Ill be fine. Charlie & Lexie

— On peut voyager en avion avec un bébé si jeune ?

Je demande comme un con, parce que je n'avais pas réfléchi à la question.

— Remarque, on peut commencer par tout faire en bateau ou voiture ! Les Milton partent en road trip ! Ou les Rose ! On leur donnera quels noms à nos bébés ?

— Bien sûr oui, c’est juste chiant pour les gens qui voyage avec nous s’il pleure...

Je dis en riant.

— Milton, quelle question ?! Moi j’suis pas de la nouvelle école avec toutes ces femmes qui font chier avec leur indépendance à la con, simplement parce qu’elles sont célibataires et qu’elles se rassurent comme ça. T’es son papa, tu la portes pas, alors elle porte ton nom, c’est comme ça. Puis on se mariera sur une plage à Bali et je porterai ton nom aussi. Voilà.

— On s'en branle des gens !

Je dis le plus sincèrement du monde en rigolant.

— À Bali ? Ah c'est comme ça future madame Milton alors ?

Je lui souris avec tendresse.

— Qu'est-ce que jaime ton franc parler mon cœur. Je me ferai chier avec une de ces femmes qui fait chier pour rien ! Avec toi au moins, j'ai de quoi faire jusqu'à ma mort. Voire plus !

Je souris de toutes les dents.

— Moi aussi, je t’aime, chéri. T’as pas idée à quel point. Tourne ici et c’est au bout de la rue.

— Et en plus, tu fais les plus belles déclarations d'amour du monde.

Je la taquine alors qu'on arrive au resto et que je me gare au frein à main sur le parking. Je sais qu'elle va grogner, mais qu'elle adore ça au fond.

— Si madame veux bien se donner la peine, la bouffe nous appelle !

— Bien sûr que mes déclarations sont belles parce que—AAAAAAAAH. MAIS T’ES PAS BIEN !!

Je crie avant d’éclater de rire.

— Et après c’est moi le danger en scooter ? Bah bravo ! T’as traumatisé notre fille et j’ai super envie de faire pipi maintenant !

Je descends et je lui fais un énorme câlin ; je réalise à quel point j’avais mis des barrières entre nous. Il m’a tellement manqué, j’ai envie de le toucher tout le temps.

— J’ai envie de te coller tout le temps.

— Il faut plus que ça a notre fille pour être traumatisé, j'en suis sûr. Vaux mieux qu'elle s'habitue dès maintenant, parce qu'elle va en vivre des aventures.

Je rigole en la serrant contre moi.

— Collé moi tout le temps mon Bébé je t'en pris. Je ne m'en plaindrait jamais ! Sauf si c'est toi sur ton scooter qui me colle.

Mon sourire veux tout dire.

Je lève les yeux au ciel.

— Allez, on rentre. Je commence à avoir froid.

Sans perdre une seconde, je la tiens par la taille et nous entrons rapidement. Elle avait réservé une table pour nous et l'attention me touche. Pas autant que la séance photo, mais presque. Elle a pensé à moi pour mon anniversaire et je dois avouer qu'hier, je n'étais pas sûr que ce serait un jour différent des autres.

— Merci d'avoir fait tout ça. Ça me fait du bien de te retrouver et de passer du temps avec toi. J'en avais besoin.

Je souris en embrassant le dessus de sa main, alors que le serveur nous dépose les cartes.

— Je suis désolée qu’on se soit éloignés.

Je dis avec une petite moue. Je constate à quel point ça l’a affecté ; je m’en veux beaucoup.

— Je vais essayer de me rattraper.

Je dis avant d’ouvrir le menu.

— Y a des trucs que tu vas aimer, hein. J’ai pas choisi un restaurant que pour moi.

— C'est pas comme si tu m'avais quitté pendant ta grossesse parce que t'avais eu besoin de réfléchir à propos de notre couple. J'aurais vécu ça bien plus mal ainsi ! C'est ce qui est arrivé à un mec que je connais. L'angoisse.

Je rigole à propos de sa remarque sur le menu et bien vite, je comprends pourquoi elle nous a amené ici. En effet, c'est rempli de choses qui ne vont pas la dégoûter ou la faire manger trop gras. Et je trouve ça génial, de savoir que maintenant il y a ce genre de restaurant ici.

— Si je prends de la viande, ils vont pas me balancer du tofu rôti hein ? Tu m'as pas non plus emmené chez les bobos vegan là ?

Moi j’ai du mal à comprendre comment on peut se poser des questions sur sa relation alors qu’on est enceinte : moment où on a le plus besoin de son amoureux.

— Non, si tu prends une bonne viande, ce sera de la viande.

Je dis en riant.

— Y a juste de superbe salade ici et bien équilibrées. Et je vais prendre une Queen Victoria.

— Et bien à voter ! Une bonne viande !

Le serveur revient rapidement, je lui donne nos deux commandes, une carafe d'eau et prends deux petits cocktails de fruits. Je n'ai pas vu une goûter d'alcool depuis que Lexie est enceinte. Je ne sais pas si c'est pour la soutenir dans la grossesse ou si c'est inconsciemment je fais ça pour être prêt à la moindre chose qui se passe mal... Mais les choses sont là, quoiqu'il en soit.

Le repas se passe bien, c'est délicieux et même Lexie semble ravie de ce qu'elle a dans l'assiette. Tout semble être en ordre ce midi et ça fait du bien à voir, c'est fou. C'est comme si tout était programmée pour que cette journée soit absolument parfaite.

— T'as déjà des boutiques en tête ? Où il y a des magasins spécialisés ? Je me sens perdu là, ça y est.

Je demande une fois qu'on ressort du resto, repu.

— On va aller chez Primark, y a tout ce qu’il faut. Puis pour deux mois, je ne vais pas me faire une garde robe complète. Comme ça on essaiera à la maison tous les deux ? Tranquillement ?

— Ah ouais c'est mieux ! C'est l'apocalypse là-bas, on va passer plus de temps à tenter d'essayer des fringues qu'à les choisir. On retournera dans la semaine donner ce qui va pas, au pire.

Je rigole en lui ouvrant la portière. Un vrai gentleman aujourd'hui.

— Et puis, moi je préfère être le seul à te voir essayer tout ça. J'aurais droit à un petit défilé improvisé j'espère.

Je passe mes bras autour de son cou et embrasse ses lèvres avec tendresse. Je serai complètement perdu sans elle dans ma vie.

— Puis tu sais quoi ? J’te laisse choisir tout ce que tu veux et j’essaierai. Comme ça, c’est vraiment un défilé.

Je dis avec un sourire malicieux.

— Par contre j’ai pris deux tailles de soutien-gorge.

Parce que je le connais, s’il a mon feu vert – et c’est ce que je suis en train de lui donner – il va m’acheter des sous-vêtements. Il ne m’a pas vu déshabillée depuis tellement longtemps que je me demande comment il fait pour ne pas aller voir ailleurs.

— Et je veux au moins un truc confort pour trainer. Ce que tu veux.

— T'es enceinte mon cœur, évidemment que je vais choisir des trucs conforts ! Imagine l'enfoiré, qui te prends que des corsets et des trucs hyper chiants ! Non, t'inquiète !

Je hausse les sourcils exagérément.

— Je vais faire ça comme un chef ! Tu vas m'adorer ! Et je note pour la taille de soutien gorge. Ça aussi, je vais faire ça bien !

Je lui souris, taquin, en démarrant. Je vais m'emballer une fois là bas. Une vraie meuf.

Je crois que je ne l’ai jamais vu se presser autant pour aller faire du shopping. Mais j’aime tellement le voir heureux comme ça que je réalise que ça fait plusieurs semaines qu’il ne l’était plus.

On se gare et je suis contente de constater qu’il n’y a pas tant de monde que ça.

— Ne dépense pas toutes nos économies.

Je dis en riant, alors qu’il prend un panier.

— Aucune chance ! On en a beaucoup trop ! Je nous ai renfloué comme jamais dernièrement !

J'attrape sa main pour lier nos doigts. Il n'y a pas grand monde, on va être tranquilles pour regarder tout ça ensemble.

— J'ai le droit de prendre tout ce que je veux ?

Je rigole en lui montrant un pyjama une pièce représentant un kangourou.

— T'as même la poche pour porter la gamine après !

Je ris en levant les yeux au ciel.

— Ce que tu veux........ mais là, pour faire pipi, à mon avis, je risque d’avoir quelques accidents !

— Ça a toujours réponses à tout une femme enceinte. Inssuportable !

Je lui embrasse la tempe en souriant, mais au fond, je m'en fous de sa réponse. Je mets quand même la combi dans le panier. Juste pour la poche !

— C'est horrible ! J'ai envie de te prendre plein de trucs qui me plaisent, mais j'ai peur que ca ne te corresponde pas forcément !

— C’est ton anniversaire, prends ce qui te plaît. Si je me sens belle à travers tes yeux, ça ira.

Je dis en passant un bras autour de sa taille.

— Même nue tu es belle à mes yeux mon Bébé.

Je laisse mes mots flotter une seconde dans le silence.

— Surtout nue en fait !

Je souris tendrement et je passe mon bras dessus ses épaules.

— Peut-être que t’auras beaucoup de chance, aujourd’hui...

Je dis en souriant. Mais y a des surprises qu’il faut garder.

— Les robes, c’est bien. En sweat-shirt. En laine...

Je dis pour tenter de l’influencer.

— N’oublie pas que je suis un cul gelé.

J'entends ses petits messages implicites et j'essaie de prendre des choses qui lui plairont. Des pulls, des robes, bien entendu des sous vêtements. On traine plus d'une heure ici, mais je n'oublie pas de lui demander régulièrement si elle se sent bien.

— On file faire un tour au rayon bébé ? Où tu as besoin de certaines choses à tout prix, pour toi ?