Lune de Miel a Hawaii - Luca & Alessandro

Je hoche la tête.

— Oui, certainement. Mais j’aimerais aussi qu’on puisse venir au moins une fois par an, si tu veux bien ? Si ma santé le permet, bien sûr.

Je sais que c’est ce qui l’inquiète le plus.

— Allez, viens.

Je le traine de nouveau à l’intérieur pour lui faire visiter les lieux. Le salon, la bibliothèque, les toilettes. La cuisine. Annie est en train d’y préparer les sandwiches d’ailleurs.

— On va certainement aller faire un tour à la plage.
— D’accord, je vais sortir le nécessaire. C’est bon de vous avoir ici tous les deux !

Je lui souris avant de trainer Alessandro devant un placard.

— Ça, c’est le placard préféré de tout le monde ici.

Je dis en l’ouvrant. Tout est toujours ici, à la même place. C’est fou, d’ailleurs. Mais ça me fait beaucoup de bien que rien n’ait changé.

— Toutes les confiseries et tous les biscuits dont tu rêves sont là.

— Si ta santé le permets, j'y vois aucune objection mon cœur. Ca me ferait plaisir de venir ici régulièrement. On pourrait même inviter les potes un été ! Y'a de quoi les loger ici, non ?

Ca me semble tellement grand et en même temps, ca ne transpire par la richesse à foison. C'est chic, mais pas tape à l'œil, et c'est cosy à la fois. Ca ressemble à Luca, et tres certainement a ce qu'étaient ses parents.

— Non mais sérieusement ! Tu sais depuis combien de temos j'ai pas avalé ce genre de choses ?

A la maison on n'en a pas et moi, hormis quand je vais chez ma mere, je n'en mange pas.

— Oui, y a tout l’étage. Il y a... euh...
— Cinq chambre et trois salle de bain, Luca.
— Ah oui, c’est ça. Merci Annie.

Je lui souris avant de regarder Alessandro avec malice.

— On va voir si tu veux ? On garde notre chambre pour la fin ! Viens, allez ! Je veux que tu vois tout !

—Ola, y'a de quoi faire oui.

Je souris à Annie alors que Luca a deja attrapé ma main.

— Notre chambre c'est ton ancienne chambre ?!

Je demande excité en réalisant que je vais decouvrir sa chambre d'ado, en fait.

— Oui ! C’est mon ancienne chambre !

On monte à l’étage rapidement et mon cœur s’emballe à l’idée qu’il puisse tout découvrir. Surtout les pièces qui me tiennent à cœur comme la chambre de mon père et son bureau.

— Mon père travaillait là tous les jours. C’est bizarre d’être là...

Je dis alors que ma gorge se serre.

— Sans lui.

J'attrape sa taille avec douceur. Personne ne pourra jamais remplacer son père et je sais à quel point perdre un être cher est difficile, alors un parent...

— Je l'ai pas connu, mais de tout ce que j'en entends ça avait l'air d'être quelqu'un de formidable. Comme son fils.

Je souris doucement en le bercant contre moi.

J’embrasse sa joue, les larmes aux yeux. Je pensais que ce serait plus difficile que ça et finalement, je me sens tellement bien ici qu’avec la présence d’Alessandro, c’est simplement une douce nostalgie.

— Annie tient vraiment bien la maison parce qu’on ne dirait pas qu’elle n’est pas habitée.

— C'est vrai que c'est charmant et qu'on dirait que vous n'êtes jamais partis d'ici. Elle fait ca tres bien !

Et je trouve ca beau qu'elle soit attaché a Luca à ce point, ca se voit ql compte pour elle.

— J'aime beaucoup cet endroit Trésor, je trouve que ca te ressemble. J'ai l'impression que je vais en apprendre encore plus sur toi en vivant dans cette maison tout un mois !

— J’espère.

Allez chez sa mère, chez son père, j’ai l’impression que ça m’a encore plus rapproché de lui. Que je le connaissais un peu mieux après ça.

— On va pouvoir en loger du monde !

Je dis en riant.

— Viens, on va voir ma chambre. Qui est notre chambre maintenant.

— L'antre secrète de mon mari !

Je hausse exagérément les sourcils et je le suis presque en sautillant. C'est nouveau pour moi, de vivre ca avec un homme, de le connaitre et l'aimer suffisamment pour m'immiscer dans son passé.

— Ok, tu veux rentrer dedans d'abord ?

Je demande quand il s'arrête dans un couloir.

— Au cas où t'as laissé un vieux slip par terre ?

Je le taquine en embrassant sa joue.

— Annie l’aurait rangé.

Je dis en riant.

— Je suis pas si désordonné que ça, tu abuses.

Je prends sa main pour qu’on rentre en même temps et j’ouvre la porte. Je me prends une gifle et je ne le vois pas venir, je tombe d’un coup.

—Non, à peine. T'aimes juste -

J'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il tombe d'un coup et je ne peux pas m'empêcher de crier.

— Putain !

Mon cœur bat a mille à l'heure et une fois de plus, je remercie Dieu de m'avoir doté d'aussi bon reflexes. A un quart de seconde, il se fracassait le crâne au sol et je ne veux pas imaginer comment ca aurait terminé. Surement ici, aux Etats Unis. Pays de merde pour les gens malades.

— Trésor ? Tu m'entends ?

Je demande en l'entraînant au sol avec moi, pour deposer sa tete sur ma cuisse. Il ouvre les yeux, merci. Je ne veux pas penser au jour où il ne les ouvrira pas.

J’ai le temps de me voir tomber et quand je rouvre les yeux, je suis allongé contre Alessandro.

— Ça va, amore. Ça va. Je me sens bien. Un peu désorienté mais ça va.

— Avoue...

Je le regarde, souriant et taquin. Maintenant que je sais gérer ce genre de choses et qu'il m'assure qu'il va bien, c'est plus facile de ne pas le prendre comme si c'était un drame.

— T'as vu un slip par terre et tu t'es dis que c'était ta meilleure façon de t'en sortir ?

J’éclate de rire.

— Trop d’émotion d’un coup. Pfiou. Désolé, j’ai gaché la surprise. Mais c’est un beau parquet, tu ne trouves pas ? Acajou, je pense.

— La surprise ? T'as cru qu'en te voyant tomber j'avais scruté autre chose que toi ?

Je rigole à sa suite, ma main sur son coeur. Toujours.

— Tres jolie coloris. On pensera à comparer une fois rentrer chez nous, ca te va ?

— On est chez nous ici aussi.

Je lui rappelle dans un murmure.

— Je peux me relever, ça va aller. C’est promis. Je me sens assez bien.

—C'est vrai, oui. C'est nouveau pour moi, mais je vais prendre mes marques.

Je caresse sa joue avec tendresse, puis je me lève pour l'aider à son tour.

— On peut aller se poser un peu sur ton lit si tu veux. Ou tu me fais la visite guidée assis et je decouvre !

— Je vais m’asseoir un peu. Mais on s’allonge pas.

J’ai pas envie de gâcher cette première journée. Surtout pas. Ma chambre est grande, j’ai ma propre salle de bain, de grands placards pour les vêtements. Et c’est dingue d’être là à nouveau.

Rien n’a changé. Tout est comme avant. J’avais quelques photos au mur, de mes parents. Je n’avais pas d’ami à prendre en photo. Tout est sobre ici et assez impersonnel. Mais je ne voulais pas que tous les médecins qui défilaient régulièrement soient trop gênés par une décoration excentrique.

J'affirme et on se contente de s'asseoir l'un contre l'autre, en attendant qu'il aille un peu mieux, malgré tout.

— J'imaginais pas ça comme ca, je t'avoue.

Je souris en laissant mon regard parcourir la pièce.

— Mais j'aime bien l'idée d'être là, d'être assis là ou tu l'étais. Ca fait bizarre, mais j'aime beaucoup !

— T’imaginais quoi..?

Je me permets de demander.

— Je sais pas trop, quelque chose d'un peu moins... Aseptisé.

J'avoue en pinçant les lèvres. Je connais Luca, je sais que c'est pas non plus le genre à accrocher des posters de films et de colorer sa chambre de mille couleurs, mais quand même. Je le retrouve pas vraiment dans cette pièce.

— Hormis les photos de tes parents, j'aurais jamais pensé zue c'était ton endroit à toi.

— Ah, oui.

Je vois ce qu’il veut dire.

— T’es un peu déçu ? C’est parce que j’étais souvent malade, y avait beaucoup de passage dans ma chambre alors j’avais pas envie que tout le monde voit ma vie étalée. Mais si t’ouvre les placards et les tiroirs, je pense que tu peux trouver des trucs intéressants.

— Quoi? Mais pas du tout Tresor !

Je reponds en venant aussitôt le blottir contre moi. Je ne veux pas qu'il soit vexé ou qu'il croit vraiment que ca peut me décevoir.

— Je suis pas déçu, voyons. Je comprends meme, j'avais pas pensé à ça, à l'intimité que tu voulais te créer. C'est juste que j'ai pas l'habitude, parce que c'est pas comme ca à la maison et que ca m'a surpris. C'est tout. Mais j'ai quand même hâte d'aller fouiller !

Je lui souris.

— Y'avait tant de passages que ca ici ? T'étais plus malade que maintenant ?

Je demande en caressant sa main, je comprendrais qu'il ne veuille pas en parler.

— Il y a une année ou deux ou j’étais vraiment en très mauvaise santé. J’ai perdu trop de poids et ça dégradait ma santé et comme ma santé se dégradait, je perdais du poids... forcément, ça a mal fini.

Je lie mes doigts aux siens.

— Je me battais un peu moins qu’aujourd’hui pour rester en bonne santé.

Je dis honnêtement. Parfois, j’étais pas trop positif.

— Va voir la salle de bain aussi. Vas y, fouille. C’est ta chambre aussi. J’ai envie que tu sois à l’aise.

Nos valises sont déjà là, s’il veut les déballer ou sortir certaines choses qu’il a ramené, c’est le moment.