I Need To Move On — Austin & Gabriel

2 jours plus tard.
5h30 du matin.

Cette nuit Darcy a dormi dans son ancienne chambre à l'étage, Madeleine savait que je devais partir très tôt ce matin, et je ne voulais pas qu'elle se retrouve toute seule en bas. La nuit a été courte, j'ai très peu dormi et le réveil a été dur. Avant de partir et sans faire de bruit, je monte faire un bisou à Darcy, mais quand je ressors de sa chambre, je croise Gabriel dans le couloir, qui sort de la salle de bain.

- Tu dors pas ?

Je chuchote.

J’ai passé une nuit de merde et plutôt que de rester au lit, j’ai préféré aller me doucher. Je suis surpris de croiser Austin a cette heure-là, mais on ne s’est pas croisé depuis un moment alors je réalise qu’il me manquait vraiment. C’esr bizarre. Je m’approche pour embrasser ses lèvres.

— Non. Mais toi non plus.

Je chuchote aussi. Il est complètement habillé, chaussures comprises.

— Tu vas où ?

Il vient embrasser mes lèvres, et pose mes mains sur ses hanches.

— Je vais voir ma mère.

— Oh.. et est-ce que tu veux que je t’accompagne ? Elle est où actuellement ? Viens.

Je l’entraîne dans les escaliers pour qu’on ne réveille personne.

Il m'entraine dans les escaliers.

— Dans un centre de désintoxication à côté de Folkestone.

On arrive en bas.

— C'est vrai, tu veux m'accompagner ?

J'acquiesce.

— Bien sûr que oui. Enfin, si tu veux, évidemment. J'ai rien de mieux à faire, j'ai envie d'être avec toi et... peut-être que ça te fera du bien d'avoir un soutien ?

— Tu n'allais nul part ?

Je demande en réalisant seulement maintenant qu'il est habillé et que ses cheveux sont mouillés.

Je secoue la tête.

— Non, non. J'arrivais pas à dormir. J'pense que c'est le décalage horaire... Comme on est en vacances je dors un peu n'importe comment alors... bon, je suis réveillé.

— On y va alors ?

Comme il y a trois heures de route, on rejoint rapidement la voiture. Je l'aide à attacher sa ceinture avant de rejoindre ma place et de démarrer.

— Au fait, tu as fait quelque chose pour ton poignet ? Comment il va ?

On monte rapidement en voiture et je pose ma main sur sa cuisse quand il démarre. Son contact me manque – ou alors je ressens le besoin de le toucher.

— J'ai mes médicaments, je les prends avant de me coucher sinon, en journée, ça va. Ça va se guérir.

Il pause sa main sur ma cuisse, je pose la mienne sur la sienne à chaque fois que je n'ai pas à passer de vitesse.

- Aucun chance que je réussisse à t'emmener faire une radio ?

Je secoue la tête.

— Aucune. Pas avant trois semaines pour la radio de contrôle, en tout cas. Mais je t’assure que ça va mieux. J’ai regardé, c’est moins bleu.

— Je suppose qu'en tant que sportif, ça ne sert à rien non plus ?

Et comme c'est encore non, je n'insiste pas. Je sais qu'il n'est pas irresponsable non plus, que si c'était grave il y aurait été et dans les cas sa mère est au courant alors. Je prends sa main et la porte à mes lèvres.

— On a trois heures de route, si tu veux te reposer, n'hésite pas. Tu as des médicaments avec toi au cas où ?

Je secoue la tête.

— Non, je n’ai rien pris. Mais au pire, du paracétamole ça ira. Ne t’inquiète pas, j’suis pas en sucre.

Je lui souris.

— J’aime bien quand t’es comme ça avec moi.

Je le regarde quelques secondes avant de reporter mon attention sur la route.

— Comme quoi ?

Je crois que je suis soulagé qu'il soit, de ne pas y aller tout seul.

Comme tu étais avec Jenny, je pense, sans pour autant oser le lui dire. Parce que j'ai peur qu'il se souvienne qu'il en est amoureux.

— Tendre. Ça me fait bizarre, mais j'aime bien.

Je lui fais un petit sourire.

— C'est pas ce à quoi tu t'attendais quand on s'est mis ensemble ?

— J'en sais rien, si. Si, si. Je crois que c'est ce que j'espérais, mais peut-être que t'aurais pas envie avec moi ou... peut-être que j'aurais pas aimé.

Je ris un peu. Il me connaît, j'suis pas le gars le plus câlin du monde, bien au contraire.

— Mais j'aime ça.

— Pour être honnête, je pensais pas que ce serait aussi naturel.

J'hésite un peu mais je crois que c'est bien qu'on en parle.

— Quand on s'embrasse je n'ai pas le sentiment de faire quelque chose de mal ou de t'avoir considéré comme un frère un jour.

Ça me rassure vraiment de l’entendre.

— Moi non plus. Je ne t’ai jamais vu comme un frère de toute façon, t’as toujours été mon meilleur ami. Et j’avais la chance de t’avoir souvent chez moi.

- Pourtant aux yeux de la loi c'est presque ce que l'on va devenir. Comme je suis mineur, le juge a décidé de me mettre sous tutelle moi aussi.

— Bah.. ouais, être sous tutelle c’est genre... gérer ton argent et prendre les décisions s’il t’arrive quelque chose. Tu peux avoir la tutelle de n’importe.. ton père, ta tante, ta voisine qui perd la boule et qui n’a pas de famille... C’est pas une adoption alors... enfin j’sais pas. Non, même au yeux de la loi, t’es pas mon frère adoptif ou j’sais pas quoi.

Je lache sa main et je m’éloigne un peu. Je comprends pas c’est quoi cette obsession avec ça. Entre lui et Adam, je comprends pas. C’est tellement gênant qu’il se soit posé la question même. Moi avant que mon frère me fasse la réflexion j’y avais jamais pensé. C’est tordu de penser à ça quand il m’embrasse.

Il retire sa main de ma cuisse et s'éloigne de moi, je ne comprends pas sa réaction.

- Qu'est ce qu'il y a ?

— Rien. J’comprends pas pourquoi tout le monde parle de frère alors que ça vient pas à l’idée naturellement. Fin.. j’sais pas, c’est bizarre. Si vous le pensez, les gens au lycée aussi ?

— Tout le monde ? Et c'est parce que tes parents m'ont pratiquement éduqué et Darcy aussi, mais on a aucun lien de sang. Et je me fous de ce que peuvent penser les gens, au lycée ou ailleurs.

Et ça il le sait.