Stay calm — Edouard & Romie

Je lève les yeux au ciel en riant, mais si ça peut permettre à tout le monde de voir qu'on est ensemble, c'est pas si fou comme idée. Puis si elle le veux, elle l'aura, elle le sait.

— Tant que tu me fais pas mettre de rose.

Le serveur ne me réponds pas, il se contente de déposer nos assiettes et de nous souhaiter un bon appétit.

— Oublie pas le vin. Même si j'ai pas besoin de la souler pour qu'elle m'accorde un peu de temps, moi.

Je souris à Romie.

— Pas de rose.

Je lève les yeux au ciel quand il s’adresse au serveur et j’attends qu’il s’en aille pour râler.

— Mon cœur... quand t’agis comme lui, c’est pas la meilleure manière de montrer que t’es plus intelligent. J’aime pas te voir comme ça. On dirait que t’es méchant.

— Mon but c'est pas de montrer que je suis plus intelligent que lui, mon chat. C'est simplement ma façon de lui montrer que t'es à moi et que son rendez-vous Tinder raté, il peut se le mettre au cul.

Je souris tendrement.

— Ça m'arrive d'être méchant, si tu le voyais au boulot parfois. C'est toi qui me rends comme un nounours !

— Mais j’aime pas que tu sois méchant. Ça te va pas.

Je fais une petite moue.

— Si tu veux montrer que je suis à toi, tu peux me faire des câlins ou concentrer ton attention sur moi. Ça c’est bien. Tu vas être pompier alors même si tu tombais sur les gars qui me tournaient quand j’avais 13 ans bah tu pourrais rien faire à part les secourir s’ils avaient un problème.

Je souris.

— Je t’aime, mon chéri. Ce gars est super moche, mal coiffé, il m’a dragué comme un lourdeau et c’est un serveur. Et je sais même pas c’est quoi Tinder !

— Si tu me quittes pour un autre type, j'aurais pas de scrupule à le laisser se débrouiller. Et même que je le regarderais.

Je rigole en resserant un peu plus ma main dans la sienne.

— T'as pas besoin de savoir ce que c'est maintenant que tu m'as, t'inquiète.

— Je vais pas te quitter. Y a que toi qui m’aimes comme ça. Et t’es tellement beau et gentil et attentionné.

Le serveur se pointe et retient un soupire en ouvrant la bouteille.

— T’es aussi intelligent. Extrêmement doué au lit.
— Ça ira ?

Il demande en tendant un verre à Edouard. Un vin blanc, je n’ai jamais goûté. Mais je lui fais confiance, il a forcément pris quelque chose qui va me plaire.

— C'est à Madame qu'il faut demander.

Je réponds en riant doucement. Je sais que ça ne gêne ni Romie ni moi de parler de cul, et comme il a entendu ce qu'elle disait... Pour mon plus grand plaisir.

J'attrape malgré tout le verre et j'hésite à dire que c'est de la merde, juste pour faire chier, mais Romie voit clair dans mon jeu et m'en dissuade d'un regard.

— Ça ira. Tu peux nous servir tous les deux.

Il me sert aussi et je le remercie, sans le regarder. Quand il s’en va, j’attaque directement une frite.

— Nan mais je crevais la dalle. En plus je suis fatiguée.

Et je vois que lui aussi. Il a eu une longue journée. Ses traits son tirés et c’est souvent comme ça, en ce moment. Je crois qu’il n’a plus envie de travailler. Pas là-bas, et pas aussi loin.

— On traîne pas, demain on a une grosse journée. Et t’es tout fatigué, là. En rentrant on va prendre une bonne douche. Hey mais il est trop bon ce poisson ! T’aimes bien ?

Je n'arrive même plus à faire semblant d'être en forme et je dois avoir des cernes qui descendent jusqu'à mes joues pour qu'elle le remarque si vite.

— Profites quand même un peu. On pourra toujours faire une grasse matinée demain et enchaîner avec le shopping après !

J'ai hâte d'attaquer tout ça, même si ça veux dire affronter son frère.

— Je suis obligé d'avouer que c'est vraiment bon, oui. Puis l'odeur aussi ! Je suis content que ça te plaise.

Je souris en lui volant une frite sans scrupule.

Je goûte le vin, aussi. Et c’est également bien choisi. Il est vraiment génial, mon chéri. Même si on ne s’éternise pas pour manger, on prend le temps de prendre un dessert et à la fin du repas, quand Edouard demande l’addition, je demande à voir le responsable. Il arrive et le serveur tire une tronche de trois kilomètres. J’aime pas qu’on m’embête, mais j’aime encore moi que ça embête mon amoureux

— Je tenais à vous signaler que le jeune homme ici présent s’est invité à ma table après m’avoir offert trois boissons alcoolisées dans l’espoir que je rentrerai avec lui parce que, d’après lui, ça arrive souvent que les rendez-vous de certaines filles n’arrivent jamais. Moi j’crois pas que ça lui donne le droit d’essayer de me saouler et de s’asseoir à la place de mon compagnon simplement en retard. Il a laissé entendre que je n’étais pas la première alors j’espère que vous prendrez des mesures et que je serais la dernière.

Le responsable se confond en excuse et nous offre le repas. Voilà. Edouard m’aide à enfiler mon manteau tellement c’est un amour. On n’est à cinq minutes à pied de l’églIse alors on décide de ne pas aller de taxi.

Le vent frais de la nuit fait du bien et on n'a même pas atteint le bout de la rue que je viens attraper la taille de Romie.

— Tu sais que t'es super attirante quand t'es sûre de toi comme ça ?

Je rigole, mais mon regard veux bien dire que je ne fais pas que rire.

— Je te dirais bien que tu peux recommencer, mais en même temps, si tu veux pas que je finisse par tuer quelqu'un, il ne vaux mieux pas. Je me remets pas du culot du gars.

Et finalement w je grogne sur ce con presque tout au long de la route.

— Moi je me sens aimé quand t’es jaloux. C’est agréable. Même si je veux toujours pas que tu sois méchant.

On tourne à l’angle de notre rue et j’aperçois un chien que je reconnais bien.

— Hey salut Balti !!

Je me penche pour lui faire un calin et dans la seconde Gabriel déboule.

— Mais non, ma ptite princesse ! Ça va ? Qu’est-ce que tu fais dehors.. oh putain, avec ce gars en plus.

Gabriel rigole pendant qu’il me fait un câlin. L’histoire de leur frère respectif, je suppose qu’ils se sont souvent fréquentés.

— C’est mon petit ami.
— Ah, le fameux. T’es sûr que c’est le bon ? Quand tu me l’as décrit, j’imaginais pas Edouard.
— Pff t’es nul, c’est un amour.
— Ah ouais ? C’est vrai ça ? T’es un amour avec ma ptite Romie ? Tu sais faire des exceptions alors ?

Quand Romie se détache de moi pour aller voir un chien, je ne comprends pas. Puis quand le maître du chien arrive, je comprends mieux. Donc en plus, elle aime tous les Saint-Clair du monde. Elle sait que celui-là j'ai couché avec ou c'est une option que personne ne lui a encore dit ?

Quand il la serre dans ses bras j'ai envie de le jeter par terre. On sait tous qu'il est avec son mec, mais qu'il aime autant les filles que moi pour autant. Putain de bisexuel là. ''Ma p'tite Romie''. Sombre abruti.

— Je sais faire des exceptions quand les gens le mérite. C'est pas de ma faute si ça a jamais été le cas de...

J'allais dire ''de ta famille'', mais je me ravise. Sa famille c'est aussi un peu celle de Romie maintenant, et j'ai promis d'essayer.

— Si t'as jamais vu ça avant.

Gabriel lève les yeux au ciel.

— Ouais. Bah t’as intérêt à la traiter correctement parce que je la connais depuis bien plus longtemps que toi et les cons dans ton genre, elle est supposée les éviter.
— Ça va, Gabi. Il est très gentil avec moi.
— C’est cool. Bah je vais pas tarder. Austin m’attends. Bah je t’appelle pour qu’on se fasse un truc ?
— Ouais, carrément !
— Ok, ma belle. Allez !

Je lui fais un gros câlin avant de le libérer.

— Allezciao ptite bite. À la prochaine !

Gabriel récupere son chien et s’en va. Moi je retrouve les bras de mon chéri.

— Je l’ai rencontré avant de me faire arrêté. Si j’avais su que son frère finirait avec le mien ! C’est fou, non ?

Je ne retorque même pas sur sa façon de m'appeler, parce qu'on sait tous les deux que c'est pas le cas.

— Fou, ouais.

Je réponds à Romie en levant les yeux au ciel et en la serrant contre moi de nouveau.

— En fait j'ai vraiment aucun choix avec toi. Je suis obligé d'aimer la famille Saint-Clair au complet sinon tu m'abandonnes !

Je rigole, mais au fond je sais que c'est le cas.

— L’important c’est que t’aimes les Wheeler.

Je dis en riant.

— Mais dis-toi que, eux aussi, ils sont obligés de t’aimer. Hein, mon coeur ? Chacun sa croix. Et moi, je connais que Max et il est vraiment facile à vivre.

Je le regarde en souriant, les yeux brillants.

— T’es trop beau, mon cœur. Mais vraiment trop trop.

Je lève les yeux au ciel, mais je suis obligé d'avouer. J'imagine, oui, que voir ma gueule doit pas enchanter Adam. Et pas plus Logan, non plus. Mais lui il va faire l'effort de m'entraîner.

—Chacun sa croix, oui.

Je répète en souriant. Je fais des efforts pour elle, juste pour elle.

— Arrête où je vais avoir envie de t'arracher tes vêtements avant même qu'on soit à la maison.

Je l'informe.

— Et pourtant, la maison n'est pas loin.

Mes lèvres trouvent les siennes dans un sourire.

Je souris de toutes mes dents.

— Dommage qu’il fasse froid.

Je dis en me blottissant contre lui.

— On fait l’amour sous la douche ? Parce que j’ai pas mis cette robe et ces talons si c’est pas pour t’allumer. J’espère que ça fonctionne.

— A toi de m'allumer suffisamment pour que j'ai encore envie de toi d'ici à ce qu'on arrive.

Je souris en la serrant encore plus fort. Avec une passion un peu plus évidente.

— Elle est juste là, cours vite.

— Pff. Facile.

Je dis en plaquant ma main sur son entrejambe. Puis je retire une chaussure, puis l’autre, et je lui confie avant de prendre sa main libre et de le faire courir jusqu’à l’église. On a à peine passé les grilles que je saute dans ses bras en enroulant mes jambes autour de sa taille. Mes lèvres rencontrent fiévreusement les siennes avant de parcourir son cou. Je sais qu’il adore ça.

— Ça va là ? Ou encore un peu ?

Je demande en me débrouillant pour défaire sa cravate.

— T’es très sexy en costard. J’te l’ai pas dit. Mais j’aime bien.

Mon corps réagit au quart de tour et je l'aggripe sans me poser de question. Tout est plus fou et vrai avec Romie. J'ai pas seulement envie d'assouvir une pulsion sexuelle, j'ai envie d'elle toute entière et j'ai découvert une nouvelle sensation que je ne pensais même pas réelle grâce à elle.

— Encore un peu ce ne sera pas de refus.

Je soupire en passant la porte de l'église sans que mes mains ne quittent ses fesses. Heureusement que Max travaille dans son bureau. Quoique. Même si c'était pas le cas, je ne m'arrêterais pas.

— Attends que j'arrive avec l'uniforme. On verra si ton pompier sera pas encore plus sexy qu'aujourd'hui !

Je réponds en l'embrassant fiévreusement.

— J’ai hâte.

Un pompier. Il n’imagine pas à quel point je suis fière de lui. Fan de lui, même. Je l’idolâtre et même si je m’en rends compte, je n’en ai aucunement honte.

À partir de là, nous nous comprenons sans nous parler. Nous sommes complémentaires sur quasiment tous les plans de notre vie et sexuellement parlant, c’est de loin le meilleur. Il lui arrive d’être maladroit parce que je crois que c’est la première fois qu’il se soucie de quelqu’un d’autre que lui et j’aime d’autant plus lorsqu’il me fait l’amour aussi passionnément. Je crois qu’il a eu à cœur de me montrer que je n’étais qu’à lui et j’ai bien voulu le croire. Je suis dingue de lui et plus le temps passe, pire c’est. On n’est même pas foutu de se décoller plus de quelques heures et il n’y a qu’avec lui que je me sens vraiment heureuse et en sécurité.

— Je vais chercher une bouteille d’eau dans la cuisine.

Je dis en enfilant un string propre. Mes cheveux mouillés dégoulinent de partout.

— Tu veux quelque chose ?

— Que tu te dépêches ?

Je rigole en sortant de la salle de bain complètement à poil.

— J'ai vraiment envie de dormir, mais j'ai besoin de mon énorme doudou pour ça !

Je me laisse tomber sur le lit et la regarde sans sourciller.

— Comment tu peux être aussi belle juste en sortant de la douche ?

Je soupire en la dévorant du regard.

— Aww mais arrête. C’est juste parce que t’as les yeux de l’amour.

Je dis en riant avant de sortir vite pour aller chercher une bouteille d’eau. J’ai une chance sur dix de tomber sur Max et, évidemment, il faut que je manque de chance.

— Romie mais ! Merde, t’es à poil !
— Ferme les yeux.
— Déjà fait.
— En plus, j’suis pas à poil. J’ai un string. Si toi t’as le droit de te balader en slip, moi aussi. C’est l’égalité des sexes. Bonne nuit Maxou pitchou.
— Ouais, bonne nuit. Mais la prochaine fois, fais moi penser à retaper autre chose qu’une église, si jamais vous compter y vivre aussi.

Je repars avec ma bouteille d’eau en riant. J’en bois une longue gorgée avant de la poser sur ma table de chevet et d’attraper min sèche cheveux.

— J’en ai pour une minute.

— Mais dépêche toi !

Je grogne alors qu'elle fuit dans la salle de bain. J'attends une minute, puis deux et à la troisième, je le lève. Je rentre dans la salle de bain et sans demander son avis à Romie, je débranche son sèche cheveux, lui arrache des mains et l'attrape par la taille.

— Allez hop, c'est terminé ! Tu as dépassé les cinq minutes réglementaires que t'as le droit de passer loin de moi. Je te récupère !