Verona - Luca & Alessandro

Je rougis mais je m’accroche encore plus à lui.

— Je suis trop heureux.

Je dis avant de le libérer. Je vois que des gens nous regardent alors je le laisse récupérer les valises mais je reste tout près de lui.

— J’ai tellement hâte d’arriver. Tu as choisi un hôtel ?

Je demande en souriant.

Même avec les valises et Roméo, on ne se décolle presque pas l'un de l'autre.

— Bien sur. Un petit hôtel charmant au cœur du centre historique. Pas très loin des arènes de ce que j'ai pu voir. Je me suis dit que ce serait mieux d'être vraiment au cœur de la ville pour profiter un maximum ! Non ?

C'est lui l'expert, si ça se trouve il va me dire que c'était une grosse idée de merde, mais j'ai pris le pari.

Je lui adresse un sourire tendre.

— C’est parfait.

De toute façon, il aurait pu choisir n’importe quoi que ça aurait été parfait.

— C’est très animé, tu verras. Tu vas adorer.

— J'ai aucun doute la dessus. Je ne pense qu'à ça depuis que j'ai pris nos billets !

On se dirige vers les embarquements et heureusement que j'avais regardé et prevu qu'on pouvait prendre Roméo avec nous, ça aurait été un creve cœur de devoir le laisser en soute. Tant qu'il est petit et qu'on peut se le permettre, il vaux mieux.

Ca prends un peu de temps de tout gérer, puis de passer la sécurité et tout le reste, mais on finit par être dans la queue pour monter dans l'avion et je sens le stress reprendre doucement sa place. J'essaie de me calmer, et de ne pas montrer ça à Luca, il n'en a pas besoin.

— Ca fait des années que j'ai pas mis un pied en Italie. Imagine on veux même plus repartir ?

Je demande à Luca en riant, mais pas trop non plus. On a notre vie à White Falls, et je l'adore, mais peut-être qu'on finira là-bas un jour.

Je le regarde avec un large sourire.

— Oh... pas tout de suite. Mais d’ici quelques années, pourquoi pas ? Ça pourrait être agréable. Même une simple pied à terre pourrait être sympa.

J’avoue. Un appartement dans au bord des lacs pourrait être une bonne idée. Je prends sa main pour lier nos doigts.

— C’est la première fois qu’on prend l’avion ensemble.

J’aime bien noter nos premières fois tous les deux, même si elles commencent à se faire rare.

— T'aimerais vraiment ? Ça pourrait être sympa un pied à terre, c'est vrai.

Je souris tendrement en imaginant notre vie dans quelques années. Il ne peut pas m'abandonner de toute facon, donc on a encore du temps devant nous. Je sais, j'ai foi.

— On va avoir plein de premières fois ensemble ce week-end, tu vas vois.

J'embrasse ses lèvres en pensant à ce qu'il va s'y passer, heureux comme pas permis.

— J’ai hâte.

Mais pour l’heure, on décolle et ce n’est pas agréable ; je n’essaie pas de le cacher parce qu’Alessandro n’aime pas ça et il prend soin de moi, comme d’habitude. Je m’endors après avoir pris un médicament et Alessandro ne me réveille que lorsqu’on a atterri. Je suis un peu dans les choux, je reconnais. J’ai du mal à marcher droit les premiers mètres.

— Fais pas cette tête, amore. Ça va. Une fois que j’aurais bu quelque chose de sucré ça ira mieux.

— Viens, on va se poser dans un café avant de prendre le taxi. Verone ne va pas partir sans nous.

Et sa santé est surtout primordiale à n'importe quel voyage. Je n'ai pas envie qu'on parte d'ici et qu'il fasse un malaise dans la voiture, où tout serait moins facile à gérer.

— Romeo a sûrement besoin de boire un peu. Et je serais pas contre une bonne limonade. Ça te va ?

Je lui laisse croire qu'il a le choix, même s'il doit savoir qu'on ira même s'il dit non. De toute façon, on se dirige déjà vers le café dans le hall.

— Oui, ça me va. J’en ai besoin. Manger quelque chose aussi.

Je le suis dans un petit café où on s’installe. Romeo se couche tout de suite à nos pieds. Il est vraiment très sage. On est rapidement servis et le diabolo fraise me fait beaucoup de bien.

— On est à Vérone. J’y crois pas.

— Je me sens déjà tellement bien ici. Le simple fait d'entendre tout le monde parler Italien ça me rends tout fou.

On a ca dans notre sang, quoiqu'on en dise. Et je sais que c'est quelque chose qu'on a en plus Luca et moi dans notre couple, cet amour de notre terre natale.

— T'avais une idée quand même d'où on allait ? Le pays ? T'as visé juste à un moment ?

Je demande en sirotant ma citronnade maison, ma main sur la sienne.

Je secoue la tête.

— Bah... tu sais, j’ai pas vraiment cherché à savoir. Je ne voulais pas me faire de faux espoirs alors j’étais juste impatient de découvrir.

Il m’a déjà prévenu qu’il me faisait une surprise, je trouve ça adorable. Ça nous a évité une syncope au milieu de l’aéroport.

— On est obligés de parler anglais ce week-end...?

Je demande avec un petit sourire.

— Anglais ? C'est quoi ça l'anglais ?

Je réponds en italien, un sourire au coin des lèvres. Pourquoi se priver après tout ? On parle bien italien à la maison, alors ici c'est l'endroit idéal. Il ne va pas perdre son anglais en trois jours.

— Je suis content que ça te plaise. J'espère que ça va durer tout le séjour.

Je souris, mais je sens une boule au fond de mon estomac. C'est quand même plus stressant que je l'aurais cru.

Alors on parlera italien. Je suis vraiment trop heureux d’être là avec lui.

— C’est évident, amore. Je t’aime et tant que je suis avec toi je suis heureux alors... bien sûr que ça va me plaire. J’ai hâte de découvrir l’hôtel !

— Je t'aime aussi Trésor. Si tu savais à quel point.

Je souris avec tendresse, avant de terminer ma citronnade et d'interpeller un serveur pour avoir l'addition.

— On va le découvrir cet hotel ? J'ai entendu dire qu'on avait un jacuzzi dans notre chambre, faut qu'on en soit certains ! Histoire de marcher toute la journée sous le soleil cuisant en sachant ce qui nous attendra en rentrant !

On se lève presque d'un même mouvement et ça me fait rire comme un gosse. On va vivre un week-end de rêve.

— Après je veux tout savoir ! Ou tu vivais, ou t'allais à l'école, ou tu as fais tes premières bêtises ! Tout !

— Oula, tu veux trop en savoir là, des premières bêtises j’en n’ai pas faites !

Je dis en riant alors qu’on rejoint les taxis.

— Mais c’est promis, je te fais tout visiter. Je vivais en plein centre ville. On avait un duplex. J’ai pas beaucoup de souvenirs, malheureusement, mais je sais que j’aimais vivre là.

— Je veux trop en savoir ? Ça veux dire que t'as des trucs à me cacher ?

Je le taquine.

— Tu vas pouvoir t'en faire d'autres, des souvenirs. Ça remplacera jamais les autres, mais ça te permettra de quand même te sentir un peu chez toi et c'est important.

J'ai envie d'un bisou, mais entre les valises et Roméo, on ne peut pas vraiment dire qu'on est beaucoup aidé. On choppe rapidement un taxi et quand il nous demande où on va en anglais, je lui réponds aussitôt en Italien queLuca est originaire d'ici. On s'est déjà fait un pote.

Je commente tout à Alessandro et je n’imaginais pas le bien que ça me ferait d’être là à nouveau. C’est juste fou. Je suis tellement heureux de le faire entrer dans mon univers !

Le chauffeur se gare devant les arènes de Vérone et il ne peut pas aller plus loin à cause des barrières de la police mais il nous indique que l’hôtel est celui juste en face. Un hôtel 5 étoiles.

— Whoa ! Mais ça va être magnifique !

Je dis alors qu’on sort avec Romeo et les valises.

— J'en doute pas !

Quand j'ai vu le prix de la chambre, j'ai failli m'évanouir. Je n'aurais pas pu nous payer ça seul, il le sait, je le sais et la terre entière le sait. Mais on a un compte commun, et en allant voir si on pouvait se le permettre, j'ai bien compris que Luca mettait dessus bien plus que je ne le croyais. J'ai hésité un instant, parce que l'inviter avec son argent me semblait bizarre, mais j'ai essayé d'être rationnel et ça a plutôt bien fonctionné. Cet argent on l'a, il ne manquera à personne et vu le sourire de Luca, je ne m'en veux pas une seconde de l'avoir utilisé.

— Je suis déjà conquis. Les arènes sont magnifiques ! L'endroit est super beau !

Je m'exclame alors qu'on rentre dans le périmètre interdit aux véhicules.

— J'imagine pas la vue qu'on va avoir de la chambre !

Je suis tout excité alors qu'on atteint l'hôtel. Même l'entrée est complètement dingue.

Je suis tellement content qu’il aime ma ville. C’est fou ! J’avais peur qu’il trouve ça trop touristique mais ce n’est pas le cas. Il trouve ça beau !

— On va aller les visiter ! On peut commencer par ça, d’ailleurs.

Lorsqu’on entre dans l’hôtel, on est tout de suite accueilli par un jeune homme qui nous prend nos valises et le tour à la réception se fait assez rapidement parce qu’on nous « attendait » et on est bien vite conduit à notre suite.

Dernier étage, vu sur les arènes. Quand on ouvre la porte, je suis carrément subjugué par la beauté de la suite. Mais ce qui attire mon œil tout de suite c’est le panier et la gamelle d’eau et de croquettes disposés près de la terrasse.

— Regarde ce qu’ils ont fait pour Romeo !

Je le détache et il fonce directement boire à la gamelle.

— Lui aussi il est au paradis là.

Je souris, émerveillé par ce qui s'offre à nous. La suite est luxueuse, jamais je n'avais vu ça de toute ma vie et ça en est encore plus déstabilisant. Elle est plus grande que l'appartement que j'avais à Londres et je suis comme un gamin le jour de Noël.

— C'est grandiose. Je ne vais pas dormir de la nuit avec une vue aussi magnifique.

J'avoue en entourant Luca par la taille pour aller admirer le paysage un moment. J'embrasse son cou avec tendresse et avec tellement de douceur qu'il saisit forcément les mots dit en silence. Je suis fou amoureux de lui.

— J’espère que c’est moi, la vue magnifique.

Je dis avec un sourire amusé. Maintenant qu’on est seul, je me sens bien plus à l’aise et je retrouve mon rôle de koala. Je me tourne pour embrasser ses lèvres alors que mes doigts s’accrochent à sa nuque.

— On visite la salle de bain ? Le jacuzzi est sur la terrasse ?

—Toi je me mets à nu pour toi, c'est pas rien.

Je réponds avec le même sourire. J'adore la pudeur de Luca autant que j'adore la passion qui peut ressurgir de lui des qu'on est seuls lui et moi.

— Normalement oui ! Et on a quand même une grande baignoire intérieure au besoin, mais je suis pas sûrs qu'on l'utilise beaucoup avec le jacuzzi.

On se traîne jusqu'à la salle de bain, les jambes de Luca enroulées autour de ma taille. On ne se lâche plus.

— T'es encore plus que magnifique Trésor, au cas où t'en doutais. La vue c'est de la pisse de chat à côté de toi, imagine.

— Pff. T’es pas un italien pour rien, toi.

Je dis en déposant de nombreux baisers dans son cou. Quel charmeur, celui-là ! Mais il est à moi et j’adore ça. Je quitte ses bras pour pouvoir regarder et c’est tellement énorme que j’en suis perturbé.

— Whoa. Nan mais t’as vu cette douche ? Regarde ?! C’est carrément de la pluie qui tombe partout ! C’est magnifique. Moi je prends ce lavabo.

Je dis en le regardant à travers le miroir de la double vasque. C’est comme si on découvrait le luxe alors que notre maison à déjà un standing de fou. Mais je trouve qu’il faut s’émerveiller de tout dans la vie. On n’a pas le temps d’être blasés.

— Hey mais regarde !! On a des petits chocolats !

Je dis alors que je retournais dans la chambre pour accéder à la terrasse.

Les chocolats c'est un fait, mais moi c'est le lit qui m'intéresse le plus. Je me jette dessus et le matelas est tellement moelleux que je pourrais rester ici pendant des heures.

— Je suis sûr que si on appuie sur un bouton caché, y'a une armée de serveurs et de masseurs qui peuvent arriver !

Je rigole en relevant la tête vers la 8eme merveille du monde : mon amoureux.

— Normalement le bar est rempli ! Mais j'ai précisé qu'on ne buvait pas d'alcool, et ça a l'air d'être le genre d'endroit à respecter les goûts de ses clients.

Je souris en tendant la main vers Luca.

— J'ai le droit à un gros câlin avant qu'on aille parcourir Vérone ?

— Pas besoin d’une armée de masseur, moi je peux le faire.

Je dis en allant me blottir dans ses bras pour lui faire plein de papouilles.

— Autant de câlins que tu veux. J’aime trop les câlins. Surtout les tiens.