Ill be fine. Charlie & Lexie

— Ok, je pense déco, je commande et vous déballez.

Je crois qu’on va faire comme ça pour le moment, parce que je n’ai pas envie qu’il se fasse des films et panique.

— On fais comme ça. J'appellerais Logan demain matin et on verra quels jours on peut s'organiser !

Je lui souris et tente de garder un calme apparent, mais aussi intérieur. Même si j'ai hâte d'être à demain matin et d'être sûr que tout va bien pour elles deux.

— On dîne et on va se coucher ? Je suis à plat.

Avant qu’il se lève comme une fusée, je l’attrape pour lui faire un câlin,

— Ça m’a fait du bien de te retrouver aujourd’hui, de faire ces photos, de faire l’amour. Je suis désolée de t’avoir tenu à l’écart, c’était nul.

— On laisse ça derrière nous, ok ?

Je demande en répondant à son câlin.

— Je ne veux pas t'en vouloir toute ma vie à cause de ça. Alors on passe dessus, mais si tu devais de nouveau tomber enceinte, ne reproduit pas le même schéma...

Mes lèvres trouvent tendrement les siennes, alors que je songe a ce que je vais pouvoir nous faire de rapide à manger.

J’acquiesce.

— Pour tous les autres ce sera différent.

J’espère qu’il me croit. J’ai eu comme un déclic et je ne veux pas qu’il pense que ce sont des paroles en l’air.

— J’ai pas très très faim avec la douleur alors te casse pas la tête, c’est histoire d’avoir quelque chose dans le ventre. Un oeuf au plat et un yaourt ?

— Tous les autres enfants ?

Je demande avec un sourire en coin.

— Et t'as cru que j'allais trouver la force où de tous te les faire, si je mange qu'un yaourt ?

Je rigole en embrassant sa tempe, en me relevant.

Je pars tout juste dix minutes, le temps de nous faire des œufs au plat, de me préparer un bon sandwiche jambon/fromage dans lequel Lexie pourra faire des crocs si elle le veux et de mettre le tout sur un plateau a côté de nos yaourts et de deux grands verres d'eau. Je prends même quelques petites tomates cerises pour colorer tout ça.

— Et voici pour la plus belle !

Il ne part pas longtemps et je lutte vraiment pour ne pas m’endormir tout de suite. Je me redresse un peu quand il revient.

— Merci, Chéri. C’est parfait. On lance Mama Mia ?

Je la regarde un instant, convaincu qu'elle va s'endormir avant même que Donna ne sache que Sophie a ramené ses trois pères en Grèce.

— Tu sais que chaque fois je finis par avoir envie d'aller visiter les îles où ça a été tourné ?

Je demande en déposant le plateau, tout en allumant la télé. Il est sur Netflix. Aubaine.

Il m’a fait un oeuf au plat comme j’aime, c’est trop adorable. Je l’aime tellement.

— Bah pourquoi on irait pas ? Genre cet été ? Avec Maxine. Elle aura quelques mois, c’est bon, non ? Tu devrais faire un blog avec nos photos de voyage et nos aventures. Tu serais tellement sollicité après.

Je mange lentement pour ne pas avoir de haut-le-cœur.

— Je crois que je prendrais un paracetamol avant de dormir.

— Ça pourrait être cool ! Maxine sera petite, mais en la protégeant comme il faut, il ne devrait pas y avoir de raison de ne pas pouvoir visiter !

Je réponds, complètement sous le charme de l'idée.

— J'ai un pote qui poste ses photos sur Instagram, il paraît que ça tourne pas mal là-bas. Faudrait que je vois ce que ça peut donner.

Je mords mon sandwich à pleines dents, comme si je n'avais pas mangé depuis dix ans.

— Tu voudras un petit massage pour te détendre mon Bébé ? Ça pourrait te faire du bien.

— Tu vas masser quelqu’un qui dort...

Je dis en pouffant de rire.

— Un énorme câlin ça ira. Là, je pique du nez, c’est affreux.

Je me dépêche même de terminer de manger pour bien m’installer dans le lit. Quand il a terminé, je me blottis contre lui. J’ai peur qu’il pense que c’était une façon de le repousser alors que ce n’est pas le cas. Je pose même sa main sur mon ventre et comme ça je me sens bien.

— Elle dort pas encore.

C'est une sensation tellement nouvelle pour moi d'avoir ma main sur son ventre que j'en ai encore des frissons. Je ne sais pas si je vais réussir a m'y habituer, d'abord.

— C'est magique, qu'elle soit en train de grandir là dedans, pendant qu'on l'attends impatiemment.

Je souris, alors que je m'installe bien moi aussi. Je sens que personne ne va voir Mamma Mia, tel que c'est parti. La journée a été épuisante.

— Tu peux dormir sereine en plus mon Bébé. On va l'accueillir dans une chambre rien que pour elle et dans une maison toute belle. Elle va adorer !

— Même si elle avait été dans une maison nulle, elle aurait aimé parce qu’on est ses parents.

Je dis en riant avant de fermer les yeux.

— Mais je vais dormir sereine, ça c’est vrai. J’ai hâte que tout prenne forme.

— Faut juste pas que je sois un papa nul.

Je rigole à ses côtés. Parfois ça me terrifie, d'être nul, et parfois je me dis que je vais tellement l'aimer que ça coulera de source. On verra bien...

— Dès demain on s'y mets, ne t'inquiètes pas.

Je la blotti contre moi, le drap nous recouvrant, et j'embrasse ses lèvres avec tendresse. Elle l'a sûrement déjà compris, mais cette journée était merveilleuse et la retrouver m'a fait le plus grand des biens.

— Bonne nuit mon Bébé.

— Tu seras pas nul.

Quoi qu’il fasse, je sais que ce sera avec amour et c’est tout ce qui compte.

— Bonne nuit, Chéri. Et encore bon anniversaire.

Il n’éteint pas la télé et je m’endors bercé par la voix de Meryll Streep.