Lune de Miel a Hawaii - Luca & Alessandro

— Je suis désolé mon cœur.

Je le serre fort contre moi et j'attrape son menton avec douceur pour lui donner un baiser.

— Je sais tout ca, et pourtant je ne réalisais pas a quel point parfois, je pouvais trop m'impliquer pour eux et moins pour nous. C'est toi ma priorité, ma seule priorité et j'ai envie que notre mariage s'accompagne de tous les plus beaux projets possibles. Je veux pas que tu te sentes délaissé, surtout pas. C'est pas égoïste pour deux sous de vouloir que notre vie soit ce qu'elle mérite d'être.

Je pose ma tete sur son épaule et je nous berce l'un contre l'autre. Luca se bats pour vivre, pour moi et pour nous, alors je refuse qu'il pense que nos projets ne passent pas au second plan.

— C'est pas ce que tu ressens, hein ? De pas avoir mon attention ? Parce qu'elle edt toute à toi Tresor.

Je souris pour le rassurer.

— Non, c’est pas ce que je ressens, faut pas t’en faire. Je veux juste qu’on soit présent pour eux chaque fois que c’est nécessaire mais une fois qu’ils ne sont plus là... alors ce n’est plus notre problème, c’est le leur. Et je t’aime pour ça, Alessandro. T’as vraiment le cœur sur la main et t’es un homme merveilleux. T’empêche pas d’être toi. Je sais que je peux t’emmener ici quand je veux pour que tu prennes un break. Moi aussi je veille sur toi. Pas à ta manière mais à la mienne.

C’est aussi pour ça que j’invite régulièrement ses parents. Il a tendance à laisser le temps passer et ne pas profiter d’eux alors qu’il adore les avoir auprès de lui.

— Te demander en mariage ça a été la meilleure decision de ma vie. On est tellement plus fort quand on est tous les deux, j'ai l'impression qu'il ne pourra rien m'arriver.

Je m'allonge sur le sable en l'entraînant contre moi.

— Je comprends ce que tu veux dire et je sais que c'est ce qu'il faut faire. Quand on est tous les deux, on se concentre sur nous deux. Le bon comme le moins bon, mais nous deux. Les Leonelli-Shelby.

Je souris en lui volant un baiser.

J’acquiesce.

— Oui. Le bon et le moins bon. C’est comme ça, mon amour.

Je me couche contre lui, serein. J’aime ces moments où on se dit tout. C’est important pour moi.

— J’ai pris 200 grammes, tu savais ? J’te l’ai pas dit parce que j’étais pas sûr que ça allait rester.

Je me doute qu’il va sur l’appli cinq cent fois par jour parce qu’avec ma montre il a un rapport sur les battements de mon cœur à chaque seconde mais bon... j’avais quand même envie de lui dire.

— Je suis fier de toi Tresor !!! Tu fais tellement d'effort !

Évidemment que je savais. Et comme lui, je ne savais pas si ca allait rester. Mais l'entendre me le dire, ca fait fondre mon cœur. Il sait que je vais tout le temps sur l'appli, mais de moi-même je ne lui en parle pas, parce que je préfère le voir fier de ses victoires. Comme maintenant.

— Et avec Annie qui semble si douée, ca va monter encore !

Je le serre fort contre moi, ma main caressant son dos.

— J’espère. Au moins un kilo. Ce serait un bon début. Je vais lui demander si tu veux ? Qu’elle fasse des repas en conséquence.

Il est fier de moi et c’est tout ce qui compte. Je me sens encore plus fier de l’avoir rendu fier.

— On rentre ?

Je me sens un peu fatigué et j’aimerais qu’on rejoigne le hamac. Puis je pense que Romeo aimerait bien manger, il tourne en rond. Peut-être qu’il a trop chaud ?

— Je veux bien m'en charger si ca te dérange pas... ? Ca me ferait une occasion d'entamer la discuter avec elle, ce serait peut-être moins difficile après.

Je vois qu'il la porte en estime, qu'elle l'apprécie beaucoup aussi et j'aimerais apprendre a la connaître un peu, sans pour autant être dérangé de ce rapport patron/employé.

— Je fais les sacs ! Tu veux filer devant avec Romeo ? Je crois qu'il à faim notre bébé, je vous rejoints en deux enjambées!

— D’accord, avec plaisir !

Et ça m’arrange de toute façon parce que je n’aime pas trop parler de tout ça car ça me rappelle que je suis vraiment malade. Et mon mari le sait.

— Bah.. non, je t’attends..

J’ai pas du tout envie de le lâcher et il fait les sacs en deux minutes alors je peux lier nos doigts pour qu’on quitte la plage tous les deux. En amoureux. Avec notre petit chien à nos côtés.

— Je me sens deja bien ici.

Je souris en rentrant dans la maison. Je ne connais pas assez l'endroit, on doit d'ailleurs visiter tout ca aujourd'hui, mais je ne me sens pas oppressé et c'est déjà beaucoup.

— J'ai hâte que tu me montres tout le reste dans la journée.

Je souris en embrassant ses lèvres.

— Moi aussi, j’ai hâte.

On dépose les sacs dans la véranda et je dépose un baiser sur les lèvres de mon mari.

— Va voir Annie, elle est certainement en cuisine. Je t’attends là !

— Ok, je reviens vite !

Mais pas si vite que ca non plus, en fait. On discute un petit moment avec Annie et je crois qu'on est tous les deux rassurés de la personne en face de nous. Je peux lire à son sourire qu'elle est rassuré que je m'intéresse réellement à Luca et a sa santé, et pas à son argent, comme je suis heureux de voir cette bienveillance dans son regard quand elle parle de lui. On l'aime tous les deux à notre façon et on s'entends tres vite sur ce qu'il faudrait à Luca pour reprendre des forces.

— Merci beaucoup. Si jamais vous avez besoin, n'hésitez pas.
— C'est mon travail depuis longtemps, ne vous en faites pas monsieur.
— Alessandro, s'il vous plaît.
— Pardon, Alessandro. Ca finira par venir.
— Je n'en doute pas, ca marche pour vous comme pour moi.
— Allez le retrouver, c'est votre lune de miel.
— Merci Annie, pour nous deux. A plus tard!

Je retourne dans le hall, mais comme je le craignais Luca n'attends plus vraiment au même endroit.

— Trésor ? T'es encore dans le coin ?

Au début j’attendais en place puis ça s’est un peu éternisé alors... je suis allé m’installer dans le hamac du jardin, sous le parasol. Il fait chaud, c’est agréable mais vite je commence à m’endormir et la température de mon corps se refroidit. C’est pas agréable du tout, je suis contracté et j’arrive pas à me réguler. Ça me contrarie plus que ça ne devrait et je me relève, la gorge serrée, au moment où Alessandro m’appelle.

— Je suis là...

J'entends à sa voix que ca ne va pas et sans trop savoir où je vais, je pars dans la direction supposée avant de le trouver dans le jardin.

— Hey, mon bébé...

Je murmure en courant presque vers lui, le cœur battant. Le simple fait de l'entendre ainsi me retourne.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

Je demande en le prenant contre moi.

Je me blottis immédiatement contre lui. Il me réchauffe instantanément. Pas assez pour que je n’ai plus froid, mais c’est toujours mieux qu’il y a quelques secondes.

— Rien. Ça va. Je vais aller mettre un t-shirt. On reste dehors ? Hein ?

Je crois pas qu’il avait encore eu le loisir de voir cette partie du jardin. La piscine est de ce côté-ci de la maison.

— T'es sûr que ca va aller dehors?

Je demande en enlevant le t shirt que j'ai mis avant d'aller voir Annie pour lui enfiler. Il a froid tellement vite, et y'a de fortes chances que ca ai ete ça le problème, je le connais. Mais je respecte aussi son silence, en me contentant d'être là.

— Tiens, Annie n'est plus là, je ne suis plus obligé de cacher respectueusement mon corps de rêve.

Je rigole pour détendre un peu l'atmosphère en le serrant contre moi.

— Oui, ça va aller. C’est parce que je m’endormais. J’aime bien profiter du beau temps...

Je suis translucide tellement ma peau ne voit pas le soleil et puis je n’ai pas envie de le priver d’être dehors. J’enfile ton t-shirt qui me tombe presque en robe.

— Oh wow. Faut arrêter la gonflette mon chéri.

Je dis en tâtant ses muscles avec un petit sourire.

— J’aimerais bien me reposer avec toi dans le hamac ? Tu veux un livre ? La tablette pour regarder un film ? J’étais déjà en train de m’endormir. J’ai eu un peu froid ça m’a réveillé.

Oh, je vois tout de suite. Tout s'éclaire et je comprends son état. Sa température a baissé soudainement et au reveil, ca doit être tellement dur à gérer, pour lui.

— Rien, non ? Enfin si t'as la foi de lire un livre je t'écoute avec plaisir, mais je crois que je vais roupiller tres vite et que ca va etre ton câlin la meilleure des berceuses !

J'attrape sa main avec tendresse et j'en profite pour jeter enfin un oeil à ce côté de jardin.

— Mais la piscine est énorme aussi ! Elle est chauffée j'imagine ?

— Alors on va faire la sieste tous les deux.

Je tire sur sa main pour l’entraîner vers la piscine.

— De l’autre côté de la maison, sur le patio, y a le jacuzzi mais on pourra y aller ce soir si tu veux !

La piscine n’est pas exceptionnelle mais c’est largement suffisant pour ce qu’on en fait. Puis Annie et sa famille peuvent l’utiliser toute l’année. Je souris avec malice à Alessandro avant de le pousser dans l’eau. Il ne s’y attendait tellement pas qu’il n’oppose aucune résistance et tombe directement la tête la première.

— Du coup, c’est chauffé ?

— Mais t'es sérieux ?

Je demande en riant une fois que j'arrive à regagner la surface. Luca est parfois imprévisible et j'adore ça. On est bien, on est calme et j'ai aucune envie de m'énerver : je suis juste mort de rire.

— Mais cette trahison, j'en reviens pas ! J'ai épousé un traître !

Je dramatise en lui lançant de l'eau dessus. Je l'aurais bien attrapé pour le faire me rejoindre, mais il a deja froid, alors je préfère ne pas tenter le diable. Je remonte simplement qur le bord, avant de le plaquer contre le mur et de m'appuyer contre lui, tout trempé.

— Viens faire un câlin a ton mari d'amour !

— Aaah nan !!!

J’essaie de me défaire et je simule une fausse toux avant de m’enfuir vers la maison. Y a aucun doute : il me rattrape en une seconde et je lève mon pouce.

— Trêve. Si tu cours les pieds mouillés sur le carrelage tu vas tomber. On va chercher des peignoirs ? Tu veux grignoter quelque chose ? Moi oui.
— Grignoter avant le repas ???!

Annie rale de la cuisine et je pouffe de rire.

— Elle a des oreilles supersonic.

— Non mais j'hallucine ou tu te sers de la maladie comme excuse de fuite ? JE RÊVE !

Je rigole en courant à sa suite et, bien entendu, je le rattrape et je manque de le plaquer au sol. Y'a que son pouce qui m'arrête.

— C'est ca, fais comme si tu tinquietais pour moi.

Je le taquine avant d'entendre Annie.

— Et moi j'ai les oreilles bouchées, chacun son truc. Ma vengeance sera terrible, tu verras.

Et je sais que je vais passer les prochaines heures a chercher comment me venger, sans que ca amène une syncope. Il m'a trahi, mais c'est quand même l'homme de ma vie.

— Hey, je m’inquiète pour toi.

Je ronchonne. Je lui vole même un baiser.

— Je vais chercher les peignoirs. Tu peux nous servir de la citronnade, mon amour ? Tu as besoin de quelques choses d’autres ?

— Que tu reviennes vite.

Je souris finalement en filant vers la cuisine, pour nous servir de la citronnade et prendre quelques petites douceurs.

— Vous avez deja prévu quelque chose pour ce soir ? je demande à Annie qui passe par là.
— Pour le diner ? Oh non, pas encore. Vous avez quelque chose qui vous ferait plaisir ?
— A moi non, mais vous savez sûrement ce qui plaît a Luca. Il y a quelque chose qu'il adorait manger ici ? En dehors de la bouffe italienne, je lui en fais trop à la maison je crois !

Elle cherche un instant et finalement, elle acquiesce. Ce sera un peu moins riche que prévu, mais j'ai envie qu'il soit surpris et content. Je pourrais préparer ma vengeance pendant qu'il se delecte.

— Mon coeur ! Je vais directement dans le hamac !

Je crie, avant de voir qu'il est déjà là.

— T'as été plus rapide que moi !

J’ai filé aussi vite que possible pour récupérer les peignoirs et j’ai aussi pris une petite couverture - au cas où.

— Tiens.

Je lui passe le peignoir et j’enfile le mien et on va dans le hamac. Je le laisse s’installer pour me coucher sur lui. Là c’est parfait.

— Je suis heureux qu’on soit ici. Tous les deux. J’ai l’impression qu’on retrouve notre bulle. Quand on était confiné dans une maison qu’on connaissait pas tous les deux.

— J'adorais cette époque.

Je souris en allant directement caresser la peau de son torse avec douceur.

— Enfin, aujourd'hui on est mariés alors forcément que je préfère ca. Mais tu vois ce que je veux dire ?

Je demande tout en sachant tres bien qu'il a comprit.

— Benjamin me rendait fou, mais dès que j'ai connu Luca... J'aurais pu vivre comme ça toute ma vie. Si ces abrutis avaient pas engagé une imbécile pour te protéger là.