Stay calm — Edouard & Romie

— Je crois aussi qu’elle préfère laisser ça derrière elle. Tu l’as beaucoup blessée quand tu l’as quitté en rapport à ça.

Je tiens à lui rappeler. C’est peut-être pour ça qu’elle n’en parle pas avec lui.

— Je suis sûr que quoi que tu proposes, elle sera vraiment heureuse parce qu’elle est avec toi. Mais j’te demanderai toujours de me prévenir ou de me dire ou vous êtes si elle ne le fait pas. Et de respecter la loi, mais ça va de soi.

— Je sais. C'est pour ça que j'essaie sans cesse de lui montrer combien je suis amoureux d'elle, en espérant que plus tard on puisse oublier que j'ai été un con un jour.

Je soupire, pas tant mal a l'aise que ça. Plutôt déçu d'avoir agi comme ça une fois encore.

— J'ai compris que la blesser elle pour toucher Adam c'était stupide. Et je crois que grâce à elle, j'arrive aussi à comprendre que je n'ai plus non plus à vouloir blesser Adam.

Je tiens à préciser, pour que Logan sache que je ne suis pas ici aujourd'hui, pour aller cracher sur Adam ce soir. Max et Romie m'aident à comprendre que l'amour, ça ne se contrôle pas toujours.

— Oh oui ça va de soit ! Avec l'éducation que j'ai reçu, je ne sais même pas ce que c'est d'être hors la loi. T'as pas à t'en faire là-dessus, elle est entre de bonnes mains. Et elle tient beaucoup trop à toi pour ne pas te prévenir si on part, mais je le ferai au besoin.

Je l’écoute attentivement et je suis rassuré de le savoir si amoureux et de le voir aussi sincère. Puis ça me soulage d’apprendre qu’il compte lacher la grappe à Adam.

— Tant mieux, ça va m’éviter de te frapper encore...

Je dis sur le ton de la blague.

— Tant mieux alors, parce qu’elle a vite fait de franchir les limites sans s’en rendre compte.
— De quoi vous parlez ?
— De toi, Mimi. Qui d’autre ? Tu veux boire quelque chose ?
— Comme toi !

Elle pose un gros sac dans l’entrée avant de venir se coller à Edouard. Elle rayonne tellement. Je crois que j’aimerais qu’Adam voit ça, pour qu’il m’assure que je ne délire pas. Et peut-être le convaincre que ce n’est pas si grave si c’est Edouard dont elle est amoureuse. Je me relève pour lui servir un verre.

Je rigole, mais je porte quand même ma main à ma joue en me rappelant d'à quel point son coup m'a fait mal. Romie déboule et je la serre contre moi dès qu'elle s'approche. En voyant la taille de son sac, je rigole encore plus.

— Tu sais que la maison n'est pas loin mon chat, t'es pas obligée d'en ramener autant.

Je souris en embrassant sa tempe.

— Sauf si tu comptes investir à temps plein la nouvelle penderie qu'on va bientôt avoir ! Va falloir qu'on remplisse tout ça !

Je souris tout fou à l'idée qu'on récupère la suite parentale.

Quand il me dit que je ne suis pas obligée d’en ramener autant, je me sens mal.

— Pardon, tu me dis si c’est trop ?

Même s’il enchaîne sur la nouvelle penderie, j’ai peur d’avoir abusé.

— Tu me dis, si tu veux pas. J’en prends moins.

C’est juste que je suis plus souvent chez lui qu’ici maintenant.

— Si je veux pas quoi ? Que tu sois avec moi à chaque instant et que ma maison soit presque la tienne ?

Je rigole en embrassant ses lèvres.

— J'en ai sincèrement envie Romie. Alors arrête de réfléchir !

— D’accord. Moi aussi, j’ai hâte qu’on ait notre nouvelle chambre ! Ça va être magnifique. Je te la prendrais en photo !

Je dis à Logan.

— Vous ne vivez plus à l’église ?
— Si mais on refait des trucs ! En plus j’ai eu le droit de choisir. Ça va être trop beau et ça va nous ressembler !

—Mon cœur ? Marie vient de m'appeler et elle voudrait savoir si on peut garder les jumelles pour la nuit, Chris s'est blessé et il doit aller aux urgences, mais mes parents ne sont pas là et...

Quand je relève les yeux après avoir enlevé mon manteau, je vois que Logan est loin d'être seul dans la cuisine.

— Pardon, je vous ai coupé.

Je rougis de les voir tous se retourner vers moi, mais je me detends rapidement et je vais faire un bisou à Romie, avant de tendre la main vers Édouard. Main qu'il attrape et serre à son tour. Il est dans ma cuisine avec une bière à la main, doux Jésus si j'avais cru cela.

Je fais le tour de la table pour aller me blottir contre Logan et j'embrasse rapidement ses lèvres. Il m'a manqué aujourd'hui.

— Qu'est-ce que vous faites ici ?

Je demande en me tournant de nouveau vers Romie et Édouard.

— Logan va me donner des cours de sport pour que je puisse passer le concours des pompiers.
— Ah oui, c'est vrai ! Depuis quand tu veux être pompier ?
— Depuis longtemps, mais c'est pas comme si je m'étais tourné vers toi pour en parler. Et Max n'était pas au courant non plus, alors.
— D'accord.

Je réponds, un peu dérouté. Je ne sais pas si je vois Édouard altruiste, mais tout est possible je suppose.

— On était justement en train de dire à Logan qu'on réaménage un peu l'église, pour que Romie et moi on ai un peu plus d'intimité. On récupère la suite parentale.

Je peux voir au coin de ses lèvres que c'est dit expressément pour moi, mais je fais comme si de rien n'était. Si ça va à Max de leur laisser la suite, autant qu'ils en profitent.

Je suis contente de pouvoir croiser Adam avant qu’on s’en aille.

— Ouais et on va casser le mur de la salle de bain pour tout transformer et rajouter un dressing. Et on va faire une salle de sport ! En plus Max a rencontré quelqu’un et je crois que c’est un sportif aussi alors ça va être cool ! J’espère que ça va fonctionner entre eux !!

Je dis en regardant Edouard, des étoiles plein les yeux. Ils ont prévu d’aller boire un verre en fin de semaine, j’espère que ça se passera bien.

D'accord. Très bien. Mon ancienne maison est en train d'être détruite et en plus j'apprends que c'est parce que Max fréquente plus ou moins quelqu'un. Ça va.

— Il va adorer ça, lui qui aime autant le sport que moi.

Je rigole, partagé entre je ne sais quoi, et je ne sais quoi. C'est con, parce qu'au fond qu'est-ce que ça peut bien me foutre que Max retrouve quelqu'un ou qu'ils soient en train de modifier l'église ? Au contraire, tant mieux pour lui ! Je ne comptais récupérer ni l'un ni l'autre un jour dans ma vie, mais ça reste étrange.

— Tu nous monteras ce que ça donne ! Qu'on voit un peu où tu passes le plus de ton temps !

Je réponds en souriant, essayant de cacher qu'il y à aussi un brin de curiosité.

— Vous en faites pas, elle vous enverra des photos. Ça ne va plus du tout ressembler à l'endroit dans lequel tu as vécu !

Sombre con.

— Bah il aime pas trop le sport mais c’est surtout pour nous ! Puis il va déplacer la bibliothèque en bas pour se faire un beau bureau dans le salon parce qu’il est toujours dans le sous-sol, là au moins, on pourra être avec lui !

Moi je suis vraiment trop contente de tous les changements qui se font dans la maison. Max va de mieux en mieux et je crois justement que c’est grâce au fait que la maison se transforme.

En effet, plus rien ne va ressembler à la maison que j'ai connu. Et je suppose qu'il est temps après tant de temps. Entre ça et son potentiel mec, j'imagine que Max ira enfin mieux. Chaque fois qu'on se voit, j'ai l'impression qu'il va toujours aussi mal et ça me retourne.

— C'est dur de le décoller du boulot.

Je rigole doucement.

— Être avec vous ça pourra lui faire du bien, c'est toujours agréable d'avoir du monde autour de soi.
— Il est surtout en bas parce que les autres pièces lui rappelle trop de choses. Casser un peu tout ça va l'aider à se défaire du passé.
— Tant mieux, il en a besoin lui aussi.

Je me colle un peu plus à Logan, je sais qu'il ne supporte pas que je parle de Max. Alors avec en plus Edouard qui est à son image exacte, ça ne doit pas être évident.

— J'ai hâte que tu nous montre tout ça ma belle. Ça devient aussi un peu ton chez toi, alors c'est important. Pas vrai ?

Je demande à Logan un sourire aux lèvres. Sa petite sœur est à peine arrivée qu'elle prends doucement le large.

— Oui, c’est important.

Logan déteste qu’on parle de Max. Pas parce qu’il n’aime pas Max, mais parce qu’il a peur qu’Adam l’aime encore un peu. Je le sais. Alors ce n’est pas son sujet préféré mais il ne fait aucun commentaire et c’est une sacrée avancée.

— J’ai hâte de voir ça, moi aussi. Et d’ailleurs, va pas falloir qu’on tarde ? Je suis complètement naze.

Maintenant que j'ai bien fais chier Adam à ma façon, ça ne me dérange aucunement qu'on y aille. J'ai dis que je ne cracherais plus dessus, pas que j'en profiterais pas pour l'emmerder un peu.

— Je suis mort aussi ! On file ?

Je rigole avant de terminer ma bière.

— On prévoit des aujourd'hui quand je reviens ? Où tu vois un peu comment gérer de ton côté ?

Je demande à Logan en glissant ma main dans celle de Romie.

Il prend juste ma main alors je le lâche pour entourer mes bras autour de sa taille. Je veux un gros câlin. Puis j’en profite pour lui chuchoter à propos du cadeau parce que je vois que le sac est toujours dans l’entrée.

— Je vais faire un planning et je t’envoie ça dans la soirée. Ça te va ?

Merde! Heureusement qu'elle me le dit, parce que sinon j'oubliais complètement le sac ici.

— Ce soir, ou même demain si t'as autres chose à faire ! Apparemment il va y avoir du monde ici ce soir.

Je rigole, avant d'aller récupérer le sac, Romie toujours collé à moi.

— Je t'avais ramené ça aussi ! Histoire de te remercier d'avoir accepté de t'occuper de mon cas.

Je souris en tendant le sac à Logan.

— J'espère que Romie a vu juste, elle m'a grandement aidé sur le choix.

Il remet son cadeau à Logan et moi je souris de toutes mes dents. Logan est obligé de sourire, lui aussi, et il serre chaleureusement la main à Edouard.

— Merci. Le mien commençait à être en mauvais état.
— Celui-ci c’est du vrai cuir tu vas le garder longtemps !
— Merci, c’est cool. Il est sympa !

— Pas de quoi ! Ça me fait plaisir.

Je souris à son attention, puis je récupère le sac de dix kilos de Romie.

— Putain j'ai de quoi me refaire une séance pour les bras avec tout ce que t'as pris !

Je plaisante à son attention, avant de venir serrer la main de Logan à nouveau, puis celle d'Adam.

— On y va mon chat ?

— Oui !!

Je vais faire un câlin à Logan et je fais plein de bisous à Adam avant de partir avec Edouard.

— C’était tellement génial comme journée ! Et t’as vu ? T’arrivais à tout !!! J’espère que t’es fier de toi !

— J'ai souffert comme un porc. J'essayais de faire bonne impression devant ton frère et de rien lâcher, mais y'a plusieurs fois où j'ai bien cru que j'allais claquer.

Je rigole en lui ouvrant la portière de la voiture.

— Ça a été toi ? T'es prête à recommencer ?

— Mais t’as rien lâché, mon cœur. C’est que t’en es capable.

Je m’installe en voiture.

— Moi oui !! C’était dur mais j’étais contente d’être là ! Puis dis pas que t’es un porc. J’aime pas. T’as souffert comme un futur pompier.

Je rigole et je l'embrasse avant de démarrer le contact.

— Alors j'ai souffert comme un futur pompier qui ne lâchera rien ! Et j'ai hâte qu'on fasse tout ça ensemble.

Je lui souris.

— Je sais que c'est important pour toi, alors j'espère de tout mon cœur que ça se passera bien avec ton frère. C'était pas si mal aujourd'hui, pas vrai ?

— C’était même super. Je t’avais dit qu’il laisserait de côté ses rancœurs pour le travail. Puis il t’aime bien, je l’ai vu à la fin.

Je lui souris.

— Alors comme ça on va aller à Paris ? Parle moi de ta famille, de tes parents ! Je veux en savoir un peu plus avant de les rencontrer.

Si c'est vraiment le cas, tant mieux. Peut-être que j'ai bien envie de plaire à la seule famille de ma petite amie finalement.

— Et bien... Tu vas atterrir dans un autre monde. C'est du côté de ma mère que je suis aristo, alors toute la famille que j'ai à Paris, c'est la sienne. Ils sont gentils, vraiment, mais un peu spéciaux. Je suppose que c'est normal quand tu descends des Bonaparte.

Je rigole en songeant aux bizarroïdes que je côtoie depuis gamin.

— Mais je suis sûre qu'elle va t'adorer une fois qu'elle t'aura rencontré.

— Aristo ? T’es pas juste riche ? C’est qui les Bonaparte ?

Je me sens vraiment bête.

— Je vais faire tâche, je le sens.

Je dis dans un soupir.