Ill be fine. Charlie & Lexie

— T'inquiètes pas, on va pas trainer. S'ils veulent qu'on discute un peu, mais que c'est vide là-haut, ils pourront toujours venir ici.

Je souris a son attention. Elle est magnifique au réveil, plus naturelle que jamais. Et même si elle ne le croit pass la grossesse lui va si bien.

— Je t'aime.

— Moi aussi, Chéri.

Je dis en me redressant avec son aide.

— Je vais mettre un pull, j’ai vraiment froid.

— Vas y. Je les préviens qu'on arrive.

Ça nous prends tout juste deux minutes et très vite, on se retrouve deux étages au dessus à taper a la porte. Lexie est fatiguée, ça se voit, mais je crois que l'excitation la fait tenir debout et réveillée.

— On croise tous nos doigts, ok ?

Je demande en embrassant sa tempe, alors que la porte s'ouvre.

Je croise les doigts avec un large sourire. La visite dure une petite demi-heure, mais c’est déjà beaucoup. On finit par s’asseoir avec la voisine à parler bébé, pendant que les hommes parlent prix.

Au bout d’un moment, je ne tiens plus du tout, je dois m’allonger. Je me lève pour les rejoindre et je me glisse dans les bras de Charlie.

— Je vais redescendre.

Je murmure à son oreille.

La fatigue se lit sur son visage et même si on a encore quelques points à aborder, une partie de moi n'a absolument pas envie de laisser Lexie toute seule.

— Ça va aller ? Tu préfères que je vienne avec toi ?

Si ça venait d'elle, ça ne semblera pas impoli au vue des circonstances.

— Ça va, Chéri. Je vais juste aller me coucher. Ça tire trop, j’ai peur que ça déclenche des contractions. Finis tranquillement, d’accord ?

Je m’excuse auprès de nos futurs proprio – apparemment – et je rentre rapidement à l’appartement.

En allant aux toilettes, je constate que j’ai quelques pertes un peu rosée. Ça m’est déjà arrivé, c’est clair, c’est rien, je force trop. J’appelle quand même ma gynéco qui me rassure et qui me propose une écho de contrôle demain matin. Je la remercie et je vais directement me coucher. D’après elle, je dois rester couché et avec l’emménagement à venir, je suis complètement en panique.

Lexie part et je termine seul avec nos futurs propriétaires. C'est décidé. C'est l'endroit dont Lexie rêvait et eux, ça les arrange grandement de louer a quelqu'un qu'ils connaissent, parce que c'est la première fois qu'ils font ça. C'est rassurant pour tout le monde, finalement.

Au final, on va pouvoir emménager quand on le voudra. C'est l'avantage d'être propriétaire de notre chez nous actuel et de celui-ci qui est vide. Merci mamie de m'avoir aidé à me l'offrir quand j'étais encore tout jeune. Il nous restera a en parler avec Lexie, mais je pense que le vendre serait une mauvaise idée, on pourrait louer nous aussi, ça nous ferait une partie de loyer d'ici de réglé grâce a celui qu'on pourrait récupérer. A voir.

— J'en discuté avec Alexis et on se recontacte rapidement pour voir comment et quand on peut signer tout ça ?

Ils acquiescent un sourire aux lèvres et quand on se quitte, je les remercie quand même mille fois. Ils ne s'en foutent peut-être pas, mais là, ils nous enlèvent du pied une épine qui commençait à s'enfoncer loin dans le pied de mon bébé.

— Mon amour ?

Je crie tout guilleret en rentrant chez nous, avant de grimacer. Elle dort peut-être.

— Je suis là.

Je réponds, en peu ensommeillée.

— Dans la chambre.

Sa petite voix est trop mignonne et je me glisse rapidement dans la chambre après avoir refermé derrière moi.

— Ça va mieux ?

Je demande en déposant un baiser sur sa joue.

— Je crois que c'est le plus bel anniversaire de ma vie. Merci encore !

— Ça va quand je suis allongée. Demain matin, on ira faire une écho pour s’assurer que tout va bien. Mais ça va.

Je lui dis, vraiment confiante. Je n’ai pas envie de gâcher son plus bel anniversaire.

— Alors c’est bon ? Ils nous le louent ? On va pouvoir habiter là-haut ? Tu vas pouvoir transformer ça en lieu de travail ?

— S'assurer que tout va bien ? Comment ça ? Y'a quelque chose qui cloche ? C'est pas normal que tu sois autant fatiguée ?

Je m'inquiète tout de suite, sûrement parce que j'ai passé des semaines à paniquer sans rien savoir et que là, maintenant que c'est concret, c'est encore pire.

— Ils nous le louent ! C'est bon ! Mais peut-être qu'on pourrait louer ici, non ? Je me disais que ça pourrait toujours payer une partie du loyer, et nous permettre de mettre de côté malgré tout. Avec Maxine, il va falloir penser a plus long terme. Surtout si on veux voyager sans avoir a économiser pendant des mois avant chaque départ. T'en dis quoi ?

— J’en dis que j’en sais rien... tu voulais pas un endroit pour toi ? Je peux faire une formation de comptable et comme ça tu paierais pas quelqu’un d’extérieur ?

Je sais que ça lui revient cher.

— Tout mon salaire de l’hôpital ira dans le loyer et le tiens va nous faire largement vivre. Puis si t’as un studio, tu vas aussi pouvoir faire des book photos. J’ai pas envie que tu te prives. On essaie et si jamais ça fonctionne pas, alors on le loue ? Non ?

C’est notre chez nous, j’ai pas du tout envie que quelqu’un d’autre y vive.

— Je pourrais même poser pour des magazines si ça rapportait de l’argent. Si tu veux.

— C'est hors de question.

Elle n'est pas assez à l'aise avec son corps pour faire ce genre de choses et jamais je ne veux qu'elle fasse ça juste pour de l'argent. Et puis... Je suis le seul à avoir le droit de sublimer Alexis en la photographiant. Je ne laisse cette place à personne d'autre.

— On trouvera bien d'autres moyens si on venait à manquer. De toutes façons, si au bout de quelques mois on ne s'en sort pas, on loue directement ici. Je rêve d'avoir un endroit où travailler, certes, mais pas au dépends de notre vie de famille. Je veux que Maxine et toi vous ne manquiez de rien.

Je note en venant embrasser ses lèvres. Je m'en voudrais toute ma vie si une telle situation arrivait un jour.

— On essaie comme ça alors ? On garde ça en studio ? Tu pourrais le louer à des photographes qui cherchent à faire un shooting ?

Des solutions, on en a plein. Il suffit simplement de trouver la bonne.

— On essaie. Tout ce qui concerne le boulot pourrait être conservé ici, aussi bien mes sauvegardes et ma compta, que divers accessoires et autres. Et pourquoi pas le louer pour quelques heures au besoin, oui ! Une pièce neutre pour ceux qui n'ont pas les moyens d'avoir ce qu'il faut, ça pourrait même faire parler un peu.

Notre cocon se construit plus vite que jamais. En quelques heures, notre vie a totalement changé de voie et on s'apprête à prendre un tournant énorme.

— T'as faim ? Tu veux manger un petit quelque chose avant de dormir ?

Je demande en me décalant légèrement.

— Demain on va avoir du pain sur la planche. Je crois bien qu'il va falloir commencer à faire des cartons mon Bébé !

— On va en faire. Et on va commander les affaires de la petite sur internet. Enfin tout ce qui peut être commandé. Je pense que je ne vais plus tellement avoir le droit de bouger.

Je n’ai pas du tout envie de l’inquiéter, mais je sens que la fatigue n’est pas la même cette fois-ci.

— A ce point là ?

Je redemande, alors qu'elle ne m'a pas répondu tout à l'heure.

— Je vais me débrouiller, ok ? Je vais demander a Logan s'il peut venir m'aider, et à Adam s'il peut venir aussi en fin de semaine quand il aura pas cours. Comme ça on va gérer, on va commencer a tout ouvert et toi, tu pourras te reposer là-haut pendant ce temps là. Dans notre nouvelle maison.

— Tu t’inquiètes pas, d’accord ?

Je dis quand même.

— C’est pas grave, c’est déjà arrivé et ça va. J’ai appelé ma gynéco et tout va bien, c’est simplement pour me rassurer moi, le rdv de demain.

Je vois qu’il est suspendu à mes lèvres.

— C’est juste que ça fait plusieurs jours que je force un peu et tout à l’heure j’ai senti que c’était vraiment trop. J’ai perdu un peu de sang en allant aux toilettes. Mais c’était clair et ça va. Mais à force je vais me déclencher l’accouchement et je dois me reposer.

Mes yeux quitteraient sûrement leurs orbites s'ils le pouvaient. Ça me fait peur, je ne peux pas le cacher. Et si ça avait commencé comme ça pour ma mère ? Mais je ne le dis pas à haute voix, parce qu'elle semble convaincue que ce n'est rien de grave et que je veux la croire.

— Je t'y emmènes et une fois qu'on est rentrés ici, tu ne fais plus rien. Tu te couches et tu demandes tout ce que tu veux.

Je souris à son encontre.

— On aurait peut-être du éviter le shopping...

Je secoue la tête.

— Non, on aurait rien dû éviter. C’est comme ça, Chéri, d’accord ? Je sens mes limites et je m’arrête. Ne commence surtout pas à penser que c’est de ta faute, parce que c’est de la mienne. C’est moi qui suis en mauvaise santé, c’est comme ça. Mais je vais mieux grâce à toi et Maxine va très bien. Mais elle doit rester au chaud encore un peu et pour ça, je dois freiner.

J'acquiesce et dans un geste des plus intuitifs, je m'allonge a côté d'elle pour la prendre dans mes bras. J'en ai besoin, et elle aussi je crois.

— Vous allez aller bien toutes les deux, y'a pas de raisons. T'as su être forte pour elle et tu vas continuer mon Bébé. On est plus proche de la fin que du début maintenant !

— Ne stresse pas.

Je me tourne vers lui pour caresser son visage.

— Tout va bien, d’accord ? Je le sens. Ça va. N’aies pas peur, aucune de nous ne va y laisser la vie. Et s’il faut faire une césarienne parce que je suis trop fatiguée, on la fera. C’est rien. On ne prendra aucun risque.

Je souris timidement en l'entendant parler. Je n'ai pas eu besoin de lui dire, elle sait ce qui me fait peur et ces mots me rassurent. Encore un peu plus.

— Aucun. Il est hors de question que je perde l'une d'entre vous.

— On fera tout ce qu’il faut pour te rassurer. Je vais vraiment me reposer, t’as ma parole. Mais je voulais vraiment que tu passes un excellent anniversaire. Et maintenant, je vais faire attention.

Et maintenant que j’ai décidé de l’impliquer pour de vrai, je veux qu’il n’ait que le meilleur.

— Je peux marcher, je ne suis pas obligée de rester allongée. Mais je vais éviter de quitter l’appartement, je ne vais pas porter de charge lourde... je m’en veux, on déménage.

— C'est pas grave ça ! Toi t'as l'esprit logique ! Tu nous diras où déposer les cartons et nous, on jouera aux mecs forts ! Tu pourras même passer des commandes ! On pourrait refaire notre deco t'en dis quoi ? Changement de vie jusqu'au bout !

Ça pourrait marquer un nouveau tournant et être vraiment une bonne chose.

— Comme ça tu feras attention, tout en participant toi aussi mon Bébé..