Polynésie — Famille Saint-Clair

— Mais pourquoi tu me dis rien ? Moi j’ai toujours cru que tu pensais comme moi ! Jamais tu m’as dit que tu t’en foutais qu’ils mangent un bonbon avant le repas ou j’sais pas quel truc sur lequel je suis borné ! Gabriel a raison ! J’ai détesté ma mère pendant des années de m’avoir fait subir tout ça et je veux pas que nos enfants me déteste à mon tour ! Mais c’est le seul modèle que j’ai en même temps ! Alors si tu me suis par contrainte, comment je suis censé me rendre compte que c’est pas aussi parfait que je le crois ?

Ça fait 4 ans qu’on a des enfants ensemble et c’est seulement maintenant qu’on en parle ? Ça me brûle l’estomac.

— Mais j’en sais rien pourquoi je te dis rien, je te soutiens, c’est tout. Je dis pas que t’as tous les torts, moi aussi ça me gonfle quand ils font les débiles mais pourquoi on s’accroche autant à des principes d’éducation qui sont même pas les nôtres ? Y a qu’à voir avec Livie comme on est plus souples et ça se passe très bien.

Je hausse les épaules.

— C’est ça le plus dur dans le job de parent : y a que des gens qui nous disent qu’on fait tout de travers sans jamais nous dire quand c’est bien. Ton frère il a compris : il s’en fout des autres. Puis tu vois, on est toujours en train de voir le négatif alors que lui pas du tout. Sa fille grimpe sur la table, on voit ça comme un manque d’éducation alors qu’il voit qu’elle est indépendante. Arthur ou Blanche sauraient pas faire la moitié des choses qu’elle fait toute seule. Tu l’as pas entendu à table avec Matthew mais elle est tellement polie, si petite, elle demande pour manger, pour boire, pour partager, elle s’assure que son papa a de l’eau et boit bien. J’t’assure que quand tu la vois à travers les yeux de ses parents, c’est pas un petit singe. Bah ouais, j’me dis qu’on est peut-être un peu trop rigide avec les nôtres.

— Mais t’as vu ma mère avec Gabriel ? T’as vu comment moi je suis avec lui ? Je sais pas comment il fait. Moi l’entendre sans cesse me dire que je fais de la merde et que mes enfants sont mal élevés, ça me ferait me sentir tellement minable !

J’accorde tellement d’importance à ce que les gens que j’aime disent et pensent de moi.

— Si moi je m’accroche à ces principes c’est parce que si je le fais pas, on va me pointer du doigt et j’ai pas la force de Gabou ! Et comme je pensais que toi aussi tu trouvais ça normal, je me sentais pas coupable. Mais ça veux dire quoi en fait ? Que c’est ma mère qui élève nos enfants parce que je veux pas la décevoir et que toi, tu me soutiens juste parce que tu m’aimes ?

Encore une fois c’est mon petit frère qui a raison et qui vit la vie dont il a vraiment envie.

— Aria c’est une petite superbe. Je sais qu’elle est adorable et je commence à me rendre compte ouais, que l’indépendance et l’insolence c’est pas du tout la même chose…

— Parce que tu crois qu’il se sent bien ? Tu l’as vu tout à l’heure ? Pourquoi tu crois qu’on le voit de moins en moins… ça semble plutôt clair, maintenant. Il a jamais fait un commentaire sur l’éducation de qui que ce soit et vu comme il élève sa fille, c’est qu’il en avait des choses à dire… mais il a rien dit. Et nous on est là comme des cons à penser qu’on sait mieux que lui. Mais en attendant, c’est nous qui gueulons après nos gosses au passage piéton.

Je dis avec un sourire.

— Personne va rien te dire si tu décides de changer un peu les choses. Après… on n’est pas Gabriel, mes gosses monteront pas sur une table au nom de l’indépendance. Mais oui, pourquoi pas commencer par assouplir quand on est en présence d’Aria pour plus de justice, déjà ? Moi je m’en fous des autres, j’ai envie que toi et les enfants vous soyez heureux et épanoui. Et là, Blanche mais elle est casse couille putain. On dirait tes nièces alors que c’est une gamine tellement mignonne normalement. Elle a de l’énergie, c’est tout.

— Tu crois vraiment que ma mère va rien dire ? Tu la connais toujours pas après toutes ces années ?

Je souffle en haussant les épaules.

— Ok, ça me va. On lâche un peu du lest. Tu pourras me guider un peu tu crois ? Parce que t’es vraiment un mal cool tu sais, mais c’est pas négatif. T’es génial avec eux, ils adorent passer du temps avec toi. Et t’ils t’écoutent sans que t’ai besoin de hurler, contrairement à moi. Ça veux dire beaucoup aussi je crois.

Même eux ils vivent mal ça. Ils commencent déjà à s’en moquer, alors que moi je me suis détourné de ma mère très tard. S’ils sont déjà comme à leur âge et que je me laisse pas aller, ils me détesteront bien avant d’avoir quinze ans.

— Oh non arrête ! Elle est pas au niveau de ces pestes quand même ! Si ? Mais non !

Je fais les questions réponses en le regardant, un brin paniqué.

— Mais elle a son mot à dire sur l’éducation de nos enfants ? Parce que là j’étais pas au courant et je suis pas d’accord. C’est pas ta mère que j’ai épousé et elle a pas de chambre chez nous, que je sache.

Qu’est-ce que ça me gonfle quand il agit comme un gamin apeuré. Je sais que c’est pas volontaire mais si sa mère influe à’ce point sur sa vie - et sur la notre - ça ne va pas le faire.

— Si. Quand t’étais dans la cuisine elle a rapporté au moins trois fois ce que faisait Aria pour qu’elle se fasse engueuler, merci mais c’est pas possible. Faut juste arrêter d’exiger un comportement d’adulte de la part d’enfant, tu verras, ça ira mieux.

— Heureusement. Elle est capable de me diriger au doigt et à l’œil, je m’en rendrais pas compte que j’arrêterais carrément de respirer. Tu serais trop triste de pas avoir ton mari un peu naïf dans les jambes en permanence.

J’en plaisante, mais je comprends ce qu’il veux dire et je ne prends pas cette discussion à la légère.

— Je sais que j’ai trente piges et qu’il est temps que j’arrête de vouloir plaire à tout le monde. Tant que toi tu m’aimes, pour qui je suis.

Je lui souris sincèrement. Je suis pas parfait. Logan le sait et il est quand même tombé amoureux de moi. C’est le plus important.

— Oh mon Dieu ! Je refuse que nos enfants soient comme ça ! Blanche est chiante, mais c’est pas une petite méchante ! C’est un amour ! Je vais me détendre, promis. Pour eux, pour nous. Et je m’en fiche de ce que dira ma mère, tant que notre famille se porte bien..

Ce sera dur, je vais pas m’en cacher, mais je ne suis pas tout seul.

— Tu sais, tu fais par rapport à toi quand tu parles d’elle, c’est normal. Elle t’a rendu comme ça, t’as pas envie de la décevoir… bref. T’es comme ça avec tes enfants parce que tu penses que c’est ça la bonne éducation. Mais t’as le dos large et les épaules solides. Mais t’as vu ce que son éducation a fait à Gabriel ?

Adam m’en a déjà parlé ; les punitions qui duraient des heures, des jours, les mises à l’écart, les reproches constants. Il a crié à l’aide de bien des manières et personne ne l’a entendu parce qu’il était hors ses cases. Aujourd’hui il est bipolaire et il a une tentative de suicide à son actif.

— On a quatre enfants et ils ont tous des caractères différents. Et si y a des Adam, y a peut-être des Gabriel. Tu comprends ce que je veux dire ? Faut vraiment qu’on se calme et qu’on dose un peu notre autorité. Une vie, on en a qu’une.

Il n’a pas besoin d’insister pour que je comprenne. Et même si c’est dur de me l’admettre, c’est à Blanche que j’ai pensé. Mon frère a été détruit. Pas uniquement par mes parents, certes, mais l’éducation qu’on a reçu a beaucoup joué.

— Je peux pas imaginer qu’ils souffrent comme il a souffert…

Et comme il souffre encore aujourd’hui. Chaque fois que je l’ai pu, j’ai fui. Avec Max, avec Logan, dans les livres… Gabriel a pas eu cette chance et sans Matthew qui sait ce qui aurait pu arriver.

— On va faire les choses a notre manière à nous. Doser entre les règles et les plaisirs. Ce sont nos bébés, faut qu’on les protège de la vie, pas que la vie les protège de nous. Si on a des Gabriel, ils vivront pas ce que Gabou a vécu. Pas avec nous.

Je soupire en me rapprochant de lui pour enfouir ma tête dans son cou. J’ai pas su protéger mon frère, je ne vais pas faire vivre ça à mes enfants.

— Hey, j’ai pas dit que j’avais pardonné.

Je rale, sans pour autant le repousser. Je lui fais même un câlin.

— On fait comme on le sens, toi comme moi. On est une bonne équipe alors on va survivre. Et on va arrêter d’être sur le dos de Blanche toutes les cinq minutes.

— Je sais…

Je me contente de répondre. Quand il me fait un câlin, j’hésite pas une seconde à passer mes bras autour de son cou.

— T’as un mari un peu stupide parfois, mais il t’aime de tout son coeur tu sais ?

Il fait tellement pour moi. On s’engueule tout le temps, mais un jour il m’a dit que c’était pas grave. Il a dit que c’était notre façon de faire, de se provoquer, mais que c’était jamais la fin pour autant parce qu’on s’aimait à en avoir mal au ventre. Ce jour là, j’ai su que je passerais le restant de mes jours à ses côtés.

— On va y arriver, y’a pas de raisons ! On va laisser du répit à tout le monde, Blanche la première. Peut-être que ça va changer beaucoup de choses a ses yeux et qu’elle ressentira même plus ce besoin d’être en colère en permanence.

— Dis pas ça. T’es loin d’être stupide. T’as juste du mal à oser être qui tu es vraiment. C’est con pour quelqu’un qui est déjà sorti du placard une fois.

Je dépose un baiser sur sa joue.

— Je pense que ça va fait du bien à tout le monde si on n’est plus sur les nerfs en permanence.
— Papa y a Percy qui pleure…

— J’en suis sorti avec tellement de tact et de délicatesse il faut dire.

Je rigole en trouvant ses lèvres.

— Oh mon ange on arrive ! T’as finis ton dessin animé ?
— Je me suis endormie devant. Mais Percy il pleure…
— Retournes devant si tu veux. On s’occupe de Percy.
— Et après vous venez regarder avec moi ?

Je me tourne vers Logan avec un sourire. Après tout, un biberon devant la télé ça ne fera de mal à personne.

— Vas y, je fais rentrer Poisson et je vous rejoins.

Je dis en me levant. Je ne sais pas encore où il est fourré alors je le cherche un peu dans le jardin, j’en profite pour tirer trois / quatre fois sur ma cigarette électronique et je rentre pour aller m’installer dans le canapé. Livie se couche contre moi directement.

— Ah bah super, Raiponce. On l’avait pas vu depuis hier.

Je dis avec un sourire.

Y’a aucun bruit à l’étage, j’en conclus que Percy n’a réveillé que Livie et ça m’arrange un peu. On va pouvoir se reposer un peu nous aussi. La remarque de Logan me fait rire alors que je passe dans le salon avec Percy dans les bras.

— Quand je serai grande je veux me marier avec Eugène !
— Mais il est déjà amoureux de Raiponce ! Faudra que tu trouves un amoureux qui aime que toi !
— Ah oui c’est vrai !

Elle se tape sur le front comme si c’était une évidence et ça me fait encore plus rire.

— Papa tu m’aideras à trouver un amoureux ?

Je suis dans la cuisine en train de faire chauffer le biberon, mais j’ai vraiment hâte d’entendre la réponse de Logan.

— Oui, oui. Si tu veux. Je peux déjà t’aider. Faut qu’il te plaise déjà, c’est très important. Faut qu’il soit plus gentil qu’Arthur.
— Waa mais c’est lui le plus gentil des garçons de la Terre !!
— Bah justement, il faut que tu trouves encore mieux. Et il doit être capable de battre tonton Alessandro à la bagarre.
— Ah bon ?
— Oui, faut être sûr qu’il va tenir le choc. Toi tu vas être une grande danseuse, tu vas être très forte, tu vas savoir te défendre toute seule, faut bien qu’il sache lui aussi, c’est pas ton bébé, c’est ton amoureux.
— Ah oui, t’as raison.
— Et il doit savoir cuisiner aussi bien que papa.
— Tout en même temps.
— Bah tu crois quoi ? Qu’Eugène sait pas faire à manger ? Bien sûr que si. Bon pas sûr qu’il batte tonton Alessandro mais il a l’air aussi gentil que ton frère, non ?
— Presque Eugene alors.
— Voilà. Presque Eugène.
— Merci papa.
— À ton service ma puce.

Je lui fais un gros bisous et on regarde Raiponce mettre ses doigts de pieds dans la pelouse pour la centième fois de la semaine.

Je fonds d’amour en les écoutant. Tout ce que je leur souhaite c’est de trouver quelqu’un qui les aime aussi fort qu’on s’aime Logan et moi. Que ce soit des filles, des garçons, qu’ils aient le même âge ou quinze ans d’écart, je m’en fous. Logan et moi on est les exemples parfaits : tant qu’on trouve la bonne personne, on se fiche du reste.

— Vous nous faites une petite place ?
— Tu peux te mettre là s’il te plaît ? Comme ça je peux regarder Percy un peu en même temps.
— Avec plaisir. Je suis qu’il va adorer regarder Raiponce lui aussi.
— Mais c’est sûr ! Quand il sera grand, c’est moi qui l’aiderait à trouver son amoureuse gentille et belle comme Raiponce !
— Je suis sur que tu sauras trouver pour lui.

Quand on rentre, je suis assez fier d’avoir tenu pour qu’Aria ne soit pas priver de son déjeuner avec sa famille et je m’en veux d’avoir pété un cable devant tout le monde mais je suis soulagé d’être chez nous. J’ai l’impression qu’une crise d’angoisse peut partir à tout moment et ça me rend fou d’en arriver là à cause de ma mère. Toujours à cause d’elle, de ses critiques, de mon frère qui la soutient.

Aria dort toujours dans les bras de Matthew et il arrive à la déposer dans son lit sans qu’elle se réveille. C’est qu’elle avait vraiment besoin de dormir.

Aria est à peine dans sa chambre à continuer sa sieste que je viens aussitôt attraper Gabriel par la taille pour le serrer contre moi.

— C’était quoi cette fois les excuses de ton frère ?

Je demande en essayant de rester calme, pour mon mari.

— Parce que y’en a toujours, mais a chaque fois il recommence à prendre parti.

Et je l’aime bien, mais y’a des limites à ce que je peux supporter.

Je me blottis volontiers contre lui. Je suis fatigué de tout ça.

— Je sais même plus, c’est la merde dans ma tête maintenant. C’était pas un reproche apparemment, il a pas cherché plus loin que le discours de ma mère et il a une très grosse pression car tout le monde attend de lui qu’il soit parfait. Il est fier de moi et il m’aime et il est désolé. Ça n’a pas de sens dans ma tête.

Je me mords les lèvres pour ne pas lui répondre qu’Adam ne cherche jamais plus loin que ce que lui dit leur mère, mais il est déjà assez embrouillé comme ça.

— J’ai aucun doute sur le fait qu’il t’aime, ni du fait qu’il soit fier de toi. Le problème c’est qu’il préfère toujours s’en prendre à toi plutôt qu’à ta mère et ça passe plus. Qu’est-ce qu’il cherche ? À ce qu’on se voit plus ? Parce qu’il en prends le bon chemin.

— J’ai pas envie qu’Aria pense qu’elle est mal élevée à cause de leur réflexion. J’ai pas envie qu’elle s’empêche de faire des choses pour pas avoir de réflexion.

Je sais qu’on parle pas d’elle mais c’est ce qui m’inquiète le plus. Moi j’ai l’habitude. Je m’en fiche.

— Mais c’est pas ça l’amour ?

Je demande quand même.

— J’ai pas envie de lui de la peine ou des reproches. Ni à ma mère.

— Aria ne pensera jamais ça. C’est nous qui l’élevons, pas eux. Et vu son caractère, elle en aura rien à foutre de ce que les cons pensent d’elle. Enfin pas que je traite ta famille de cons, mais tu vois ce que je veux dire.

Je me reprends aussi vite. J’ai beau détester leur comportement parfois, ce sont quand même des gens biens et surtout, c’est sa famille. Gabriel les aime tellement.

— Qu’est-ce qui est l’amour ? De pardonner à sa famille ? Bien sûr que si c’est comme ça que ça fonctionne. Mais si toi t’es capable de leur pardonner quand ils te font de la peine, tu dois aussi être capable de leur dire et eux, d’accepter et de pardonner à leur tour s’ils sont blessés. Tu crois pas ?

— Non, c’est pas ça. Est-ce que toujours blesser une personne et s’excuser ensuite en disant qu’on l’aime, c’est ça l’amour ? Si tu me trompes et que tu me demandes pardon et que tu recommences et que tu me redemandes pardon et encore et encore est-ce que c’est de l’Amour ?

Là, j’ai du mal à comprendre. Je pardonne tout le temps mais les erreurs sont toujours les mêmes. Et je pars du principe que celui qui m’aime le plus, c’est Matthew. C’est à lui que je me réfère. Mes parents, mon frère et ma sœur, j’y crois pas trop. Je suis dans leur famille et ils sont croyants alors… enfin; je ne sais même pas s’ils le sont vraiment. Adam qui fait prier ses gosses tous les soirs et avant de manger alors qu’il m’a toujours dit que la messe c’était de la merde et qu’il trouvait ça débile et que c’était un calvaire d’y aller tous les dimanches…

— Je crois qu’Adam ment. Il ment tout le temps. Il a menti aux parents pendant des années et il a menti à Max et à Logan. À Dieu. Il ment tout le temps pour arrondir les angles ou pour rentrer dans un moule. Son image est plus importante que ce qu’il ressent.

Son raisonnement devrait m’effrayer, mais ça ne me fait rien d’autre que de la peine. Pas pour moi, mais pour la personne que j’aime. Gabriel a du mal à saisir beaucoup de subtilités et celles qui concerne l’amour, c’est encore pire. Que ce soit celui que doit se porter un couple, une famille, des amis. C’est un chemin semé d’embûches et la, y’a carrément une forêt qui arrive au loin.

— Bien sûr que non mon Bébé c’est pas de l’amour ! Mais y’a une grosse différence entre ça et ce que ta famille vient de faire, c’est que c’est pas fait avec de mauvaises intentions. C’est pas cool de leur part, c’est vrai. Mais si je te trompais encore et encore ce serait de la méchanceté et de l’irrespect total. Eux… Ils sont juste bêtes.

Je lève les yeux au ciel en embrassant sa joue, mais il m’échappe. Il s’égare dans des pensées qui n’ont aucun sens et j’ai envie d’éclater Adam de le faire replonger là dedans a cause de ses conneries. Il avait juste à fermer sa gueule, mais non. En attendant il est chez lui tranquillement avec sa famille et pendant ce temps là Gabriel, il remets en question tout ce qu’il connaît.

— Tu crois qu’il serait marié avec un homme si son image était plus importante que le reste ? Il a sûrement menti plus d’une fois, oui. Mais ça t’es déjà arrivé aussi et t’es pas malhonnête pour autant. La dernière fois tu m’as dis que j’étais beau alors qu’Aria m’avait maquillé, juste pour lui faire plaisir. Ça voulait pas dire pour autant que tu l’aimais pas, ou moi. Tu comprends ?