City of Angels - Tristan et Ania

— C’est celle qui est décédée du coup c’est ma mère qui l’avait. Luke allait pas l’offrir à Max du coup...

Je lève les yeux au ciel et j’embrasse ses lèvres avant de couper mon téléphone.

— Fais pas la neuneu. C’est au même endroit que l’alliance. Tiens.

Je prends la bague pour la passer à son doigt.

— Et où est-ce que tu vois que j’ai une alliance ?

Je demande en grognant sur lui tout en répondant à son baiser.

— Ça me va mieux à moi qu’à lui c’est sûr. J’en prendrais soin, je te promets ! Du coup ta maman sait ? Luke aussi ? Tout le monde ?

Je rigole en réalisant.

— Imagine si j’avais dis non !

— Tout le monde, oui. Et t’aurais jamais dit non, arrête. J’ai même pas douté deux secondes.

Je dis avec un sourire sincère. J’ai confiance en elle et en nous. J’ai l’impression qu’on est vraiment heureux maintenant, on n’est en couple, on est parent, on est un binome. C’est juste... parfait.

— Je t’aime, en tout cas.

Je dépose un baiser sur sa joue.

— On va manger ? T’as faim ?

— Menteur ! T’as eu un moment de stress quand t’as vu que je réagissais pas comme tu voudrais.

Je le charie en souriant sous ses lèvres.

— Moi aussi je t’aime. Ça boucle bien la boucle finalement, ce mariage.

On a eu des hauts et des bas, beaucoup de bas, mais le haut prône et je ne pourrais pas être plus heureuse.

— Je crève la dalle oui ! Surtout depuis que tu m’as parlé de burgers !

— Non, j’étais affolé que tu comprennes rien, pas que tu dises non !

Je dis en me levant avant de tendre la main pour l’aider à se relever aussi.

— Moi aussi j’ai les crocs, en plus j’ai regardé la carte sur internet, tu vas baver ! Y a le choix.

Y a pas mal de trucs auxquels elle n’a plus le droit avec la grossesse et je me suis assuré qu’elle soit pas frustrée parce que je sais que ça peut-être difficile. Et de toute façon, quand on est tous les deux, je la soutiens. C’est moins dur comme ça.

— T’es génial ! J’aurais eu la rage d’avoir le choix entre deux vieux trucs vegan.

J’en ai marre de pas pouvoir manger certaines choses. J’aime trop la bouffe. Mais je me laisse entraîner vers le resto qu’il a choisit en toute confiance.

— Tu le vois comment notre mariage ? Histoire qu’on soit sur la même longueur d’ondes, quand même.

— Bah... comme maintenant mais officiel aux de la loi avec toi qui porte le même nom que Tommy et moi. Et vieillir tous les deux...

Je dis simplement.

— Et toi ? T’as des attentes particulière ?

— Non mais ça c’est évident ! Même sans t’épouser je comptais déjà vieillir avec toi. Même si je suis contente à l’idée d’avoir le même nom que vous deux.

Je souris de toute mes dents avant de lui donner un coup de coude.

— Mais je parlais de la cérémonie là ! Genre je voudrais qu’on attende que j’ai accouché t’as vu ! Déjà parce que c’est le seule jour de ma vie où je refuse que n’importe quelle autre fille soit plus jolie que moi ! Et parce que je veux pouvoir boire ! J’en peux plus du soda !

— Aaah ! Ça ! Moi j’pensais attendre que notre FILLE marche. Au moins. Pour qu’elle participe vraiment aussi. Genre dans deux ou trois ans, non ?

Je demande en souriant.

— Ça nous laisse le temps de finir la maison, de pas être débordé et crevé à cause d’un nouveau né sur nos photos... et puis c’est bien si nos enfants sont ave nous, non ? Trois ans c’est pas mal. Et puis on fera une grosse teuf à la maison ! Enfin dans le jardin. Y a la place...

— Aaaaah ! T’as été prévoyant de me demander si tôt mais t’avais déjà pensé à tout. Tu gères !

Je souris en m’accrochant à son bras.

— On attendra que la petite marche alors. Je l’habillerais comme moi et Tommy sera habillé comme toi. Me remercie pas, ça fera trop beau sur les photos !

Mais il faut vraiment que j’aille passer mon échographie là, parce qu’on va déchanter si on passe des semaines à parler de notre fille et qu’on a de nouveau un garçon.

— Max m’a dit que la maison avait encore pas mal avancée ! J’ai vraiment hâte de voir le résultat final. Ton frère a vraiment eu une bonne idée en te proposant ca.

— Bah... on profite pour de vrai de notre statut de fiancés, comme ça !

Je rigole.

— Tu feras tout ce que tu veux, c’est toi la reine.

J’acquiesce.

— C’est vrai, oui. J’avais peur que tu te sentes un peu oppressée d’être en famille à ce point-là mais finalement, je crois que y a rien de mieux autant pour eux que pour nous. En plus ça va bien avec Axel maintenant alors on pourra le garder, ça va être génial. On part sur une vie stable et je crois que c’est important pour tout le monde.

— Tout ce que je veux ? Donc thème militaire ça t’irais ?

Je demande en rigolant.

— L’avantage de la situation, c’est qu’on aura quand même un chez nous. On aura une intimité et Max et Luke pourront retrouver la leur. C’est absolument adorable de leur part de nous avoir offert de nous loger, mais sur du très long terme c’est vrai que ça aurait finit par être compliqué. C’est leur maison, c’est pas conçu pour qu’on y vive a autant de gens. On aurait finis par se marcher un peu trop sur les pieds.

Ça aurait surtout été explosif, alors que tout se passe très bien actuellement.

— J’avais peur pour Axel. Je sais que je suis brut de décoffrage et que c’est pas du tout ce dont il a besoin pour évoluer. Mais je suis vraiment contente qu’il commence à me faire confiance. C’est un gamin tellement adorable.

— Attends mais tu veux faire un thème...?

Militaire ou autre, je m’en fiche. Mais un thème, ça va être encore une organisation qui va me dépasser.

— Oui, je pense que ça aurait fini par péter, ne serait qu’avec Tommy qui fait le ouf toutes les cinq minutes.

Je lui souris.

— Tu t’es tempérée de toute façon. Même avec Tommy. Je pense que ça fait du bien à tout le monde.

— Bah un thème vestimentaire ouais ! Je vais pas arriver en pin up des années 50 si tu t’habilles en Peaky Blinders ! Faut bien qu’on soit assortis, non ?

Je demande sans trop savoir si ça lui plaît. Je m’en fous de tout le reste, enfin tout m’ira, mais je voudrais juste qu’on soit harmonieux lui et moi.

— Tu trouves que j’en faisais trop ? Même avec Tommy ?

Je me suis modérée pour Axel, pour qu’il se sente bien chez lui et avec moi, mais ça ne m’empêche de quand même vouloir engueuler Tommy régulièrement.

— Je vois oui, un code vestimentaire ça peut-être sympa. Même Peaky Blinders. T’imagines la classe des photos ?

Je dis en riant avant de secouer la tête.

— Non, non, je pensais que c’était comme ça qu’il écoutait le mieux et finalement on se rend compte qu’il sait écouter aussi quand on ne s’énerve pas alors... enfin, c’est mieux. Pour lui, pour nous. On n’a pas toutes les clés en main !

— Mais ouais grave ! C’est à méditer, mais on tiens le bon filon ! Même dans trois ans ce sera toujours génial !

Je hoche la tête en pinçant un peu les lèvres quand il parle de Tommy.

— C’est mieux quand il a décidé d’écouter, oui. Parce que ça évite beaucoup de drames et de larmes. Mais ça m’arrive quand même de vouloir hausser le ton parce qu’il me rends dingue. Je sais pas comment tu peux rester aussi calme parfois ! Quand il commence à en faire qu’à sa tête et à n’écouter que lui, je perds patience beaucoup trop vite moi.

Je hausse les épaules.

— Il déteste qu’on l’ignore du coup si je ne lui parle plus, il se calme parce qu’il a envie que je lui parle. Mais parfois j’ai envie de le noyer, t’en fais pas. Et puis... enfin je l’ai eu plus souvent que toi. C’est plus facile pour moi. Toi, il te teste. Il te pousse à bout pour voir si tu vas rester. Enfin, je pense.

— Ouais, sûrement...

Je hausse les épaules. Je savais ce que je faisais en partant toutes ces fois, je l’ai toujours su, mais ça n’en reste pas moins difficile de voir la différence que Tommy peut faire entre son père et moi parfois. Il n’agit pas pareil avec nous deux et c’est pas seulement parce que j’ai tendance à m’énerver.

— J’espère qu’il finira par s’en rendre compte un jour.

— Il le sait. C’est juste sa façon à lui de te dire je t’aime. C’est comme ça. Il va voir que tu restes, il n’est pas stupide. Il va même oublier que tu partais.

Je l’attire contre moi pour la rassurer.

— T’es une excellente maman et il le sait.

— C’est gentil. Je veux pas encore le rendre malheureux.

Je souris en me laissant aller contre lui.

— Et toi tu le sais ? Que je vais rester.

Ça me titille et finalement, y’a pas mieux que de lui demander.

— C’est pas une question piège. Je vais pas te rendre la bague si tu me dis non ou peter un câble au milieu de tous ces gens.

— Oui, je sais. Et je réponds pas ça pour te faire plaisir. Je le sais parce que quelque chose a changé.

Je réponds sincèrement.

— Je ne saurais pas dire quoi, évidemment, mais je sais que tu ne vas pas partir.

Je prends un instant pour lui faire un câlin, un vrai.

— J’adore travailler avec toi. Je pensais pas que je serais capable de me sentir à l’aise dans un boulot qui n’était pas militaire et en fait, je me sens tellement utile de bosser main dans la main avec toi. C’est pas juste travailler, c’est aussi améliorer ton confort de vie, et du coup le notre, et ça rends tout ça encore plus important.

Je caresse sa joue avec tendresse.

— Je t’aime.

— Tu sais... tant que t’es heureuse sans risquer ta vie, ça me va.

Je réponds honnêtement. Si je pleure sur commande, c’est parce que j’ai aucun mal à me souvenir du moment où j’ai appris qu’elle était morte.

— Je ne la risque plus, t’as plu à t’en faire pour ça.

C’est pour lui que ça a été le plus difficile. Pendant que moi j’agonisais, lui me pensait partie à jamais. Ça planera toujours au dessus de nous, c’est comme ça. J’aimerais qu’il puisse oublier lui aussi.

— Sauf si on annonce à nos parents qu’on attends un deuxième enfant. Peut-être qu’ils auront des envies de meurtre !

Je rigole pour détendre l’atmosphère.

— Non parce qu’on va pas leur dire que c’était un accident mais que c’était voulu. Voilà.

Je réponds vivement.

— J’en ai marre qu’ils jugent nos choix et si on dit qu’on avait prévu ça, ils n’auront rien à dire. Et de toute façon, les miens s’en foutent tant que je leur donne de l’argent.

Je dis sur un ton amer.