Polynésie — Famille Saint-Clair

Aujourd’hui, Matthew travaillait à Londres. J’ai passé la journée avec Aria ; on est allés se balader tous les deux en forêt avec les chiens, on est allés se faire un petit restau en ville et quand on est rentrés, y avait un colis. Une petite valise pour Aria qui se transforme en lit pour l’avion.

Du coup, j’ai fait les valises, j’ai pris des billets d’avion et j’ai laissé ma secrétaire se démerder pour organiser les deux prochaines semaines et on a attend que Matthew rentre. Pas de sieste pour Aria pour qu’elle soit éclatée et dorme bien pendant le vol.

Là, elle joue dans sa maisonnette sur la terrasse avec les chiens et son bébé.

Plus le temps passe et moins j'aime ces rendez-vous à l'extérieur. Quand Gabriel bossait et qu'on était que tous les deux, c'était sympa et ça me permettait de voir des gens. Maintenant, ça me soule. Aria et Gabi sont à la maison et moi je rentre d'un rendez-vous qui aurait très bien pu se faire par Skype.

— Mes amours ?

J'ai à peine ouvert la porte que je me sens mieux. Je deviens un vieux con.

— Je me suis fait alpaguer dans Londres par des followers, ça a été encore plus long que prévu je suis désolé !

Aria lui saute dans les bras et je vais réclamer un câlin et un baiser moi aussi.

— Comme t’as un peu trainé, un pipi et on y va. Y a un chauffeur en bas qui nous attends. On part en vacances !
— SU’P’ISE !!!!

Y’a pas meilleur accueil que de les voir tous les deux réclamer un câlin et j’embrasse Gabriel avec toute la tendresse du monde. J’ai même pas le temps de lui dire qu’il m’a manqué qu’il parle de chauffeur.

— C’est la meilleure surprise du monde !!!

Je rigole en faisant plein de bisous a Aria.

— Et ou est-ce que le chauffeur nous emmène ? Ou plutôt, ou va l’avion auquel il nous dépose ?

Parce que je connais mon mari autant qu’il me connaît et pour nous les vacances, c’est forcément pas en Angleterre.

— J’ai acheté une valise transformable pour l’avion, je voulais tester pour Aria. Tu te souviens où on va ma chérie !?

Comme elle ne prononce aucun R, ça me pète de rire à chaque fois.

— Bo’a Bo’a !

Heureusement que je connais ma fille et que je sais qu’elle et les R, ça fait deux. Ça me fait rire, encore plus en sachant que Gabriel ne s’est pas chargé de lui faire dire à elle pour rien.

— Vous pouvez pas savoir à quel point c’est exactement ce qu’il me fallait ! Vous êtes les meilleurs du monde !

Ça va nous faire beaucoup de bien à tous les trois et ça fait longtemps que c’était pas arrivé. Enfin, longtemps pour nous.

– Toi encore plus.

Je murmure à Gabriel en lui volant un baiser.

— C’est quoi par contre cette histoire de truc transformable ?

— Va pisser comme ça tu verras. On est en première mais c’est pas les lits comme la dernière fois du coup… on va être bien tous les trois mais sa petite valise se transforme en lit et s’installe sur le siège.

Je fais un bisou à Aria.

— Tu veux faire pipi avec papa mon cœur ? Après on y va.

— T’as déjà fait toutes les valises ? On n’a plus qu’à partir ?

C’est vraiment pas son truc et ça m’étonnerait pas qu’il ai oublié la moitié des choses. Au pire on achètera sur place ce qu’il nous manque, mais y’a des indispensables dont on peut pas se passer et j’ai quelques vérifications à faire quand même.

— Oui, j’ai tout mis. J’ai pensé à tout normalement. Surtout pour Aria, en fait mais normalement y a tout.

Je dis à peu près sûr de moi.

— Et pour toi ? T’y as pensé ?

Je demande en l’embrassant encore une fois, alors qu’Aria tire sur ma main pour m’emmener aux toilettes.

— Moi ?

Je fronce les sourcils avant de comprendre.

— Ah merde, non ! J’ai pas fait de trousse de toilette en me disant qu’on aurait tout sur place.

— Occupe toi d’Aria et je m’occupe de la trousse de toilettes ! J’aurais au moins fais un truc pour te décharger comme ça.

Je lui souris tendrement. Il serait parti sans son traitement sans même s’en rendre compte.

— Merci, Mattie.

Finalement, c’est moi qui prend la main d’Aria pour la conduire aux toilettes. Par chance elle a choisi un legging avec un t-shirt quand je lui ai proposé plusieurs tenues parce qu’elle sera à l’aise pour le vol.

— Allez ma chérie, on va prendre le doudou et la couverture et tu peux t’asseoir sur ta valise !

Elle pousse un cri de joie et on se rejoint tous les trois dans l’entrée au même moment.

— Tu prends les valises ou tu traines Aria ?

Je demande avec un sourire. Aria est installée à califourchon sur sa valise, prête à partir.

J’éclate de rire quand on se retrouve tous les trois et que je vois Aria toute excitée.

— Bah apparemment c’est un tout. Si j’ai Aria j’ai au moins une valise alors, va pour le gros colis !

Avant de sortir, on fait un petit tour dans l’appartement et il est possible que je fasse un dérapage devant l’ascenseur qui manque de jeter Aria par terre.

— Enco’e papa !!!
— On va d’abord aller voir le chauffeur tu crois pas ? Il attends depuis déjà un moment j’imagine.

Je jette un œil à Gabriel pour confirmer. Si j’avais pas été en retard aussi…

— Oh bah écoute, on le paye alors c’est pas si grave. L’important c’est qu’on rate pas l’avion.

J’ai pris des truc prioritaire et privilège. Et j’ai demandé à Romie de nous réserver un bungalow avec plein de critères particuliers parce qu’ils parlent français et que je sais qu’elle va choisir quelque chose de génial. Je m’en remets à elle.

— Elles t’ont fait chier ?

— Oui mais plus on va traîner et plus on aura de risques que ça arrive ! Allez hop hop hop !

Aria se laisse traîner sans opposer aucune résistance, Dieu merci.

— Qui ça ?

Je demande avant de réaliser qu’on parlait de mon retard.

— Ah elles ! Bah les premières non, pas du tout. C’est le genre qui sont encore plus excitées maintenant qu’elles savent que je suis gay et qu’elles suivent notre vie de famille comme une série ! Elles m’ont même parlé d’Aria, c’était bizarre. Mais elles étaient adorables, j’vais pas mentir. Par contre après elles sont arrivées à plusieurs et là ouais, ça a été plus emmerdant parce que c’était des espèces de folles.

— Heureusement que j’étais pas là alors, ça se serait mal passé.

Moi j’ai pas le temps pour leur merde : 1/ tu parles pas de ma fille 2/ t’es pas hystérique sinon j’te demande d’aller te faire foutre.

— Allez mon cœur. Tu vas aller dans le siège auto de la voiture. On vient derrière avec toi.
— Mon doudou ?
— Oui, on le garde. Tiens, on met les valises dans le coffre ?
— Et Aria ?
— Mais non, pas toi !

Je dis en riant.

— Il est là le siège, viens là le Grimlins !

— J’aurais préféré que tu le sois.

Il a pas le temps d’être aimable et il se fait bien moins pourrir la vie que moi.

— Et les chiens au fait ? Qui s’en occupe ?

Je demande quand il est en train d’installer Aria et que je réalise qu’ils ne sont pas là.

— Romie vient les chercher tout à l’heure, ils vont se faire des vacances de rêve.

Ils adorent jouer avec Loki. Y a pas mal de terrain à la vieille église alors ils sont aux anges. J’ai pas demandé à mon frère vu que j’ai dit non pour Blanche la semaine dernière, je pense que ça l’agacerait.

— C’est Romie qui s’est chargée de la restbon C’est e yrvation de l’hôtel. On aura tous les trois la surprise comme ça. J’ai demandé un truc isolé, directement sur la mer, lit extérieur, douche extérieure… tous les repas apportés… ça va être super !

Je me blottis contre lui une fois qu’on est en route à vers l’aéroport.

— Je compte bien sur eux ! Ils vont être comme des rois et jouer avec Loki toute la journée, y’a rien de mieux pour eux !

Puis quand Edouard ira courir avec Loki, ils seront aussi bien contents d’avoir la maison pour eux tout seul une petite heure. Un plaisir.

— Pourquoi c’est Romie qui s’est occupée de la réservation ? Ils parlent que français ? J’ai trop hâte de voir ce qu’elle va nous avoir prit ! La connaissant, je sais que ça va être dans nos goûts !

Je passe un bras autour de sa taille. On s’en fout des ceintures, on va pas se lâcher pour autant alors que c’est le début de nos vacances.

— Oui c’est en Polynésie Française.

Moi aussi, j’ai hâte de voir ce qu’elle a choisi.

— Aria dort pas, mon cœur, hein ? On va dormir dans l’avion ! Et t’as faim d’ailleurs ? Tu voulais un gâteau tout à l’heure.
— La popote !
— Ok.

Je fouille dans son sac pour lui sortir une compote et je me blottis contre Matthew.

— J’ai pas eu le temps de la coiffer, on dirait qu’elle s’est pris un ouragan.

— C’est elle l’ouragan ! Alors t’en fais pas, elle a les cheveux qu’elle mérite.

Je rigole et Aria se mets à rigoler aussi. Même décoiffée c’est la plus belle des petites filles.

— Elle va dormir dans l’avion, c’est pas grave. Puis vraiment, elle s’arrête jamais alors même quand tu mets une demi heure à la coiffer ça dure à peine une demie heure !

— Oui mais justement, pour manger dans l’avion ça lui aurait évité de manger ses cheveux.
— On fait la couette !
— Ouais, on va faire une couette, mais tu vas pas la retirer.

Elle dit non mais elle se marre. C’est vraiment une chipie celle-là.

SMS à Famille
On part en à Bora Bora, les chiens sont chez Romie et Edouard. Bisous tout le monde. Matthew, Aria et Gabriel

Je vois aussi que j’ai un autre message et ça me fait sourire. Ça c’est aussi une des meilleures surprises que je fais à Matthew. Sa mère nous attend à l’aéroport, elle a fait sa valise en catastrophe et elle aura un bungalow à côté du notre. Elle allait rester ici pour les vacances et je sais que Matthew ne veut pas me l’imposer mais franchement, elle est gentille comme tout, elle s’adapte vachement à notre mode de vie et Aria adore être avec elle. C’est pas parce que je ne me vois pas partir avec mes parents qu’on ne peut pas partir avec elle.

J’ai hâte qu’on arrive. Je lui réponds qu’on est en chemin avant de ranger mon téléphone.

— Si papa fait une couette aussi et la retire pas, tu fais pareil ?
— Tu peux pas fai’e une couette papa !
— On parie ? Tape là et quand on sort de la voiture on en fait tous les deux !
– Tape là !

Elle répète après moi et elle me check en rigolant.

— J’espère que t’as deux chouchous pas loin !

Je fais remarquer à Gabriel qui range son portable.

— Deux ? Tu rigoles, j’ai une boîte complète !

Je dis en riant.

— Tiens.

Aria me tend sa compote vide.

— Tu veux un gateau ?

Évidemment qu’elle en veut un alors je lui sors un biscuit sec pour éviter qu’elle s’en foute partout avec de chocolat et comme elle adore ça, c’est parfait.

Quand on arrive à l’aéroport, c’est un peu sport parce qu’on doit enregistrer les bagages et passer la sécurité alors qu’Aria a vraiment envie de courir partout, mais tout est bien qui finit bien.

— On est porte 30. Monte sur ta valise toi, c’est un long chemin, papa va te traîner. Et y a une surprise qui nous y attend.

Je dis avec un grand sourire.