit arrivée.

Je me penche sur la table pour embrasser ses lèvres. Heureusement que j’ai terminé parce que je m’en serais mis partout.

— On prend le dessert dans la chambre ? Le gâteau au chocolat ?

Depuis qu’on l’a commandé une fois, on en est dingue. Et puis j’ai envie qu’on de retrouve tous les deux, à l’abri des regards.

— Je vote pour ! Il est trop bon !

Je gémis en sautillant sur place.

— Tu m’as promis un jacuzzi en plus ! Juste toi et moi, en amoureux.

— Et c’est pas compatible ? On mange le gâteau dans le jacuzzi.

Je dis avec un grand sourire.

— Mais dix minutes, normalement t’as pas le droit d’y aller.

— Quinze ?

Je demande en faisant les yeux doux.

— Juste le temps de manger le gâteau et de profiter un peu ! Et après promis j’abuse plus.

Je souris de toutes mes dents.

Je secoue la tête.

— Non, pas quinze. Tu vas pas rigoler si tu dois te taper un cerclage et rester alité le reste de ta grossesse.

Je vis pas la grossesse de la même manière que la première. Je traine trop sur internet et que des forums. Donc je panique.

— Déjà dix c’est beaucoup et on va baisser la chaleur. Mais on va pouvoir trainer au lit, faire l’amour et tout et tout.

Parce qu’avec Tommy dans la chambre, c’est compliqué.

— Sauf si tu veux pas et qu’on se repose juste, hein. Y avait rien de glamour dans ce que j’ai dit.

Je rigole comme un con : on se connaît depuis trop longtemps.

J’éclate de rire quand il parle de glamour.

— T’as quand même pas cru que j’avais pas déjà prévu de faire l’amour alors qu’on est tous seuls tous les deux ? En plus je te raconte pas ma libido de femme enceinte ! Je t’aurais sauté dessus sur la plage quand tu m’a demandé en mariage si y’avait pas eu autant de gens autour.

J’avoue en levant les yeux au ciel.

— Je pense que niveau glamour parfois on se perds un peu. Mais on oublie pas de l’être pour autant de temps en temps, c’est agréable aussi. On arrive toujours à se surprendre après autant de temps !

Elle me fait encore plus rire.

— Bah profite parce que t’as des phases de zéro libido !

Je lui souris avec tendresse.

— J’aime comment les choses se font entre nous. Tout a toujours coulé de source. J’adore.

J’appelle la serveuse quand elle passe pour qu’on puisse régler. C’était un passage éclair mais je sais qu’on nous regarde et j’ai envie de profiter de ma femme tout seul et prendre soin d’elle.

— Franchement zéro libido ça m’est pas arrivé souvent ! Deux mois pendant la grossesse de Tommy et t’es marqué à vie !

Je rigole, complètement sous le charme.

— Tout coule de source et pourtant je t’aime comme au premier jour.

Je ne me lasse pas de lui. J’ai l’impression que ça n’arrivera jamais.

— Allez ! On se dépêche de régler pour fuir et vivre notre vie de couple sans enfant pour quelques heures !

— Non, je suis pas marqué parce que t’avais pas de libido. Mais parce que t’arrêtais pas de me le dire. C’est toi qui m’as traumatisée ! Franchement on a tenu un peu plus que ça avec tes missions et c’est clairement pas le truc qui m’importe le plus dans notre relation.

Je reconnais avant de me lever. Je vais au bar pour régler et puis je la récupère à la table en faisant semblant de ne pas avoir entendu la jeune fille qui m’a interpellé - pas ce soir, j’ai pas envie.

— Tu vas rire mais je suis content d’être seul avec toi. ENFIN. Et en même temps Tommy me manque, ce sale gosse. Et mon frère et Max et Axel. On vit dans le bruit constant et là y a que nous. Et j’adore ça autant que ça me manque. J’ai vraiment hâte de Disney demain, d’ailleurs. Les enfants vont être fous.

— A moi aussi ils me manquent.

Je lui dis pour le rassurer. Ça nous fait du bien d’être tous les deux, mais on va pas nier qu’on adore être avec eux. Et Tommy encore plus.

— Les enfants ? Je savais pas qu’on était des enfants jusqu’à 40 ans !

J’éclate de rire en me serrant contre lui. S’il croit qu’on ne va pas être fou nous non plus, il rêve.

— J’ai pas le droit au jacuzzi, d’accord, mais ça pas croire que je vais vous regarder vous éclater et pas moi !

— Bah on fera pas les trucs trop violents. Mais je pense qu’il y a un millier de choses que tu peux faire alors...

Je la serre contre moi.

— Puis en restant une semaine, si t’es fatiguée on va pouvoir aller dormir un peu. Ça va être cool.

— Je suis pas en sucre Titoune non plus. Ça va aller ! Et si je le sens vraiment pas, je saurais me contrôler.

Je lui souris tendrement. Il va être plus stressé que moi, je le sais.

— C’était la meilleure idée de faire ça de cette façon la. On va avoir tout le temps du monde pour en profiter ! J’aurais jamais cru vivre ça un jour.

— Bah toi non mais notre bébé, c’est pas non plus un grand guerrier. Limite tu devrais pas prendre l’avions alors..

Je me sens presque gêné de lui dire de faire attention, mais j’ai pas bon plus envie qu’elle accouche d’un préma aux États-Unis.

— Moi non plus... mais on a beaucoup de chance alors autant en profiter.

— J’allais pas rester à White Falls toute seule et vous regarder tous venir ici sur FaceTime...

J’aurais vraiment eu les boules. J’ai l’habitude de bouger en permanence et la grossesse m’handicape beaucoup, alors si en plus je ne pouvais rien faire d’autre qu’être allongée...

— Je ferais attention, je ferais pas trop de folie. Promis.

Je réponds quand même pour le rassurer.

— C’est pas de la chance, c’est parce que tu travailles énormément et que tu es récompensé comme il se doit.

— Je sais et j’avais envie que sois là. De toute façon y a deux mois ça allait, c’est pour rentrer qu’on va nous faire chier.

Je le sais déjà. Mais je regrette pas qu’elle soit venue. C’était trop important pour moi. Je hausse les épaules.

— Oui, on peut voir ça comme ça aussi... mais c’est vrai que j’ai un peu de mal à voir les choses sous cet angle encore.

— Au pire je ferais cinq jours de bateau si on me fait vraiment chier. Ça pourrait être sympa aussi. Je me prendrais pour Rose ! La collision en moins.

Je plaisante tout en sachant que ce serait toujours possible si vraiment c’est compliqué pour moi de prendre l’avion.

— Pourquoi ? Tu viens de me dire toi même que t’étais fier de toi, alors tu peux l’être de ça aussi. C’est pas avec mon salaire de militaire qu’on aurait pu offrir tout ça à Tommy. C’est grâce à toi qu’il a cette vie là mon coeur.

— Tu feras pas du bateau. Nan mais cinq jours, ça va pas ? Je pense qu’on va simplement devoir signer des décharges et je ne sais trop quoi d’autre comme papier.

Je lui souris.

— Bah ouais... je suis fier d’en être là mais j’ai toujours l’impression que c’est un coup de chance. Enfin... j’sais pas... oui j’ai travaillé dur mais je suis pas le seul et moi je suis là et d’autres non alors...

J’ai du mal à me dire que tout est grâce à moi. J’ai l’impression d’avoir été au bon endroit au bon moment. Et voilà. Mais je crois pas en moi tant que ça alors ça joue très certainement. Enfin, je pense.

— C’est aussi grâce à toi, tu sais. À ta carrière, à la curiosité un peu malsaine des gens qui attendait comme moi de savoir si t’allais rentrer. Puis quand on a eu un bébé surprise déjà... fin, c’est notre famille qui m’a apporté tout ça.

— Tu serais pas plus rassuré en bateau qu’en avion en fait ?

Je plaisante en lui volant un baiser.

—Comme dans tout métier ! Y’a énormément de gens qui travaillent dur, mais c’est pas que la chance qui fait que certains arrivent plus haut que d’autre. Y’a tout ce qui gravite autour de toi, de ce que tu es, y’a un peu de culot aussi et beaucoup de ténacité. T’as jamais rien lâché Titoune.

Il arrive pas à se voir avec mes yeux, avec les notre. Je sais que Luke est tellement fier de lui aussi. Et nos amis le sont tout autant. Je pense pas qu’ils voient ça comme de la chance, parce qu’on sait tous à quel point il bosse.

— La curiosité malsaine a peut-être aidé, oui. Mais y’a aussi des gens qui me déteste, des filles qui veulent t’épouser et s’en foutait que je revienne ou non. Alors disons que je t’aide parfois, mais que t’es quand même au centre de tout. T’es un peu notre super-héros à nous aussi quand on y pense !