Lune de Miel a Hawaii - Luca & Alessandro

— Arrête, pense pas à ça. Je t’en ai parlé pour les bons souvenirs.

Je ferme les yeux sous ses papouilles.

— Ça me fait du bien d’être là. Je me sens bien.

— J'y pensais pas à mal, bizarrement.

Je réalise sans arrêter mes caresses.

— Au contraire, je me disais qu'on était deux sacrés petit merdeux. On savait ce que ca pouvait nous coûter, mais on n'en a rien eu à foutre et on s'est pas caché pour autant. Je pouvais pas m'empêcher d'avoir un contact avec toi.

Je laisse mon bras libre entourer sa taille.

— Je te trouve rayonnant depuis qu'on est arrivé, presque insouciant. C'est beau.

— On n’est pas des merdeux.

Je marmonne avec douceur. Je n’aime pas qu’il emploie des mots négatifs pour parler de nous. On était juste amoureux et on ne se posait pas de question. C’était pas pour emmerder ses supérieurs, c’était parce qu’on ne pouvait pas s’éloigner l’un de l’autre.

— Merci. C’est parce que je suis dans un endroit que j’aime avec ma personne préférée au monde.

— Ah donc Annie compte plus que moi ? J'aurais du m'en rendre compte.

Je rigole en le sentant déjà remuer pour me dire d'arrêter mes bêtises.

— Arrête, tu sais bien que c’est toi.

Je relève la tête pour le regarder.

— Sois sérieux un peu. On parle d’amour quand même.

Je vais me faire engueuler bientôt, je rêve.

— Pardon monsieur Leonelli-Shelby, je ne recommencerais plus.

Je profite de sa position pour lui voler un baiser.

Je lui rends son baiser et je m’attarde même plusieurs longues secondes sur ses lèvres avant de me recoucher.

— Je t’aime. Je sais que tu peux pas réaliser à quel point parce que je peux pas l’expliquer avec des mots, mais je t’aime vraiment plus que tout au monde. Et être ici pour notre voyage de noces ça me rappelle à quel point j’ai de la chance d’être tombé sur toi. Tu me maintiens en vie. Je savais pas que j’avais besoin de ce voyage mais je réalise aujourd’hui à quel point il est important.

— Je crois que je réalise.

Je réponds en ayant retrouvé tout mon sérieux.

— Je t'aime tellement fort, d'une manière tellement indescriptible et incommensurable. Je sais pas mettre de mots la dessus, moi non plus. Mais je me dis que peut-être c'est ca que tu ressens, la même chose que moi je ressens pour toi. Et si c'est ça, ca veux dire que j'ai tellement de chances, parce que t'es tout ce que j'ai de olus précieux dans la vie mon coeur.

J’étale la couverture sur moi avant de me blottir contre lui.

— Je ressens ça, moi aussi. Un amour sans limite qui continue de grandir tous les jours. Ça fait même pas peur.

Je dépose plusieurs baisers dans son cou avant de fermer les yeux.

— On a aucune raison d'avoir peur, on est tous les deux.

Je murmure en le sentant se détendre. Alors je me laisse aller aussi et je sais qu'il ne va pas me falloir longtemps pour sombrer.

Les jours qui ont suivi celui-ci se sont tous plus ou moins ressemblés. On était assez actif le matin : on a fait quelques randonnées, de longue baignade dans la mer et du surf. Puis on se reposait l’après-midi. Comme si on était seul au monde.

Aujourd’hui, j’ai passé la journée à me reposer parce qu’Alessandro organise la surprise du premier de l’an avec Annie et que je le soupçonne d’avoir choisi de faire du surf ce matin pour être sûr que je serais KO l’après-midi. Je ne peux même pas le harceler de question puisque, à peine couché dans le canapé, je m’endors profondément.

Le surf ce matin, c'était l'idée parfaite. Luca n'a pas le temps de nous tourner autour qu'il sombre dans le sommeil et moi, ca me laisse tout le temps du monde.

Avec l'aide d'Annie, j'ai pu avoir plein de choses à disposition. Son mari a été me chercher de quoi faire le feu de camp, pendant qu'elle prenait tout ce que je lui avais noté sur une liste. Je commence doucement à comprendre que m'excuser auprès d'eux ne sert a rien et que c'est même plutôt gênant, parce qu'ils font leur métier et que c'est quelque chose qu'ils apprécient.

— Vous allez vous en sortir avec le feu ? me demande son mari.
— J'ai été militaire de nombreuses années, c'est pas un feu qui va m'effrayer !
— Oh ! Et vous ne l'êtes plus ?
— J'ai été blessé plusieurs fois et après la derniere, j'ai pris ma retraite. C'est pour ça que je peux être avec Luca chaque jour de nos vies.
— C'est bien. Pas que vous ayez ete blessé, mais pour le petit. Il vous aime énormément, y'a qu'à vous voir tous les deux. Y'a qu'à voir tout ça. Vous avez du voir assez de choses dans votre vie pour avoir droit au calme et lui, il a droit au calme pour ce que la vie lui a réservé.
— Il se bat pour être là, je me dois de l'accompagner à chaque instant.

On se sourit tous sincèrement et je sais qu'on l'aime tous chacun à notre façon. Personne ne peut ne pas aimer Luca, de toute façon.

— Vous pouvez rentrer profiter, je me débrouille pour le reste. Joyeux reveillon ! Et encore merci pour tout.

Romeo vient avec moi sur la plage et je dois bien passer plus d'une heure à tout installer. J'ai mis un enorme matelas par terre pour que l'humidité du sable ne nous dérange pas pendant la nuit, j'ai pris deux enormes couettes et deux pulls parce qu'on n'est jamais trop prudent. Et la guitare, voyons ! Annie m'en a trouvé une et j'ai pu m'entraîner un peu ces derniers jours quand Luca dormait.

Notre petite table de fortune deborde de marshmallows, de brochettes de boeuf au fromage et de toasts en tout genre - dont celui qui vient parfaire mon énième petite vengeance. On se chamaille comme des enfants depuis notre arrivée et j'adore cette ambiance, insouciante, comme si rien n'était grave. Annie et moi on a même échangé nos recettes de citronnade pour voir si le mélange de Hawaii et de Florence pouvait faire la citronnade parfaite. Et le résultat est tellement satisfaisant qu'on pourrait la commercialiser si un jour on perdait tout.

—Allez viens, on va réveiller papa et on fera le feu une fois ici.

Romeo me suit en aboyant comme un fou et je souris de retrouver Luca encore endormi au même endroit quand on rentre.

— Trésor...

Je murmure en caressant sa joue tendrement. Il m'a trop manqué pendant deux heures. Et j'ai hâte qu'il voit tout ça.

Je suis réveillé en douceur par Alessandro et j’ai tellement bien dormi que je mets un moment à réaliser que je suis dans le salon.

— Hey..

Je m’étirer et j’ai mal partout alors ça me fait rire.

— J’ai plein de courbatures !

Il a une petite voix toute douce, signe qu'il a vraiment bien dormi et ça me fait fondre.

— C'est normal Trésor, on a bien bougé ce matin !

J'adorais deja aller surfer avec lui, en Angleterre, mais ici c'est différent. Et je suis de plus en plus bon, alors je peux le suivre encore mieux.

—Tu veux que je te masse un peu ?

Je demande en attrapant déjà ses mollets.

Je lui souris et je l’attrape contre moi pour lui faire un câlin.

— Un câlin c’est mieux. Logan me remettre les vertèbres en place s’il y a un problème.

Je dis en riant. Je le couvre de baiser et je caresse ses cheveux avec tendresse.

— Alors ? Qu’est-ce qui est prévu ? On va faire quoi ?!

Maintenant que je suis réveillé, je peux reprendre mon investigation.

Je lève les yeux au ciel en riant quand il parle de Logan.

— Mais t'as encore les yeux collé, laisse toi deux minutes avant de repartir à la chasse aux indices !

Il n'est pas croyable. Et ca le rends tellement mignon que je lui vole un baiser.

— T'as bien dormi ?

Je demande, taquin, pour prolonger l'attente.

— C’est vrai, j’ai les yeux collés ?

Je m’inquiète, un peu gêné. Je n’aime pas avoir l’air négligé, j’ai toujours envie de lui plaire.

— Bah pas collé en mode conjonctivite, non. Mais tu dois à peine voir combien j'ai de doigts.

Je souris en lui montrant ma main.

— C'est normal en se réveillant mon coeur.

— Mais si je vois tes doigts...

Je me redresse doucement, ne sachant pas trop si je dois aller me laver le visage ou non.

Je vois qu'il est réellement perplexe, alors je decide de prendre les choses autrement.

— C'est une expression Luca. C'est pour dire que tu es a peine réveillé, tu vois ? Comme quand je te dis que tu as des petits yeux, le soir, quand t'es vraiment tres fatigué.

Je lui souris en attrapant sa main.

— Oh... d’accord.

J’avais pas du tout compris ça. Je retourne me blottir dans ses bras, rassuré.

— Mais j’aime pas trop cette expression.

Je sais qu’on est mariés, qu’on se dit tout et qu’on se cache rien, mais je suis tellement gêné parfois pour des broutilles.

— Je suis désolé, je pensais pas que tu le prendrais littéralement. Je le dirais plus.

Je le serre contre moi pour me faire pardonner.

— Au fait ! Tu dormais profondément alors j'ai pas voulu te reveiller, mais les copains nous ont envoyé une video ! Ils ont dix heures d'avance sur nous, alors ils sont déjà en 2020 !

— Ah oui ?

C’est fou mais j’avais presque oublié White Falls tant on est dans notre bulle. J’ai eu une photo d’Axel et Tommy de la part de Tristan il y a quelques jours mais c’est tout.

— Fais voir !

Je souris en regardant la vidéo et en voyant qu’Alessandro a déjà répondu pour nous. Apparemment Kit, Norvina, Adriel, Keziah et Anastasia ont passé une soirée arrosée et ils s’amusent vraiment bien.

— On leur enverra une nous aussi ?

— Bien sur! Qu'ils voient notre soirée parfaite, dont tu ne connais pas encore tous les details !

Je continue de jouer la dessus, en embrassant ses lèvres.

— Bon bah on y va alors ! Parce que j’ai envie de savoir maintenant !

Je dis en me redressant à nouveau.

— Alleeeeez !! Je m’habille comment ?

Ces derniers jours on a eu jusqu’à 28°C en température et c’est tellement agréable de ne pas avoir froid tout le temps que je n’ai pas hâte de retourner en Angleterre.