Lune de Miel a Hawaii - Luca & Alessandro

— Mais c’est quoi qui te fait envie chez moi ?

Je demande avec un petit sourire. Je passe mes doigts dans son dos et même si je ne le vois pas frissonner, je sens ses poils se hérisser. Il est contre moi, je sens bien que là, tout de suite, il aimerait bien faire l’amour. Cependant, je n’ai aucune intention de céder à cette envie, même si je n’ai pas non plus envie que son désir actuel s’amoindrisse.

Un frisson me parcours tout le long du corps et je peux lire dans son sourire qu'il sait très bien que je suis en train de me perdre dans mon désir pour lui.

— Ton regard océan, tes lèvres avides des miennes, le grain de beauté sur ta clavicule, la bague que je viens de te passer au doigts... Voir ce sourire et ce regard et savoir que je suis le seul à y avoir droit.

Je murmure contre ses levres, sans pour autant les embrasser. Luca m'a fait découvrir ce que signifiait le veritable désir, que faire l'amour c'était pas seulement une communion des corps, mais aussi laisser nos âmes s'exprimer et accepter de se livrer entièrement. Je lui appartiens tout entier.

— Sentir ton coeur battre...

Je murmure avant de deposer un baiser dans le creu de son cou.

— Sentir ton corps frissonner contre le mien...

Je poursuis en laissant les doigts s'approprier son torse déjà nu.

— L'idée de ne faire qu'un avec toi, corps et âme.

J’aime quand il est comme ça. J’aime découvrir d’autre facette de sa personnalité et j’aime savoir qu’il est aussi vulnérable que n’importe qui d’autre - mais seulement avec moi.

— Mais... je ne frissonne pas, moi.

Je murmure à son oreille. Je resserre mon emprise autour de sa taille parce qu’on est jamais assez proches ; nos âmes sont toujours unies, c’est évident, mais nos corps... je crois que si je pouvais être greffé dans ses bras, je n’hésiterais pas à accepter.

— T’es conscient qu’on va pas faire l’amour au milieu d’une plage, pas vrai ?

Je murmure à nouveau contre la peau de son cou. J’ai pas envie de lui rendre sa liberté pour autant. J’ai pas envie de le lâcher ou qu’il me désire moins non plus. Je me sens encore plus aimé que d’habitude et j’ai pas envie que ça s’arrête. Je sens son cœur qui bat dans tous les sens et j’aime ça.

Ah c'est comme ça ? Monsieur ne frissonne pas.

— Je croyais qu'il n'y avait personne qui ne venait jamais ?

Je murmure en déposant mes lèvres sur chaque parcelle de sa peau que je peux atteindre. Il est tellement parfait.

— Dommage qu'on soit si loin de la maison... Notre première fois à Hawaï aurait été mémorable.

Je ne le lâche pas pour autant, incapable de rentrer dans son jeu au point de laisser nos corps se séparer.

— Dommage, oui...

Mes lèvres trouvent les siennes et le baiser qu’on échange est tellement emprunt d’envie que c’est difficile de me détacher de lui.

— Mais c’est quoi pour toi, faire l’amour ?

Parce que je suppose qu’il y a des tonnes de moyen de le faire, mais je n’en connais pas beaucoup.

— C'est avoir envie de te mordre tellement tu me rends fou.

Je rigole doucement en emprisonnant ses lèvres entre les miennes. Je sais qu'il se languit de me voir comme ça, au bord de la perte de tout contrôle. J'ai compris à force. Et le pire, c'est que ca marche et que chaque fois, j'ai encore un peu plus envie de lui. Comme s'il me contrôlait tout entier.

— Et si on était au milieu de l'océan ?

Je demande en passant un bras autour de sa taille pour le ramener contre moi.

Sa réponse est étrange mais ce qui l’est encore plus c’est que je la comprends. Moi aussi, j’ai parfois envie de le mort, de m’accrocher à ses cheveux, à sa peau. De laisser des marques parce que je suis là. Parce qu’il est à moi et surtout - surtout - parce que je suis à lui. J’aime sentir qu’il me possède et plus je garde mon calme, plus il fait perd le sien et plus j’ai envie de voir jusqu’où il tient.

— Pour quoi faire ?

Je demande avec malice, tout en m’accrochant un peu plus à lui.

— Pour te déshabiller au milieu de l'eau et pas sur la plage.

Je suis en train de perdre pieds, on le sait tous les deux.

— Et encore, t'as qu'un maillot de bain mais j'ai envie de te l'arracher plus qu'autre chose.

D'un coup je décide de me lever, sans le lâcher une seule seconde, ne lui laissant pas d'autres choix que d'accrocher ses jambes autour de ma taille.

— On fait quoi maintenant ?

Mon sourire en dit long et mes lèvres trouvent les siennes avec une passion évidente.

Je ne réponds pas à sa question parce que j’ai envie de le laisser mariner encore un peu, mais je resserre mes jambes autour de sa taille et je lui donne un véritable baiser emprunt de fougue et de passion. Mes mains se perdent dans ses boucles, s’y accrochent.

Tout mon corps tremble et mes mains se resserrent plus fort contre lui, avide de tout ce qu'il est. En trois enjambées on atterri dans l'eau et son contact froid sur nos peaux bien trop chaudes me font frissonner encore plus.

— J'ai vraiment très envie de mon mari.

Je susurre entre deux baisers passionnés.

— Je sais.

Je murmure contre ses lèvres. Je sais aussi qu’il ne fera jamais rien sans mon feu vert et c’est certainement les plus longs préliminaires de tous les temps mais il n’est jamais plus insistant que ça. Il est toujours... lui. Mon mari que j’aime et qui me respecte, même si je le maltraite un peu de temps en temps.

Je crois qu’il y a bien des façons de faire l’amour et qu’on ne l’avait jamais fait comme ça. Des caresses et des mots doux uniquement. J’ai du mal à quitter ses lèvres, j’ai du mal à me détacher de lui tout court. J’ai l’impression qu’on s’aime toujours plus ensuite. Que les mots me manquent parce que j’aimerais lui dire à quel point il est tout pour moi, le centre de mon univers et que je suis dépendant de lui mais que, même si je lui disais, il ne pourrait pas comprendre la force et la puissance de mes mots.

On sort de notre bulle quand Romeo nage jusqu’à nous et nous lèche le visage pour nous faire savoir qu’il est là et que notre baignade est un peu trop longue à son goût. Je pouffe de rire.

— Mais oui, on sort de l’eau mon chien. On t’oublie pas.

De toute façon, je commence à avoir froid.

— Si si, je t'ai un peu oublié moi !

J'avoue en embrassant la joue de Luca, alors que Romeo tourne autour de nous. J'oublie toujours tout lorsqu'il prends plaisir ainsi à se jouer de moi, puis arrive le moment où il pourrait tout arriver autour de nous, parce qu'aucun de nous ne joue plus. On s'enferme, ensemble, là ou personne ne peut venir nous surprendre.

— J'espère que tu sais que je t'aime Tresor.

Je n'ai pas lâché Luca un instant, même en sortant, et quand je le pose sur le sable chaud, je peux remarquer que ses pieds sont plus rouge que d'habitude et je sais que c'est le froid. Ca l'attaque de plus en plus vite ces derniers temps.

— On va rentrer prendre une douche bien chaude. Ca te dit ? Ou un bain ? Y'a une baignoire ici ? Ou un jacuzzi ?

Je demande des étoiles dans les yeux. Les riches ça a toujours un jacuzzi dans les films.

— Je t’aime aussi, mon amour.

Je m’enroule dans une serviette et je roule ensuite contre lui.

— Il y a un jacuzzi sur le patio, oui. Mais on peut aussi aller se réchauffer au soleil et se faire des câlins dans le hamac. Et faire une sieste contre toi, dans tes bras, contre ta peau, ça c’est bien. Et ça tient chaud.

— Fallait dire tout de suite qu'il ya avait un hamac !

Je rigole en le serrant contre moi.

— Je remets toutes nos affaires dans nos sacs et on file ! Garde la serviette, ca va te réchauffer.

Mes lèvres embrassent sa joue, avant de me retourner pour ranger nos affaires sans pour autant me lever.

— Je te l’ai déjà dit !

Je le couvre de baisers pour le remercier. J’accroche mes bras autour de sa taille et j’embrasse son dos, ses hanches.

— Fais moi des câlins... on a le temps de rentrer, non ?

Après un moment comme ça, on est généralement au lit et blottis l’un contre l’autre pour toute la nuit, là... c’est trop rapide la séparation.

Le problème, c'est d'avoir autant envie d'accepter que de refuser. C'est choisir le coeur ou la raison, les calins ou son bien-être. Mais je suppose qu'on n'est pas à quelques instants prêt.

— On a le temps, oui.

Je soupire en lâchant tout pour venir l'entourer de mes jambes et de mes bras.

Je blottis ma tête dans le creux de son cou et je ferme les yeux un instant. Je l’aime tellement que c’est douloureux d’y penser.

— C’est mieux comme ça.

Je caresse tendrement son dos, en essayant de le réchauffer au maximum. Moi il a suffit du soleil pour que je sois sec.

— J'adore la vie avec toi.

Ni lui ni moi n'avons vécus des choses faciles. J'ai souvent cru que je ne me relèverais jamais, et même si je suis encore suivi aujourd'hui - et ça parce que Luca m'a poussé à me faire aider - rien n'est plus comme avant et tout me semble tellement plus beau.

— Je veux jamais que t'ai le moindre doute sur le bonheur que je ressens à chaque seconde.

— J’ai jamais de doute.

Je réponds pour le rassurer.

— Je sais que ça t’arrive d’être triste à certaine période de l’année, je sais que tu peux aussi être inquiet, en colère. Mais que c’est que c’est pas malheureux, que ce sont des humeurs de passages.

— Bien sur que ca m'arrive. Ce que je voulais dire, c'est que c'est jamais contre toi. Quand je suis triste ou en colère, c'est pas toi qui me mets dans ces etats là. Au contraire, t'es toujours ce soleil qui vient se blottir contre moi et me rappeler que j'ai quand même le plus gros bonheur du monde entre les bras.

Je grimace en attrapant ses mains.

— Bon sauf l'inquiétude, ouais. Mais ca c'est différent et tu sais que je peux pas m'en empêcher. Mais c'est aussi parce que je t'aime tellement fort.

— Je sais. Et je t’en veux pas. Moi aussi, je suis inquiet pour toi par moment. Je comprends ce que tu ressens.

J’avoue en toute honnêteté.

— Plus autant qu'avant, non ? Ca va mieux depuis que je vois quelqu'un, soyons réaliste.

Je soupire.

— J'aurais du le faire avant, mais comme a l'évidence t'es le seul que j'écoute.

— Pas sur ton SSPT, mon amour. Oui, c’est vrai que ça m’inquiète quand tu y penses et que ça t’angoisse mais...

Je lui souris.

— Ça te fait du bien, le psy, c’est évident. C’est pas ça. C’est juste que tu es trop inquiet pour tout le monde et tu prends pas de pause pour toi. Tu as ton travaille où les gens viennent avec leur problème et leur stress et t’y penses régulièrement. Puis nos amis qui ont aussi leur problème et leur stress. Tu ne sais pas t’occuper de toi. On dirait que ça te fait peur et que tu préfères t’occuper des problèmes des autres mais c’est important de penser à soi pour ne pas craquer et moi je m’inquiète que tu ne penses pas à toi. Je suis obligé de te proposer des vacances à l’autre pour du monde pour que tu te déconnectes et que tu laisses ton cerveau prendre une pause. J’aime Ania et Tristan vraiment fort, tu le sais. Et je les écouterai autant qu’ils en auront envie mais... quand ils ne sont plus là, leurs problèmes ne sont pas les tiens et toi tu dors avec, tu te réveilles avec... c’est triste ce qui leur arrive mais c’est aussi pas nos affaires.

Entre Luca, mon travail et nos proches, c'est vrai que je ne me laisse pas beaucoup de répit. Mais c'est surtout vrai que je ne l'avais jamais vu de cette façon là et je reste sans voix à réfléchir aux mots de mon mari. J'aide pas les gens pour etre aidé en retour, j'attends rien et surtout pas qu'on vienne parler des miens, de problèmes. Mais je m'oublie dans tout ça.

— C'est pour ça que t'as insisté pour qu'on parte juste apres Noël ? Pour pas que je passe tout le reveillon à me vomir dessus entre Ania et Tristan ?

Je grimace ; cette image de lui en train de se vomir dessus n’est pas très jolie à imaginer.

— Bah.. pour être avec toi avant tout. T’avoir pour moi. Avoir ton attention. Et aussi que tu m’aies pour toi et avoir mon attention. Être tous les deux, loin du quotidien, dans un contexte différent. Loin de problèmes qui ne sont pas les notres alors qu’on vient de se marier et qu’on va commencer une nouvelle année avec plein de projets.

Je lui souris.

— Moi, des projets, j’en n’avais pas avant. Je sais que c’est un peu égoïste mais j’ai pas envie de me polluer avec les problèmes des autres parce qu’on a les notres et c’est suffisant.