Lune de Miel a Hawaii - Luca & Alessandro

C'est toujours difficile avec son poids, on sait qu'il a beaucoup de mal à le maitriser, mais quand il decrit son état passé, j'ai l'impression qu'il decrit notre présent et ça me retourne. Je sais qu'il se bats aujourd'hui, et ca me touche de l'entendre le confirmer, mais parfois ca ne suffit pas... Il continue de perdre, il fait plus de syncopes qu'avant, son coeur reagit moins bien; c'est le même cercle vicieux.

— T'es descendu jusqu'à combien de kilos a l'époque...?

Je demande, le coeur battant. Je crois que je realise doucement qu'il n'est pas forcément en meilleur santé qu'il ne l'était. Mais je reste de marbre, parce que lui ne semble pas le voir.

Je fixe mes genoux parce que j’ai l’impression que c’est un peu gênant de révéler ça.

— 41. Mais c’est loin. Si je passais la barre des 40 je me faisais hospitaliser et je ne voulais pas. C’était très difficile. Peut-être que je l’ai passé à un moment donné, d’ailleurs parce... je me suis pas pesé pendant un mois et ça a été après. Enfîn j’ai remonté. Grâce à Annie, elle faisait des plats riches et excellents. Je n’avais pas l’impression d’être gavé.

Je vois que le fait d'en parler le gène, alors je laisse mes doigts caresser sa nuque pour qu'il se détende et qu'il sache qu'avec moi il n'a pas à avoir honte.

— Elle a vraiment l'air d'être quelqu'un de très gentil. Elle a été geniale.

Je réponds de manière à ne pas insister sur son poids, mais plutot à me concentrer sur autre chose. Par contre, le poids ne quittera pas mon esprit et il me fait même peur. Il ne s'est pas pesé depuis longtemps, mais il est très loin de faire beaucoup plus de 40 kilos, c'est une certitude.

Je hoche la tête.

— Oui, elle est géniale. Tu pourras parler avec elle dans mon dos pour savoir des choses que je ne raconte pas.

Je dis avec un petit sourire. N

— Alors... tu aimes cette chambre quand même ? Sinon, on peut en choisir une autre à l’étage si tu veux.

— Je le ferais même pas dans ton dos, faut bien que j'enquête pour tout savoir de toi ! Histoire de pouvoir me vanter après d'être la personne qui te connaît le mieux au monde.

J'embrasse ses levres avec douceur.

— C'est parfait ici Trésor, vraiment. C'était quand même ta chambre et j'aime que ca devienne la notre.

Je le connais par cœur, je sais qu’il s’arrangera avec elle pour les repas. Dans mon dos. Pour ne pas me vexer. Mais c’est aussi pour ça que je l’aime et que ça fonctionne aussi bien pour ma santé, c’est parce qu’il n’est pas sur mon dos tous mes jours à en parler tout le temps, même si je n’ai jamais eu autant de mayonnaise dans mes sandwichs - entre autre chose.

— On déballe un peu nos affaires ? Tu veux te mettre à l’aise peut-être ? Parce qu’il fait chaud ici.

Et il a encore son treillis militaire . J’aime bien quand il le met et apparemment, il est plus à l’aise comme ça pour voyager.

— Ah c'est sur qu'on est loin de la tempete et du froid !

Je rigole en me levant pour aller directement ouvrir nos valises.

— Y'a de la place pour qu'on range nos fringues dans l'armoire tu crois ? Ce serait plus facile comme on va rester un moment !

J'ai retiré ma veste à peine debout, et mes chaussures traînent deja par terre.

— Je me rends pas compte... C'est bien si je reste comme ça ou il fait vraiment bon dehors ?

— Oui, y a de la place ! J’ai pas beaucoup de vêtements ici parce que j’en avais emmené et puis je change souvent de taille alors...

Je me lève pour aller ouvrir le placard. Seulement une petite moitié est occupée et l’intérieur de la porte couverte de photos de paysages et de stickers en tout genre.

— Il fait 28 degré, amore. Tu peux mettre un short.

Je souris en voyant l'intérieur de la porte.

— Ca, ca ressemble bien plus à mon mari et sa passion du scrapbooking.

Je souris en deboutonnant mon pantalon pour enfiler un short.

— On n'a pas tous l'habitude à un tel climat ! je le taquine. Même a Florence il ne fait pas 30 degrés en plein hiver. Je vais mettre un short pour le nouvel an ! Tu me suis ?

Il a froid beaucoup plus vite que moi, je le sais.

— Moi aussi mais je vais mettre un pull en plus. Un léger.

Je dis en riant. Je fouille dans mon armoire et je retrouve un vieux short hawaïen.

— Super ! Je vais mettre ça ! On va aller à la plage, un peu ?

— Maintenant ?

Je demande toujours ravi de pouvoir aller trainer pres de l'eau.

— T'as bien demandé a Annie des sandwichs ? On peut prendre ca, quelques trucs dans le placard à confiserie et aller improviser un picnic ?

— Je tiendrais pas très longtemps éveillé, je pense... les sandwiches on pourra les manger au lit en rentrant ? Mais on peut prendre des gâteaux, oui ! Sauf si tu veux les sandwiches ?

Je sens que je suis fatigué alors la balade tournera court. Mais je veux quand même y aller. Je veux qu’il voit à quoi ça ressemble.

Donc j'étais pas fou, le voyage a bien été compliqué et pas seulement pour moi.

— Pas de gâteaux, pas besoin. On mangera ca ici en rentrant t'en fais pas.

Je lui souris en liant nos doigts.

— On va juste voir la mer et après on rentre se reposer ?

— Ça me va, mon amour. Je veux juste que tu vois la mer. Après... on a un mois pour en profiter.

Je vais lui faire un énorme câlin.

— Je t’aime. On y va ?

J’enfile des claquettes qui traînent là et je suis prêt à sortir.

— Je pense qu’Annie nous a préparé un sac avec des serviettes.

Je l'embrasse pour toute reponse et je le suis.

—Euh j'ai oublié de prendre des chaussures... Pieds nus c'est ok?

Je realise en rigolant. Jai mes baskets, mais pour la plage c'est pas l'idéal.

— J’en ai une autre paire !

On fait la même pointure et c’est quand même bien pratique pour une fois ! Je fouille un peu dans mes placards pour lui trouver une autre paire de claquette et je les lui donne.

— Voilà. Et si tu les aime pas, on pourra en acheter d’autre, si tu veux !

— Merci Trésor.

Je soupire avec tendresse en enfilant ses chaussures, c'est l'avantage d'être marié à un homme. A cet homme là, parfait.

— C'est parfait comme ça ! J'ai pas besoin d'en avoir d'autre, tant que j'ai des chaussures.

Quand on passe au salon, on récupère le sac à dos qu’Annie nous a en effet préparé et je l’enfile sans laisser le choix à Alessandro et comme je vois qu’il va ralé et me l’arracher, je lui souris avec tendresse.

— Tu me portes sur ton dos ?

J’ai toujours envie d’être collé à lui et encore plus depuis qu’il a accepté de m’épouser. J’arrive toujours pas à croire qu’il m’a épousé, d’ailleurs. Parce qu’il a pris tous les mauvais côtés et que je suis encore ému de toutes les promesses que cet engagement envers moi signifie. Mes parents peuvent se rassurer : je ne vais pas mourir seul.

— Monte.

Je rigole en attrapant ses cuisses dès qu'il est contre moi. On n'est incapable de se détacher l'un de l'autre et je me pose aucune question à ce sujet. Luca est tout pour moi et je n'arrive plus à imaginer une seule journee de ma vie sans lui. Il est toujours là, tout près, sous mes yeux.

— Je suppose que je suis le bruit des vagues pour me repérer ?

Je souris en tournant la tete vers lui, la joie sur mon visage. Je suis heureux, plus que je ne l'ai jamais été. Tout ce que je veux, c'est passer ma vie avec lui.

— C’est tout droit, très cher mari. Tu ne peux pas te perdre.

Je dis à son oreille.

— Il faut que tu prennes le portillon en bas du jardin, tu traverses le chemin de sable au milieu des palmiers et l’océan est là.

— J'adore quand tu m'appelles comme ça.

J'ai un sourire d'une oreille à l'autre et le coeur qui frétille. Je sais pas si ca existe, mais c'est ce qu'il fait, j'en suis sûr.

— J'aurais jamais cru atterrir sur la plage en traversant un chemin de palmier avec mon epoux sur le dos. Je pensais que j'aurais jamais droit de connaitre un bonheur aussi... Fort.

Je murmure en serrant tendrement sa cuisse.

Je resserre mon étreinte autour de son cou et j’embrasse sa joue.

— Tu sais, je pensais jamais avoir quelqu’un qui s’intéresse à moi assez longtemps pour qu’il tombe amoureux. Je pensais pas avoir la chance de connaître ça un jour. De tomber vraiment amoureux de quelqu’un aussi. Parce que j’ai déjà rencontrer des gens gentils mais je n’étais pas tomber amoureux.

Je le couvre de baisers.

— J’ai trop de chance de t’avoir et de t’aimer et que tu m’aimes. On prends soin l’un de l’autre.

— J'espère que tu me trouves pas juste gentil ?

Je rigole en poursuivant ma route.

— Dans l'armée, quand on disait que quelqu'un était gentil, c'était une façon de dire qu'il était bête. Tu me trouves pas con, hein ?

Je demande avec sérieux.

— Je sais que j'ai pas un niveau d'études hyper appréciable. J'ai arrêté l'école tôt, j'ai intégré l'armée tres vite... C'est autre chose que toi, t'es doué dans tellement de choses ! Je suis fier que ce soit moi, celui qui a su voir la personne que tu es vraiment et qui a réussi à te faire succomber.

Je lève les yeux au ciel.

— Mon amour... tu es gentil, bienveillant, attentionné et ça ce sont mes qualités préférées chez toi, mais tu es aussi réfléchi et intelligent. Tu es à l’écoute, tu es tellement de choses. Sans parler de ton charme. J’aime tout de toi. Même ce léger manque de confiance qui te fait douter de ton intelligence.

Je lui fais encore des bisous.

— Tu sais très bien que le niveau scolaire n’a rien à voir avec l’intelligence. Tu es intelligent, tu as une grande culture générale et tu continues de l’élargir chaque jour. Je suis fier d’être ton mari, moi.

Je reconnais les alentours alors je quitte son dos pour attraper sa main et le tirer avec excitation derrière moi.

— Ça y est ! Regarde !

Je le regarde tirer ma main et mon cœur se gonfle de joie. Il est magnifique, encore pluq que le paysage qui s'offre à nous.

— Mais c'est une carte postale ici.

Je souffle d'admiration. Clairement, j'en n'ai jamais vu de telles plages dans notre Italie.

— C'est incroyable Trésor. On va vivre ici pendant un mois ? Tous les jours on va pouvoir voir ca ? La nuit il fait froid ?